Arkham Noir - Les meurtres du culte des sorcières, la réussite cthulhuesque

[Arkham Noir: Case #1 – The Witch Cult Murders][Blueprints][Onirim]

Yves Tourigny est-il plus un illustrateur ou un auteur de jeux ? J’aime bien commencer par une question. Ça fait plus malin. Le mieux serait évidemment que celle-ci ait une raison d’être. En l’occurence, pour Arkham Noir (premier volet), le garçon tient les deux rôles. La première fois que j’ai eu affaire avec l’auteur, c’était avec BluePrints, illustré par son copain Quilliams. Une bonne surprise. C’est un jeu que je ressors toujours avec plaisir. Ensuite j’ai découvert quelques-unes de ses illustrations. C’est là que le bonhomme a commencé à m’énerver. Ces touches-à-tout brillants dans divers domaines, c’est agaçant non ?

Par contre ce que je ne partage pas avec monsieur Tourigny est son admiration pour Lovecraft. J’adore tout ce qui touche à l’univers de ce taré d’auteur sauf… sa manière d’écrire… Mais ce n’est pas le sujet. Il se trouve que les illustrations ont un style qui se prête bien aux indicibles univers d’Howard Truc. Et comme nous nous dirigeons vers des mondes où nous ne serons pas seuls dans nos têtes, au moins Arkham Noir se joue seul.

Je ne vais pas vous décrire ici par le détail les modalités du jeu. Sachez que cette réussite particulièrement cassetête nous demande d’enquêter sur de mystérieux meurtres. Brrrr ! Parmi les indices que nous trouverons (ou pas), certains nous permettrons de toucher enfin ce Nirvana (le truc Bouddhique pas le groupe) qu’est la victoire. Ne comptez pas non plus que ce soit tous les jours.

Si vous avez en tête les créations solitaires de Shadi Torbey comme Onirim, sachez que nous sommes un ou deux crans au-dessus en terme de difficulté. Il vous faudra quelques neurones et un peu de concentration à la lecture des règles. Si AN est bien un jeu de cartes, il se comporte à l’usage comme un jeu de plateau mais sans plateau. Plusieurs zones de jeu seront utilisées durant une partie : Les Affaires en cours avec leurs victimes respectives, la Pioche et la Défausse - ça c’est classique - , les Affaires Classées, les futures Victimes, la Pénalité de Temps, la Pénalité de Stabilité, notre Main de cartes…

Un plateau sans plateau

Globalement, à chaque tour nous allons utiliser la première carte des pistes qui représente un indice. Soit c’est un indice moisi et nous allons essayer de nous en débarrasser soit, au contraire, il va venir enrichir une de nos deux enquêtes (au départ).

Compléter les enquêtes est assez simple. Il suffit que les petites icônes correspondent à celle de la carte posée devant. Parfois, souvent en fait… les bons indices ne se laissent pas poser comme ça. Ceux avec des cadenas demande que soit joué précédemment des indices à clés. D’autres demandent que X indices soit déjà en jeu.

Parfois tout va mal, parfois c’est pire; aucune condition n’est réunie, alors il faut défausser. Seulement ici on ne défausse pas en dilettante monsieur ! La défausse peut nous coûter du Temps, parfois de la Stabilité… Et trop de cartes mal défaussées nous coûteront la victoire. Nous ne sommes pas ici dans du jeu à l’allemande ! Ici plusieurs moyens de perdre, un seul de gagner.

Arkham Noir - Affaire #1 :  Les Meurtres du Culte des Sorcières

Quand une enquête comporte au moins 5 cartes indices, nous pourrons la terminer : la classer. C’est ainsi que nous pourrons récupérer les Indices marqués d’un symbole Puzzle. Pour remporter la victoire, il nous en faudra 5 mais tous de natures différentes.

Voilà donc un jeu qui nécessite une petite prise en main initiale. la première lecture des règles n’est pas un moment très agréable. On se sent un peu perdu car le jeu expose beaucoup d’éléments. Une fois le coup pris, il se trouve que c’est finalement assez simple d’usage. Par contre, le jeu est assez exigent. Il faut avoir l’oeil partout. Au moins, seul, nous ne serons pas stressé par le regard moqueurs des autres. Ce que je ne vous ai pas dit c’est que chaque Indice joué possède également un pouvoir optionnel : récupérer du Temps, de la Stabilité, Défausser, Piocher, … Plein plein de choses !

Et puis nous avons une aide sous la forme d’une carte qui nous offre le choix entre deux pouvoir mais une seule fois par partie.

Alors les fans de Tourigny seront aux anges, ceux de Lovecraft aussi, ceux des réussites pour gamers aussi et les autres… feront bien ce qu’ils veulent ! Quoiqu’il en soit ce jeu est une réussite. Non ?

Vous savez tout ou presque !

23 « J'aime »

Rhaa merci cher Docteur !! je tourne autour depuis quelques jours, j’avais peur du syndrome “Mystérami : Jack l’Eventreur” que je n’ai jamais réussi à jouer correctement :frowning:
Au passage je n’avais pas vu que c’était un jeu de Yves Tourigny, donc cela me rassure et il sera mien :slight_smile:

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Certes, ceux qui vont espérer trouver là un Horreurs à Arkham JCE sans le JCE, avec plein de narratif dedans, ne vont pas y trouver leur compte. Le thème est plaqué très artificiellement, voilà, c’est dit. Reste un jeu de réussite bien retors : à un moment chaque carte est un choix donc un renoncement, c’est très tendu. Les illustrations sont très clivantes, perso j’adhère complètement. Et à la fin de la partie, gagnée ou perdue, eh bien on se rend compte qu’en fait, si, le jeu est narratif à sa manière : on reprend les enquêtes résolues, qui vont constituer une partie d’une histoire. Quelques points de règles sont chauds à ne pas oublier dans le feu de l’action, mais ça reste quand même très simple, avec des cartes aides de jeu qui font le boulot. Très bonne surprise pour moi, qui tient dans un deck de 50 cartes ! A voir comment ils vont nous pondre un acte #2 à partir de cette base ? Allez, vas-y mon Lapin, tu peux prendre :wink:

3 « J'aime »

C’est prévu :slight_smile:
Côté illus, tu connais le boulot de Thomas Ott ? Cela devrait te plaire :slight_smile:

En effet, mieux vaut ne pas s’attendre à un jeu narratif ou du moins le narratif n’est pas au coeur du jeu.

Très cher Docteur, vous qui aimez les jeux vidéo indépendants, dans la même veine artistique (des meurtres, du noir et blanc) je vous recommande chaudement The Return of the Obra Dinn.
C’est un jeu en 3D et en 2 couleurs, qui met le joueur dans la peau d’une agent d’assurance au 18ième siècle qui enquête sur le retour d’un mystérieuse frégate commerciale et dont l’équipage s’est entre-tué. Le but du jeu est de comprendre le destin des 60 membres de l’équipage, de comprendre qui est qui, qui a tué qui et de quelle façon.

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(je ne pense pas qu’il y ai eu une réelle inspiration de l’un vers l’autre : ce jeu vidéo est sorti en octobre dernier)

En inspiration commune par contre, on pourrait aussi citer “Le Témoignage de Randolph Carter” dans Metal hurlant #33 :slight_smile:

Suivant les illustrations depuis quelques mois sur le fb de Yves, je suis conquis.

Ah oui, Return of Obra Dinn, c’est excellent. D’autant que ce jeu a déjà quelque temps d’existence, c’est bien qu’il se mette à être joué d’un coup ! =)

Bonjour Docteur Mops,

j’aimerais savoir si vous recommandez ce jeu ou pas au final.

Je pose la question, car dans la fiche Tric-Trac, votre avis est “ni bon, ni mauvais”… Du coup j’hésite à le prendre…

Cordialement.

J’aime l’univers, les illustrations, l’idée d’un jeu solo avec cartes… mais je reste dubitatif sur la jouabilité. Ca a l’air inutilement complexe… Et lourd ? Vais re-voir une vidéo mais c’est ma première impression

N’ayez pas d’inquiétude Le jeu n’est pas spécialement complexe. A la lecture de la règle on n’est un peu largué mais dès que l’on se lance ça tourne bien.
Il n’y a que 5 actions possibles , avec pour amorce > Prendre la première carte de la piste puis

  • la prendre en main
  • la jouer sur une enquête
  • la défausser + passer son tour
  • la défausser + jouer une carte de sa main
  • la défausser + classer (clore) une affaire en cours

les cartes jouées peuvent avoir des effets mais bien de bien compliqué (piocher, défausser,…) + tout est repris sur une aide de jeu