[SHDC] Le Meurtre de Sherlock Holmes - Attention SPOIL

[Sherlock Holmes Detective Conseil : Jack l’Eventreur & Aventures à West End]

Après un Dr. Goldfire bien décevant, la nouvelle boîte continue malheureusement sur sa lancée pour notre groupe.
On note une amélioration cependant: le challenge déductif est plus poussé que sur l’enquête Dr Goldfire, qui se limitait à aller voir les 4 personnes indiquées dans l’introduction et 2-3 autres pistes évidentes.

Certes, nous avons bien conscience que 5, 6 sont des enquêtes introductives. Mais les autres enquêtes introductives du jeu, comme le magnat, le vieux soldat, ou l’orpheline (voir même la fin du néphaliste) étaient infiniment meilleures - fausses pistes multiples, narration riche. Ainsi, le Magnat des Munitions, première enquête du jeu (!) entretenait le doute sur 2 pistes crédibles pendant un long moment, avec une grosse déduction à opérer sans preuve formelle sur le post-it trouvé dans la poche de la victime, alors qu’on note ici la quasi absence de fausse piste ou histoire secondaire développée.

En revanche, la narration reste pauvre, tout comme le style d’écriture. Les pistes originales avaient un certain côté littéraire, avec de belles descriptions, l’utilisation de mots parfois rares, … Ici, on a l’impression que tout a été écrit par un collégien. De nombreuses tournures piquent. Un exemple parmi tant d’autres : “la pièce de théâtre sur vous”. On dirait plutôt “qui vous est consacrée”.
Ensuite, chaque piste va droit au but, sans évocation. Auparavant, on toquait à la porte, jaugeait la pièce, faisait les introductions puis discutait. Ici, on a le plus souvent directement des bribes de dialogues.

D’autre part l’enquête semble buggée dès le début (démenti par l’éditeur, je reste moyennement convaincu), le nom de la piste majeur (le théâtre, lieu du crime) n’est pas mentionné dans l’introduction, ce qui n’a pas de sens, Wiggins lui-même y travaillant… Il faut donc aller voir au hasard tous les théâtres du jeu ou tomber sur une autre piste qui le mentionne.

Saluons toutefois l’originalité des pitch de ces nouvelles enquêtes, les situations sont, au premier abord, toutes vraiment originales. Mais les enquêtes n’exploitent au final presque pas ces thèmes astucieux. Ainsi, ici, un acteur endossant le rôle de Sherlock se fait assassiner. Excellente idée… qui n’a en réalité aucun impact sur l’enquête, ça aurait pu être n’importe quelle pièce de théâtre. On retrouvait déjà ces lacunes dans le Dr Goldfire, un thème potentiellement riche mais sous exploité.

Finalement, une interrogation:
Sur BGG, à propos de l’ancienne version de West End, un utilisateur indique:
“2) People are a fair deal more verbose than what you may be used to from the reprinted SHCD. I say talk with corny british accents as much as possible and sink fully into the narrative (I assume you’re playing with a group…right?)”

Pour les non-anglophones, il écrit que la narration de West End est bien plus dense que la version Ystari de la boîte de base.
Or, en l’état, les aventures à West End nouvelle version sont bien moins riches que la boîte de base Ystari

L’éditeur aurait-il tranché dans la narration ? Ou bien West End a-t-il toujours été pauvre narrativement, contrairement à ce qu’indique cet utilisateur ?

En l’état, nous sommes inquiets pour la suite des enquêtes: l’éditeur mentionnait sur la Tric Trac TV avoir écouté les critiques quant à la trop grande difficulté de certains enquêtes (tel 221 avec une certaine déduction quasiment impossible) et réajusté le niveau… aurait-il atteint l’excès inverse ?

La critique peut sembler dure, mais c’est parce que Sherlock est un jeu exceptionnel, et qu’on lui souhaite le meilleur.

Nous avons trouvé cette enquête excellente et pleine d’humour. Très agréable à faire avec notamment le plan du théâtre. Le fait qu’il n’y ait pas d’enquête secondaire n’est pas un problème. Le théâtre : d’une part on fait l’enquête sans Wiggins et d’autre part, il est assez facile à trouver.

[...]
D'autre part l'enquête semble buggée dès le début (démenti par l'éditeur, je reste moyennement convaincu), le nom de la piste majeur (le théâtre, lieu du crime) n'est pas mentionné dans l'introduction, ce qui n'a pas de sens, Wiggins lui-même y travaillant... Il faut donc aller voir au hasard tous les théâtres du jeu ou tomber sur une autre piste qui le mentionne.
[...]

Bonjour,
Sur ce point, on part enquêter avec Watson et non pas Wiggins (parti précipitamment avec Sherlock sans nous mentionner le lieux).

[spoil]J'ai personnellement été voir le producteur qui idique 2 concurrents dans le quartier de son propre théâtre. Ceci en élimine 2 des 4 possibles et le journal permet d'éliminer une troisième possibilité.[/spoil] Il est vrai que venu pour cette information, il est bizarre de pas poser directement la question (ce Watson est tête en l'air).

Par rapport au reste de ton avis détaillé,
ton argumentaire donne au final très envie de jouer les scénorios de la "boîte 1 et 2".

Pour le théâtre, on a fait comme toi en allant voir le producteur et en lisant le journal.
On a trouvé cela marrant à déduire
Mais on a trouvé quand même cela pas très cohérent.

grombrindal dit :

D'autre part l'enquête semble buggée dès le début (démenti par l'éditeur, je reste moyennement convaincu), le nom de la piste majeur (le théâtre, lieu du crime) n'est pas mentionné dans l'introduction, ce qui n'a pas de sens, Wiggins lui-même y travaillant... Il faut donc aller voir au hasard tous les théâtres du jeu ou tomber sur une autre piste qui le mentionne.
 
Moyennement convaincu ou pas, c'est la vérité. Cela doit se déduire et c'est ainsi que cela a été écrit.
grombrindal dit :

L'éditeur aurait-il tranché dans la narration ? Ou bien West End a-t-il toujours été pauvre narrativement, contrairement à ce qu'indique cet utilisateur ?

En l'état, nous sommes inquiets pour la suite des enquêtes: l'éditeur mentionnait sur la Tric Trac TV avoir écouté les critiques quant à la trop grande difficulté de certains enquêtes (tel 221 avec une certaine déduction quasiment impossible) et réajusté le niveau... aurait-il atteint l'excès inverse ?

La critique peut sembler dure, mais c'est parce que Sherlock est un jeu exceptionnel, et qu'on lui souhaite le meilleur.
 

Non, nous n'avons pas tranché dans la narration. Au contraire nous l'avons plutôt enrichie sur certaines enquêtes.

Après il est vrai que WEA est globalement plus simple que la boite de base (Jack étant lui plus dur) et que cela correspond à la volonté que nous a exprimé la majorité, qui ne souhaite pas forcément être confronté à des enquêtes très difficiles. Quoi que nous fassions, nous ne satisferont jamais tout le monde à la fois. 

Reste que les enquêtes de WEA sont variées et bonnes (et que les retours sont bons jusqu'ici). Mais tu as le droit de ne pas aimer. Joue tout de même la suite... 

Pour le théâtre c’était un peu destabilisant au début mais gratifiant de réussir à le trouver. Ce type de ressort n’avait pas été utilisé dans les autres enquêtes que j’ai pu faire (les vingt premières sauf Queen’s Park). Bref, Sherlock se renouvelle toujours pour mon plus grand plaisir :slight_smile:
Ceci dit j’attends surtout beaucoup de la campagne Jack dans cette nouvelle boîte. A suivre…

Moi j’ai adoré le côté trollesque de cette enquête qui ne nous donne même pas le lieu de crime et nous incite donc à le déduire nous-même. C’est très clairement dit dès le début : “Nous le suivons d’un pas peu assuré, nous demandant s’il ne nous manque pas des informations capitales pour la suite de cette aventure”.

Et en fait ça se trouve assez logiquement : rendre visite à Sydney à la prison de Old Bailey, on apprend alors le restaurant où les acteurs vont manger. Il y a deux théâtres à proximité, mais le Covent Garden peut être éliminé grâce à l’article de journal.

J’ai adoré le clin d’oeil à Charlie Chaplin, malgré la petite entorse à la chronologie (Charlie n’ayant joué dans la pièce Sherlock Holmes qu’autour de 1903 il me semble).
Beaucoup aimé également les allusions à l’homosexualité et Watson qui se fait ouvertement draguer.

Ce que j’ai moins aimé :
 - l’absence totale du metteur en scène Graham Bettencourt. Il n’est pas au théâtre, il n’est pas chez lui… Résultat, avec mon groupe on a trouvé sa disparition super suspecte et on a passé l’enquête à le chercher partout. Un petit paragraphe où on le rencontre pour confirmer qu’il n’y a rien d’intéressant sur lui n’aurait pas été du luxe.
 - L’absence de focus sur le mobile. On avait le bon coupable assez tôt, mais n’étions pas satisfaits car la raison du crime nous échappait. Holmes qui dit “à vouloir trop chercher le mobile, on disperse son attention”… Sérieusement ? Rien n’est fait pour nous orienter dans la direction des compagnies d’assurance…
 - Bon, le coup de l’armurerie, j’avoue qu’on y était pas du tout, ça nous suffisait de savoir qu’un pistolet à air avait été employé, sans avoir besoin d’identifier l’acheteur. Depuis quand Holmes se préoccupe aussi peu du mobile mais tient à tout prix à obtenir une preuve ?

Bref un peu déçus par la résolution, mais l’enquête en elle-même était super plaisante.

Chakado dit :Rien n'est fait pour nous orienter dans la direction des compagnies d'assurance...

Le mobile étant l'argent (je l'avais déduit avant même d'en avoir confirmation dans une des pistes, comme quoi...) ça nous a aidé à répondre. Mais on a trouvé le nom exact de la société sur un coup de bol (d'où son nom ) en choisissant un peu au pif dans la liste des compagnies d'assurance.

Un des articles du journal mentionne une compagnie d’assurance, on est allé la voir, elle redirige vers la bonne.

C’est ce qu’on a fait aussi. La recherche du mobile demande réflexion. Mais quel plaisir de le trouver. Cet élément m’a beaucoup plu dans cette enquête.

Chakado dit :Moi j'ai adoré le côté trollesque de cette enquête qui ne nous donne même pas le lieu de crime et nous incite donc à le déduire nous-même. C'est très clairement dit dès le début : "Nous le suivons d'un pas peu assuré, nous demandant s'il ne nous manque pas des informations capitales pour la suite de cette aventure".

Et en fait ça se trouve assez logiquement : rendre visite à Sydney à la prison de Old Bailey, on apprend alors le restaurant où les acteurs vont manger. Il y a deux théâtres à proximité, mais le Covent Garden peut être éliminé grâce à l'article de journal.

J'ai adoré le clin d'oeil à Charlie Chaplin, malgré la petite entorse à la chronologie (Charlie n'ayant joué dans la pièce Sherlock Holmes qu'autour de 1903 il me semble).
Beaucoup aimé également les allusions à l'homosexualité et Watson qui se fait ouvertement draguer.

Ce que j'ai moins aimé :
 - l'absence totale du metteur en scène Graham Bettencourt. Il n'est pas au théâtre, il n'est pas chez lui... Résultat, avec mon groupe on a trouvé sa disparition super suspecte et on a passé l'enquête à le chercher partout. Un petit paragraphe où on le rencontre pour confirmer qu'il n'y a rien d'intéressant sur lui n'aurait pas été du luxe.
 - L'absence de focus sur le mobile. On avait le bon coupable assez tôt, mais n'étions pas satisfaits car la raison du crime nous échappait. Holmes qui dit "à vouloir trop chercher le mobile, on disperse son attention"... Sérieusement ? Rien n'est fait pour nous orienter dans la direction des compagnies d'assurance...
 - Bon, le coup de l'armurerie, j'avoue qu'on y était pas du tout, ça nous suffisait de savoir qu'un pistolet à air avait été employé, sans avoir besoin d'identifier l'acheteur. Depuis quand Holmes se préoccupe aussi peu du mobile mais tient à tout prix à obtenir une preuve ?

Bref un peu déçus par la résolution, mais l'enquête en elle-même était super plaisante.

 

Exactement le même ressenti.

Après je n'ai pas joué (encore) avec la première boîte donc je ne sais pas trop jaugé la difficulté. En tout cas c'était la grande sortie de Sherlock. Des amis voulaient absolument le tester et ça a été un franc succès. Du coup une personne de notre groupe va se procurer la 1ère boîte.

Bonjour les enquêteurs,

Affaire pas dégueu mais au final sans profondeur, sans montée en puissance, sans… panache (stylistique, narratif, déductif) ; je suis d’accord avec Grombrindal. Mais où est passée la narration, bordel ?
Contrairement à ce que Karis avance - pour mieux esquiver le fond de la critique ? -, ce n’est pas la “difficulté/simplicité” le problème (notion subjective, de toute façon) ; une affaire simple avec une bonne narration sera toujours plus satisfaisante qu’une affaire complexe avec une mauvaise narration. Du moins c’est ma conception de SHDC, jeu de lecture et d’évocation autant que casse-tête logique.
Ce qui pose problème ici c’est le déficit de narration. Je ne reviens pas sur les arguments avancés par Grombrindal à ce propos ; il me paraissent TOUS justifiés (à l’exception de sa critique sur la non-indication du théâtre au départ).

Est-ce le destin de SHDC que de se banaliser ? de se dévitaliser ?
Pourtant les bonnes idées et le potentiel pour faire quelque chose de mémorable sont en place (l’anxiogène asile d’aliénés dans “Dr Goldfire” ; la mise en abyme avec la pièce de théâtre dans cette enquête-ci), ce qui rend ces demi-réussites d’autant plus “so what?”.

Le dosage des ingrédients de base nécessaires à une bonne enquête de SHDC pose ici problème. Comme si un équilibre avait été rompu, la formule perdue…
Quelques remarques en vrac  :

- journal encore totalement inutile. C’est la nouvelle mode dans la boîte West End ?

- le fait que le lieu du crime ne soit pas donné dans le texte de départ peut être surmonté en allant voir le producteur (pas si évident) ou en allant voir Chaplin à Newgate (plutôt évident). Une fois là-bas, il est possible de déduire que les comédiens vont manger dans un endroit proche de leur théâtre. Par contre, il serait loyal de la part du jeu de rendre les pistes des théâtres Lyceum et Allegro gratuites, car le choix se fait un peu au pif, quand bien même le Théâtre Drury Lane est légèrement plus proche du Punch & Judy… Perso, je n’ai pas eu à m’en plaindre, mais ce serait bien de corriger le tir pour un prochain retirage…

- plan du théâtre trop petit, mal défini et surtout non traduit ! Perso, ces abréviations en anglais pixellisé m’ont rebuté et je me suis détourné du plan. Du coup, l’explication de Holmes sur les allées et venues d’Oliver restent en travers de la gorge. Si c’est réellement une chose importante, alors le plan doit être mieux mis en valeur. Là, l’éditeur n’a pas été au bout de son travail.

- pistes des comédiens désespérément plates et “fermées”. C’était pourtant l’endroit rêvé pour nous plonger dans l’atmosphère d’une troupe de théâtre riche en intrigue secondaires ; on s’attendait là à un portrait de groupe haut en couleurs, à des fortes personnalités parlant volontiers d’elles-mêmes, de la pièce sur laquelle ils travaillent et de l’écho qu’elle peut avoir sur leurs vies… on s’attendrait à des egos, des tensions, des médisances (Sabballini l’évoque, cf « langues de vipères »… mais les autres restent désespérément gentillets et taiseux, ce qui montre bien qu’il y a une paresse dans la narration ici…). C’est par la matière humaine que l’on peut faire advenir le plus facilement des fausses pistes (mobiles multiples). L’enquête passe complètement à côté de ce riche potentiel. La piste 31 CO et ses différents protagonistes aurait gagné à être un carrefour beaucoup plus ouvert, riche en colorations psychologiques et en “nœuds” humains.

- pourquoi Bettencourt est-il absent ? qu’est-ce qui le justifie ? Rien, sinon la volonté du jeu de faire peser le soupçon sur lui le plus longtemps possible. Cela devrait être justifié par la fiction ; pourquoi rentre-t-il chez lui alors que les comédiens vont tous au théâtre (alors qu’ils n’ont rien à y faire, les répétitions étant vraisemblablement suspendues) ? Pourquoi n’est-il pas à son domicile londonien ?
En toute logique, après ce qui s’est passé la veille, chacun devrait être chez lui, en attendant la décision du producteur… Leur présence au théâtre est incohérente quand on y réfléchit deux minutes : ils comptent répéter sans le metteur en scène et avec la troupe incomplète (Razor, les Chaplin et Wiggins n’y sont pas) ? Absurde ! Il aurait fallu justifier leur présence en leur faisant tenir des propos du genre : “nous sommes venus pour rien”, “Monsieur Oliver nous a dit de venir, je ne comprends pas qu’il ne soit pas encore là pour nous dire si nous arrêtons ou continuons”, etc. Bref, montrer leur impatience et leur désorientation ; ils n’ont d’ailleurs pas l’air très affectés par la disparition de Razor - ok, le mec était pénible, mais ces artistes travaillaient dur ensemble, ce qui crée une vrai rapprochement. Quid de l’esprit d’équipe ? Vu la tension des échéances, ils devraient être beaucoup plus perturbés et inquiets qu’ils ne le sont. Leur mollesse attentiste est irréaliste du point de vue psychologique ! Et qui dit irréalisme, dit indifférence, et donc… échec du jeu à créer une implication émotionnelle. Or c’est précisément la magie de SHDC que d’apporter dans ses grandes heures une dimension émotionnelle à la démarche résolutive…

- suite logique à tout cela : le fait que la pièce soit sur “Un scandale en Bohème” est totalement gadget. Aucun intertexte avec la nouvelle de Conan Doyle, aucun double niveau de lecture, aucune richesse de vues sur la vérité du faux et le factice du réel, aucun personnage féminin fort (pauvre Irène Adler…). Il aurait fallu que Bettencourt ou les comédiens s’exprimassent sur leur art, que Maria Leslie ait plus de chien et fasse l’objet d’une fausse piste (sa liaison passée avec Oliver pouvait être développée…), et que la confrontation Watson-Webber (original-copie) par exemple donne lieu à un développement gratuit mais immersif. Loupé. Watson ici est juste fonctionnel (l’histoire se répète : voir ma critique du “Colonel en retraite” sur le forum). Cela mériterait une réécriture par Stéphane Anquetil tiens.

- le seul moyen de faire pencher la balance du soupçon entre Bettencourt et Oliver du côté d’Oliver est de combiner me semble-t-il la piste du concierge et du Punch & Judy, pour faire le lien avec le coup du téléphone. Car rien dans les mobiles ne permet de trancher : impossible d’en apprendre plus sur Bettencourt, impossible de creuser les motivations d’Oliver (piste de la banque fermée, piste de son avocat à l’origine du télégramme elle aussi fermée). Il faut aller voir Enry Ellis – spécialiste des affaires étrangères, donc totalement hors-sujet ici ! – pour découvrir un peu précisément le passif financier d’Oliver et surtout y voir plus clair sur les délais d’amortissement d’un spectacle (à mettre en perspective avec le délai très court de remboursement exigé par la banque). C’est totalement illogique, pour ne pas dire bidon, car il est positivement impossible de deviner qu’Ellis va faire venir le critique théâtral du Times ! Il faut donc se contenter de soucis financiers flous, qui ne permettent pas de déduire réellement logiquement la piste de la police d’assurance… A corriger à l’avenir (avec un article du critique de théâtre dans le journal, qui nous permettrait d’aller le solliciter directement, par exemple…) ? 

- Holmes dit avoir comparé les témoignages des ACTEURS et du personnel du théâtre, mais dans les pistes suivies, il n’interroge que la costumière Berain et le concierge Rider. Par ailleurs, il ne peut pas affirmer : « Oliver était dans son bureau à onze heures quarante-cinq, ce qui est confirmé par son secrétaire. ». Ou alors il faut lui rajouter une piste ! Sans le témoignage de Stanley, Holmes ne peut pas savoir où se trouve Oliver et donc… il spécule comme un goret ! À corriger pour un tirage ultérieur.

- l’explication du dispositif pour que le coup de feu parte seul est totalement WTF. Est-il humainement possible de déduire que le clou recourbé sert à coincer le pontet du pistolet et que la chaîne de montre a été glissée contre la gâchette pour l’activer quand quelqu’un déplacera le corps allongé ? D’autant plus que le clou est planté sur le sommier… Le flingo est donc sous le matelas ? Or la poudre sur le mur a l’air d’être au-dessus du matelas. Le bouchon de coton traverse le matelas ? Et Chaplin récupère la pétoire immédiatement comme s’il était dans les mains de Razor ? Pardon, mais c’est vraiment du grand n’importe quoi.
Pour moi c’est juste là pour permettre à Holmes de frimer et pour humilier les joueurs. Sans intérêt, vraiment. À corriger impérativement pour un tirage ultérieur.

- enfin, j’ai de grosses réserves sur les questions finales… Question n°2 totalement WTF : comme cela a déjà été dit, Holmes ne se préoccupe jamais de produire des preuves/témoignages habituellement. Cette question et la démarche d’enquête qu’elle sous-tend ne respectent donc pas le “pacte de jeu” de SHDC. Ainsi, la vérité est que sans la justification de l’armurier Goff, la démonstration de Holmes ne tient pas toute seule, Bettencourt pouvant tout aussi bien être coupable, puisque rien ni personne ne vient l’innocenter (il ne prend pas le thé avec la costumière pendant des heures, matériellement, il peut tout aussi bien avoir commis le crime, et son mobile vaut bien celui d’Oliver - il est à ce titre décevant que le jeu nous oriente MÉCANIQUEMENT par “y en a un que je développe et l’autre pas, donc c’est celui qui est développé qui est forcément le bon”).

Question n°4 : impossible de deviner que c’est Sabballini qui était visé plutôt que Chaplin sans utiliser la piste du Punch & Judy. Résolution à chemin unique donc. Pas glop.

Questions n°5 et 6 : qu’est-ce qui met sur la piste de la police d’assurance (si on ne va pas voir Ellis…) ? Là, ça m’échappe… C’est du gros guessing, donc bof. Par ailleurs, le fait qu’Oliver se fasse passer pour Razor au téléphone est moyennement crédible. Cela implique qu’il ait un don d’imitation, or rien ne nous le suggère (il suffisait de développer son passé, en disant qu’il avait été comédien avant de devenir entrepreneur de spectacle, ou un truc dansle genre). Passons.

Question n°7 : depuis quand les questions sont-elles des questions-pièges ? Bof-bof…

- cette enquête évacue arbitrairement le mobile tout comme la précédente affaire évacuait arbitrairement le modus operanti (voire ma critique dédiée sur le forum). C’est la nouvelle mode dans la boîte West End ? Se foutre de la gueule des joueurs ?
Cette enquête ne respecte pas les “fondamentaux” de SHDC (coupable, mobile, modus operandi). L’affirmation finale de Holmes comme quoi on se moque du mobile est une négation du “pacte” établi par ce jeu depuis le début. Bientôt, on nous dira que trouver le coupable n’est pas essentiel… Carton rouge donc.

Tout cela accumulé, cela commence à faire beaucoup. Pour l’instant, la boîte West End est une déception.