[La Radio des Jeux] Matthieu d'Epenoux et Marc Nunes

En tout cas ça fait plaisir qu’il reconnaisse la communauté de trictrac et le forum.

Marc Nunes est semble-t-il une personne de principes et de loyauté. Donc “une aberration économique” mais qui pour lui est une ressource importante pour la communauté ludique. Et il y attache assez d’importance pour continuer à soutenir et même à investir. Bref, raison de plus de continuer à nous investir aussi pour qui veut/peut contribuer :

https://www.trictrac.net/forum/sujet/challenge-2021-augmenter-la-base-de-donnees-tt

Elle est habile 

prunelles dit :Marc Nunes est semble-t-il une personne de principes et de loyauté. Donc "une aberration économique" mais qui pour lui est une ressource importante pour la communauté ludique. Et il y attache assez d'importance pour continuer à soutenir et même à investir. Bref, raison de plus de continuer à nous investir aussi pour qui veut/peut contribuer :

https://www.trictrac.net/forum/sujet/challenge-2021-augmenter-la-base-de-donnees-tt
 

Perso, je me suis beaucoup investi il y a un paquet d'années, autour de 2000-2006.

Il se trouve que j'étais et suis toujours en désaccord avec deux points :
- la base de données est une propriété privée malgré les contributions communautaires
- je juge la ligne éditoriale du site consumériste
J'ai donc pris mes distances.

Aujourd'hui, Asmodée est propriétaire du site. Les récentes déclarations de Marc Nunes lors de l'émission sur la prise en compte de la destruction de l'environnement dans leur modèle économique sont éclairantes (il faut écouter à partir de 3H40min). Il tourne le sujet en dérision et avance le comportement de certains joueurs en guise d'écran de fumée. Le contraste avec les réponses, responsables, de Matthieu d'Epenoux est pour moi saisissant. Donc si je te suis sur le fait qu'il connait le milieu du jeu, le respecte et tente de le préserver car je crois distinguer en lui une certaine affection pour celui-ci, je ne peux participer à un projet tel que celui-ci. L'émission me l'a confirmé.

XavO dit :
prunelles dit :Marc Nunes est semble-t-il une personne de principes et de loyauté. Donc "une aberration économique" mais qui pour lui est une ressource importante pour la communauté ludique. Et il y attache assez d'importance pour continuer à soutenir et même à investir. Bref, raison de plus de continuer à nous investir aussi pour qui veut/peut contribuer :

https://www.trictrac.net/forum/sujet/challenge-2021-augmenter-la-base-de-donnees-tt
 

Perso, je me suis beaucoup investi il y a un paquet d'années, autour de 2000-2006.

Il se trouve que j'étais et suis toujours en désaccord avec deux points :
- la base de données est une propriété privée malgré les contributions communautaires
- je juge la ligne éditoriale du site consumériste
J'ai donc pris mes distances.

Aujourd'hui, Asmodée est propriétaire du site. Les récentes déclarations de Marc Nunes lors de l'émission sur la prise en compte de la destruction de l'environnement dans leur modèle économique sont éclairantes (il faut écouter à partir de 3H40min). Il tourne le sujet en dérision et avancent le comportement de certains joueurs en guise d'écran de fumée. Le contraste avec les réponses, responsables, de Matthieu d'Epenoux est pour moi saisissant. Donc si je te suis sur le fait qu'il connait le milieu du jeu, le respecte et tente de le préserver car je crois distinguer en lui une certaine affection pour celui-ci, je ne peux participer à un projet tel que celui-ci. L'émission me l'a confirmé.

Complètement d'accord.
Du coup j'ai écouté le passage que tu pointe du doigt. Je trouve les propos de Marc Nunes franchement pas ouf mais pour être honnête on ne peut pas attendre beaucoup plus de la part de quelqu'un qui dirige une énorme entreprise comme Asmodée, je veux dire, occuper un tel poste c'est, par essence, prendre part au capitalisme. La concurrence et la course au profit ne sont pas compatible avec un quelconque modèle écologique, il y a juste une contradiction structurelle en fait.

Un passage très intéressant, c'est le propos de l'un des intervieweurs qui dit en gros que "la surenchère de matériel luxueux et polluant engage la responsabilité du joueur-consommateur" : c'est un peu facile de dire ça et c'est occulter complètement le pouvoir d'influence des éditeurs dans l'évolution des pratiques ludiques. Par exemple c'est bien avec la communication, les campagnes de pubs outrancières, qu'on en vient à désirer du matériel bling bling et inutile. Je pense qu'il y a toute une sociologie de nos comportements de joueurs auxquels les éditeurs prennent une part non négligeable, en instaurant des normes (sur la qualité ou le type de matériel, la taille des boites, etc). Si les éditeurs parvenaient à rendre la sobriété cool, cela aurait un réel impact.

EDIT : Pour ceux qui ont tout écouté, vous savez à quel moment à peu près ils parlent de Dominion ?

 

EDIT : Pour ceux qui ont tout écouté, vous savez à quel moment à peu près ils parlent de Dominion ?

Dans les 30 dernières minutes il me semble, mais la réponse à la question "est-ce que les extensions vont être réédités et les les dernières éditions traduites" tient à "je sais pas".

Je plussoie brokoli.

Pourtant, peut-on lui donner complètement tort ? Le monde du jeu est souvent présenté comme un microcosme de passionnés qui s’investissent pour d’autres passionnés, mais il n’en reste pas moins un business. Et le coeur de la mécanique reste encore et toujours de convaincre des consommateurs d’acheter des produits. Je ne vais pas reprocher à Marc Nunes d’avoir réussi ce qu’il a réussi et d’avoir fait d’Asmodée ce que cette entreprise est devenue, mais pour autant cela reste du capitalisme appliqué au monde du jeu. Et je ne suis pas certain que ce soit un capitalisme plus vertueux que celui que l’on peut trouver dans d’autres secteurs d’activité (même si on aimerait le penser en tant que joueur).

@ Uphir C’est pas faux.
Mais on ne me fera pas croire qu’un capitalisme vertueux est possible.
C’est idéologiquement impossible puisque basé sur la compétition, le rendement et la croissance.
Le seul moyen d’endiguer ça c’est de verrouiller un certain nombre de comportement par la législation et l’application des sanctions, ou un changement de système économique.

Note que je n’ai pas fait d’analyse de texte (c’est dimanche matin, je suis en repos !). Simplement, je trouve que l’on a tendance, moi le premier, à trop tomber dans l’angélisme dès lors que l’on parle du monde du jeu. On a tendance à oublier qu’il s’agit malgré tout d’un business, avec tous les travers que cela comporte… travers qui ressortent d’autant plus que se posent des questions sur la surconsommation et les effets qu’elle peut avoir sur notre avenir à plus ou moins long terme.

Après, comme je l’ai dit, je n’ai rien contre Marc Nunes. Je trouve même que c’est un exemple de carrière plutôt intéressant ; partir du jeu de rôle pour en arriver là, qui aurait cru cela possible ? Mais je ne l’érigerai pas pour autant en modèle ou en “héros”.

Concernant Monsieur Phal, je ne suis un admirateur ni un hater. C’était (c’est ?) un personnage, avec une manière de faire bien à lui. Là encore, il a fait de Tric Trac l’un des sites majeurs de l’activité ludique francophone et il faut bien l’avouer, je trouve que le site n’est plus le même sans lui. Néanmoins, j’avais été déçu de découvrir que ce n’était pas véritablement par passion qu’il avait choisi le jeu en se lançant sur Internet, mais plus parce qu’il y avait un vide à ce moment là de ce côté là sur la toile (interview donné dans un Casus Belli).

Comme quoi, cela reste du business…

Rodenbach dit :@ Uphir C'est pas faux.
Mais on ne me fera pas croire qu'un capitalisme vertueux est possible.
C'est idéologiquement impossible puisque basé sur la compétition, le rendement et la croissance.
Le seul moyen d'endiguer ça c'est de verrouiller un certain nombre de comportement par la législation et l'application des sanctions, ou un changement de système économique.

Vaste débat ! Je ne suis pas certain d'avoir envie de me lancer là dessus en ce beau dimanche d'été (ou presque).

D'un côté, je suis d'accord avec toi ; je ne crois pas que ce modèle économique puisse être vertueux. D'un autre côté, je me dis que si il n'évolue pas vers quelque chose de plus vertueux, on va tous crever rapidement, et donc j'ai espoir d'une prise de conscience.

Bon, je simplifie très grandement mais voilà ; selon mon optimiste et/ou mon pessimisme, j'évolue entre ses deux positions globalement.

@ Uphir

au cas où, je ne suis pas un grand admirateur de la direction prise par Asmodée, et suis parmi ceux qui ne se gênent pas pour le dire ici, quand d’autres nous disent que cela ne changera rien… ou que c’est mieux…

L’argent n’est pas vraiment caché, sur TT, actuellement (manque de moyen pas assez de monde…) ou même avant (Phal avec les abonnements par ex) On lit aussi des auteurs/éditeurs qui trainent dans le coin en parler (réédition pas viable ou passage par KS…)

ensuite on est d’accord ou pas avec les directions prises, vaste débat surprise

Pour l’angélisme, je suis d’accord avec toi, mais comme tu le dis (je pense), c’est plus notre vision que l’on applique  qu’un mensonge/omission pour nous faire croire que… 


quant au capitalisme modéré, il y a effectivement une voie possible, gagner de l’argent sans écraser ceux qui vous permettent cela, des entreprises le font actuellement… (plutôt les petites… est ce applicable chez les plus grandes ? la question a le mérite d’être posé)

d’ailleurs il faudrait peut être en discuter ailleurs pour éviter un dérapage… ici surprise

Uphir dit :Pourtant, peut-on lui donner complètement tort ? Le monde du jeu est souvent présenté comme un microcosme de passionnés qui s'investissent pour d'autres passionnés, mais il n'en reste pas moins un business. Et le coeur de la mécanique reste encore et toujours de convaincre des consommateurs d'acheter des produits. Je ne vais pas reprocher à Marc Nunes d'avoir réussi ce qu'il a réussi et d'avoir fait d'Asmodée ce que cette entreprise est devenue, mais pour autant cela reste du capitalisme appliqué au monde du jeu. Et je ne suis pas certain que ce soit un capitalisme plus vertueux que celui que l'on peut trouver dans d'autres secteurs d'activité (même si on aimerait le penser en tant que joueur).

Pour ma part, il ne s'agit pas de reprocher à Asmodée d'essayer d'être une entreprise rentable. Le problème n'est pas que cela soit une société privée, du capitalisme ou je ne sais quoi d'autres (voir par exemple Patagonia, grosse entreprise internationale).

Le soucis vient pour moi d'entendre MN tourner en dérision l'écologie ("Je peux même mettre du gazon à l'intérieur" [des boites]) et botter en touche en expliquant que les joueurs surconsomment (ce qui est vrai mais la responsabilité des joueurs n'enlève rien à celle d'Asmodée). Pour moi, il y a des nuances de gris possibles. Ce n'est pas "business" ou "environnement". La ligne défendue par Matthieu d'Epenoux durant l'émission fut d'expliquer ce qu'ils essayent de faire chez Cocktail pour concilier les enjeux environnementaux et la viabilité de son activité : faire moins (de jeux) mais mieux, abandonner les boites en métal...etc. Je ne dis pas que c'est suffisant, lui non plus d'ailleurs. Je trouve néanmoins cette position responsable. Au pire, on peut regretter les impacts écologiques inhérents à l'activité et expliquer pourquoi on n'a pas le choix. Là, le choix de MN, comme il l'a verbalisé durant l'émission, est clairement de s'essuyer les pieds sur ces impacts, de sous-entendre finalement que ce n'est pas son problème. 

Décrypté comme cela, cela le rend pas très sympathique ! De savoir si les entreprises surproduisent parce que nous surconsommons ou si nous surconsommons parce qu’elles surproduisent n’a d’intérêt que si cela permet de changer nos comportements. Bien évidemment, c’est à chacun de s’interroger sur sa pratique, mais également aux entreprises de réfléchir à leur offre ; le discours de Matthieu d’Epenoux laisse à penser que c’est possible.

C’est un homme d’affaires. On a pu s’en rendre compte le jour où en parlant de la reprise de Descartes par Asmodée, il avait expliqué que Descartes est aux jeux ce que Motobécane est aux deux-roues, à savoir un truc dépassé et que seul le réseau des boutiques l’intéressait. En tant que joueur attaché à la tête de René sur les boites et reconnaissant à cet éditeur qui avait localisé aussi bien des jeux, j’avais un peu grincer des dents ; Mais je reconnais qu’il faut aussi des personnes comme lui pour dynamiser et professionnaliser  un milieu qui restait parfois un peu trop amateur dans le domaine commerciale, la production ou le relationnel client.

Rodenbach dit :@ Uphir C'est pas faux.
Mais on ne me fera pas croire qu'un capitalisme vertueux est possible.
C'est idéologiquement impossible puisque basé sur la compétition, le rendement et la croissance.
Le seul moyen d'endiguer ça c'est de verrouiller un certain nombre de comportement par la législation et l'application des sanctions, ou un changement de système économique.

je comprend que l'expression "capitalisme vertueux" puisse gêné.
mais le problème viens du fait le capitalisme que l'on vit aujourd'hui n'a plus rien a voir avec celui des générations précédentes.
donc :
- soit on considère que la definition du mot dans le langage courant a lentement glissé/évolué vers quelque chose de plus actuel.
- soit on le défini autrement avec d'autres mots.

c'est ce que j'ai choisi, pour moi le capitalisme d'aujourd'hui c'est du capitalisme poussé a l'extrême donc je préfère le nommer l'ultra capitalisme que je trouve plus parlant.
mais bon c'est juste une question de mot.

pour le reste comme toute idéologie le capitalisme a un éventail de nuance.
il peut aller du capitalisme modéré au capitalisme extreme.
un capitalisme vertueux est tout a fait envisageable c'est juste une question de volonté.

Comme pour les joueurs de moins consommer de plastique. C’est juste une question de volonté.

Ben je vois pas beaucoup de volonté.
​​​​

A de rares exceptions prêts, une entreprise est une machine chargée de créer de la valeur (dividendes ou valeur de l’action) pour les actionnaires. 
le reste, c’est du pipeau, du marketing.
Le seul garde fous, c’est la loi.
les exceptions ne peuvent exister que dans des entreprises qui ont pour actionnaire principal  leur dirigeant qui fait en fonction de ses choix a lui, perso.

Je crois que Matthieu peut encore être dans l’exception, encore qu’il doive vivre et payer ses employés. Asmodee, non. Et quand tu dirige une entreprise dont tu n’es pas le propriétaire, tu fais ce que te disent les représentants des actionnaires et ton conseil d’administration, ou tu te casses. Celui qui te remplacera ne fera pas mieux.

Au moins, Marc Nunez est sincère et ne fait pas de Green washing.

Croire que, dans une industrie de biens non essentiels, comme le jeu de société, le client n’est pas le principal responsable de la « vertue » du produit m’étonne un peu. Personne ne nous met le couteau sous la gorge pour acheter un jeu et nous avons une assez bonne idée de sa « vertue ». Il y a vraiment des gens qui croient qu’un « all in » de 20 kg de plastique importés de chine peut être neutre en carbone ? Ou qui considèrent que c’est un achat essentiel à leur vie ?
La responsabilité est double, en tant que consommateur et en tant que citoyen ayant le droit de vote pour élire ceux qui décident des gardes fous, les députés.  54 % d’abstention… Nous avons collectivement le monde que nous méritons.

jmguiche dit :La responsabilité est double, en tant que consommateur et en tant que citoyen ayant le droit de vote pour élire ceux qui décident des gardes fous, les députés.  54 % d’abstention… Nous avons collectivement le monde que nous méritons. 

Autant je peux te suivre sur la première partie de ton propos, autant le parallèle avec les récentes élections est à mon sens déplacé, voir de mauvais goût.