test de kobayakawa

[Kobayakawa]

Nous continuons de recevoir régulièrement sur notre sol européen des jeux venus du Japon, appréciés pour leur minimalisme, qu’il soit graphique ou mécanique. N’est-ce point là enfermer les productions de ce pays dans un carcan difficile à briser ? Je ne saurais vraiment vous répondre, pour autant c’est avec grand plaisir que je vous présente Kobayakawa qui ne déroge pas à la règle. Pour notre plus grand plaisir ou non, c’est ce que nous allons voir dans ce test.

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Kobayakawa
Un jeu de Jun Sasaki
Illustré par Biboun
Publié par Superlude
3 à 6 joueurs
A partir de 8 ans
Langue de la règle: Française
Durée: 15 minutes
Prix: 12,00 €


Préambule

Jun Sasaki est un auteur japonais qui a plusieurs titres à son actif : Hattari, masKmen, Deep Sea Adventure étant le dernier en date. Ce sont des jeux simples et prenants comme sait si bien le faire le monsieur.

Superlude, petit éditeur ayant débuté son activité il y a peu, propose cette année 3 jeux pour le festival de Cannes, et parmi ceux-là se trouve le petit Kobayakawa. Un très bon choix qui prouve l’éclectisme de cet éditeur, qui étoffe son catalogue habilement.

Règles

Ce qui est bien avec les jeux minimalistes c’est que les règles sont simples, et Kobayakawa ne fait pas exception. Au centre de la table, 8 jetons sont posés ainsi qu’une carte tirée de la pioche, tandis que chaque joueur reçoit 4 kamons et une carte. À son tour de jeu, le joueur aura alors le choix entre 2 actions :

Révéler la première carte de la pioche et la poser sur la carte qui se trouve à côté, devenant ainsi le nouveau kobayakawa.

Prendre une carte, choisir celle qu’il désire entre les deux qu’il possède en main, et poser celle qu’il ne désire plus face visible sur la table.

La carte devenue le kobayakawa s’ajoutera à la valeur de la carte de plus petite valeur d’un des joueurs ayant décidé de participer au combat. Le combat c’est la dernière phase d’un tour. Les joueurs peuvent décider d’y participer en payant un kamon. Puis tous les joueurs révèlent leur carte, celui qui possède la plus forte valeur emporte le combat et gagne l’ensemble des mises. Le joueur ayant la carte la plus faible additionne la valeur de sa carte à celle du kobayakawa, et reçoit le pion premier joueur. Lors du dernier tour ce seront 2 kamons qu’il faudra miser. En cas d’égalité c’est celui qui a joué avant l’autre qui l’emporte.

À la fin le joueur avec le plus de kamons l’emporte.

Le jeu se joue de 3 à 6 joueurs. Pourtant, si vous désirez y jouer à 2, je vous propose une petite variante : ajoutez un joueur fantôme qui puise ses kamons dans la réserve générale. À chaque tour ce joueur récupère aussi une carte, puis les 2 joueurs jouent normalement. Lors du combat le joueur fantôme engage un kamon obligatoirement, puis l’on révèle les cartes. Si c’est le joueur fantôme qui l’emporte, les kamons retournent dans la réserve (la boîte). Ce n’est pas contraignant et ça laisse la possibilité d’y jouer à 2.

Matériel

Vous trouvez la boîte épurée, et bien ce n’est rien face à la version japonaise où elle ne présentait que quelques kanjis sur un fond bleu uni. Même occidentalisé, le jeu reste épuré, et ce n’est pas forcément plus mal. Les cartes sont de très bonne facture, tout comme les jetons « kamons ». La boîte aurait pu être encore plus petite, mais il est cependant logique de ne pas s’enfermer dans un format, en vue des prochaines sorties. Je n’ai vraiment rien à redire sur l’édition de ce Kobayakawa, qui reste très bonne de bout en bout.

Ressenti durant les parties

Lors des premiers tours on reste assez prudent, voire timide devant le terrible choix qui nous fait face. On décide de prendre une carte, et déjà le doute nous assaille, mais rien ne doit transparaître. Aussi confiant que possible vous posez la carte que vous ne désirez plus devant vous. Aux autres d’interpréter ce qu’ils veulent. Chacun fait de même, et vient le moment de choisir ou non si vous allez participer à la bataille. Vous glissez un kamon en guise d’approbation, et voici que le résultat tombe, vous avez perdu. Tant pis, et puis ce n’est qu’un kamon…

Un autre tour s’engage, et la tension monte en même temps que votre compréhension plus profonde des règles du jeu. Allez-vous participer au combat ? Oui encore une fois. Grand bien vous fasse, car grâce au Kobayakawa vous remportez ce combat. La tension monte tandis que la pile du centre fond à vue d’œil.

Le dernier tour arrive, votre pile n’a pas réellement grandi, et c’est ici votre chance de vous refaire. La mise à prix sera de 2 kamons au lieu d’un, il serait dommage de passer à côté d’un tel butin. Pour autant il ne faudra pas avoir les yeux plus grands que le ventre : voilà, la récompense vous passe sous le nez, le vainqueur remporte une jolie pile de jetons. Et remporte la partie. Auriez-vous dû ne pas être tenté par l’appât du gain, et ainsi grossir la récompense de votre adversaire ? À vous de faire vos propres conclusions, pourquoi pas en jouant une nouvelle partie ?

Durée de vie

Si vous accrochez au jeu, vous n’aurez aucun mal à le sortir très régulièrement tant celui-ci est rapide à sortir et à jouer. Vous pouvez facilement enchaîner les parties et le public importe peu, car il conviendra à tous. À partir du moment où les enfants savent additionner, il est possible de leur mettre le jeu entre les mains. Idéal pour être emmené en vacances, il saura se faire tout petit. Pour ma part il restera sur les premières étagères de ma ludothèque, pouvant ainsi être sorti à de nombreuses occasions.

Avis

Encore une fois je suis épaté par l’astuce créatrice qui émane de ce jeu. Avec quelques cartes, Jun Sasaki parvient à créer un jeu de bluff prenant et cela avec un matériel plus que restreint et des règles élémentaires. On a parfois l’impression que le dernier vainqueur des combats remportera forcément la partie, ce qui n’est pas faux, mais qu’importe : la gourmandise étant seule fautive, il suffira de refaire une partie pour effacer ce sentiment. Rapide, simple, joli, prenant, Kobayakawa est une excellente surprise, et surtout un très bon jeu que vous auriez tort de snober sous peine de passer à côté d’un excellent moment ludique.

En fait, et c’est peu courant dans cette catégorie qui récompense surtout les jeux à deux, j’ai envie de donner la mention du prix de la pause café, mais cette fois-ci partagée entre amis ou en famille, à Kobayakawa.

Merci à Quilicus pour sa correction.

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Je partage le même enthousiasme pour ce jeu.

Et que les kamons sont précieux

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