El Diablo de Laurent Segard

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Chez Paille Editions, ils ont pour habitude de prendre leur temps. Tranquille. Ils ont commencé éditeur avec un petit jeu qui a rencontré un succès absolument incroyable. « Baccade » d’Yves Renou. Il faut dire que l’histoire de l’éleveur de cochons « Cul noir » qui fait un jeu sur ses bêtes, ça marque les esprits et ça attire les médias. Monsieur Yves, tranquille dans sa campagne, en avait sous le pied. Il a continué à éditer ses jeux, puis ceux des autres et enfin il est devenu distributeur. Tranquille. Et là, pour la rentrée, en septembre, Paille nous préparent un petit jeu de plis qui tient dans la poche. Tranquille.

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Le diable !

« El Diablo », c’est son nom, est signé Laurent Segard. Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est un jeu de plus, il suffit de citer « La Belote » ou « Le Tarot » pour voir tout de suite de quoi il est question. Sauf que là, au lieu de jouer avec un jeu de cartes standard, on a un jeu tout fait exprès conçu et illustré spécialement, ce qui permet d’explorer des chemins qu’un jeu classique ne propose pas (où alors à grand renfort d’adaptation et de mémoire pour ce rappeler ce que chaque figure représente). D’ailleurs, « El Diablo » est magnifiquement illustré (jugement tout à fait personnel et que je ne vous demande pas de partager parce qu’il y a autant de goûts que de couleurs) par Nanou et Pascal Boucher. Je parle des faces des cartes. Au nombre de 54, elles sont tout simplement… belles. Ce que la couverture de la boîte ne laisse pas forcément deviner.

Et le matériel ?

Comme souvent dans les jeux de plis, nous avons essentiellement besoin de cartes. Il y a, je l’ai dit juste au-dessus, 54 cartes. 45 sont numérotées de 1 à 15. Il y a donc trois 1, trois 2, trois 3, trois 4… Pour indiquer leur « force », les illustrations sont en rapport avec la valeur. Les 1 sont de petites fourmis, les 2 sont de petites tortues, les 3 sont de petites coccinelles… là où les 14 sont des tigres et les 15 des rhinocéros. Le 1 est donc moins fort que le 15. Logique. J’ai dit « 54 cartes », donc il en manque 9. Très juste. Ce sont des cartes spéciales aux fonctions spéciales. Il y a « El Mago », « El Diablo » et « El Cameléon ». Mais ce n’est pas tout, il y a aussi des jetons « jackpot » et des jetons de mises.

Et la mécanique ?

Déjà, il faut adapter le nombre de cartes utiliser pour la partie au nombre de joueurs. « El Diablo » se pratique de 3 à 5. À 3 joueurs, on utilise le jeu complet, à 4 on retire 2 cartes fourmis et à 5 on enlève toutes les fourmis et une tortue. Ensuite, on mélange toutes les cartes et on distribue de manière équitable entre chaque joueur.

D’abord, on va évaluer sa main et estimer un nombre de plis. Chaque joueur, secrètement, va préparer avec les jetons de mise, le nombre de plis qu’il pense faire. Une fois que tous les joueurs sont prêts, on révèle et la manche peut commencer.

Le problème avec le Diable, c’est qu’il a eu une enfance malheureuse, ses parents ne l’aimaient pas…

À son tour, le joueur actif (celui qui a gagné le pli précédent en général) va jouer une carte, puis dans le sens horaire, chaque joueur va en jouer une. Celui qui aura joué la plus forte carte va remporter le pli. En cas d’égalité, c’est le dernier joueur à avoir posé sa carte qui prime. Jusque-là, c’est simple. L’idée est qu’il ne va pas falloir trop en remporter ou pas assez en remporter, puisque vous avez parié sur le nombre juste avant le début de la manche et qu’il va falloir faire exactement ce que vous avez annoncé. Bien sûr, les autres joueurs vont tout faire pour vous contrarier, surtout que pour cela il y a les fameuses cartes spéciales…

Le Diable.

Sa valeur est au choix. Au moment où vous la jouez, vous décidez si c’est un 0 ou un 16. Pas besoin de vous faire un dessin sur la stratégie de son utilisation.

Le Caméléon.

Plus fin à jouer, cette carte va vous demander un peu plus de réflexion. Au moment où vous l’a joué, vous devez dire « Je caméléonne… » et annoncer un joueur. Celui-ci peut avoir déjà joué, mais il peut aussi jouer après vous. L’effet est simple, vous copiez la valeur de sa carte et ce joueur voit sa valeur passer à 0. C’est plus fin parce que l’on peut faire perdre un pli à un joueur qui en avait besoin et le faire gagner à un joueur qui n’en avait pas besoin… Fourbe. Tactique…

Le Magicien.

En jouant cette carte, vous ne pouvez pas gagner de plis puisqu’elle n’a pas de valeur (enfin si, elle est considérée à 0). Par contre, vous choisissez un joueur (qui peut avoir déjà joué ou qui jouera après vous) et vous lui rajoutez +5 ou -5 à la valeur de sa carte du tour. Pareil que pour le Caméléon, c’est fourbasse.

Jackpot.

Si, lorsqu’il ne reste plus que 5 cartes en main, donc 5 plis faisables, vous pensez que vous allez remplir votre contrat, c’est-à-dire faire exactement le nombre de plis que vous avez annoncé, vous pouvez jouer votre jeton « Jackpot ». Cela va vous permettre de doubler vos points. Attention, parce que s’il s’avère que vous ne faites pas votre contrat, et en 5 tours une erreur, un coup fourbe, est vite arrivée, vous doublerez vos points négatifs aussi.

Décompte des points.

Une fois que toutes les cartes ont été jouées, on vérifie les contrats. Si vous avez réalisé le nombre de plus annoncé, vous multipliez la mise par elle même. En gros, si vous avez annoncé 2 plis et que vous en avez fait 2, vous marquez 2x2=4 points. Si vous avez annoncé 0 pli et que vous faites bien 0, vous marquez 10 points.

Si vous n’avez pas réalisé votre contrat, que vous avez trop fait de plis, ou pas assez, vous perdez l’équivalent de votre mise. En gros, vous avez annoncé faire 4 plis et vous n’en avez fait que 3, ou alors 6, vous perdez 4 points. Si vous avez annoncé 0 et que vous avez foiré, vous perdez 10 points.

Oui, mais comment je gagne ?

On fait autant de manches que de joueur et à la fin, celui qui a le plus de points est déclaré « Grand Vainqueur ». Simple. Logique. Clair.

Alors ?

Alors quoi ? On n’en sait rien, nous n’avons pas joué. Mais vue d’ici, la chose a l’air simple, efficace et… fourbe ! Rajoutez à cela des cartes qui ont l’air belles, et on se dit que vivement que l’on puisse l’essayer pour voir si le ramage se rapporte au plumage. Un petit jeu qui ne paie pas de mine, qui ne coute pas cher, mais qui risque de faire des accros parce que quelque soit le groupe de joueurs, leur style, il y a toujours un petit jeu de cartes simple et pas cher qui sert de pivot, même durant quelques mois, et ce « El Diablo » pourrait bien rentrer dans cette catégorie. Ces petits jeux que l’on exploite jusqu’à l’os durant une saison, des vacances ou des week-ends ludiques…

Le jeu sortira en septembre dans toutes les boutiques, et coutera moins de 13 €uros.


« El Diablo »
Un jeu signé Laurent Segard
Illustré par Nanou et Pascal Boucher
Pour 3 à 5 joueurs
à partir de 8 ans
pour des parties de 20 minutes
Edité par Paille Editions
Distribué Par Paille Editions
Prix public conseillé : 13 €
Sortie prévue : septembre 2013


2 « J'aime »

Les cartes ont l'air très belles en effet. Pour ce qui est du mécanisme, ça ressemble quand même beaucoup aux 7 sceaux...

Niveau mécanique on se retrouve au niveau du tarot mexicain, de la viennoise et autres dénominations de ce jeu qui ne joue qu'avec les atouts d'un jeu de tarot. Après, il fallait penser à le remettre au goût du jour et le rendre plus intéressant avec plus de cartes et plus de joker. A tester...

1 « J'aime »

oui niveau jeu de pli il en existe tant que forcément ça se rapproche de quelque chose. Là il y a des cartes prévu pour, la règle est écrite donc les joueurs peuvent le découvrir simplement et de la meilleur façon.

comme :

black spy, roi des naims/ dame de pique, barbu, roi de coeur

grand dalmuti, gang of four/ trou du cul, président.

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Les illustrations sont vraiment magnifiques, il sera mien à la sortie !

Très belles illustrations. Il me rappelle très fort le principe de "l'escalier" avec le systeme de points et de mises. Mais forcément un jeu de pli se rapproche d'un autre jeu de pli...

1 « J'aime »

Visuellement, ça s'inspire fortement de Bernard Buffet, je trouve.

Y'a quand-même un truc qui me chicane. Chabat nous avait bien expliqué que l'éléphant est plus fort que le rhino, non ?

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