Houkago Saikoro Club - ou l'anime sur les jeux de plateau !

Bon, la partie “vie lycéenne” est assez plan-plan, mais c’est rigolo à regarder quand même, cet anime.
Mine de rien, la partie de Poker des Cafards de l’épisode 2 est bien mise en scène et reflète parfaitement le genre de brainfuck que peut provoquer ce genre de jeux.
Et puis, Ono-san au lycée est comme moi quand je pars au boulot, elle apporte whatmille jeux parce qu’elle ne sait pas choisir.


Prochain épisode : Inca’s Gold !

Aaaaaah, c’était donc le poker de cafards ! Je ne reconnaissais pas le dos des cartes dans la capture d’écran.
Hanabi, ça pourrait être marrant. D’ailleurs, je rêve qu’Antoine Bauza fasse un cameo dans un épisode, lui qui est le plus japonisant de nos auteurs hexagonaux !

Bon, autant vous dire que je suis excité comme une collégienne avec un sourire niais sur le visage :

Ah ah ! La meilleure façon d’apprendre le japonais qui soit^^

Albumine Tagada dit :Ah ah ! La meilleure façon d'apprendre le japonais qui soit^^

Yep ! Surtout tout le vocabulaire relatif aux jeu de société, que je ne connais pas du tout !
Ce n'est pas si facile à lire, parce que l'action se passe à Kyoto et donc il y a pas mal d'expressions idiomatiques du Kansai qui me déroutent un peu.

J'ai fini le tome 1, je peux vous faire un petit topo des jeux présentés :
 - Comme l'anime, on commence avec Marrakech puis le Poker des Cafards.
 - D'après le trailer de l'épisode 3, l'anime va enchaîner avec Inca's Gold, alors que c'est quelque chose qui a lieu dans le tome 2 du manga. Je ne sais pas si cet arc narratif a juste été déplacé ou si on va complètement zapper toute une partie du tome 1. En tout cas le tome 1 continue avec :
 - Viva Topo ! Un classique du jeu pour enfant, un jeu de l'oie amélioré où des souris tentent de planquer des morceaux de fromage à l'abri sans se faire bouffer par le chat.
 - Stupide Vautour ! avec un flashback sur le personnage de Midori Ôno, car c'est le jeu qui lui a donné envie de devenir créatrice de jeu. On apprend que l'auteur, Alex Randolph, a été le premier à avoir son nom sur la couverture d'un jeu et qu'il a beaucoup oeuvré pour la reconnaissance des auteurs. Je ne sais pas si c'est vrai, en tout cas la page Wiki m'apprend qu'Alex Randolph a vécu au Japon de 1961 à 1968, ce qui explique sans doute l'hommage qui lui est rendu ici.
A noter que le personnage de Ôno-san considère qu'elle n'est pas douée pour les jeux "psychologiques" consistant à lire dans les pensées de l'adversaires (les jeux de guessing, quoi). Elle a donc développé une manière de jouer à Stupide Vautour basée sur la pure logique et les probas, il faudra que je vous scanne la page, c'est quelque chose :-)
 - Le tome 1 se conclut sur une partie endiablée des Loups-Garous de Thiercelieux, où les personnages sont role-play comme jamais.

Chaque jeu mentionné dans le manga a droit à sa petite fiche descriptive en fin d'épisode (auteur, éditeur, pays d'origine, histoire du jeu).

ça donne tellement envie ! Mini-Prunelles est verte de jalousie

prunelles dit :ça donne tellement envie ! Mini-Prunelles est verte de jalousie

Au fait, si elle a des questions sur le japonais, je me tiens à sa disposition ! Je ne suis pas un crack, mais je pense que j'ai un niveau suffisant pour aider une débutante...

Accessoirement, il me semble que l'épisode 3 est visionnable quelque part... C'est un mélange entre une histoire du tome 1 (sur Viva Topo) et une histoire du tome 2 (sur Inca's Gold).
D'après le trailer, l'épisode suivant portera sur 6 qui prend, c'est issu du tome 3 du manga. Il semble donc que l'anime s'éloigne du manga, au moins pour ce qui est de la chronologie, et ne va donc raconter que certains "morceaux choisis".

Petit résumé du tome 2 et des jeux qui y sont présentés :

 - On commence par un conflit entre un club de shôgi et un club d'échecs. Les filles du Saikoro Club leur proposent de s'affronter autour du Geister (aka Fantômes contre Fantômes chez nous) d'Alex Randolph.
 - Un long segment sur Catane ! Incluant un flashback sur la vie de Takeru (le gérant du magasin de JdS) qui a découvert les jeux de société avec Catane, sur une base militaire d'Okinawa (Takeru est né de père américain et de mère japonaise). On y apprend l'art de la négociation, et l'importance qu'a eu Catane dans l'histoire du JdS. On sent qu'il y a vraiment eu un avant et un après Catane. J'espère qu'on verra ça dans l'anime, parce qu'il y a moyen que ça rende bien.
 - Le segment sur Inca's Gold est assez fidèlement retranscrit dans l'anime. Et ça m'a permis de découvrir cette édition du jeu, je ne connaissais que le Diamant édité par Iello.
 - Une partie de Esquissé, où le jeune Yoshioka apprendra que parfois, l'important n'est pas de "performer" mais juste de rigoler un bon coup. Esquissé est un jeu plus drôle quand on se plante !
 - Une partie de Fauna, qui permet enfin à Aya Takayashiki de briller à un jeu (avoir des parents photographes animaliers, ça aide).

Le truc cool avec cet anime, c'est que ça nous met dans la peau de jeunes qui découvrent le monde des JdS, et qui voient chaque nouveau jeu avec des étoiles qui brillent dans les yeux. Pour les vieux blasés que nous pouvons être parfois, c'est rafraîchissant de se rappeler tout ça.

J’arrive trop tard : l’épisode mis en lien au début du sujet a été supprimé.
Mais heureusement on le retrouve facilement en tapant le nom du manga dans youtube.

Pour info, un récent épisode de South Park montre des jeux de société.

Ouais mais justement, pendant que l’Occident s’extasie quand on voit des jeux de société dans un épisode de South Park ou quand on en aperçoit pendant 1/2 seconde dans un film de Fincher, les Japonais, eux, ils te pondent 15 volumes de manga et une série animée qui leur sont entièrement consacrés !
Je les aime.

Ils finiront par faire un dessin animée sur des ados américains qui jouent à D&D et font la guerre contre le mal pour un idéal. :slight_smile:


Petit up !

Juste pour vous promettre que lorsque j’aurai lu les 15 tomes, j’écrirai un petit article sur ce manga et cette série animée, parce qu’il y a plein de choses à dire.
(Et l’annoncer ici permet surtout de me mettre la pression pour me motiver à le faire).
En tout cas, le manga sort parfois heureusement de sa routine un épisode / un jeu pour proposer de belles réflexions (comme j’aimerais en lire plus souvent ici) sur l’histoire des jeux, sur le game design, et sur le jeu en tant que fait de société…

On ne parle pas que de jeux de société “modernes” : dans le prochain épisode (de l’anime), nos héroïnes profitent d’une excursion à Kanazawa pour découvrir un jeu traditionnel local, le Goïta. C’est un jeu qui se joue avec des tuiles de Shôgi, mais de manière complètement différente. A l’explication des règles, vous vous rendrez compte qu’il s’agit ni plus ni moins du jeu de cartes KAMI, récemment édité par Oka-luda.
Je n’avais aucune idée que KAMI était adapté d’un jeu traditionnel ! (et effectivement, en vérifiant, aucun auteur n’est crédité)

Il y a également un exercice interactif de game-design autour de “Daruma-san ga koronda”, l’équivalent japonais de notre “1-2-3 Soleil.” Un jeu d’enfants, de cours de récré, que les filles analysent avec leur recul de lycéennes, pour déterminer ce qui fait que le jeu est un peu bancal, et quelles règles pourraient être modifiées pour en faire un “vrai jeu”.

On nous montre aussi les difficultés de Midori Ôno, qui essaye de créer son premier jeu, “One-Room” (traduisez par “Studio” en français). Il s’agit d’un véritable prototype de jeu (inventé par l’auteur du manga, Hiroo Nakamichi), qui tient debout et pourrait totalement être accepté à un salon de protos. Surtout, on nous montre les différentes étapes de la création du jeu : la première mouture des règles, les premiers playtests, le problème du jeu qui “fontionne” mais où on s’ennuie poliment, les questionnements sur ce qu’il faut améliorer et comment, qu’est-ce qui fait qu’un jeu est bon ou pas, qu’est-ce que je veux que les joueurs éprouvent en jouant, etc.

Bref, même si je ne suis pas fan du dessin (banal) et du chara-design, je trouve qu’il y a plein de matière dans ce manga qui ne s’adresse pas qu’aux newbies, malgré les apparences.

En attendant, je vois le numéro 4 sous-titré en espagnol, mais pas en anglais… mais que font les pirates !!!

Proute dit :En attendant, je vois le numéro 4 sous-titré en espagnol, mais pas en anglais... mais que font les pirates ???!!!

Pareil pour la traduction du manga, 4 tomes uniquement sur les 15 (en anglais), mais où sont donc les scantrad fait par les fan travaillant gratis pour la passion  

Les pirates continuent de bosser, mais je crois que Youtube n’est pas la plateforme où ils mettront à disposition leur travail (en plus, les épisodes qui y étaient plafonnaient péniblement à 300~400 vues je crois).
Je connais mal le milieu du fan-sub, mais demandez à vos gosses, je suis sûr qu’ils sauront vous trouver les épisodes.

Pour les scan-trads, j’adorerais faire le boulot de traduction, ça doit être passionnant, mais ça demanderait un temps fou (et un peu plus de compétences que je n’en ai).
Ça m’étonnerait qu’un éditeur français se lance là-dedans, ce serait un pari un peu fou. Mais pourquoi pas, si on fait du bruit !

Chakado dit :
Pour les scan-trads, j'adorerais faire le boulot de traduction, ça doit être passionnant, mais ça demanderait un temps fou (et un peu plus de compétences que je n'en ai).
Ça m'étonnerait qu'un éditeur français se lance là-dedans, ce serait un pari un peu fou. Mais pourquoi pas, si on fait du bruit !

C'est un boulot colossal.

En général pour les scan-trad il faut clairement une équipe pour:

  • Scanner
  • Faire un clean de l'image selon la qualité du papier <--- Une plaie ce truc
  • Traduire (duh!) 
  • Optionel: Expliquer en bas de page, voir plus dur, remplacer les SFX (=onomatopés et bruits divers) par leur version occidentale 
  • Mise en page de la traduction
  • Re-checker le travail final 

Tout ça pour naviguer sur la douce frontière de la légalité /  illégalité. Tant qu'une maison d'édition en dehors du japon n'a pas mis la main sur la licence ça va, mais dès que c'est le cas t'a vite fait de retirer des internet ton boulot pour éviter des problèmes...

Faudrait effectivement essayer de faire du bruit, peut être que la série animée va aider en ce sens.
Femto dit :
Faudrait effectivement essayer de faire du bruit, peut être que la série animée va aider en ce sens.

Yep, je suis agréablement surpris que ça ait été adapté en anime. Je ne connais pas le ratio de mangas qui se voient honorés d'une adaptation à la télévision, mais ça ne doit pas être si élevé que ça. Je trouve ça fou qu'un sujet autant "de niche" ait sa propre série.
Comme je le disais, je ferai un petit article quand j'aurai rassemblé un peu plus d'info sur l'oeuvre (et zieuter au passage les chiffres de vente au Japon) et à ce moment là j'essaierai de partager tout ça sur des réseaux sociaux un peu moins confidentiel que le forum Tric-Trac. On verra les réactions, si ça prend ou non.

(Et merci d'avoir énuméré les étapes du scan-trad, c'est vrai qu'on oublie facilement à quel point ça peut être fastidieux. J'ajouterais que, pour la "mise en page" de la traduction, c'est également une véritable plaie que de faire coller un texte français dans les cases japonaises, conçues pour un texte écrit verticalement. C'est une contrainte à prendre en compte dans la traduction).

Hâte de voir ton article =) !

Peut être que si l’histoire avait tourné plus vers le “shonen” voir un romance plus prononcé au lieu du style “tranche de vie” on aurait pu avoir le même succès qu’un Ikaru No Go =) (pour le coté shonen donc).

Tric Trac

Tu dis que c’est un sujet de niche, mais je ne pense pas tant que ça. Dans le genre manga qui à l’air d’avoir son public et que je pensais être un truc de niche j’ai vu “Otaku-Otaku” . Bon après y’a le coté “hey être geek c’est cool regardez”. Mais n’est ont pas dans l’ère “hey jouer aux jeux de société c’est cool regardez !” ^^

Autre chose que je remarque par chez moi, le “jeu” dans son sens général a l’air d’être un thème qui revient de plus en plus dans des mangas présentés dans la librairie que je fréquente.

Moui… pour la traduction en français je crois qu’on peut rêver, vu que je ne crois pas qu’il est traduit en anglais. Et j’ai cru remarquer à travers les mangas que lisent mes enfants (oui, moi je suis pas trop fan, même si j’adore Yotsuba) que ça a souvent l’air d’être traduit de l’anglais plutôt que du japonais, non ?

Yep, j’ai forcément aussi pensé à Hikaru no go, dans le genre manga sur un sujet ultra-pointu.
Sauf que justement, le go n’est pas un sujet de niche au Japon ; de la même manière que ça ne me semblerait pas déconnant qu’on ait en France une série sur un jeune qui rêve de devenir champion d’échecs.
OK, tout le monde n’est pas un expert des échecs, mais c’est un jeu qui fait partie de notre culture commune, à peu près tout le monde connaît les bases, et des noms comme Kasparov et Bobby Fischer sont familiers.

Je ne connais pas “Otaku otaku”, mais c’est un peu l’équivalent de Big Bang Theory, c’est ça ? Pareil, ça me semble participer d’un mouvement général qui veut que la culture geek d’autrefois devient la culture mainstream d’aujourd’hui. Dans le sens où ceux qui étaient, il y a 20 ou 30 ans, des nerds considérés comme adeptes d’une sous-culture sont aujourd’hui les créateurs aux manettes des films, séries, BD et jeux vidéos qui ont du succès. Et du coup, le geek est le nouveau cool (même phénomène au Japon, où le terme otaku était autrefois prononcé avec mépris, alors que maintenant c’est OK de se revendiquer de la culture otaku).

Mais le jeu de société me paraît encore un sujet largement inconnu de la culture mainstream, et sans doute encore plus au Japon qu’en France. J’ai du mal à l’évaluer, car je connais surtout le Japon d’il y a 10-12 ans, mais il faut voir les réactions ultra-étonnées des protagonistes du manga à chaque fois que Midori-chan leur présente sa passion : “Hein ? Mais qu’est-ce que c’est que ces boîtes ? J’ai jamais vu des jeux comme ça !”
En plus, il insistent bien sur “les jeux, c’est un truc européen”, pour bien accentuer l’aspect exotique de la chose.
Tu verras qu’il y a quelques aspects shônen quand même.
On entre dans l’histoire via le point de vue de Miki-chan, la grande timide qui découvre les JdS, mais bien vite le vrai personnage principal devient Midori-chan, l’experte, qui cherche a créer son propre jeu, et bien entendu il faut que ce soit le meilleur jeu de monde qui va gagner toutes les compétitions de J2S, et s’il le faut elle est prête à bousiller son sommeil, sa vie sociale et sa santé pour ça. Shônen, on vous dit !