[SHDC] * Spoiler* N°16 : Le colonel en retraite

[Sherlock Holmes - Détective Conseil : Carlton House]

Rappel : le sujet qui recense les sujets sur Sherlock Holmes est là :
//www.trictrac.net/forum/sujet/sherlock-holmes-recensement-des-sujets
Et hop, voilà le sujet sur la n°16, a priori la seule qui n'y avait pas encore eu droit.
* Spoiler
Bon, on n'avait pas joué depuis très longtemps et du coup on avait oublié une règle (très) importante : la première fois qu'on arrive à Carlton House, il faut lire le paragraphe 100 ... et on l'a zappé.
Du coup, à force on tournait en rond, on est allé voir les questions et là j'ai pensé à ce fameux paragraphe et on a prolongé un peu notre enquête pour répondre à quelques questions.
Avant la prolongation, notre score aurait été de -5, un peu mieux après avoir prolongé.
Dans l'ensemble on avait bien compris l'intrigue (la rencontre au sommet pour éliminer le traitre, la piste russe, la maitresse, le suicide de l'ami).
En revanche on est passé à coté du reste et quelques questions sont ouvertes :
qui sont les 7 votants ? Les questions ne le demandent pas - nous on est resté bloqué à 6 a priori
* comment sait-on que tous le régiment est au courant (on était resté sur un règlement de comptes à 7) ?
* pourquoi un bout de corde brulé dans la cheminée ?
(j'oublie surement déjà des éléments, ça date de 3 jours).
On n'a pas trouvé où était parti l'autre personne qui a voté contre (apparemment il était au bistro).
En tous cas, pour ceux qui font les choses correctement (et donc qui ne loupent pas le §100), ça me parait une enquête bien ficelé, agréable et bien dosée en terme de difficulté et de longueur.

Faite hier et finalement, assez simple par rapport aux autres.
On a zappé les verres, surtout qu'il en restait 2 sur la table. Et on peut retrouver celui qui a voté contre en allant voir ses proches dans l'annuaire ce qui mène ensuite à un bar où il a ses habitudes. A la fin du paragraphe, les soldats de la Reine viennent le chercher ce qui lui laisse peu de chance de bonheur ...
Mais bon, on ne joue absolument plus avec le score depuis bien longtemps, Sherlock pouvant se permettre des raccourcis que seul lui peut inventer. ;)

Eh bien ! Le moins qu'on puisse dire c'est que cette enquête ne passionne pas les foules ici !
Certes, c'est pas le haut du panier de SHDC, mais tout de même...

Ma co-enquêtrice et moi avons été plutôt mauvais sur cette enquête (le fait de s'y recoller après plusieurs mois de pause ?), alors qu'elle est on ne peut plus simple en fin de compte ; aucune fausse piste, aucune intrigue secondaire, ce qui conduit à un récit limpide. Malheureusement, ça ne suit pas niveau écriture...

Les auteurs ont toujours de bonnes idées de départ : ici, l'idée d'exploiter le background militaire de Watson est excellente (le fait d'enquêter avec lui est répétitif par contre avec la précédente enquête, où on suivait déjà le pittoresque Moser dans le manoir) mais le récit fonctionne à l'économie, au point qu'on a l'impression qu'Ystari a peu peaufiné la réécriture (impression similaire dans l'enquête 15 ; Carlton House, parent pauvre de la boîte de base ?).
Sous prétexte que les personnages sont des militaires, les auteurs n'approfondissent pas leur personnalité, ce qui produit un récit fonctionnel, sans vraie ambiance (on est peut-être face à l'enquête officielle de SHDC avec le moins d'ambiance ? Même La Piste tordue en a plus !). Le suicide de Smyth-Thomas nous laisse de marbre par exemple. On attendrait sans doute plus de camaraderie virile, de recueillement, d'émotion, d'anecdotes exotiques, de souvenirs de guerre. Tout ce potentiel reste inexploité.

Pour rendre une telle intrigue mémorable, il aurait fallu des personnages vivants, qui à travers leurs marottes et leur histoire personnelle (par exemple, comment et pourquoi Edwards réside à Carlton House ? Où avaient lieu les précédentes commémorations privées de la bataille de Maiwand ? ces infos ajouteraient de la profondeur fictionnelle, du pur plaisir de récit...) pousseraient les joueurs à s'interroger sur les motivations personnelles des uns et des autres, comme autant de leurres, là où la vérité réside (évidemment) du côté de l'esprit de corps.

A ce propos, deux choses : premièrement, on peut trouver légèrement étrange - et ratée - l'atmosphère de la soirée des militaires, telle qu'elle nous est dépeinte par Holmes (briefing de départ) et Watson (100SO). C'est sec et imprécis psychologiquement ; on a l'impression d'une soirée banale et peu chargée émotionnellement pour les invités, en mode cognac-billard-cigare décontracté, alors qu'il s'agit de célébrer avant tout le souvenir des frères d'armes tombés au combat, et possiblement d'exorciser un trauma. Car la déculottée de Maiwand est un trauma commun à tous ces hommes. C'est trop traité à la légère.
Sans trop insister dessus pour ne pas griller cette piste, décrire de manière moins laconique la soirée (par exemple en faisant tenir un discours à Edwards, en décrivant plus précisément le discours de Saunders et les réactions des convives), en évoquant l'ambiance particulière entre tous ces hommes rassemblés, aurait permis de créer une atmosphère plus spécifique et émotionnellement plus chargée, raccord avec la logique du meurtre (qui intervient en l'état plus comme un problème de plus à résoudre que comme une chose réellement surprenante et "horrible").

Deuxièmement, il y a deux problèmes d'ordre technique lié au jugement et à son exécution (un moment fort, que l'intrigue n'exploite pas assez, ou mal) :
1/ comment peut-on savoir que les verres de vin sont le moyen de voter pour ou contre la sentence de mort ? C'est positivement IN-TROU-VABLE. Rien ne permet de faire cette inférence, franchement. C'est de l'ordre du bug.
2/ Comment peut-on répondre que le meurtrier est TOUT le régiment, alors qu'ils n'ont été que sept à voter (il y a plus que sept officiers dans le régiment ; cette différence n'est pas expliquée - les autres officiers n'étaient pas à Maiwand ?...) ? La logique voudrait que l'on donnât des noms. Du coup pour scorer, si on a dit quelques noms et pas "tout le régiment", on a bon ou pas ? Perso, ça fait passer mon score de 0 à 50 !

Cette ambivalence résolutive flirte avec l'à-peu-près...  Les sergents ne se souviennent pas qui est entré dans la bibliothèque sans qu'on sache clairement s'ils couvrent leurs supérieurs ou pas. Braxton est complètement sous-employé ; est-il informé de quoi que ce soit ? Watson lui trouve-t-il un comportement naturel et habituel ? Son rôle est-il d'accaparer l'attention de Watson ? Idem Dobbell avec Holmes ?
Comprendre que Smyth-Thomas a découvert des irrégularités en faisant de recherches (où ? quoi ?) pour écrire son histoire du régiment, est bien trop difficile à déduire en s'en tenant au seul bout de feuille manuscrit retrouvé dans sa cheminée. Le lien entre ce que découvre Smyth-Thomas et le moment où il en informe son commandant n'est pas clair. Ainsi que le moment où Edwards prévient (ou pas) tout le régiment (avant ou après le meurtre ? Si c'est après, la réponse à la première question ne peut PAS être "TOUT le régiment").

Enfin, Watson et Holmes sont présents à la soirée (il aurait été intéressant d'avoir d'autres "extras" non militaires d'ailleurs...) et on voudrait nous faire croire qu'ils n'ont rien remarqué d'anormal ? Que tous les gradés, au courant du jugement et de l'exécution potentielle du traitre, ont agi avec le même sang-froid dans la dissimulation, comme si de rien n'était, pendant toute la soirée ? Et quand ils vont tous à la porte de la bibliothèque pour découvrir le pendu ; ils font des grands "oh" et des grands "ah" comme s'ils étaient surpris ? Et Watson gobe cette mauvaise comédie ?
La réponse à la première question devrait être modifiée je pense, car c'est la faiblesse fondamentale de ce récit : pour nous faire avaler la connivence de tous les militaires (cf réponse finale) - qu'Holmes capte direct, on le comprend rétrospectivement - les auteurs sont obligés de transformer Watson en benêt fini. Watson n'a rien vu, n'a rien entendu, tous sont des acteurs de premier plan, point (ici, il aurait fallu développer le rôle de Braxton). C'est abuser, non ?

Bref, bonne idée sous-employée + manque de rigueur = on est loin du niveau de la boîte de base...
Pour l'instant, je sais pas vous, mais moi Carlton House me laisse un certain goût d'inachevé.

PS : on aurait apprécié que les cochers nous offrent un moyen alternatif de pister Lewis. Le mec est un gradé et il se déplace à pied dans tout Londres ? Faute de caractérisation ad hoc, c'est arbitraire.

PPS : ReiXou, le bout de corde dans la cheminée c'est ce qui a servi pour ligoter les mains de la victime.

Pour répondre à tes questions :

1/ je suis d’accord. Difficile de comprendre que les verres ont servi à voter 

2/ j’ai compris que seuls les officiers étaient dans le coup. D’ailleurs l’un d’eux empêche un sous off d’entrer dans l’an bibliothèque à ce moment du vote.

@reixou
La cordelette a servi servi à attacher les mains (cf. Légiste) et le mouchoir sans doute a le bâillonner