Quelques Jeux d’énigmes pour l’été indien

Le soleil se veut couchant mais la température est estivale, tandis que les cimes des arbres singent les crépuscules et que le vent frais se mêle aux derniers redoux de l’année. C’est le temps délicieux de l’entre-deux, pas encore tout à fait automne et toujours un peu aoutien, et que l’on nomme avec poésie l’été indien. Un temps idéal pour assurer une température parfaite à la bonne marche du cerveau. Et ça, c’est pratique pour résoudre des casse-têtes.

               

Voici donc, une fois de plus, une sélection de quelques jeux d’énigmes…

… avec les classiques du genre

Car ce miscellanea régulier ne saurait être lui-même si l’on ne citait pas Unlock! ou Exit. Voire les deux ! L’on démarrera donc plus succinctement avec Unlock! qui a marqué cette fin d’été avec Unlock Star Wars (enfin Star Wars Escape Game, mais l’on sait très bien comment la plupart de tout le monde le prononce).

Un Unlock! plus familial avec un niveau de difficulté entre 1 et 2, appuyé par des idées ludiques faisant très « prise en main » pour les nouveaux joueurs, tels les cartes avantages, donnant des petites aides pour certaines énigmes à venir. Au programme de cette boîte, en plus de quelques énigmes un peu dingues de codes gps, ou tout en sons et mouvements, on trouvera aussi de nombreuses cartes ne servant pas aux énigmes car étant simplement narratives. Cela n’est pas gênant le moins du monde, servant totalement un propos d’aventure. On pourrait même dire que cela appuie la direction « jeu de papier point’n’clic » que prend la saga Unlock! depuis plusieurs boîtes. On notera aussi le retour des codes disparus depuis la sixième boîte, Timeless Adventures. Marque temporelle d’un projet qui aura mis du temps à venir sur les étals pour séduire de nouveaux publics ! Si vous souhaitez en apprendre plus sur l’opus, je ne peux que vous envoyer vers l’article détaillé de Monsieur Kristoff.La huitième boîte, Mythic Adventures, est prévu pour le 7 Novembre prochain. Arnaud Pincemaille & Perinne Kurtz nous y jetterons Dans Les Griffes d’Hadès, Vincent Goyat & Jeremy Koch nous passerons à la moulinette de L’Animal-O-Matic du Professeur Noside, et Yohan Servais & Jeremy Fraile nous ferons faire ni plus ni moins que Le tour du monde en 80 minutes. Pour patienter, l’on pouvait aussi goûter en cet été indien, aux détours des librairies BD, à une autre petite sucrerie Unlock ! La semaine de la rentrée, les éditions Casterman lançaient en effet une petite opération promo autour de la série LastMan. Pour deux tomes achetés, un scénario démo Unlock! de 25 cartes était offert.Ce petit scénario, écrit en interne par Jérémy Koch, suit la formation du personnage d’Adrian avant l’arrivée du chaotique Richard Aldana telle que décrite dans le tome 1. Cela reste dans la mouture des scénarios démo cherchant, eux aussi, à attirer avant tout un nouveau public. On prend d’abord les ludistes en main, puis on les lâche sur quelques énigmes plus farfelues.Dans ce petit scénario facile, on croisera toutefois quelques idées marrantes montrant ce que les énigmes des cartes proposent, tout en restant sur un fil très narratif, ainsi que les capacités un peu dingues de l’appli, principalement sur le final. Pour les amateurs de l’univers, on appréciera voyager dans les illustrations des cartes, toutes issues du premier tome de LastMan, et mises en couleur pour l’occasion. Une bonne excuse pour (re)découvrir ce projet un peu fou et multiplateformes de Vivès, Sanlaville et Balak. On vous conseille d’ailleurs la vidéo Strip Trac que nous avions faites sur le sujet avec l’ami Kristoff :

Côté Exit, c’est une faste fin d’été qui s’en vient en français ! Tout d’abord deux nouvelles boites toutes fraiches : La Maison des Enigmes et Le Parc de l’Horreur. Ces deux nouvelles aventures de Inka & Markus Brand s’inscrivent dans la série des Exit niveau Débutant. Un petit autocollant apposé sur le film d’emballage plastique annonce par ailleurs la couleur : Idéal pour découvrir l’escape game ! Sentence à laquelle cet article répond par l’affirmative.

Les nouveaux venus seront donc accompagnés par le jeu dans des énigmes à la difficulté simple à moyenne (avec quelques petites surprises plus fumantes du crâne tout de même), afin de découvrir en douceur les subtilités et le matériel de la boîte Exit. On vous prend donc pas à pas par la main pour appréhender d’un bon œil les règles de révélations de cartes, le disque décodeur, le matériel à détruire et la logique de résolution à 3 chiffres des énigmes.Pour les amateurs de la saga, vous saurez passer ces passages presque tutoriels pour apprécier une intrigue bien écrite. C’est souvent le cas des niveaux débutants qui scénarisent bien plus leur carnet, et c’est très appréciable. Les histoires, d’un côté la traversée d’une maison piégée de l’autre un parc fantôme abandonné, ont un caractère très pulp. Un format qui justifie des rebondissements parfois absurdes avec lesquels s’amusent les auteurs, et l’on plonge complètement ce petit plaisir inavoué « de roman d’horreur de gare ». Mais surtout, on y trouvera des objets divers de plus en plus osés, mis au service d’énigmes fort malines, à base de bille en bois, de figurine cachée, ou encore de monstre en origami mangeant des cartes qui me dit diablement quelque chose (héhé). Même si vous êtes amateurs d’Exit plus corsés, je vous conseille ces deux numéros pour la qualité et la variété des énigmes, ainsi que pour l’appréciable présence d’un récit tenu tout du long.Mi-Août, Exit se parait aussi d’une boîte plus grande d’aventure en deux parties. Les Catacombes de l’Effroi, aventure pour laquelle Inka & Markus Brand se sont alliés à Ralph Querfurth, est en effet l’équivalent de deux boîtes niveau expert jointes en un seul opus. L’occasion de développer les surprises (boîtes à ouvrir comme dans un legacy, roue poussée plus loin que d’habitude), mais aussi des énigmes basées sur du matériel plus exigeant.On trouvera de petits éléments étonnants et de bonne facture comme de jolis petits crânes en simili-pierre, une bougie, une ficelle, et d’autres étonnancetés qu’il vous reste à découvrir, le tout mis au service d’énigmes montant d’un cran dans la mise en scène (le final est particulièrement satisfaisant et épique). Une boîte vraiment plaisante, recommandée chaudement pour les amateurs du genre qui aime les défis corsés.

Exit, enfin, c’était aussi depuis cette année en français une série de roman-jeux. Plus de place ni de temps pour en parler cette fois (ils sont au chaud pour le prochain article), mais l’on vous signale tout de même au passage cette curiosité ludico-énigmatique.

 

… à lire en cachette sous la couette

Et puis pour les grands et jeunes ados, je ne peux que vous inviter à leur faire découvrir la suite de La Confrérie des Téméraires de Floriane Turmeau. Nous avions causé du premier tome lors de cet article précédent. Depuis sont sortis deux suites, L’Héritage Feuerstein en octobre 2019 et La Trahison de L. Astrusif en avril 2020. Les deux tomes viennent parfaire et conclure la trilogie inaugurée par le premier tome. L’on sent que l’intrigue principale de la recherche du trésor de la ville d’Aimange se clos, à travers plusieurs rebondissements venant régulièrement rebattre les cartes, tout en donnant un nouvel éclairage sur les événements des tomes précédents. Des mystères restent toutefois en suspend à la fin du troisième tome, et il ne serait pas surprenant, et même fort plaisant, de voir de nouveaux tomes paraître, autour d’intrigues parallèles.

L’écriture reste dirigée vers les 9 – 12 ans, et reste particulièrement agréable. Fluides, bourrés de mystères et d’inattendus, les romans tiennent en haleine jusqu’au bout, en mêlant à l’intrigue policière des préoccupations de jeunes collégiens contemporaines. La place des illustrations reste importante et bienvenue, avec ses aplats en six couleurs, variant à l’ambiance de chaque tome.Les énigmes sont toujours mêlées à l’intrigue, intelligemment placées pour ne pas nuire à la fluidité de l’histoire, sans pour autant révéler les réponses dans le texte. Il faudra avancer fortement dans les chapitres, ou regarder la page des solutions, pour se spoiler du résultat des énigmes. Les deux tomes s’organisent différemment, tout en trouvant chacun leur équilibre et leur montée dans les jeux de méninges.Chaque tome propose des énigmes toujours neuves de textes codées ou de cherche-et-trouves dans de grandes illustrations. Le niveau des jeux va de la prise en main en début de romans à des niveaux de plus en plus ardus, et les indices sont parfois bienvenus. Tout cela pour aboutir à deux grands finaux faisant bonne surprise à base de formes textuelles variées et labyrinthiques « dont vous êtes le héros ». Attention toutefois à l’édition que vous acquérez, les premiers tirages souffrant de petits errata corrigés sur le site de l’éditeur.

 

… quand on aime les grandes illustrations

Si vous aimez les livres-jeux, mais qu’à un poche de 100 pages vous préférez la soixantaine illustrée de grandes images, alors cet article a aussi en stock de quoi vous ravir ! Le début d’été voyait en effet arriver une nouvelle fournée de livres-jeux Escape Game, des éditions Mango. Comme à chaque fois, on retrouve au cours des trois aventures les poncifs de la série (tordages de pages, jeux avec la couverture, les angles de lecture, en plus d’énigmes propres à certaines doubles-pages), le tout épicé de quelques nouveautés (des pages en volume, des énigmes sonores, une enquête avec usage malin d’un plateau de jeu).

Au programme, vous trouverez une enquête policière bien ficelée et tout en élégance dans Enquête à Baker Street de Rémy Strobbe & Mikaël Tardy, une aventure très visuelle et cinématographique dans Promenons-nous dans les bois de Rémi Prieur et Fabien Minguet, et une mission vous faisant traverser les pages en quête d’une liste précise d’objets précieux au cœur du Danger dans la mine de Rémi Prieur, Fabien Minguet et Ziad El May. La collection est toujours aussi plaisante, et continue de proposer des énigmes de plus en plus équilibrées et de mieux en mieux illustrées. Les univers sont d’ailleurs aussi fortement variés que les thèmes et directions artistiques : comics d’horreur par Romain Defélix, lignes vectorisées soignées pour Adrien Tardy, cavernes semi-réalistes pour Thomas Girard.Pour suivre à ces trois nouveaux tomes, des petits plaisirs livro-ludiques sont déjà annoncés dans la gamme dans les mois à venir, dont un autre gros livre de deux aventures couplées d’objetsà manipuler (dont une lampe UV) avant la fin de l’année, la série pour enfants prête à continuer de s’étoffer, ainsi qu’un mystérieux projet d’escape en VR à prévoir l’an prochain !Dernière particularité : on notera la présence d’éléments détachables dans les marges de ces 3 nouveaux scénarios. Quelque chose qu’on avait déjà manipulé dans les Escape Quest certes, mais qui propose tout de même ici de nouvelles énigmes jamais croisées, avec ce que permet ce genre de matériel.Tric TracEt justement, Escape Quest a sorti un nouveau numéro dans cette période de vacances mais plus vraiment, consacré au grand prestidigitateur Houdini. Une histoire étrange, montée comme une enquête, et tournée autour d’une certaine liberté de mouvement pour découvrir qui en veut au célèbre magicien. Houdini face au Synode est signée par deux mestres ès T.I.M.E Stories Willy Dupont et Manuel Rozoy, et se propose de vous faire traverser à la fois les vies fantasmées, publiques et privée de Houdini, tout en vous plongeant dans l’ambiance particulière de la fin du 19ème. Le voyage se veut autant introspectif qu’extérieur, mettant en scène sur son passage nombre de figures connues de cette période historique.Niveau énigme, on ira-et-viendra entre des défis plus simples et très physiques (labyrinthes, visuels, jeux avec les pages) mettant en scène certains des plus épatants tours de Houdini, à des énigmes d’investigations plus fines, mettant surtout en scène les précieuses petites cellules grises de votre esprit. Le tout est servi par une mécanique de calendrier, vous amenant d’une page à l’autre dans un nombre de tours compté. Un très sympathique numéro, où l’on est amené à fabriquer nos propres cliffhangers, au gré de nos choix de narration, maintenant en haleine du début à la fin. Fin laissant par ailleurs un délicieux goût d’épisode de Quatrième Dimension.Que ce soit Escape Game ou Escape Quest, on sent que le livre-jeu illustré pour ado et adultes a le vent en poupe. Et je vous avoue que je me délecte vraiment de voir paraître de bonnes versions adultes de qualité de mon plaisir de jeunesse : la saga Vivez l’Aventure.Alors autant vous dire mon époustouflant choc lorsque j’ai découvert que le revival de cette série mythique des éditions Gründ avait lieu aux éditions 404 ! Et quelle réédition ! Loin des expérimentations bizarres tentant d’ajouter de la bande dessinée aux albums, on revient ici sur la mouture de base ou presque, avec des univers, illustrations et énigmes inédites ! La prise en main est très agréable pour un enfant (ou un grand enfant de moult fois 8 ans) avec des énigmes plutôt abordables, à deux ou trois tordages de neurones près par album (car il en faut). Mais ouf ! Les solutions sont toujours là, écrites à l’envers, page 46.Il y a déjà 3 tomes sortis à ce jour, autour de Minecraft, d’un voyage dans un livre d’histoires, et de la mythologie arthurienne. Le leitmotiv de cette nouvelle mouture semble tourner chaque fois autour d’un plan, se complétant peu à peu au fur et à mesure des explorations et des jeux de chaque pages ou double-pages. Les histoires sont étoffées, et il est toujours possible qu’un mauvais choix vous fasse « Retourner une page 6 » (phrase qui m’a collé des sueurs froides à l’époque !). On notera aussi que chaque histoire est vécue par un duo de personnage masculin et féminin. Une note d’inclusivité qui ne change rien à la narration, mais permet aux jeunes têtes blondes de se projeter comme ils l’entendent dans le récit.L’année 2020 verra le relancement de la série avec 4 tomes. Sont déjà sortis Les Ruines de Kômoriom par Alain T. Puysseguret illustré parVladimir Subbotin, Le Dragon et le Mont Brûlesang de Gauthier Wendling et illustré par Guilhem Salines, et A la recherche d’Excalibur par Stéphane Anquetil et illustré par Cécile. Pour la remouture, exit les « trucs aux 100 bidules », laissés aux tomes d’origines, réédités chez Gründ. L’on attend pour octobre le quatrième tome, Il Faut Sauver Noël signé à nouveau de Alain T. Puyssegur et illustré par Gérald Guerlais. Pour janvier 2021 s’annoncent déjà deux tomes au titre encore mystérieux, portant l’un sur des apprentis sorciers, l’autre sur l’Atlantide.0La série des Vivez l’Aventure repart donc en force, en beauté, en thématiques nouvelles ou revisitées bien alléchantes, et c’est un vrai coup de cœur ! Bien que vous comprendrez que je ne suis carrément pas neutre sur le sujet.

… pour mener l’enquête (depuis le temps qu’on me le demande)

Crime Zoom ! Du même et prolixe Stéphane Anquetil dont nous parlions juste au-dessus, et qui n’est pas le dernier pour commettre des meurtres et nous laisser assez d’indices pour les comprendre. Alors je ne vais pas trop m’étaler sur ce bon petit jeu d’enquête au goût délicieusement point’n’clic, notre ami monsieur Tapimoket l’a déjà fait dans un bel article sur le sujet.

Que dire sinon que le système de jeu se situe quelque part au carrefour Sherlock Holmes Détective Conseil et Unlock!, de Time Stories et Exit. La mécanique rappelle en effet plein de choses tout en étant tout à fait unique. On se sent à l’aise sur un Crime Zoom, et l’on touche néanmoins à une proposition élégante et nouvelle, qui promet en peu de cartes et de temps de bons rebondissements. Enfin, à l’aise ! Crime Zoom est un pur polar sérieux, alors tout dépend de votre échelle de gaudriole face à des scènes de crimes sombres et parfois crues. A la rédac, nous sommes plusieurs à être conquis, et il est vraiment agréable de pouvoir croiser ce genre de thèmes et sensations en jeux de plateau.Mais si je ne vais pas plus loin dans le présent de Crime Zoom, je ne vais pas me gêner pour vous teaser un peu le futur de la gamme ! D’abord viendront, pour le entre Novembre et Janvier, Oiseau de Malheur, Un Ecrivain Mortel et No Furs. De nouvelles enquêtes de polar et roman noir dans l’esprit du premier scénario. Oiseau de Malheur, un scénario dans un décor parisien froid et moderne, au réalisme poussé ; Un Ecrivain Mortel vous enverra dans un hommage décalé à Agatha Christie à la recherche d’un écrivain de roman policiers porté disparu, du bout d’un manoir à l’autre, le tout dans un rapport entre illustrations et intrigue plus poussé que d’accoutumé (ouvrez bien les yeux) ; No Furs traitera d’un crime sexuel à la Basic Instinct, avec un récit épicé et audacieux (plus dans la tête que les yeux) commis dans une garçonnière de Soho.La recette reste la même, sinon que pour répondre aux retours du public, les récits ont été pensés pour offrir plus de panoramas (car ce petit concept mécanique est l’un des grands plaisirs du jeu).Par la suite, viendra un épisode dans un tout autre esprit, nettement plus assumé point’n’clic à la Monkey Island. Dans cette aventure drapée d’un pixel art aux lumières incroyables, les joueurs partiront en exploration d’une île héritée d’un oncle presque inconnu, et qui contiendrait un trésor. Un pur hommage à ce genre de jeu d’aventure barré, qui s’annonce, pour les amateurs de pixel art, absolument somptueux.Tric TracÀ noter que tous ces scénarios pourront être découverts sur BGA avant la fin de l’année, Aurora Game ayant assuré le portage du jeu.Et tant qu’à teaser des jeux qui ne sont pas encore sortis, nous allons conclure sur un autre jeu d’enquête qui s’annonce déjà fort prometteur. Laissez-moi vous glisser quelques mots délicieux sur Suspects, une œuvre collective à venir en Novembre chez Studio H. Monsieur Kristoff et moi-même avons pu tenter le scénario écrit par Guillaume Montiage, et nous en sommes sortis vraiment emballés. En attendant un article complet de mon compère, portant sur les trois scénarios de la première boîte, je vais vous livrer ici quelques prémices des plaisirs qui vous attendent dans ce jeu.Suspects s’assoit confortablement, en tout cas dans cette première boîte, dans le fauteuil d’un univers à la Agatha Christie, à base d’enquêtes bien ficelées en comité réduit. Ce qui plait en premier lieu, c’est la prise en main. Chaque enquête se présente comme un deck de cartes numérotées et illustrées, accompagnées de leur intro et livret de réponses, ainsi que de quelques éléments dépendants du récit (plan du lieu, arbre généalogique, et on imagine pour l’avenir tableaux, photos, et autres surprises).Le matos est réduit, clair d’utilisation : un lieu fouillé, une question posée à un suspect, vous amèneront à révéler la carte d’un indice, d’un autre protagoniste… La simplicité d’utilisation permet de mettre en avant la qualité du récit. La mécanique de jeu évoque l’enfant génial qu’aurait eus Sherlock Holmes Détective Conseil et T.I.M.E Stories. Chaque piste, indice, paragraphe, devient une carte largement illustrée, voir simplement une illustration. Les joueurs s’arrêtent lorsqu’ils s’estiment en mesure de répondre à toutes les questions de l’intrigue (qui est le meurtrier, où l’arme du crime, quel est le temps de cuisson d’un œuf au plat), visibles et connues dès le début de l’enquête.Une heure à une heure et demie suffisent pour résoudre les enquêtes, et ce sera à votre sens de déduction de déterminer si oui ou non, vous maîtrisez le fin mot de l’histoire. Il y a une sensation d’enquête en temps ramassé très appréciable et très fluide qui traverse toute la partie, mise au service d’un scénario bien construit et bien écrit ! Un point très appréciable pour ce genre de ludique littéraire. Ce premier scénario inaugure du bon pour la suite, particulièrement en termes de surprises mécaniques.Car les scénarios de Suspects s’appuient sur des règles spéciales propres à chaque épisode, et ce premier scénario n’est pas en reste. On se sent d’ailleurs très proche du concept de base ici, tout en sentant un bel arbre de possibles se déployer. Suspects tire partie de la physique des cartes pour ses énigmes, et il est clair que la poursuite d’inventivité dans cet recherche mécanique, mêlée à de bons scénarios, permettent d’entrevoir un futur de taille et de qualité pour cette pépite d’investigation.

 

Tric Trac

 



[[Crime Zoom - Sa dernière carte](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/crime-zoom-sa-derniere-carte)][[Escape Game 13 - Le Temple du Pixel](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/escape-game-13-le-temple-du-pixel)][[Escape Quest N°8 - Houdini face au synode](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/escape-quest-ndeg8-houdini-face-au-synode)][[EXIT - La Maison des Énigmes](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/exit-la-maison-des-enigmes)][[Exit - Le parc de l'horreur](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/exit-le-parc-de-lhorreur)][[EXIT - Les Catacombes de l'Effroi](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/exit-les-catacombes-de-leffroi)][[Unlock ! Demo Adventures - LastMan](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/unlock-demo-adventures-lastman)][[Unlock! Epic Adventures](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/unlock-epic-adventures)][[Unlock! Star Wars](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/unlock-star-wars-1)][[Unlock! Timeless Adventures](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/unlock-timeless-adventures)]
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un tres bon travail, d investigation et de redaction, merci

3 « J'aime »

Ça serait pas possible de faire un point plus régulier mais moins long ? :wink: Et surtout pourrait on trouver un moyen de regrouper tout ce travail ludographique à un seul endroit ?

Hop !

Alors c’est vrai que d’habitude je donne des liens vers les précédents articles, et ici je n’ai fait lien qu’au “quelques jeux d’énigmes” format vidéo.
Pour les prochaines occurrences, je penserai à caler un lien (sans doute à la fin) vers les précédents dossiers.

Il n’est pas impossible qu’à l’avenir une section jeux énigmes existe sur le site, où l’on pourrait y retrouver tous les articles du genre (les solos et les compilations “quelques jeux d’énigmes”).

Je suis bien conscient de la longueur de ce nouvel opus. Il restait plusieurs jeux non-traités au dernier (co-écrit avec Mathilde), et beaucoup de choses sont sorties entre Juin et Septembre. J’ai même dû en mettre de côté pour la prochaine fois, en 2021 !

Plusieurs choses me poussent toutefois à conserver ce format dossier :

  • écrire sur un seul jeu peut parfois s’avérer extrêmement court, surtout quand il s’agit d’un nouvel opus d’une série. Une fois exposées une ou deux spécialités et thèmes d’un nouvel Unlock ou Exit, ou livre Escape Game et Escape Quest, difficile d’en dire plus pour ne pas spoiler. Il faut pourtant tout de même que la quantité de contenu d’un article soit de plus de deux paragraphes pour en justifier l’existence.
  • un format compilation me force à aller au plus succinct de chaque jeux et permet d’intéresser plusieurs personnes, ou d’ouvrir à des découvertes auprès des lecteurs ne se seraient pas intéressés autrement. Et ce format dossier est aussi plus lu en général, offrant une meilleure visibilité à tous les jeux chroniqués.
  • n’étant plus temps plein chez TT, il me faut organiser mon temps pour jouer au plus de choses possible différemment, puis gérer ensuite le temps d’analyse et d’écriture (et parfois un poil d’investigation), de récupération et composition des images, sans compter qu’il faut que TT puisse me payer des articles plus réguliers.
  • écrire un dossier long me plait (un peu comme si à côté d’articles d’une demi-page dans un magazine, je pouvais parfois écrire un 6 pages). Je dois avouer que c’est un exercice délicieux, qui me pousse à imaginer des formats d’écritures variés et plus longs (vidéo, nouvelle, article-jeu…).

Malgré tout, j’aimerais pouvoir faire dans l’idéal 3 à 5 “quelques jeux d’énigmes” par an au lieu de 2, avec 5 ou 6 jeux chroniqués seulement. Cela permettrait d’alléger et pérenniser un format qui semble être apprécié depuis que je le tiens. Peut-être reserrer les jeux chroniqués sur des thématiques, formats, ou mécaniques : enquête policière, livres et romans, thème labyrinthes, beaux objets, jeux en boîte uniquement, créations d’un auteur précis, thème escape room… Ou au contraire, s’assurer de n’avoir que des jeux très variés dans l’ensemble !

Bref, j’en prends note et j’y pense, surtout au vu de la densité de ce dernier numéro !
Merci de votre retour, qui nourrit ma réflexion =)

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Perso le format me plaît, le côté fourre-tout également. Simplement j’ai du mal à lire jusqu’au bout les articles très long et c’est d’autant dommage qu’on ne croule pas sous les articles quotidiens ; donc disons, juste couper l’article en deux et moins espacer les parutions d’article, c’est bien :wink:

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Voilà de quoi dénicher des cadeaux pour mes filles amatrices d’enquêtes et mystères (et éventuellement leur père aussi). Grand merci pour toutes ces découvertes !

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Je suis toujours un peu étonné, pour créer les deux, de voir les “escape game” regroupés avec les jeux d’enquête. Pour moi, c’est deux genres très différents à concevoir. C’est très étrange pour moi, de voir que les joueurs amalgament les deux.

2 « J'aime »

Je suis assez d’accord avec vous, et les ai jusqu’à présent toujours séparés. Aucun des dossiers “quelques jeux d’énigmes” précédents ne contenaient d’enquêtes, à moins qu’il ne s’agisse d’une histoire dans un univers polar dont la mécanique est de résoudre moult énigme pour avancer (par exemple certains Exit, Get Out, 50 Clues…). Disons que dans ces cas-là, le polar était le genre du récit, mais la mécanique était bien une apparentée Unlock/Exit/jeux d’énigmes et pas du tout un système à la Sherlock Holmes.

En gros, c’est un peu comme le théâtre et le cinéma. Dans les deux, il y a scénario, décor, séquences, acteurs… Mais ce n’est pas la même chose ! Et oui, il y a des pièces qui parlent de films et des films qui parlent de théâtre, mais ce sont des exceptions qui restent, malgré tout, dans leurs cases initiales (un film ou une pièce, quels qu’en soient les sujets). Donc je vous rejoins, enquête et énigme sont pour moi aussi deux genres ludiques bien différents, à concevoir mais même à jouer, bien que cousins.

Toujours est-il que sur chacun de mes dossiers, j’ai eu systématiquement des commentaires de lecteurs interloqués ou étonnés de ne pas y voir figurer des jeux d’enquête type Sherlock, Crime Zoom, Détective, Chronicles of Crime…
J’avoue être assez amusé de voir que quand, enfin, je cède à la demande du lectorat, on me fait exactement la remarque inverse. ^^

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Alors de mon point de vue, auteur. Purement créa, donc. L’enquête a des ressorts psychologiques. Je fais appel à l’intuition, au vécu du joueur, à une foule de connaissances qui ne sont pas fournis dans la boite. On est dans l’empathie “Je comprends les motivations, la faille/l’erreur de l’assassin ou de la victime”, pas que grâce à un puzzle qui me le dit explicitement, mais par déduction, recoupement, etc. L’escape, tout est dedans, c’est mécanique. Evidemment, mon expérience peut me servir, mais c’est pas le moteur. C’est pour moi, plus dur de créer une histoire pour de l’escape que de l’enquête. L’escape ne raconte rien d’intéressant pour moi. Nombre échouent et quand ils réussissent, on s’aperçoit qu’ils lorgnent du côté de l’enquête.
Mais on voit bien que de plus en plus de jeux brouillent la frontière.
Stéphane

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Bonjour @wizentark :
J’ai acquis la confrerie des temeraires tome 2 , mais la fin du livre (« jeu 17 ») semble buggé : aide coup de pouce inexistant, aucun chemin ne mène au chap 8. Impossible de finir le livre.
As-tu le même pb ?

Bonjour @wizentark :
J’ai acquis la confrerie des temeraires tome 2 , mais la fin du livre (« jeu 17 ») semble buggé : aide coup de pouce inexistant, aucun chemin ne mène au chap 8. Impossible de finir le livre.
As-tu le même pb ?