Le bon Docteur Mops, qui a ses entrées dans tous les zoos de France et de Navarre (pour ses capacités à soigner les pandas et les drozophyles), nous avait parlé il y a un an pile poil du jeu dont il est question aujourd’hui et qui devait sortir moins d’un an après, soit pour la fin d’année 2017 ! La science de l’édition n’étant pas une science exacte, Ôz Edition termine la peinture de sa savane, que l’on dit Kiwara en Swahili, les rivières sont parfaitement propres et récurées, n’attendant plus que les crocodiles… Bref, en un mot comme en cent, la boite de Kiwara sera disponible pour le festival de Cannes qui approche à grand pas. Nous retrouvons donc, dans l’évolution de Drôles de Zèbres, Bruno Cathala dans le genre qu’il affectionne particulièrement : Le jeu à deux.
Oh là Kiwara... inspecteur Bruno...
Si vous ne le savez pas, Kiwara demande donc à deux joueurs d'aller chercher la majorité sur des parcelles de savane délimité par la rivière, au moins dans la version classique. Deux zones à trois cases, deux à cinq cases et deux à sept cases forment le rectangle de 6x5 entourée de pierres sur lesquelles se promènera le totem, pièce d'importance s'il en est.
Chaque joueur a la même équipe d'animaux, mais, et c'est un des premiers changements, l'Okapi (peut-être en référence au journal de notre enfance) est là, sur une carte, prêt à venir en renfort au premier joueur à compléter une zone... Et les 5 points qu'il apporte avec lui sont loin d'être négligeable.
Être majoritaire en couleur dans une zone, c'est bien, mais les points que cette dernière rapporte sont la somme des points indiqués sur les animaux qui y sont présents... et parfois, mieux vaut laisser une zone à l'adversaire plutôt que l'engraisser de vos beaux zèbres à poil ras (rassurez-vous, les rayures noires et blanches sur fond noir et blanc sont toujours visibles).
À chaque tour de jeu, fort simple, un joueur choisit parmi les animaux qu'il lui reste en réserve celui qu'il va placer dans la ligne ou la colonne imposée par le totem. Vous vous doutez bien que certains animaux sont un peu chafouins et déclencheront des mouvements dans la savane. Ainsi :
Le Lion-qui-grogne-et-se-la-pète est un pion unique de valeur 1. Grosso modo, il vaut que dalle mais il peut bouffer les Zèbres (5 pions par joueurs de valeur 6) : Le pion se retourne. Il garde sa couleur mais ne vaut plus rien. Bon, les Gazelles sont moins conconnes puisqu'elles, elles fuient (reviennent dans la main)! Par contre, elles n'apportent que 2 points chacune et vous en avez 6 en début de partie.
Basile et Émile, les deux crocodiles, valent encore moins que le lion (oui, oui, 0... en même temps, des santiags en peau de... non, laissez tomber) mais sont champions pour effrayer une gazelle et échanger sa place avec elle... parfait pour retourner une majorité ou attirer quelques points dans une zone à vous... gniark gniark gniark.
Enfin, terminons les 15 animaux de votre équipe avec Gontran l'éléphant, comme le Lion, pion unique, de valeur 5. Il est indéboulonnable, il rapporte plein de points, c'est un vrai champion... mais il est unique ! Ça serait fichtrement bête d'être obligé de le jouer dans une zone adverse, non ?... Obligé ? Mais pourquoi donc ?
Tout simplement parce qu'une fois l'animal posé, vous faites avancer le totem d'une à trois cases pour déterminer où le joueur adverse jouera... et si ça ne suffit pas, le totem avancera obligatoirement jusqu'au premier emplacement disponible ! Vous verrez alors toute la "fourbitude" de votre adversaire à vous arrêter pile à l'endroit que vous vouliez éviter pour ne pas gâcher vos zèbres restants, Grrrrrr !
Et le zébu alors ?... ben, j'avais plus soif en fait !
Un vrai plaisir à retrouver ces Drôles de Zèbres dans la peau de Kiwara ! On se prendrait presque à rêver du même travail pour Guerre & Bêêêh tiens (message inside)... D'autant que, comme signalé en début d'article, Ôz Editions et Bruno Cathala propose plus qu'une simple ré-édition :
- le plateau est recto-verso, ce qui vous permettra au moyen des petites barrières bleues appropriées de créer vos propres plateaux pour casser les petites habitudes que nous pouvons prendre sur un positionnement fixe. De quoi toujours se créer quelques surprises.
- Les cartes renforts tel l'Okapi, il y en a 10 différentes. Jouer avec l'une ou l'autre changera la donne, procurant donc au joueur remplissant la première zone, une capacité à utiliser une fois dans la partie. Ce n'est pas sans rappeler les compagnons dans La Main du Roi et ça remplit parfaitement et simplement son rôle. Si le Boa impose la case dans laquelle l'adversaire jouera, le Gnou vous permettra de déplacer le totem en sens anti-horaire ! Il est même possible d'en donner une au joueur le plus inexpérimenté en début de partie pour ré-équilibrer les chances.
Vivement qu'on puisse vous montrer tout ça en Tric Trac TV avec Bruno Cathala, Florian d'Ôz Edition et qui sait, Franck Drevron l'illustrateur... ça s'rait chouette, non ? Surtout si on est costumé en boubou... ou en zèbre ?
