Qu'est-ce que le souffle épique en jeu de société ?

Bonjour,

Voilà sur certains avis de jeu on parle de souffle épique ou de manque de souffle épique et j’aimerai savoir ce que ça représente pour vous ? 

De ce que j’ai pu voir et jouer le souffle épique c’est : 

- Un jeu qui s’installe avant de finir en apothéose (souvent rencontrés sur des jeux de 1H30 et plus)

- Un jeu avec une mécanique et un thème en cohérence qui fonctionne extrêmement bien

- Un jeu avec beaucoup d’interaction entre les joueurs : commerce, diplomatie, confrontation (encore mieux si c’est avec de grosses armées)

- Un jeu avec de la tension soit de la frustration des actions, soit pour une victoire dans un mouchoir de poche

- Il peut parfois y avoir un côté jeu de rôle, ou rôliste qui n’a plus le temps et qui cherche un palliatif

- Jouer une faction, un peuple ou un personnage, etc…semble aussi plus simple pour la dimension épique et pour refaire la partie après la partie

En résumé, j’ai surtout l’impression que les jeux aux souffles épiques sont surtout des jeux de développement, civilisation et 4x assez touffus. Y-a-t-il des jeux en 30 min - 1h avec ces critères ou bien avez vous des critères différents pour qualifier un jeu au souffle épique ?

Les jeux de figurines sont souvent épiques. Une action désespérée qui fonctionne. Un homme qui pourfend un troll alors qu’il avait les statistiques en sa défaveur.

Les jeux avec des dés, ou les jeux d’adresse, sont souvent épique. Car on ne maîtrise pas tout et du coup la tension nous porte et la réussite nous amène dans des états de joie.

Beaucoup de jeux sont épiques. Et pas que les 4X ou les jeux que je cite. Cela dépend aussi de la sensibilité de chacun. On peut très bien trouver le fait qu’il ne reste qu’un cube rose et qu’un cube noir à prendre et ressentir de l’adrénaline dans l’attente du choix de son adversaire… Bon moi je préfère les coups de haches dans la tête et les tirs de blasters aux jeux avec kubenbois, mais je conçois le plaisir de tous les types de joueurs.

Pas facile à définir car cela dépend du jeu, des joueurs, de la manière dont le partie se déroule sur le plateau mais aussi dans la tête des participants. 

J’utilise parfois le terme d’épique pour qualifier des moments précis dans une partie. Un épisode épique dans une partie, ça peut être la résistance héroïque dans un combat décisif à Fief, le moment intense de l’arrivée d’Hannibal en Italie,  une remontée fantastique d’une voiture à Formule Dés, la carrière d’un pirate à Fortune de mer, Rome qui tient malgré la pression d’événement difficiles… même l’arrivée en morceau d’un vaisseau à Galaxy Trucker après avoir affronté pirates, météorites et autres trucs pénibles peut donner un caractère épique à une partie…je te cite en fait des moment vécus là…
Je pense par exemple que les combats de X-wings, joués par des gens amateurs de figurines et de Star wars, ça doit souvent être épique pour eux…

Il faut de l’interaction, des combats homériques, que ça dure au moins 2 heures, toussatoussa, mais pas que.

Pour moi, un jeu épique est un jeu qui raconte une histoire.
Par exemple, Runewars, La Guerre de l’Anneau, Star Wars Rébellion sont des jeux épiques à ce titre.
De l’autre côté du spectre, un Scythe, non. Pourtant, il remplit beaucoup de critères. Mais il ne raconte rien. On ne vit pas une histoire, on optimise ses actions.

Retrogamer dit :Il faut de l'interaction, des combats homériques, que ça dure au moins 2 heures, toussatoussa, mais pas que.

Pour moi, un jeu épique est un jeu qui raconte une histoire.
Par exemple, Runewars, La Guerre de l'Anneau, Star Wars Rébellion sont des jeux épiques à ce titre.
De l'autre côté du spectre, un Scythe, non. Pourtant, il remplit beaucoup de critères. Mais il ne raconte rien. On ne vit pas une histoire, on optimise ses actions.

Oui, et d'ailleurs quand je fais un compte-rendu, il me sera toujours plus facile de raconter une partie du Trône de fer ou de Fief que de Puerto Rico ou Caylus, deux jeux absolument remarquables mais auxquels le qualificatif de "épique" ne s'applique pas selon moi. Alors certes, il y a bien des combats dans Smallworld ou Antique... mais épique, là aussi... non, c'est pas vraiment ça.  

Un moment épique vécu dernièrement : dans une partie de Auztralia : Ce fut chaud face à Chtulhu et ses sbires... 

J’avoue que pour ma part, mes souvenirs de parties épiques sont liées au jeu de rôle, pas aux jeux de plateau, mais peut-être que ceux que je pratique ne se prêtent pas à la chose ?

Un jeu en coopération qu’on réussit à la dernière action du dernier tour 

Pour ma part je me souviens de deux parties épiques.
Une de Pax Pamir, l’autre de Mare Nostrum.
Dans chacune, des joueurs expérimentés, du suspens, des retournements de situation et un coup de génie inattendu du vainqueur (pas moi :)).

Est-ce que cette page peut servir d’exemples ?
Best of des scènes de jeu dont on se souvient - Discutons jeux - Forum de Trictrac

Mais c’est très très personnel. Un de mes meilleurs souvenirs de jeu, c’est sur Myrmes, où j’ai perdu face à un coup que je qualifierais d’“épique” (car superbe, et je n’y avais pas pensé, donc ça m’a bien surpris :)) ! :wink:

Mes “vrais” souffles épiques ludiques depuis ces 30 dernières années, je crois que je les ai eus exclusivement grâce au jeu de rôles et à un super maître de jeu :slight_smile:

Au temps on se remémore dans notre groupe des parties de D&D ou Maléfices ou Cthulhu des paquets d’années après, au temps on joue aussi énormément aux jeux de plateau mais ça ne sera jamais le même trip… Surtout vu le turn over des JDP…

Sinon des journées complètes sur Shadows of Brimstone, mais c’est presque du JDR au final !

Le souffle épique ?

Une partie d’échecs, de Cyclades, de Relic…de SDA JCE, par exemple.

Le JDR effectivement raconte une histoire, une fiction unique donc on s’en souviendra plus simplement qu’avec un jeu où l’on enchaîne les parties et où tout se mélange. J’avoue que l’utilisation du hasard en JDR avec les échecs et réussites critiques par exemple sur du D20 amènent des situations intéressantes, voir épiques dans certains cas où la réussite est au rendez-vous alors que l’action est désespérée. 

C’est peut être plus dur à retransmettre en jeu de plateau notamment via du compétitif car on cherche à équilibrer le jeu et à laisser peu de place au hasard (enfin ça dépend des jeux mais en général). 

Mais il en ressort effectivement des coups d’éclats, de génie, des retournements de situations, coups de théâtre, la tension de perdre des choses importantes ou le jeu, mais aussi des actions désespérées qui réussissent on ne sait comment. 

Pour le fait de perdre la partie en étant éliminé, j’ai l’impression que c’est une tension ludique facilement obtenable dans les jeux coopératifs mais beaucoup plus compliqués dans les jeux compétitifs où les éliminations traînent parfois en longueur. 

Mes souffles épiques pour ma part ça a surtout été à Civilisation Sid Meier’s et Game of throne et le JDR mais dans les jeux courts de moins d’une 1h, j’ai pas d’exemple en tête.

Je retiens également le côté “raconter une histoire” qui est très très important, peut-être que c’est une chose qui manque à d’anciens rôlistes qui n’ont plus le temps de jouer. 

En tout cas c’est très intéressant et vous pouvez continuer à alimenter le débat, je pense que ça pourra peut être servir à d’éventuels auteurs de jeux qui traîneraient dans le coin. Et merci @Buldo pour le lien !

Aaaaaah que j’aime déjà ce sujet !!

J’ai eu plusieurs grands moments épiques dans mon épopée ludique depuis 9-10 ans et tous l’ont été sur des jeux à thématique forte et avec figurines pour la plupart. 

L’un des énormes traits communs à ces jeux est les retournements de situations: Cyclade, Star Wars, Stronghold…
J’ai des souvenirs incroyables où l’ont étaient tellement impliqués dans la parte qu’on y a passé des heures et des heures discutant chaque action, débattant et jouant notre vie sur chaque lancé de dés !

Parmi mes plus grands moments épiques il y a indéniablement le SDA JCE en duo avec mon frère. 2h de quêtes…pour 3h de deckbuilding et débriefing derrière. C’était incroyable, on jouait très roleplay c’était fabuleux d’envoyer nos alliés en quêtes, tanker les ennemis, découvrir les étapes de quêtes unes à unes. J’ai des souvenirs démentiels dans Khazad Dum et face au Balrog !!

Pour finir j’ai également eu ces sensations épiques dans…Tigre et Euphrate! La tension incroyable quand on lance des conflits externes de mabouls rejoignant des royaumes énormes par exemple. Des retournements de situations incroyables etc. C’était vraiment intense et épique pour nous !

Points communs des jeux épiques: 
- 2h de partie et plus
- retournements de situations fréquents 
- par de hasard relativement importante
- un thème fort 

Voilà :slight_smile:

De mon expérience, et comme certains d’entre vous, je peux dire que le jeu de rôle m’a fait vivre des sensations “épiques”…toutefois, la pratique de certains JDS s’en sont rapprochés pour moi, surtout des jeux à très forte interactivité, où le récit d’une partie peut encore se raconter des années après…

Après, tout dépend de ce que l’on colle derrière ce terme, et là, bah ça dépend des joueurs, de leurs habitudes ludiques, leurs goûts…

En général, un jeu qui te raconte quelque chose qui dépasse le pur exercice intellectuel.

Mzelle dit :Un jeu en coopération qu'on réussit à la dernière action du dernier tour 

Pas mal de coopératifs (ou semi-cooperatif) peuvent effectivement provoquer ça. 
En format 1h , les jeux exploitant des mécaniques de "push your luck" peuvent coller. Je pense à deep sea aventure, ponzi scheme. 

et sinon Innovation ,  souvenir de parties épiques quand un joueur parvient à avoir LA carte du jeu qui colle juste pour renverser une situation désespérée. 

Je me rappelle encore de certaines parties de Twilight Imperium, Chthulhu Wars ou de Fief.
Pour moi il faut le temps que l’histoire se construise et des joueurs qui osent tenter.
Le souffe épique vient souvent de l’attachement à sa faction. Un jeu long permet de s’attacher a ses petits bonhomes en plastiques et en carton.
Et d’ailleurs, j’ai l’impression que le nombre aide. La partie de CW a 8 que j’ai gagné, je m’en rappelerai toujours ^^

J’utilise cette expression parfois dans mes avis. C’est vrai qu’elle peut être clarifiée car elle peut recouvrer des ressentis différents selon les joueurs. Pour ma part j’entends par cette expression le sentiment d’avoir construit quelque chose au cours du jeu, d’avoir ressenti le thème à travers les mécaniques, ce pour quoi je l’oppose souvent aux kubenbois ou prédomine pour ma part le sentiment d’avoir simplement manipulé un tableur. Point besoin forcément de lancer des dés ou d’avoir un 4X, un jeu comme Flamme rouge rentre tout à fait dans la catégorie des “jeux épiques” pour moi de par la sensation de course qu’il procure, le sentiment d’avoir réussi ou raté sa course… Je pourrai également citer dans les jeux grand publique Clank! (à 3 joueurs ou +) ou encore Colt express, même si les 4X procurent normalement davantage cette sensation…

Cripure dit :Le souffle épique ?

Une partie d'échecs (...)

Bah moi je viens de terminer une partie de Ponte del Diavolo (jeu abstrait 100% calculatoire) sur BGA (en ligne donc) au tour par tour (même si on jouait en quasi direct à la fin), je me fais mener d'une ou deux courtes têtes toute la partie.

Et lorsque mon adversaire manque l'occasion de me couper une ile, et que derrière ça je gère le dernier coin du plateau à mon avantage pour revenir à 15-15, alors que je ne me souviens plus de la règle de tie-breaker sur le jeu, eh ben bizarrement j'ai eu l'impression de le ressentir un peu beaucoup le souffle épique... Et pourtant nul dé (ni hasard) et nulle figurine (ni quoi que ce soit de beau d'ailleurs ^^) sur ce jeu.

Donc je rejoins cette partie de la réponse de Cripure ! :)

Je suis d’accord aussi.
J’ajoute que le souffle épique souffle rarement dans mes cheveux. C’est pour ça qu’il est épique.

Tenez l’autre jour, j’entâme une 93ème revanche sur Star Realms avec un pote; Star Realms c’est plutôt bref et basique dans le genre hein, et bien cette partie a duré dans les 1h30.
On y a tutoyé les 100pts. d’influence, on avait des decks bardés d’avant-postes, des decks bien optimisés qui combotent à chaque tour en vidant la pioche, on a faillit lâcher l’affaire sur un pat il faisait trop chaud.
Et là je sais pas, j’ai dû sortir mes cartes dans un ordre optimal, j’ai finit par trouver la bonne combinaison et le bon timing, je pulvérise les défenses de mon ex-pote et creuse un trou de 70pts. dans son capital confiance.
Il tombe genre à 4 et insulte ma mère aussi sec.
Et bien croyez-le ou non, mais ce grossier personnage n’a dès lors plus encaissé le moindre dommage et à démoli mon “p’tit sourir” en 3 tours.

BHAM!
Double-souffle épique dans tes cheveux.

De manière codée nous évoquerons maintenant cette Tragédie chaque fois que nous nous croiserons, et je suis condamné à subir son “p’tit sourir” jusqu’à ce que l’amour sera mort.