Financement participatif : Il y en a quelques kilos en trop, j'vous les laisse ?

Il n’aura finalement pas fallu si longtemps que ça pour que le financement participatif passe du stade larvaire à celui d’imago bicéphale, légèrement monstrueux… et protéiforme… continuant d’étonner, dévoreur d’argent à l’appétit aussi grand que la production de kilos-plastique qu’il dégueule dans les ludothèques des joueurs. Et regarder cette entité “se développer” conduit à des observations surprenantes, certainement logiques, peut-être même triviales, mais rendant la mise en pratique un brin schizophrénique.

► Un premier débat sur le lien KS / Boutique datant déjà de plus d'un an

(et riche à ce titre pour voir ce qui a déjà évolué)

► un papotache sur le KS vu de l'autre côté du miroir

Démarrage rapide !

Petit tour d'horizon, et pour en avoir déjà débattu un certain nombre de fois y compris en TTTV, du financement participatif, qui ouvre un spectre très large à analyser pour qui s'y intéresse :

- Des moyens financiers pré-campagne : Ici on part du "petit" projet sorti de nulle part et n'ayant pas d'autre moyen de voir le jour, pour des raisons diverses et variées qui mériteraient également qu'on s'y arrête, maladroit parfois dans sa forme et sa manière de communiquer. Quoi qu'il en soit, un projet "artisanal" au mieux, seul ou à deux ou trois potes, souvent passionné et parfois complètement lunaire. A l'autre bout du spectre, la bonne "grosse" campagne publicitaire d'un projet parfaitement huilé et marketé, top communication 42.0, dont la production est parfois quasiment déjà payée (par des campagnes précédentes même), qui permet de zapper plusieurs intermédiaires à la fois pour rentabiliser financièrement le process tout autant que pour proposer un projet démesuré autrement, géré par une équipe constituée et expérimentée. Attention, tout ceci ne présumant en rien ni de la qualité ludique intrinsèque du projet présenté ni des intentions réelles des porteurs de projet.

- La gestion temporelle : Dans tout ce spectre, s'ajoute la stratégie temporelle, avec des changements de paradigmes induits par la maîtrise des moyens de communications et les préparations en amont de la campagne (cf premier point). Des campagnes courtes, pour gérer voir zapper le ventre creux après l'excitation du départ et celle de la fin, prévue pour être en apothéose, en même temps que renforcer l'aspect du "je ne peux pas rater ça" pour décider les acheteurs potentiels (ou les gogos, tout dépend donc du projet et du point de vue). Ou bien des campagnes plus longues pour permettre de bien activer tous les réseaux sociaux, lancer le bouche-à-oreille lorsque ça n'a pas déjà été fait pendant les semaines, mois, années précédents par des ambassadeurs, passionnés qui croient aux jeux et rêvent d'un all-in.

De plus, comme dans le BTP, l'usage veut qu'il y ait un planning prévisionnel et que ce dernier soit une moyenne entre ce que le client peut entendre et ce qui va réellement (imprévisible en totalité par essence) se passer. Ce n'est pas un problème, c'est un fait : on ne peut prédire l'avenir, mais comme la vérité n'est pas vendeuse, il faut temporiser (gestion temporelle, c'est bien ça) et ajouter 1D10 mois, si pas plus à la date de livraison. Bien sûr, le délai de livraison estimé et le retard final contribueront à "l'image de marque" du porteur de projet, si importante, et qui les colle, à la gorge parfois, ensuite.

- Consommation et désintermédiation : Ajoutons-y la gestion du matériel. L'aspect "campagne" où l'on découvre des dizaines d'add-ons et de strechgoals (paliers) à atteindre, exclusifs ou non. Avec du Early Bird pour remercier ceux qui permettent de lancer la campagne mais sans trop d'exclusivité pour ne pas perdre ceux qui ont raté le départ et qui ne "pledgeront pas puisqu'ils n'ont pas tout" ; Un palier de financementqui va du réel à l'artificiel parfois savamment calculé pour pouvoir annoncer "fondé en 32 secondes" (miroir, mon beau miroir...), des frais de port sur lesquels on s'arrache, entre les réels mais dissuasifs jusqu'aux frais de port dont le poids financier est réparti ailleurs alors qu'il est bien réel... ce qui donne des mauvaises habitudes aux "consom'acteurs" qui n'actent plus rien quand à la réaliste du rapport poids/volumes/ prix de la logistique. Du seul niveau de pledge mais avec possibilité de faire son marché avec les add-ons remplaçant les trente-six niveaux différents impossible à s'y retrouver sans compter la logistique derrière pour bien dispatcher tout ça... et aussi, du chrome !! Du chrome dans tout ça pour renforcer l'aspect du "maintenant ou jamais" mâtiné d'un peu de "vous serez très spécial avec cet objet unique partagé par 8273 autres acheteurs" en saupoudrant d'un brin de "si j'en prends deux, ça pourrait me payer mon all-in ensuite sur le marché noir", qui permettront dans le meilleur des cas de faire 478 parties dont une avec chacun des éléments. Enfin, la prise en compte ou pas des boutiques, à un moment M ou M+1, du "late pledge" (continuer de pouvoir "pré-commander" le jeu en dehors du moment de la campagne) parfois aussi long que la campagne elle-même mais qui peut donner des résultats impressionnants (Joan of Arc dernièrement)... Bref, nous parlons bien malgré tout d'un "objet" à vendre.

Kingdom Death : Monster 1.5 et ses incroyables 12,4 millions de $, livrable jusqu'en 2020

- Le show et la communication que nous pourrions renommer "la gestion des acheteurs" : Entre curieux ou passionnés, consom'acteurs (cette fois au sens noble) ou consuméristes, des dénicheurs de bonnes affaires sur le futur marché noir aux clients-rois qui demandent à être flattés (voir léchés) parce qu'ils ont lâcher 300 boules en passant par ceux qui, parce qu'ils ont mis de l'argent en jeu, exigent d'avoir le droit de devenir game designers, directeurs artistiques, voir éditeurs ; des supers-pledgeurs aux faire-valoir en passant par les experts, auto-proclamés ou reconnus ; des fanboys plein d'affections aux haters débordants de bile amère et qui ne lâcheront pas le morceau qu'ils tiennent entre les crocs, tous chevaliers blancs défendant une noble et divine cause... que voilà un agrégat bien chaotique, sorte de soupe primitive difficile à gérer pour ne pas que ça attache au fond de la marmite. Cela demande, pour le community manager comme pour l'ensemble des concernés, un exercice périlleux d'équilibriste, tout autant qu'énergivore pour bien surveiller partout, répondre vite mais pas "trop vite", éviter les "bad buzzs" et autres "shitstorms" sachant que les erreurs ne se pardonneront pas facilement et que l'oubli numérique n'est pas au programme. Bref, il vaut parfois mieux communiquer pour ne rien dire mais communiquer pour rassurer, à la poursuite d'une transparence exigée par une relation sans confiance avec des pledgeurs qui, sans ça, crient facilement au complot et autres "ils se sont fait des fouilles en or et maintenant, ils sont sur leurs yachts, c'est sûr"... marqué en cela par quelques affaires qui suffisent à l'indécrottable "il n'y a pas du fumée sans feu".

Il n'y a pas, les pledgeurs de jeux de sociétés craquent bien...

Bref, tout ceci amène "la campagne de financement participatif" à être à la fois un moyen de faire exister le jeu de ses rêves tout autant qu'une "simple" pré-commande pour faire gagner de quoi vivre, et éventuellement plus, à une entreprise (qui, dans notre société capitaliste) est faite pour ça en partie. C'est donc une opportunité économique, communicationnelle et publicitaire, tout autant qu'un show en elle-même, une sorte de long dîner spectacle qu'on paye (sans oublier ceux qui resquillent un peu, debout derrière la palissade) pour suivre.

Et le jeu en lui-même, me direz-vous, n'en devient-il pas un peu anecdotique ? Certainement un peu vu les boites qui sont proposées à la vente, même pas ouvertes, dés leur réception, ce qui peut se comprendre vu qu'au moment de la réception, le spectacle est finalement terminé et le joueur est passé à autre chose. Cependant, au vu des réactions sur ce qui est reçu et joué, il apparaît qu'il y a de tout : de "la très bonne surprise" à du "réservé à une cible très restreinte" (oui, nulle réalité au "jeu de merde" puisque ce sont les joueurs qui font le jeu à la fin... à moins que vous ne souhaitiez parler de "joueurs de la même matière" ?) avec, de façon notable en première instance, une plus grande proportion que dans l'édition classique de jeux manquant, et parfois cruellement, de développements et de playtests aboutis... et encore, même là, ça convient parfaitement à certains joueurs et moins à d'autres... Bref, la vie quoi !

Tric Trac

Bon, alors, je fais quoi, moi, maintenant ?

Pourtant ces derniers mois montrent, par un certain nombre de campagnes qui n'aboutissent pas comme par des campagnes qui sont financées, sans l'être autant qu'attendues réellement, tout en restant des succès n'en déplaisent aux analystes rageux qui "savent parfaitement de quoi ils parlent tout en étant pas de l'intérieur" que ce nouveau secteur de ventes, même réfléchis et analysés, ne se laisse pas dompter facilement. Rien n'est écrit d'avance et le nombre de pledgeurs et de joueurs sur les plateformes participatives, bien que très porteurs dans le secteur jeux de société, est un cheval certainement fougueux, si ce n'est fou tout court. Sans présumer des jeux eux-même, là encore, petit tour d'horizon des derniers projets francophones : Coup sur coup ou presque, Monumental chez Funforge, Pelegrinus chez Asyncron, Imaginarium chez Bombyx ou Immortal 8 chez SWAF ont annulé leur campagne... Puisque ces projets ne sont pas forcément à mettre au même niveau, il en va de même des raisons qui ont amené à leur annulation. Mais alors comment analyser tout ça ? Regarder les montants demandés ? Les frais de port ? La communication et ses canaux choisis ou ignorés ? Le rapport entre le poids des éléments du jeu et le prix ? Les personnes qui sont derrières et leur "image de marque" ? Un melting-pot de tout cela ?

Si Cat'astrophe réussit à réunir 30 000 euros autour des chats, pourquoi Fighter in Sight ne décolle pas (pour un jeu d'avion, c'est un comble) alors que le jeu est bon ? Dreamscape chez Sylex réunit près de 2200 contributeurs avec un très bon jeu de société plutôt réflexion et à l'allemande et Arenabots, chez Happy Games Factory, bien qu'avec des figurines autour d'un jeu plutôt familial, peine à convaincre ? Des belles surprises restent possibles comme Chronicles of Crimes qui rassemble plus de 9000 participants, en attendant de voir ce que proposeront comme défis les crimes à résoudre, ou OrcQuest WarPath et ses gros orcs badass en coopératif contre les humains, en attendant de voir si le système de crafting d'objets, de combos de cartes et d'IA des humains préservent la fluidité du jeu. Mais même, là encore, comment rationaliser un panier moyen entre OrcQuest avec 2267 contributeurs et plus de 330 000 € (panier moyen à 145€) et Neta-Tanka chez la Boite de Jeu avec 2788 contributeurs pour 158 914 € (panier moyen à 57 €) ? Parce qu'il y a du kiloplastiques et plein d'extensions en plus dans l'un et pas dans l'autre ? Est-ce à dire automatiquement que le temps de travail de l'autre vaut moins que celui du premier ? Et Shuky de chez Makaka Editions expliquait que sans la campagne de financement sur Ulule pour le troisième et dernier tome de Hold-Up, l'édition classique était inenvisageable par ailleurs... mais alors que faire ? Que faire ne serait-ce que pour atteindre les fatidiques 30% qui rassure d'autres pledgeurs qui ne souhaitent pas trop se mouiller... Mystère...

Et si les gros projets sont encore possibles comme les 4,5 millions de $ de Batman : Gotham City Chronicles chez Monolith ou leurs 10 000 contributeurs sur la version 1.5 de Mythic Battles : Panthéon sans oublier l'actuel campagne Solomon Kane chez Mythic Games, on peut, pour l'heure, conclure que l'assertion introductive est finalement fausse : le stade de la chrysalide n'est peut-être pas encore franchi et ce n'est qu'un point d'étape. Et à la rédaction, nous continuons donc de nous interroger sur l'attitude à avoir, sur les informations à vous transmettre et sur les réponses à donner aux sollicitations de plus en plus nombreuses pour nous pousser vers une plus grande place d'influenceur dans un domaine où la vitrine, l'apparence et la communication rapide, virale, "irréflexive" et "achat compulsif" à la limite, prennent une importance gonflée et changent les lignes des relations. Rendez-vous donc au prochain épisode ! Mais alors, me direz-vous, pourquoi avoir écrit cette quasi-logorrhée ? Simplement par envie de jalonner cette évolution et continuer la réflexion basée sur l'échange, tiens... ça aussi, c'est du jeu, et c'est passionnant !

► Un sujet dans le forum pour continuer d'en débattre

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Monsieur Guillaume, je suppose que vous aussi vous consommez sur KS à titre personnel, non ? Comment analyseriez vous votre propre consommation ? Complétiste ? Raisonnée ? Compulsive ?
Sinon, super article, merci ! Et je n’aime pas les experts autoproclamés dont leurs prévisions ont toujours été à coté de la plaque, mais qui continuent quand même :slight_smile: Et si quelqu’un pouvait prédire le succès ou l’insuccès d’une campagne avant qu’elle ne soit lancée, ce serait très fort, car les pledgers sont tout sauf prédictibles.

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Bonsoir,

Perso., je ne pledge que très rarement…mais j’ai craqué sur Kane…la totale. Et c’est complètement passionnel, donc complètement irraisonné, dû à ma passion pour ce personnage Howardien…

Sinon, pareil que Zemeckis : un bon taf Monsieur Guillaume !

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Merci pour cet article Mr Guillaume. J espere qu il donnera lieu à un debat intéressant et depassionné.

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Merci beaucoup pour cet article Monsieur Guillaume !!

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Il m’est arrivé et il m’arrive de pledger via KS et je dois avouer que c’est surtout une question de moyen financier qui me freine énormément et me fait être très sélectif et raisonnable sur les “craquages”. Je pense que sinon, je pourrais être un “méchant” touche-à-tout-complétiste-collectionneur… :smiley:
J’espère en passant ne pas être trop péremptoire dans l’article, ce sont vraiment des réflexions et du partage… Merci pour les retours, de fait !

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Vilain Guillaume qui ne cite pas 7th Continent ? TRAITRE !!!

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Sinon, bravo pour cet article :slight_smile:

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Merci M. Guillaume, toujours aussi intéressant de vous lire dans cet article long au sujet clivant

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En fait, il faut voir dans cet article une double lecture avec une demande d’augmentation de M. Guillaume !

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Bonjour,

Pour moi le symbole même du Kickstarter et de l’engouement du joueur est the 7th continent (il y en a certainement’ d’autres dans le même cas mais… restons francais). On parle la d’un projet exclusif, un one shot, un “si tu l’as raté, tu l’as dans l’os et il ne te restera plus que YouTube pour voir les vidéos de ce jeu et pleurer dessus”. Et on ne’ parle pas d’un petit jeu qui sera oublié dans deux mois, non non on parle d’un monstre ludique… un “must have”. Un projet trop cher pour se retrouver en boutique d’après les auteurs mais qui se vends quand même plus de 400€ sur le net. La rareté a un prix nous disent les autres. Et cette rareté, les pledgers ne veulent pas la manquer.

Apres il y a des projets qui sortiront en boutique mais l’avantage d’un KS, c’est la boite deluxe avec lors de la campagne des produits améliorés. Ce qui fait tout le charme du KS. Le pledger aura un jeu quasi unique, de meilleure qualité. Le jeu neta tanka compte 2900 pledgers et 50 uniquement ont prit la boite retail. 2800 ont choisi de dépenser une dizaine d’euros de’ plus pour l’exclusivité. Cela représente plus de 28000€ de gagner pour LBDJ. Bien joué.

On sait que le monde attire le monde et les pledgers se penchant sur un jeu qui démarre fort. On s’interroge, on pledge “pour voir” et durant la campagne on a la possibilité “d’abandonner” mais combien le font reelllement? On se laisse tenter.

Et puis il y a des projets qui ne décollent pas. fighter in sight par exemple. Manque de chance dans le timing (un jeu identique est sur le KS au même moment, lui financé: lequel pledger? Celui financé ou l’autre? Le choix peut être vite fait). Un jeu doit se démarquer. Actuellement il y a 298 projets sur le KS. Cela représente des choix cornéliens été parfois on investi nos économies en faisant des choix et en délaissant à regret parfois certains beaux projets.

Les pledgers deviennent de plus en plus exigeants. Ils veulent ceci, ils veulent cela et pourquoi ne pas mettre ca. Ils verraient bien ceci dans le jeu… ils deviennent concepteurs. Et les auteurs se plient à eux. Sur le KS j’ai posé une question en francais à un interlocuteur francais sur un jeu francais. Il m’a répondu en anglais pour ne pas froisser probablement le contingent américain. Malheureusement et comme dans tout, ce système part en dérive et je pense que si les auteurs se laissent déborder sans mettre de limite, le futur du KS risque d’être compromis. Le pledger doit rester à sa place. Les idées peuvent être bonne, l’échange est excellent. Quel plaisir d’échanger quelques mots avec l’auteur (merci RV), cela rapproche le joueur du jeu. Quel plaisir de suivre la campagne, de dénicher la perle rare, quel plaisir (sadique) d’attendre le jeu. Mais voilà cela ne doit rester qu’un plaisir et pas devenir des exigences…

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Pour ton 1er paragraphe, sur 7th Continent, je ne sais pas si tu l’abordes comme un reproche ou une bonne chose. Pour moi, c’est effectivement une bonne chose, car KS a permis de faire voir le jour à un jeu qui ne serait pas sorti autrement, et au regard des résultats, à un jeu qui plait énormément. Je ne pense pas que les auteurs mentent quand ils disent que le jeu n’est pas viable en boutique, vu le matériel et le prix, je ne suis pas étonné. Et ce n’est pas parce qu’on voit quelques vendeurs et acheteurs qui sont fixent le prix à 400€ que ça rend le circuit boutique viable. Et donc, partant de là, je suis bien content que KS ait permis de voir naître ce jeu, de le voir développer avec des extensions, sinon on n’aurait rien eu.

Et pour ceux qui ont raté le train, qui n’auront pas ce jeu, il n’y a nul doute à avoir sur le fait que ce jeu fera des petits, par les même auteurs ou par d’autres, dans d’autres univers : espace, western, apocalyspe, etc…

C’est vrai… et c’est un oubli de ma part… je m’étais fixé un limite temporelle à ces derniers mois mais il est vrai que le cas « 7eme continent » est particulier. Est-il l’arbre qui puisse cacher la forêt ? :slight_smile:

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Il n’y aucune critique dans ce que je dis. Déjà parce que je ne me permettrais pas, ni aucune critique, ni aucun jugement, juste une remarque. Tout dépend ou on se place. Les auteurs. Super’pour eux, ils ont sortis leur bébé, ont fait de’ l’argent et on peut dire perenisé une future clientèle. Disons que leur prochain jeu sera acheté les yeux fermés. Ce qui ne veut pas’ dire qu’ils doivent se relâcher car c’est peut être le plus dur à venir pour eux: faire quelque chose d’aussi bien voire mieux (mais est ce possible?). Pour le joueur qui a acheté: super aussi. Je n’en dirais pas plus. Suffit de voir l’engouement. Mais le joueur qui a raté le KS, plus dur pour lui entre envie et frustrations en passant peut être par la jalousie. D’autres jeux impliquent d’autres univers été pas sur que d’autres univers interpellent. Perso l’espace ne m’attire pas donc un The 8th continent dans l’espace me plagierait bcp moins. Mais non non aucun reproche. C’est aussi ca le plaisir du KS… la frustration, l’attente, le desir

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Les client-rois qui vont jusqu’à reprocher qu’on ne cite pas le projet qu’ils ont financé :o)

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Merci Guillaume pour ce superbe article. Je le prends pour moi :wink: Il me remonte le moral car du coup je sais que ca n’est pas de ma faute que malheureusement, je ne peux pas tout contrôler. J’y ai pourtant tout mis dans cette création sans parler de la famille que j’ai parfois mis de coté pour essayer de créer un truc pour qu’ils soient fier de moi. Si je vous dis comment j’ai crée Fighter in Sight la bataille du pacific ? Simplement en fermant les yeux et en écoutant le BO du film le dernier samourai.
Aujourd’hui c’est un rêve qui part en poussière à cause de personnes qui vous jugent de façon negative. Cela va du « j’aime pas le design si tu changes peut etre que tu gagneras un pledgeur » a du « Tu arrives trop tard on a déjà acheté le gros jeu d’avions d’en face » à « c’est dommage ton projet est bien mais j’ai déjà tout » et une derniere pour le plaisir « Pourquoi proposer un jeu d’avion avec le meme theme alors qu’il y en a plein sur le marché »…Voila je m’arrete la parce que je pourrai en écrire des lignes.

Je suis entièrement d’accord avec guillaume qui le dit si bien « les joueurs » sur ks qui pour beaucoup en fait ne le sont pas vraiment, car pour la plupart ca n’est pas un jeu de société qu’ils achètent c’est du kilos plastique au rabais. “les regles du jeu” on s’en tape, ce que l’auteur à voulu faire passer comme message on s’en tape aussi.
Moi quand j’achète un jeu c’est tout un rituel un respect du travail réalisé et accompli a l’ouverture de boite. J’adore retirer le cellophane, découvrir le matériel soigneusement rangé et l’odeur des cartes.
Je passe peut être pour un psycho mais c’est comme ça.

Je connais malheureusement l’issue de mon projet sur la plateforme et je pense que Fighter in Sight n’existera pas parce que pour certains je suis cramé ce qui peut en ravir plus d’un je pense un concurrent de moins « le jugement des gens voilà un truc de terrible dans la vie d’aujourd’hui » Je ne peux même plus le proposer à un éditeur… L’idée que l’on va avoir en prononçant Fighter in Sight sera synonyme de « plantage monumental sur KS»
Les réseaux sociaux, en voila une arme terrible qui, quand elle est rudement bien menée, peut te servir, dans le cas contraire, ça peut être terrible.

Plus jamais je ne ferais ce genre de c…… que de passer par le KS je le regrette vraiment. Les coups de pression, les sacarsmes des gens, les nuits sans sommeil, le compte en banque qui fond et ta gueule qui blêmi. Je n’en sors pas indemne de cette aventure j’en ai pris un sacré coup et j’y ai laissé des plumes. Ce n’est pas une super expérience ni une belle aventure. Celle-ci se finit mal pour moi.
KS n’est pas assez encadré je trouve ils sont vraiment la pour te prendre uniquement ton argent. Cela devrait être régulé pour les projets lancés avec des dates pour que tout le monde puisse avoir une petite chance de sortir son jeu. J’espère que ma mauvaise expérience calmera les ardeurs de personnes qui veulent se lancer.
J’ai vidé mon ordi sur disque dur, fermer mes dossiers, éteint mon ordi.
Le plus dur va etre de me reconstruire, me faire oublier et de retourner d’où je viens. J’en ai fini avec la création je ne suis pas fait pour ça.
Merci encore Guillaume tu es une belle personne avec un grand cœur.
Merci monsieur phal, Germain et les autres membres (ne m’en voulez pas je ne connais plus les prénoms)

Frank Garibaldi

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En tous cas merci beaucoup d avoir inclus le diagramme en baton qui tord le cou à l’idée préconçue qui voudrait que les gros KS fassent de l’ombre aux petits, alors qu ils n ont aucun effet sur ces derniers qui demeurent stables dans le temps.

Pour information, concernant The 7th Continent, une (nouvelle) dernière chance est prévue pour juillet 2018 avec la réouverture du Pledge Manager (suite à un retard de production le permettant, et une forte demande de la communauté). La news en français (original sur KS) : https://the7thcontinent.seriouspoulp.com/fr/ks_update/74_PMreopen

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« … dévoreur d’argent à l’appétit aussi grand que la production de kilos-plastique qu’il dégueule dans les ludothèques des joueurs… »
Outch.

Le financement participatif est très bien décrit, une fois de plus, par le clavier superbe de M Guillaume.
Choix, déception, excitation… bonne utilisation des biais cognitifs par les concepteurs & utilisateurs pros de la bête !

Le financement participatif n’est-il pas concordant avec le web 2.0, ce monstroforme de web participatif, beau et laid à la fois. Celui-là même qui me permet de m’exprimer en commentaire, alors que je ne suis personne pour pouvoir me le permettre… n’est-ce pas ?
Serais-ce aussi du libéralisme à outrance, qui fait croire à tout un chacun que c’est facile d’être éditeur.
Et pourtant, et pourtant que c’est beau de penser qu’un projet puisse être financé « comme ça », pouvoir se lancer « comme ça », sans réseau, sans nom. J’aimerais tenter l’aventure, mais comme le décrit tristement F. Garibaldi si c’est pour attaquer une dépression… non merci.
Malheureusement, ce domaine qui aurait pu rester intime, celui des gens qui n’ont ni nom ni réseau, a été envahi par des pros.
Un peu comme le marxisme, une belle idée à la base…

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J’ai participé à une dizaine de financements participatifs et au final je me suis rendu compte que, par rapport aux achats classiques, cela me coutait plus cher car avec KS vous avez généralement des tas de suppléments que personne n’utilise (si le jeu est bon la boite de base se suffit à elle-même et elle est souvent vendue moins cher que le pledge de base (fdpi) et beaucoup moins cher que les autres pledges), cela arrivait très tard à un moment où l’excitation (et les joueurs potentiels) étaient partis et certains jeux n’étaient tout simplement pas bons (et quelques retours après leur sortie en circuit classique m’auraient alerté).
Le seul KS que je considère comme une “bonne affaire” est IKI (excellent jeu introuvable), les autres ont été soit des affaires neutres soit de mauvaises affaires.
Depuis deux ans plus de KS et je joue toujours autant, voire plus !
Je garde sur mes étagères quelques grosses boites inutiles qui me rappellent à l’ordre si j’ai un moment de faiblesse.
D’autant que tous les bons jeux sortis de KS se retrouvent tôt ou tard en circuit classique ou occasion ou boutique dédiée (pour le 7th continent).

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