Critique de Dreamscape

[Dreamscape]


Après une campagne de financement réussie, et un peu d’attente pour le voir arriver dans la langue de Molière, voici que Dreamscape débarque chez nous. Etes-vous prêt à entrer dans un rêve éveillé, ou bien à laisser le rêve entrer en vous ? Seule cette critique pourra vous donner la réponse.


Fais de beaux rêves


On place le grand plateau au centre puis on place les fragments de rêve, ensuite chacun reçoit son plateau personnel et les jetons d’une couleur. Sur le plateau Dessein on placera le réveil qui compte les tours, les tuiles Dessein et les cartes Rêve. Une partie se déroule en 6 cycles, chacune se composant de 3 phases. L’émergence où l’on réapprovisionne le plateau de fragments suivi de l’émergence où les fragments posés sur les cartes sont remis dans les mains, et de l’initiative où le joueur avec la plus basse valeur reçoit le jeton d’initiative. On passe à la seconde phase Le voyage, où les joueurs vont pouvoir jouer jusqu’à 4 points d’action, leur permettant de collecter des fragments de rêve (limité à 2 jetons par couleur récoltée), de se déplacer vers un autre lieu, d’utiliser des mouvements clés et enfin d’utiliser les pouvoirs du monde des rêves qui permet de bénéficier du pouvoir du lieu où l’on se trouve. Dernière phase, la création. Elle permet d’utiliser ses fragments pour créer son Dreamscape en réalisant les défis de construction de vos cartes Rêve. En défaussant des jetons durant cette phase de votre main vers le sac vous pourrez bénéficier d’avantages uniques. Votre tour de jeu se termine en remettant dans le sac tous les fragments restant dans votre main et en rendant votre jeton d’initiative. Le jeu prend fin au bout du 6ème cycle, chacun compte ses points, celui qui en possède le plus remporte la partie. Des règles avancées ajoutant les cauchemars sont également proposées.


J’ai résumé l’ensemble, mais les règles sont assez concises, une aide de jeu figure même sur la dernière page, l’ensemble du jeu et sa difficulté proviendra des pouvoirs octroyés et utilisés, qui sont eux aussi résumé dans les règles.


« Chut ! Y’a Bambi qui fait dodo ! »


Dreamscape est riche de matériel ! À l’intérieur, vous retrouverez de nombreux plateaux de grandes tailles, des jetons en bois, mais aussi des formes plus originales comme des arbres ou des fragments de cauchemar, sans oublier les dormeurs ou les chandelles. De nombreuses tuiles accompagnent également le tout. Graphiquement, les illustrations sont légères et accompagnent bien le thème du jeu, c’est assez vaporeux, pas très marqué, bref ça colle très bien. Une jolie édition qui appuie l’expérience de jeu.


Bienvenue au pays des rêves


Si vous pensiez que Dreamscape était un jeu tranquille à cause de son thème, oubliez tout de suite cela ! Car la prise en main complète du jeu demandera plusieurs parties, ce qui fait un bon point pour la durée de vie, grâce à une courbe de progression qui n’est pas mauvaise, où vous découvrirez chaque subtilité petit à petit. Il faut dire que Dreamscape est un jeu très tactique où l’opportunité et surtout la stratégie sont reines. Il faudra vraiment réfléchir à son tour en amont pour parvenir à utiliser au mieux ses actions et ainsi récupérer le maximum de jetons où du moins éviter les actions inutiles. Ce qui pourra provoquer chez certains joueurs de l’analysis paralysis, rallongeant alors la durée d’une partie, qui est tout de même de 25 minutes par joueur. Autant vous dire que le jeu n’est donc pas forcément accessible à tous, une certaine expérience des jeux de société ne pourra être qu’un plus, et les 12 ans indiqués ne sont pas de trop ! Le jeu pouvant se jouer de 2 à 4 joueurs, il reste très tactique à 2, mais moins intéressant qu’avec un peu plus de joueurs. Même s’il faut bien avouer que les interactions sont assez peu nombreuses, sauf sur les objectifs communs. Il faut dire que l’on est vite plongé dans son propre jeu pour ne rien louper lorsque viendra son tour. Le jeu est fin et équilibré, on sent le travail d’auteur derrière. Il est juste dommage que le thème ne soit pas mieux intégré, sans faire plaquer, il ne sert pas énormément le jeu, même si celui-ci fait forcément rêver.


L’heure du réveil


Dreamscape est un jeu exigeant, mais qui en retour saura vous le rendre également. A réserver aux joueurs expérimentés, il propose une expérience de jeu riche et sur laquelle on reviendra sans mal, la durée de vie étant très bonne. Un jeu à réserver aux bons joueurs, non désolé aux gros dormeurs et aux bons rêveurs. Fais de jolis rêves avec Dreamscape.

7 « J'aime »

“Un jeu réservé aux bons joueurs” … ? En opposition à qui / quoi ? aux “mauvais joueurs”, “aux joueurs nuls” ? …

J’imagine qu’il faut traduire par joueurs experimentés…