Fabulosa Fructus : dans ton jus !

[504][Fabulosa Fructus][Pandemic Legacy Saison 1][Risk Legacy]

Isolés dans une jungle secrète, les animaux du monde entier se retrouvent, afin de venir en aide aux explorateurs humains en quête de recettes de jus de fruits. Un thème capilotracté certes que ce Fructis fabuleux de l’auteur aux cheveux verts Friedman Friese, mais qui contient une saveur tout particulièrement juteuse quand on le laisse mariner (dans son jus) plusieurs parties d’affilée.


5 fruits et fruits mixés par jour, la maxime du Dr Friese Fraise

Soirée Smoothe

Alors oui, le thème de ce Fabulosa Fructus sort à peu près de nulle part, mais on vous avouera que dès qu'on commence à jouer, on s'en cogne très vite. On pourra aussi reprocher aux illustrations d'Harald Lieske d'être très inégales (certains animaux sont plutôt bancaux, à défaut des fruits et décors junglesques plutôt sympas), mais là aussi, on s'en fout. Parce que Fabulosa Fructus reste un jeu bon. Un jeu avec un goût de saveur de reviens-y, de sers m'en un autre on s'en refait une !

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des illustrations inégales mais chatoyantes

Ce qui est bon dans ce Fabulosa Fructus, c'est que Friedemann Friese a voulu s'essayer à l'exercice du Legacy (si ça ne vous dit rien, jetez un œil à Pandémic Legacy ou Risk Legacy). Mais Friedemann Friese n'aime pas déchirer ses cartes, ou poser des autocollants à jamais pour toujours. Friedemann Friese ne tolère pas penser que quand on l'a fait une fois, Legacy, c'est fini (même si c'était le jeu de son premier amour). Et comme Friedemann Friese est, à ses heures perdues entre deux jeux, un explorateur des possibilités ludiques (jetez donc un œil à 504 si vous ne me croyez pas), il a cherché un moyen de jouer à un Legacy qui ne serait pas définitif. Un Legacy où on pourrait, à tout moment, appuyer sur reset et tout recommencer du début, comme si de rien n'était, pouf.

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du matos divers et varié, qui fera son apparition au fur et à mesure des parties

C'est donc sur ce concept que naît Fabulosa Fructus, un jeu dont l'intérêt n'est pas de faire une partie, mais plusieurs, au fil du temps. En effet, chaque partie sera différente, apportant de nouvelles surprises, nouvelles stratégies et nouveaux nœuds de cerveau, chacun de ces paramètres étant la conséquence directe des parties antérieures. Et en plus, c'est super facile à comprendre et très rapide à consommer jouer. C'est là que l'on se retrouve pris dans le piège du cercle vicieux de la boisson : on a tout de suite envie d'en refaire une, et d'en refaire, et d'y goûter encore parce qu'il y a toujours un nouveau goût... Une foule de nouveaux goûts, en fait. Des heures de jeu déluré avant de finir le tonneau, même.

La recette

Le but du jeu est d'amasser 3, 4 ou 5 jus de fruits (en fonction du nombre de joueurs), en dépensant pour cela des cartes Fruit, et en utilisant l'effet de cartes Animaux, qui composent l'aire de jeu.

Chaque joueur démarre avec une main de 2 cartes Fruits (banane, noix de coco, fraise, ananas, raisin) dont on pose la pioche pas loin de celle des cartes Animaux (ça, ça va être méga important pour la suite). Au centre de la table, on trouve les 6 premiers paquets, de 4 cartes Animaux chacun, triés par numéros (1 tas de 4 cartes 1 - Rhinocéros, 1 tas de 4 cartes de 2 - Gazelle, etc...).

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Vous avez de beaux fruits, Madame la marchande

A votre tour, vous devez obligatoirement déplacer votre splendide meeple d'animal coloré sur l'une des cartes. On doit forcément bouger son meeple, le surplace est interdit. Sur votre case d'arrivée, vous aurez alors le choix entre activer l'effet de la carte OU faire un jus de fruits.


meeples et jetons mystérieux

Pour faire un jus de fruit, vous défaussez les cartes Fruit indiquées, retournez la carte animal correspondante en face jus de fruit et placez-la devant vous. Bravo, vous avez marqué un point (en transformant ce pauvre animal en bouteille de jus). Et c'est là que le jeu va prendre son sel. Puisqu'une carte Animal vient de disparaître, mise en bouteille, vous allez révéler la prochaine carte Animal de la pioche. Vous ajoutez alors une nouvelle case possible, et donc un nouvel achat et un nouvel effet.

Pour être plus clair, le premier achat de la première partie fera apparaître la carte 7. Les deuxième, troisième, et quatrième achats feront également apparaître la carte 7, puisqu'il y a toujours 4 cartes par Animal. Au cinquième achat, ce sera donc la carte 8 qui fera son apparition, avec une nouvelle mécanique, combo, et condition d'achat. Fatalement, des cartes vont peu à peu disparaître et les actions et combos possibles vont évoluer en cours de partie.


tous ces animaux seront des jus !
un jeu vegan unfriendly...

Remettre le couvert

En fin de partie, vous mettez de côté les cartes transformées en jus et vous conservez les 24 cartes Animal de l'aire de jeu. Votre prochaine partie démarre donc là où c'est arrêtée la dernière. A vous de réfléchir si vous préférez jouer la gagne ou casser des combos trop dangereuses pour mieux vous en sortir les parties suivantes.

Si l'on se demande un peu où nous emmène Fabulosa Fructus les deux ou trois premières fois, tant les mécaniques de bases étant simples et les coûts d'achat bas, les parties suivantes vont rapidement devenir haletantes et exciter la curiosité. Les mécaniques et combos vont devenir de plus en plus tricky, au fur et à mesure que le matériel supplémentaire, et des éléments tels que le marché, le voleur ou les jetons divers et variés vont entrer dans la danse. Le coût des cartes va devenir de plus en plus ardu à payer, et il faudra ruser pour utiliser au mieux les effets des cartes avant vos adversaires. Le jeu se pratique aussi bien à deux, où il est très tactique, qu'à plusieurs, où le stress de la course au jus et au blocage se fait violemment ressentir.


des jetons mystérieux

L'essai de Friedemann Friese sur ce Legacy à la carte toujours rejouable et tranformé et pas qu'un peu, sachant toujours se renouveler (dès que je mets la main sur le logo, c'est un TricTrac Approuved). Fabulosa Fructus a l'intérêt de pouvoir totalement dépendre des choix des joueurs quand aux bonnes/mauvaises cartes à absolument conserver/détruire, et d'être aisément abordable pour un néophite ludique. Y trouver à chaque courte partie, à peine 15 minutes, des sensations nouvelles, en fait un jeu agréable à rejouer pour en découvrir toute la saveur. Et il y a de quoi faire ! Monsieur Guillaume et moi-même y jouons régulièrement à l'heure du repas, et après une bonne vingtaine de parties, nous atteignons tout juste la moitié des cartes Animal. Et si nous recommencions, on agirait sans doute très différemment, en fonctions des opportunités et stratégies, des cartes qu'on se rappellera venir, et celles que l'on aura fâcheusement oublié.

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d'autres jetons, plus ou moins mystérieux

Et l'aventure ne s'arrête pas là. Quand le cerveau de Friedemann Friese fume (sans doute de l'arsenic gazeux pour colorer sa pilosité crânienne), il fume loin ! Ainsi, on peut découvrir au dos de la boîte francisée par Edge que Fabulosa Fructus est le premier jeu de la gamme Fabulosa. Oui, le nouveau dada de Friese, c'est le Legacy-qu-on-peut-rebooter, et on est déjà très curieux de voir quel nouveau jeu vert va pouvoir exploiter d'une manière différente cette mécanique simple et agréable.

6 « J'aime »

Faire un titre en latin n’était sans doute pas une mauvaise idée, mais il aurait quand même mieux valu vérifier un peu ses déclinaisons. Fabulosus Fructus, ou mieux peut-être Fabula Fructorum, auraient été parfaits.
Quand certains essaient de faire accepter le jeu de société comme une œuvre culturelle, c’est le genre de gaffe qui leur casse la baraque. Du coup, je vais conserver mon jeu en anglais, car je n’oserais pas sortir le jeu en français devant mes amis, de peur de donner de notre hobby, et des joueurs, l’image de gens incultes.
C’est d’autant plus dommage que le jeu est excellent. On pense un peu à Splendor, mais c’est fun, varié et interactif, tout ce que Splendor n’est pas.

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On va dire que le latin de cuisine colle au thème…

1 « J'aime »

-seb-, c’est bien :wink:

2 « J'aime »

Le concept a l’air sympa, dommage que je n’accroche pas au thème

“Tempora mori, tempora mundis recorda. Voilà. Eh bien ça, par exemple, ça veut absolument rien dire, mais l’effet reste le même, et pourtant j’ai jamais foutu les pieds dans une salle de classe attention !” - Le Roi Loth (Kaamelott)

2 « J'aime »

A mes yeux, ce n’est pas plus un Legacy que Dominion. Juste qu’en effet, il y a de quoi varier les parties.
L’impression que le mot “Legacy” fait vendre et est employé à tort et à travers…
Par contre, ça semble plutôt sympa comme petit jeu accessible…

On ne dit pas “c’est pas bon”, on dit “je n’aime pas” :slight_smile:

1 « J'aime »

M. Phal a écrit un avis sur le jeu, dans la fiche, qui est identique à la présentation vidéo de “101% ça déboite” sur Nolife (je suppose qu’il y a eu travail en commun). Et maintenant, je comprends mieux pourquoi dans la vidéo la présentatrice dit à plusieurs reprises “Fabula Frutus” au lieu de “Fabulosa Fructus”.

Ce sont Monsieur Guillaume et Monsieur Phal qui écrivent les pastilles 101%, c’est donc plus que du travail en commun ! ^^

Monsieur Friese dit s’être intéressé au Legacy, sans pour autant en avoir fait un. Il appelle d’ailleurs ce jeu un jeu Fabulosa (Fabled en VO), pour mieux se démarquer. C’est un travail sur le principe de Legacy, une parentée avec celui-ci. C’est l’inspiration du principe qui est mise en avant, mais je n’ai peut-être pas été clair dans mes envolées lyriques.

Cela dit, Legacy veut dire héritage, et je pense que nous sommes bien dans l’idée (en tout cas en jeu, ça ressent), chaque partie est l’héritage direct des miettes laissées aux parties précédentes.

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Ha oki :slight_smile: Première énigme élucidée. Maintenant, pourquoi Fabula ? C’est un clin d’oeil dont je ne comprends pas le sens ?

Peut-être le choix a-t’il plutôt porté sur le côté musical et poétique du titre plutôt que sur sa justesse-quitte-à-écorcher-les-oreilles. Reproche-t’on à Boris Vian (entre autres) d’assembler ou d’inventer des mots parce qu’ils sonnent mieux?
Ou alors ils s’en foutaient parce que la plupart des gens ne causent pas latin (et c’est tout de suite moins culturel…).

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