Critique d’Ethnos

[Ethnos]

Ethnos n’est autre la version fantasmé d’une conquête par des créatures fantastiques imaginées par Tolkien et les légendes, d’un continent entier, aidé par le crayon de l’illustre John Howe, tout ceci sous l’égide de Paolo Mori. Voici comment j’ai décidé de vous présenter Ethnos, un jeu qui semble classique sur le papier, mais qui est porté par des grands noms qui piquent immédiatement notre curiosité.

Je suis une tribu

Votre but : avoir le plus de points de gloire en fin de partie. Pour cela vous allez devoir gérer vos forces en acquérant et en jouant diverses tribus tout au long de la partie. Au début de chaque âge, vous aurez à disposition un certain nombre de cartes dans lesquelles vous pourrez piocher. À votre tour vous pourrez recruter des alliés en récupérant une carte parmi celles visibles ou bien dans la pioche. En sachant que vous ne pourrez pas avoir plus de 10 cartes en main. Vous pourrez aussi si vous préférez, jouer un groupe d’alliés. Ils devront être soit de la même couleur, soit de la même tribu. En sachant que la carte du dessus sera votre meneur, et que vous pourrez actionner son pouvoir. Vous posez ensuite poser vos marqueurs sur le territoire associé. Enfin, vos cartes restantes sont défaussées face visible. Trois décomptes auront lieu dans la partie, à chaque fois qu’une carte Dragon sera tirée. À ce moment-là, le joueur majoritaire dans chacun des territoires gagne le jeton de point qui se trouve en dessous, leur valeur étant graduelle durant les 3 tours qui constituent le jeu. Les joueurs gagnent aussi des points par rapport au nombre de cartes jouées. La partie prend fin lorsque la dernière carte Dragon sort, on procède alors à un dernier décompte, le joueur avec le plus de points remporte la partie.

Classique mais efficace

Si vous ne le savez pas, ce qui n’est pas une tare, John Howe n’est autre que l’illustrateur des rééditions du Seigneur des anneaux dans lesquelles il signe les illustrations. Sublime ! Bref, le voir sur un jeu de société est une aubaine et une chance graphique que je ne voulais pas rater. On reconnait le style du monsieur au premier coup d’œil. Même si je dois avouer en bon casse-pied que je suis, que je trouve l’illustration principale de la boite un peu sombre, aucun élément ne ressort vraiment. C’est d’ailleurs un peu une impression générale qui se dégage du jeu. Mais il n’empêche que celle-ci est vraiment classe ! Au niveau du matériel il n’y a rien à redire, on voit bien qu’Edge connait son sujet. Dans les règles vous retrouverez toujours des textes d’ambiance, et une mise en page aérée. Les pièces s’empilent bien, les couleurs sont visibles et reconnaissables, et le tout se range dans le thermo sans souci, car celui-ci est vraiment très bien fait. Il s’agit là d’une très bonne édition, classique dans son design, mais très réussie.

Devenez le roi d’Ethnos

Mine de rien avec quelques cartes Ethnos vous propose une profondeur de jeu assez impressionnante. Entre le fait d’utiliser vos cartes en fonction de leur nature ou couleur, avec le pouvoir que ça implique, et le fait de défausser les autres, il y a de quoi faire stresser les joueurs qui bloquent devant le moindre choix. Surtout qu’avec un nombre assez restreint de cartes, le jeu tourne bien et permet aux joueurs les plus attentifs de prévoir les prochains tours. De plus, le fait de ne pas avoir toujours les mêmes tribus permet de parfaitement renouveler le jeu. Surtout qu’il y a du choix. Vraiment les parties seront intenses, surtout que la tension montera crescendo,aidée par les valeurs des territoires qui montent, dynamisant le jeu au lieu de l’enfermer dans une platitude où les actions deviennent mécaniques. Ça s’intensifie au fil des tours et ça se sent ! De même que la manière de scorer, à partir des cartes, à chaque décompte ajoute à l’ensemble et permet d’équilibrer les chances de chacun.

Vous pourrez y jouer de 2 à 6 joueurs, en sachant qu’à 2 le jeu tourne très bien. Certes il sera moins tendu, il y aura moins de confrontation, mais ça reste très intéressant et tactique. Je ne refuse jamais une partie dans cette configuration. Après à 3 c’est sympa, mais pour ma part j’aime bien y jouer à 4 joueurs, c’est équilibré sans que ce soit le bazar ou trop long. Mais à 5 et 6 ça reste tout aussi intéressant et épique. Par contre, vous dépasserez les 60 minutes indiquées, ce qui reste d’ailleurs raisonnable vu le style de jeu, car nous sommes devant un jeu de conquête tout de même. Qui fait d’ailleurs penser à Smallworld. L’interaction entre les joueurs est très forte grâce à ce système de défausse, qui vous obligera sans cesse à choisir entre gonfler vos rangs avec une tribu au risque de défausser des choses intéressantes, et jouer vite et précisément et au bon endroit, car la carte est petite. Les 14 ans annoncés me semblent surévalués, on peut s’y adonner 2 ans avant (même plus) sans grand mal. D'ailleurs, la plupart des jeux Edge mettent 14 ans, je pense que c’est une question de marché. Enfin quelques mots sur le thème. Celui-ci ne ressort pas énormément, surtout que l’on ne joue pas vraiment une tribu en particulier, les pions sont justes en couleur, logique, mais du coup à part les illustrations sur les cartes rien ne ressort vraiment au niveau du thème. Ça reste dans la lignée des autres jeux du même genre.

Bonne ou mauvaise surprise ?

Bonne surprise, pourquoi tourner autour du pot ! Ethnos est un excellent jeu. Il est simple d’accès, mais propose tout de même une profondeur de jeu très importante et il se renouvèle sans mal. Les parties sont assez rapides pour un jeu de conquête où vos choix auront une réelle implication dans la partie. On joue tous ensemble et contre tous en même temps. De plus, le rythme de jeu monte graduellement, rien n’est défini d’avance. Si vous aimez les jeux de conquête, les jeux profonds, dans ce cas n’hésitez pas Ethnos doit faire parti de votre ludothèque.

4 « J'aime »

J’ai entendu parler du jeu via la vidéo du Passe Temps, et effectivement ça a l’air chouette ! J’espère avoir l’occasion de le tester.

2 « J'aime »

Juste pour dire que ce jeu est une tuerie. Et que son esthétique et le manque de communication l’aura fait passer sous les radars. Pour ma part c’est une grosse claque et il va tourner encore longtemps à notre table avant qu’on s’en lasse.