Prospective sur la crise économique

tupak amaru dit: brouillard médiatique...


Et , on a le plus gros nuage de fumée depuis la fuite du Bismarck.

El comandante dit:
Triz dit:Sable-Graviers.
C'est un rébus ?

plutôt une expression. :mrgreen:


Une expression graveleuse :mrgreen:

Juste une question en passant. Est ce quelqu'un honnêtement sur TT et peut bien sur l'expliquer de manière rationnelle, croit à çà une seule seconde?

Le G20 estime avoir gagné son combat contre la crise
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 25.09.09 | 21h58 • Mis à jour le 25.09.09 | 23h11

Je vous laisse découvrir l'article complet sur le monde.fr ou sur le figaro ils ont quelque chose dans la même veine : étonnant?
la-divine-providence

:lol:

tupak amaru dit:Juste une question en passant. Est ce quelqu'un honnêtement sur TT et peut bien sur l'expliquer de manière rationnelle, croit à çà une seule seconde?


Et pourtant, c'est bien le cas.
Très rapidement (je double-pouponne, pas trop de temps) :
- la crise démarre été 2007
- elle se termine fin du 1er trimestre 2009
c'est déjà une durée de crise très significative.
Le sentiment curieux que tu as (la crise est finie mais dans les faits, c'est pas du tout l'impression que j'ai), c'est qu'il y a un décalage de un an facile entre le moment où les fondamentaux de l'économie deviennent moches, les marchés réagissent (été 2007) et le moment où ça devient tangible pour monsieur tout le monde. Les banques ont sérieusement dérouillé un an avant tout le monde, il est logique qu'elle s'en sorte un an plus tôt. En clair, oui, la crise est à priori terminée, mais tu devrais commencer à y croire fin 1er trimestre 2010 voire 2ième trimestre.
En revanche, 3 éléments vont tout faire pour te donner l'impression que la crise continue :
- l'opposition politique qui a le sentiment que ça lui donne politiquement raison et y trouve un angle d'attaque contre le gouvernement. La gauche française n'admettra jamais que la crise a démarré et a été réglée sous la mandature de Sarkozy. J'englobe dans cette catégorie tout ceux qui ont le sentiment que la crise leur a donné raison (experts économiques, extrême gauche ...). Par définition, la sortie de crise leur donne tort ...
- la presse qui y a trouvé un filon extraordinaire (et qui nous bombarde d'inepties et de démagogie à un degré sans doute jamais atteint)
- les entreprises, qui au mieux y verront une excuse pour ne pas augmenter les salaires (tu peux t'attendre à du "c'est la crise mon bon monsieur !" pendant 5 ans), voire mener des plans sociaux.
Sur la gestion de la crise, je trouve objectivement qu'elle a été bien traitée. Les pays occidentaux sont globalement restés à un taux de chômage proche de 10 %. On a connu pire ...
Je suis plus amer sur le torrent de populisme qui a accompagné la communication politique autour de cette crise. On a trouvé dans les banques un bouc émissaire bien commode (ce qui ne dédouane pas les banques de leurs responsabilités pour autant), on a bien occulté le rôle des régulateurs, des gouvernements, qui ont pourtant la charge d'organiser la vie économique, et qui sont pour moi les principaux coupables (je pense notamment à l'administration clinton, l'inventrice de fait des subprimes), mais on en a déjà parlé par ailleurs ...

+1 avec Léonidas.

La crise économique se termine (notez que je n'ai pas dit "la crise est terminée"!). Par contre elle va rester longtemps dans les consciences. D'autres problèmes (rien qu'en France : crise sanitaire avec le H1N1 en humaine, la FCO et le West-Nile en véto / crise agricole : filières d'élevage au plus mal, secteur maraîcher menacé de devoir rembourser 50 millions d'aides mal distribuées, le secteur céréalier souffre moins / crise énergétique ) vont être utilisés pour maintenir la pression sur la population qui ne va pas se rendre compte facilement que la situation s'améliore. Lentement, certes, mais elle s'améliore.

Leonidas300 dit:
tupak amaru dit:Juste une question en passant. Est ce quelqu'un honnêtement sur TT et peut bien sur l'expliquer de manière rationnelle, croit à çà une seule seconde?

Et pourtant, c'est bien le cas.
Très rapidement (je double-pouponne, pas trop de temps) :
- la crise démarre été 2007
- elle se termine fin du 1er trimestre 2009
c'est déjà une durée de crise très significative.
Le sentiment curieux que tu as (la crise est finie mais dans les faits, c'est pas du tout l'impression que j'ai), c'est qu'il y a un décalage de un an facile entre le moment où les fondamentaux de l'économie deviennent moches, les marchés réagissent (été 2007) et le moment où ça devient tangible pour monsieur tout le monde. Les banques ont sérieusement dérouillé un an avant tout le monde, il est logique qu'elle s'en sorte un an plus tôt. En clair, oui, la crise est à priori terminée, mais tu devrais commencer à y croire fin 1er trimestre 2010 voire 2ième trimestre.

Ok merci léo,
[edit] et smart pour vos points de vue : permettez moi humblement de vous donner le mien. [/edit]
De mon coté je pense quelle n'est pas finit et que l'on vit une pause temporaire: due aux plans de relance des états.
J'opte pour la crise en W. Car je crois qu'il reste encore des montagnes de dettes douteuses à éponger dans le bilan des banques : immobilier commercial/ dettes des entreprises en faillite/ crédit à la conso des ménages ricains/ dettes des états titriser?
De plus et premièrement, les mécanismes qui ont permit cette crise, en résumé car je ne suis pas un expert, n'ont pas changé ils sont toujours là : les effets de leviers, la libre circulation des capitaux (je pense aux investissements prédateurs des hedges funds par exemple), la spéculation à outrance sur les matières premières (hausse du pétrole/ des denrées alimentaires), les produits financiers complexes LBO par exemple... (frédéric lordon l'explique mieux que moi d'ailleurs cf post précédent)
D'ailleurs je me permets de le citer car je ne dirais pas mieux :
"ll considère que sa cause profonde est à rechercher dans la configuration récente du capitalisme, où la pression exercée sur les salaires, déprimant la consommation et l’activité, a été compensée par l’accroissement d’une bulle d’endettement privé jusqu’à son implosion en 2008. Aujourd’hui, estime-t-il, nous sommes face à une alternative exécrable : soit une relance de l’endettement privé qui permettrait - pour un temps seulement - de soutenir la consommation, soit une reprise atone, faute de demande."
Soyons clair : réguler les primes de traders c'est le miroir aux alouettes. Quand aux populismes vis à vis des banques : moi pour c'est clair qu'elles ont profité des failles/ faiblesses du système comme n'importe qui l'aurait fait et c'est normal, car on est dans un monde capitaliste où il faut maximiser son profit, ne jouons pas aux bisounours... (cf paul jorion/ fredéric lorion/ françois leclerc )
Je trouve ton argument sur les banques un peu facile : qu'elles en ont profité car on les a mal régulé. Grosso modo tu rejettes une grosse partie de la faute sur le régulateur, mais pas sur le système lui-même qui pousse jusqu'à l'extrême la recherche du profit. On peut réguler mais si l'on doit toujours rechercher le profit maximum, on cherchera toujours à contourner le règlement, il n'y aura jamais de régulation parfaite...(je simplifie). La solution changer les règles du jeu fondamentalement : une constitution économique par exemple?
Ce qui est très malsain et ne soyons pas hypocrite c'est l'interpénétration du milieu politique et financier, entre ceux qui doivent réguler et ceux qui doivent respecter le règlement : en France (François Peyrol/natixis en est l'exemple type, aux USA (Paulson/goldman sachs par exemple etc..), et ailleurs sans doute. Et cela n'est pas prêt de changer pourquoi? Car je pense que cela est sciemment voulu, entretenu : non pas de théorie du complot, juste que cela arrange tous ces messieurs de maintenir cette niche de profit, qui ne font pas partie du petit peuple.
C'est ce qui me fait dire que les racines de la crise ne sont pas extirpés et elle va revenir plus forte, très rapidement : imaginons une spéculation sur le prix du pétrole, sur les titres de la dette d'un pays, d'autres produits complexes qui s'effondrent (LBO par exemple), ou un retour en masse des créances douteuses (ce qui est plus que probable car les licenciements fragilisent les ménages qui s'en sortaient juste par exemple) etc... Les états sont fortement endettés, pourront-ils amortir une autre fois, qui va leur acheter leurs dettes? La solution c'est l'hyper inflation, qui en veut?


En revanche, 3 éléments vont tout faire pour te donner l'impression que la crise continue :
- l'opposition politique qui a le sentiment que ça lui donne politiquement raison et y trouve un angle d'attaque contre le gouvernement. La gauche française n'admettra jamais que la crise a démarré et a été réglée sous la mandature de Sarkozy. J'englobe dans cette catégorie tout ceux qui ont le sentiment que la crise leur a donné raison (experts économiques, extrême gauche ...). Par définition, la sortie de crise leur donne tort ...

personnellement je n'écoute plus cette lamentable opposition (ps/modem et ce n'est que mon avis qui n'engage que moi...)

La libéralisation en France démarre avec des gouvernements de gauche cf frederic loron, donc quif quif pour moi. Mais la crise est peut être en pause, notre président (et ses collaborateurs) ont appliqué des bonnes rustines à grand renforts de com c'est vrai. Mais de mon point de vue :-), il n'empêche qu'elle n'est pas finit, et que de plus la crise sociale est là, qui elle même entretient la crise : qui va consommer? (cf extrait en haut)

- la presse qui y a trouvé un filon extraordinaire (et qui nous bombarde d'inepties et de démagogie à un degré sans doute jamais atteint)
- les entreprises, qui au mieux y verront une excuse pour ne pas augmenter les salaires (tu peux t'attendre à du "c'est la crise mon bon monsieur !" pendant 5 ans), voire mener des plans sociaux.
Sur la gestion de la crise, je trouve objectivement qu'elle a été bien traitée. Les pays occidentaux sont globalement restés à un taux de chômage proche de 10 %. On a connu pire ...

Pour la presse, je n'ai que la bolivienne et celle sur internet (ouf elle me sauve), pas de télé : je suis guéris...

Plus sérieusement : je trouve qu'on avait un enfin une occasion d'aller nettement plus loin dans les réformes, c'est l'histoire : " je te sauve mais tu ne me dois rien...", bof. Supprimer la spéculation par exemple(je suis d'accord avec jorion la dessus)


Je suis plus amer sur le torrent de populisme qui a accompagné la communication politique autour de cette crise. On a trouvé dans les banques un bouc émissaire bien commode (ce qui ne dédouane pas les banques de leurs responsabilités pour autant), on a bien occulté le rôle des régulateurs, des gouvernements, qui ont pourtant la charge d'organiser la vie économique, et qui sont pour moi les principaux coupables (je pense notamment à l'administration clinton, l'inventrice de fait des subprimes), mais on en a déjà parlé par ailleurs ...


Vi je t'ai déjà répondu, on oublie aussi souvent que les banquiers sont souvent les conseillers des politiques :-) et donc qu'ils font leurs propres règles du jeu : dans l'intérêt du bien commun?

ps: je ne suis pas communiste, ou anti-capitaliste (npa=besancenot= j'aime pas), je m'interroge c'est tout.

Du strict point de vue de la finance, la crise est peut-être terminée, mais j'ai l'impression que, pour les vrais gens, elle est loin de l'être:

a) les plans sociaux vont entrer en vigueur (jusqu'ici, c'était surtout des annonces) et le chômage va continuer d'augmenter, ce qui va faire baisser la consommation intérieure qui tire notre économie,

b) les déficits publics se sont creusés (en grande partie à cause de la crise), donc les impôts vont augmenter et on va avoir plus de réductions d'effectifs dans les services publics
:arrow: idem, baisse de la consommation intérieure, etc...

Donc, je ne souscris pas à la thèse de Leonidas, selon laquelle "la crise est finie mais on n'a pas cette impression parce que la presse, la gauche et les entreprises font tout pour nous faire croire qu'elle est toujours là" (je résume). Je pense qu'il y en a encore pour un moment.

En même temps, je n'y connais pas grand chose et je préfèrerais me tromper :pouicboulet:

Potrick dit:Du strict point de vue de la finance, la crise est peut-être terminée, mais j'ai l'impression que, pour les vrais gens, elle est loin de l'être:
a) les plans sociaux vont entrer en vigueur (jusqu'ici, c'était surtout des annonces) et le chômage va continuer d'augmenter, ce qui va faire baisser la consommation intérieure qui tire notre économie,
b) les déficits publics se sont creusés (en grande partie à cause de la crise), donc les impôts vont augmenter et on va avoir plus de réductions d'effectifs dans les services publics
:arrow: idem, baisse de la consommation intérieure, etc...
Donc, je ne souscris pas à la thèse de Leonidas, selon laquelle "la crise est finie mais on n'a pas cette impression parce que la presse, la gauche et les entreprises font tout pour nous faire croire qu'elle est toujours là" (je résume). Je pense qu'il y en a encore pour un moment.
En même temps, je n'y connais pas grand chose et je préfèrerais me tromper :pouicboulet:


Tu as 100% raison.

Les financiers de manière égocentrique considèrent qu'elle est finie, manière de se déculpabiliser du bordel qu'ils ont foutu par incompétence et cupidité avec l'aval des libéraux.

Fred. dit:Les financiers de manière égocentrique considèrent qu'elle est finie, manière de se déculpabiliser du bordel qu'ils ont foutu par incompétence et cupidité avec l'aval des libéraux.

tss tss, t'as pas compris : c'est la faute des Etats qui n'ont pas assez régulé une profession qui ne demande pourtant que ça... En plus ils n'ont pas de chance parce que ce n'est pas le dernier G20 qui va changer quoique ce soit, malgré les supplications de notre président.

El comandante dit:
Fred. dit:Les financiers de manière égocentrique considèrent qu'elle est finie, manière de se déculpabiliser du bordel qu'ils ont foutu par incompétence et cupidité avec l'aval des libéraux.

tss tss, t'as pas compris : c'est la faute des Etats qui n'ont pas assez régulé une profession qui ne demande pourtant que ça... En plus ils n'ont pas de chance parce que ce n'est pas le dernier G20 qui va changer quoique ce soit, malgré les supplications de notre président.


:D

N'empêche, la responsabilité des gouvernements est grande. Les financiers font leur boulot de financiers. Et leur boulot est de rapporter le max à court terme.

Potrick dit:N'empêche, la responsabilité des gouvernements est grande. Les financiers font leur boulot de financiers. Et leur boulot est de rapporter le max à court terme.

Là dessus, je suis complètement d'accord que le boulot des gouvernements, qui est de préserver l'intérêt général, n'est absolument pas fait. :china:

Fred. dit:Les financiers de manière égocentrique considèrent qu'elle est finie, manière de se déculpabiliser du bordel qu'ils ont foutu par incompétence et cupidité avec l'aval des libéraux.

Et l'extrême gauche considère qu'elle ne l'est pas (et souhaiterait qu'elle dure le plus longtemps possible) parce que ça valide ses théories économiques fumeuses ...
:lol:
C'est marrant d'ailleurs, on sent vraiment la déception chez certains :kingboulet:
Un peu de lecture d'unthink tank libéral (bouhhh ! :lol: ) belge (re-bouuuhhh :lol: :lol: :lol: ).
Plus sérieusement et quelle que soit sa couleur politique, je trouve cet article très intéressant et édifiant, même si je ne suis pas d'accord avec tout, loin de là.
La crise des subprimes montre de façon éclatante que non seulement la régulation étatique des activités financières est inefficace, mais que la subordination d'une telle activité aux désidérata de politiciens plutôt qu'à l'obligation de réaliser un profit, c'est à dire de créer plus de valeur que l'on en consomme, conduit à rendre le système insoutenable sur le long terme. Pas d'économie durable sans profit !

La crise des subprimes, cette grande inconnue...
Il est fréquent de lire ou d'entendre dans les médias que la très préoccupante crise financière que nous vivons, qui restera à jamais dans les livres d'histoire comme "la grande crise des subprime", est le produit de "la folie des marchés", la preuve que le capitalisme financier a atteint ses limites, et autres pseudo-analyses tendant à faire porter sur le grand méchant marché la responsabilité de la mise en faillite de grandes banques, de ménages innombrables, et que sais-je encore.
Les voix qui challengent cette bien pensance anti libérale de bon aloi sont rares, et peu audibles. Je m'y suis moi même essayé il y a déjà un an (lien 1, lien 2, lien 3). Aujourd'hui, de nouveaux éléments mis au jour par quelques organes de presse moins superficiels que la moyenne apportent de nouvelles preuves que non seulement la crise des subprimes n'est en rien la fille de l'ultra-libéralisme triomphant, mais que ce sont des lois et des régulations à finalité exclusivement politiciennes, absolument déconnectées des réalités économiques, qui ont créé les conditions du marasme que nous connaissons.
Il faudrait un livre pour expliquer en détail l'ensemble des mécanismes qui ont permis l'éclosion de la bulle financière. Pour l'heure, limitons nous au rôle de deux institutions très méconnues du grand public français, la Federal National Mortgage Association (FNMA) Et la Federal Home Loan Mortgage Corporation (FHLMC), plus connues aux USA sous leurs sobriquets de "Fannie Mae" et "Freddie Mac", déclinaisons phonétique de leurs abréviations.
Fannie et Freddie, "entreprises privées d'état"... Cherchez l'erreur.
Fannie Mae fut créée en 1938 en tant qu'agence gouvernementale afin de donner de la liquidité au marché des prêts pour l'accession à la propriété pour les ménages peu fortunés. Le principe de son action était simple: de par son statut étatique, l'agence pouvait émettre des obligation à bas taux sur les marchés et se servir des emprunts ainsi collectés pour financer la délivrance ou le rachat aux banques émettrices de prêts à taux préférentiels consentis à des ménages qui autrement n'auraient pu accéder aux crédits "normaux". Le statut de Fannie Mae garantissait que les obligations émises seraient remboursées, même si le prêt bancaire associé était pris en défaut.
Naturellement, la subvention eut beaucoup de succès, et incita moult établissements bancaires à délivrer des prêts refinancés par Fannie Mae, revendus à des investisseurs sous forme d'obligations poétiquement dénommées "Mortage Backed Securities" (MBS), garanties par le gouvernement fédéral. Seulement, il y eut un hic... Le gouvernement de Lyndon Johnson, empêtré dans la guerre du Vietnam, s'avisa que de tels engagements publics, inscrits au bilan comptable de l'état américain, faisaient désordre et obéraient la capacité d'emprunt fédérale. Afin de se débarrasser, au moins en apparence, de cette charge, l'administration décida de privatiser Fannie Mae en 1968. Ainsi, les intérêts servis par les prêts immobiliers iraient enrichir des actionnaires, mais en échange, le gouvernement de l'époque assura que les engagements financiers pris par Fannie Mae ne seraient plus garantis par le contribuable en cas de défauts de paiement massifs sur les prêts immobiliers servant de garantie.
En fait, cette opération de "defeasance" ne délivrait le gouvernement fédéral de son obligation de garantie qu'en apparence. En effet, afin de pouvoir privatiser la FNMAE, dont le portefeuille de prêts comportait un certain pourcentage de crédits de qualité plus que moyenne, le gouvernement dut leur donner un statut sur mesure de "Government Sponsored Enterprise" (GSE, entreprises privées d'état (!)), exempté de certaines taxes et de certaines formalités de présentation de comptes, en contrepartie d'une obligation inscrite dans les statuts de l'entreprise de continuer à avoir pour activité principale le refinancement de prêts immobiliers, et notamment les prêts aux ménages modestes, les fameux prêts subprime.
L'année suivante, afin de créer un semblant de concurrence sur le créneau des MBS et de couvrir l'ensemble du spectre des prêts d'accession à la propriété, l'administration Nixon créa en 1970 une seconde GSE, Freddie Mac, opérant sur le même marché. La nature très particulière de ces deux organisations donna à croire à de nombreux acteurs du marché obligataire que l'état fédéral viendrait en aide à ses deux "spin off" si par malheur l'une d'elle venait à défaillir. En quelque sorte, l'état fédéral avait fait ce qu'il reprochera plus tard à Enron: masquer ses engagements de ses livres de comptes par le biais de "special purpose vehicles" comptés hors bilan !
Il en résulta que Freddie Mac et Fannie Mae purent continuer de délivrer des obligations à bas taux financées par le remboursement de prêts immobiliers, "prime" (aux acheteurs normalement solvables) et subprime (public moins bien noté par les banques).
Privatisation des bénéfices, et collectivisation des pertes
La privatisation de la FNMA et de la FHLMC représentait la pire des combinaisons: privatisation des bénéfices, mais forte probabilité de garantie des pertes par l'état ! Par conséquent, ces deux organismes, progressivement, devinrent de moins en moins prudents.
La faillite de nombreuses caisses d'épargnes (Saving and Loans), à la fin des années 80, empêtrées dans des prêts immobiliers spéculatifs (déjà), aurait dû servir d'avertissement au trésor américain. Au lieu de cela, celui-ci, craignant la contagion bancaire, vient à leur secours, accréditant l'idée que quoiqu'il arrivait, l'état soutiendrait les banques et autres acteurs du marché hypothécaire même si les affaires étaient mauvaises.
Dans ces conditions, même si pris collectivement, leurs agissements pouvaient de révéler désastreux, comme la suite l'a montré, la plupart des acteurs du marché du crédit avaient intérêt à conclure des transactions, sur lesquelles ils touchaient de juteuses commissions, et à délivrer des prêts "douteux", sachant que derrière, Fannie Mae et Freddie Mac seraient là pour les racheter. Et en cas de faillite... Le problème était transféré au contribuable américain !
Cela n'explique pas pourquoi les dirigeants de FNMA et FHLMC ont pu découvrir leur bilan à un point inimaginable dans une banque normale. Alors que celles ci doivent être en mesure de compenser un dixième de leurs crédits par des réserves financières propres (ratios prudentiels généralement usités dans la banque), Fannie Mae et Freddie Mac détenaient moins d'un vingtième de leurs engagements de crédit en liquidités. Les fonds propres de ces deux organismes représentaient, au seuil de la crise, 81 milliards de dollars, pour plus de 5 000 milliards de dollars de crédits ouverts ou garantis ! Fannie et Freddie, qui versaient de copieuses rémunérations à des dirigeants dont la plupart étaient des anciens des administrations au pouvoir (toute ressemblance avec notre énarchie est bien entendu purement fortuite !), avaient perdu toute once de cette prudence qui sied normalement à un banquier.
Certains verront là la preuve que, décidément, on ne peut pas faire confiance aux acteurs privés du marché, et que ceux ci, livrés à eux-mêmes, commettent les pires méfaits. Et de fait, ils n'ont pas tout à fait tort, s'ils n'omettent pas de noter que lesdits acteurs du marché s'estimaient protégés par un parachute étatique en cas de mauvaise conjoncture financière. Dans un marché privé, offrir une garantie publique à certains investissements, constitue une véritable incitation à jouer avec le feu... Que cette garantie n'ait pas existé et les agents économiques auraient dû faire preuve de bien plus de prudence et de discernement.
Quand le soi-disant régulateur alimente l'incendie
Mais il y a pire. C'est là qu'intervient un autre acteur public, le US Department of Housing and Urban Development, HUD pour les intimes. Cet organisme a pour objectif principal de promouvoir la propriété immobilière, et notamment pour les ménages les moins aisés.
Pour ce faire, le HUD dispose de deux leviers, hélas d'une efficacité très différente. Tout d'abord, le HUD est un des principaux dénonciateur des réglementations de sols abusives qui poussent à la hausse les prix du logement, ce qui est une bonne chose. Mais il n'a en ce domaine pas plus de pouvoir sur les cités et les états fédérés qu'un think tank libertarien ! Aussi en 1992, afin d'offrir une il fut décidé que le HUD serait l'organisme de tutelle de Freddie Mac et Fannie Mae. La mesure entra en vigueur en 1993, à l'arrivée de Bill Clinton au pouvoir.
Ne pouvant agir efficacement sur les lois foncières locales pour remplir son objectif d'accroissement du pourcentage de propriétaires, les différents patrons du HUD utilisèrent leur deuxième levier à disposition: leur pouvoir de tutelle sur Freddie Mac et Fannie Mae pour augmenter l'accès au crédit des classes impécunieuses, et notamment à la minorité noire. Ainsi, les différents patrons du HUD purent il faire adopter des mandats obligeant les GSE à compter au moins 42% de prêts subprime dans leur portefeuille (1995), 50% en 2000, et 56% en 2004 ! Cela augmenta considérablement les liquidités disponibles pour financer de tels prêts, et incita donc largement les banques à vendre du crédit subprime, sachant que les GSE rachèteraient ces crédits. Cela, évidemment, incita certaines banques peu scrupuleuses à "fourguer" du subprime à n'importe qui, à n'importe quel prix. Diverses voix (experts, associations de consommateurs, etc...), sonnèrent l'alarme et demandèrent que les GSE soient en mesure de refuser les prêts visiblement consentis de façon irrégulière à des emprunteurs mal éclairés.
L'un des patrons du HUD, Andrew Cuomo, fils de l'ancien gouverneur de New York Mario Cuomo (un hasard, sans aucun doute !), se distingua en... refusant qu'une telle sélection soit opérée, et ce afin de ne pas compromettre ses sacro-saints objectifs d'accession à la propriété, dont sa carrière dépendait. Bref, l'état régulateur, censé, donc, réguler les pratiques de prêts aux classes défavorisées, ne régulait plus rien, afin de ne pas compromettre l'affichage de chiffres d'accession à la propriété flatteurs pour les politiciens...
Ce souci de surtout "ne pas savoir" combien les politiques imposées à FNMA et FHLMC était risquées fut encore exacerbé par d'autres décisions du même Cuomo, qui refusa d'imposer à Fannie et Freddie des normes de publication de comptes qui auraient pu dévoiler combien les politiques suivies étaient financièrement non durables, pour reprendre un terme à la mode. Bref, il fallait obliger Fannie et Freddie à financer beaucoup de prêts à risque, mais surtout il fallait s'efforcer de ne pas voir à quel point ces prêts étaient dangereux. J'invite mes lecteurs anglophones à lire cet article recensant de façon exhaustive toutes les turpitudes imputables à M. Cuomo fils. Edifiant.
Countrywide, aujourd'hui pestiféré, autrefois enfant chéri...
Illustration concrète : au lieu d'être incités à la prudence par une autorité de tutelle ayant perdu tout sens commun, Fannie Mae et Freddie Mac ne tarissaient pas d'éloges sur quelques une de ces banques innovantes qui osait prêter aux pauvres. Stan Liebowitz, professeur d'économie à Dallas, rapporte dans une tribune au New York Post que que:
Ironie du sort, un rapport enthousiaste de la Fannie Mae Foundation a choisi de distinguer un cas de prêteur non-discriminant, qui travaillait avec les communautés et appliquait « les critères d'attribution de crédit les plus flexibles ». L'engagement de ce prêteur envers les bas revenus était de 1 milliard de dollars en 1992, et avait crû à 80 milliards en 1999 et à 600 milliards en 2003.
Quel était ce créancier particulièrement vertueux ? Countrywide, le plus grand émetteur de crédits hypothécaires aux Etats-Unis, et récemment à la une de l'actualité parce qu'il avançait tout droit vers la faillite. Dans un récent article de journal exaltant les mérites des critères allégés d'attribution de crédit, le directeur général de Countrywide se vantait en expliquant que pour accepter les dossiers provenant des minorités qui auraient été rejetés, "les prêteurs ont dû assouplir un peu les règles". Il ne se vante plus aujourd'hui.
Naturellement, Countrywide est aujourd'hui montré du doigt comme l'un des principaux fauteur de la crise. C'est vrai, mais c'est oublier au combien des organismes d'état ont permis et encouragé ces agissements totalement déraisonnables, pour ne pas dire malhonnêtes.
Fannie, l'addition !
Le résultat d'une telle irresponsabilité est absolument désolant: des millions d'emprunteurs dont le capital restant dû est plus élevé que la valeur de marché de leur maison, en défaut de paiement, et le gouvernement fédéral, qui, ne retenant aucune leçon du passé, vole au secours de Fannie et Freddie, en faisant voter fin juillet une aide de 25 milliards de dollars aux débiteurs des prêts finançant les obligations émises par ces deux organismes, sous forme de rachats de mauvais crédits, tout en conférant au HUD, pour le récompenser de sa si bonne politique... un plus grand pouvoir de tutelle sur ces deux GSE !
Le sauvetage de Fannie et Freddie coûtera bien plus cher au contribuable américain. En effet, le plan voté fin juillet prévoit que le gouvernement soutienne à bout de bras les emprunteurs dont la situation financière se situe au delà de certains critères d'insolvabilité.
Imaginez un seul instant que vous soyez un emprunteur très endetté, mais que vous ayez jusqu'ici fait l'effort de payer à tout prix vos traites, en vous restreignant sur tout le reste. Mais le gouvernement vote une loi qui vous donne accès à une bouée de sauvetage financée par le contribuable si votre situation devient un poil plus mauvaise, transformant une perte en un gain. Quel serait votre choix ? Et celui de milliers, voire de millions d'emprunteurs, dans ce cas ? Il est à craindre que les quatre cent mille crédits initialement refinancés par l'état fédéral pompier deviennent plusieurs millions à l'arrivée !
D'ailleurs, H. Paulson, le secrétaire au trésor, a fait inclure dans la loi de sauvetage ("bailout") de Fannie et Freddie, un rehaussement de la limite légale d'endettement de l'état fédéral de... 800 milliards de dollars, soit 16% de l'encours total de crédits accordés ou soutenus par les deux GSEs. On n'est jamais trop prudent, encore que...
Et surtout, ce sauvetage pave la voie de la prochaine catastrophe financière, dont on ne sait si elle aura lieu dans 1, 5 ou 15 ans, mais qui se produira, sans doute sur des montants encore plus exorbitants, car les acteurs du marché financier ont bien compris que leurs amis du gouvernement (avant d'être secrétaire au trésor, Paulson était CEO de Goldman Sachs...) ne les laisseront pas tomber s'ils commettent des erreurs trop graves. Lorsque des managers faiblement actionnaires de grandes institutions financières, sans grands actionnaires de référence pour exercer sur eux un contrôle pointu, se sentent en plus délivrés par l'état de la crainte de la faillite, tout devient possible, et surtout le pire.
J'ignore si les craintes de voir les banques se retrouver en faillite en cascade, si Fannie et Freddie venaient à disparaitre, sont fondées. Mais à supposer qu'elles le soient, tout plan de secours à ces deux GSE aurait dû comporter une couverture des pertes suivies d'une revente rapide des actifs vendables à un secteur privé régulé en premier lieu par l'obligation de ne pas faire faillite. En aoure, il aurait fallu prononcer la dissolution de Fannie et Freddie, avec poursuites éventuelles si des malversations sont avérées. Au lieu de cela, ces deux organismes, sous la tutelle tellement avisée du HUD vont continuer à oeuvrer sur le marché du crédit, peut être réformé en surface sous peu, presque comme si de rien était.
D'ailleurs, un sénateur plus avisé que la moyenne avait demandé à ce que dans la loi de sauvetage des GSE, soit incluse une disposition interdisant à Fannie et Freddie de distribuer le moindre dividende à leurs actionnaires tant que l'équilibre financier ne serait pas revenu, ce qui paraît effectivement très sain, pour deux sociétés sauvées par les contribuables. Et bien, il s'est trouvé une majorité de parlementaire pour... Refuser cet amendement ! Malgré plus de 12 milliards de pertes (chacun), Fannie et Freddie continueront de distribuer un coupon à leurs investisseurs, avec l'argent du contribuable ! Vous ne rêvez pas, ce n'est pas en France que cela se passe, mais aux USA !
Tout ceux qui, après cela, continueront à présenter les USA comme le temple de "l'ultra libéralisme" n'ont pas compris grand chose ni au libéralisme, ni aux USA. Il est clair que le secteur financier de ce pays a été gravement déstabilisé par l'intervention de l'état, soutenue par des intérêts particuliers bien en cour, avec les résultats désastreux que nous pouvons observer. La crise des subprimes est définitivement la fille de l'intervention de l'état à tous les niveaux du marché immobilier et financier.
Back to basics ?
Il est urgent que l'Amérique désétatise définitivement son secteur bancaire et hypothécaire, l'obligeant à revenir aux bases du capitalisme, à savoir être responsable sur ses fonds propres de ses mauvaises décisions. La crise des subprimes montre de façon éclatante que non seulement la régulation étatique des activités financières est inefficace, mais que la subordination d'une telle activité aux désidérata de politiciens plutôt qu'à l'obligation de réaliser un profit, c'est à dire de créer plus de valeur que l'on en consomme, conduit à rendre le système insoutenable sur le long terme. Pas d'économie durable sans profit !
L'état américain doit, de fait, laisser les banques prêter ou ne pas prêter aux personnes en fonction de critères prudentiels (capacité de remboursement), sans que des considérations politiques hors de toute raison ne viennent provoquer des comportements financièrement déraisonnables. Peut-être que le taux de propriétaires ne grimpera pas aussi vite au sein des minorités noire et hispanique que ne le voudraient les politiciens, mais au moins les propriétés ainsi acquises le seront dans des conditions plus saines que ce que l'on a observé récemment.

Leonidas300 dit:Et l'extrême gauche considère qu'elle ne l'est pas (et souhaiterait qu'elle dure le plus longtemps possible) parce que ça valide ses théories économiques fumeuses ...
:lol:

L'extrême-gauche doit être au gouvernement alors, puisque c'est son argument pour justifier son abyssal déficit (Sarkozy ministre dans les années 90 avait déjà battu un record mais là, chapeau :china: ) : selon eux les déficits sont dus au jeu des stabilisateurs automatiques (baisse de l'emploi, des rentrées fiscales, hausse des prestations sociales de transferts, etc.) qui fonctionnent lors... des crises. Donc soit c'est effectivement la crise qui plombe les déficits, et Leo3000 a tort, soit il a raison et le gouvernement nous enfume.
Faudra leur dire que c'est un argument de gauchiste, quand même, ça fait désordre. C'est au moins le Cirque d'hiver qui est menacé. :clownpouic:
Sinon, pour voir au-delà des horizons financiers qui bordent certains quotidiens, cette crise est avant tout une crise de surproduction. Le dérèglement de la sphère financière n'en est qu'une conséquence révélatrice et accélératrice.
Leonidas300 dit:Un peu de lecture d'unthink tank libéral (bouhhh ! :lol: ) belge (re-bouuuhhh :lol: :lol: :lol: ).
Plus sérieusement et quelle que soit sa couleur politique, je trouve cet article très intéressant et édifiant, même si je ne suis pas d'accord avec tout, loin de là.


Très intéressant, dommage qu'il oublie de replacer le contexte culturel étasuniens : entre les crânes d'oeuf qui bossent au Trésor et publient ces règles qui font rien qu'à embêter les gentils financiers, et ces mêmes gentils financiers qui essayent juste de se faire leurs gentils petits profits, il y a un continuel mouvement de va-et-vient (bien supérieur à ce que l'on connaît en France; genre François Pérol qui passe de l'Elysée à la caisse d'Epargne, c'est du pipi de chat à côté). Donc ces pauvres gentils financiers qui souffrent de la mauvaise régulation, ce sont les mêmes qui l'édictent à longueur de temps.
On aurait donc, d'ailleurs au mépris de toute la théorie utilitariste, rationnelle et marginale qui empreint les menées de ce petit monde, des gens qui passent deux ans aux commandes de l'Etat et édictent des règles qui ne font rien qu'à pénaliser les gentils petits boursicoteurs qu'ils vont redevenir quelques années plus tard, ou que sont toujours leurs copains qui leur gardent la place au chaud (et tiennent la laisse bien courte).
Comme quoi, tant qu'on a le luxe de prendre les autres pour des imbéciles, c'est qu'on n'est pas vraiment en crise. :lol:


Ah, les banquiers qui se plaignent de l'insuffisante régulation de la 'Etat. L'hommage du vice à la vertu, sans doute. :1900pouic:

:lol:
aucun banquier ne se plaint du manque de régulation. En revanche, tout le monde se plaint de règles faussées, respectées de façon sélective par les banques US notamment (je vais pas refaire mes 72 pages (pourtant passionnantes :kingboulet: :P ) de post sur le sujet, pas le temps). La connivence entre le milieu des affaires et le pouvoir politique est théoriquement exactement ce que le libéralisme mode US combat (d'où les cris de vierge effarouchée à chaque fois que le gouvernement US met son nez dans le business, le raisonnement étant que moins il y touche, moins il peut et toucher, et mieux on se porte).
La réalité, est que les US ne sont pas libéraux. Pas du tout. Tout comme ils ne sont pour le libre échange que de façon sélective (il n'y a pas plus protectionniste que les US). Et que la France de Sarkozy n'est certainement pas libérale. Ceux qui demandent toujours plus d'état en France, demandent ... plus de pouvoir pour Sarkozy.

Bon allez, je vais au restau bouffer du caviar à la louche avec les impôts de El Commandante, ça lui apprendra à contester notre toute puissance. T'embête pas à m'envoyer ton RIB pour le prélèvement, j'ai déjà :lol: :kingboulet: :kingboulet: :kingboulet: .

Leonidas300 dit:La connivence entre le milieu des affaires et le pouvoir politique est théoriquement exactement ce que le libéralisme mode US combat .
...
La réalité, est que les US ne sont pas libéraux. Pas du tout. Tout comme ils ne sont pour le libre échange que de façon sélective


Alors là, on est 2000% d'accord. Garde-moi de ton caviar (même si ça fait un peu nouveau riche :mrgreen: ).



Sinon j'ai lu tes 70 autres pages... Pas inintéressant mais je pense qu'il te manque une vision sur les fondements de la crise, qui n'est pas évidemment que financière.

Leonidas300 dit:
Un peu de lecture d'unthink tank libéral (bouhhh ! :lol: ) belge (re-bouuuhhh :lol: :lol: :lol: ).
Plus sérieusement et quelle que soit sa couleur politique, je trouve cet article très intéressant


Effectivement, l'article est intéressant. Merci à toi pour toutes tes interventions.

Par contre, je ne comprends pas en quoi le cautionnement par l'état des prêts immobiliers est une régulation.

Je trouve que la conclusion que l'urgence est à la "désétatition" du secteur financier infondée. Si l'auteur semble démontré que la garantie par l'état des prêts a été à l'origine de la crise, il ne démontre en rien que l'absence d'état permet à la société de bien fonctionner (une autre régulation est possible pour paraphraser les alters).

Autre soucis que j'ai : je n'arrive plus à savoir qui dit vrai ou faux sur ce sujet tellement il est fréquent que ceux qui en parlent s'accusent les uns les autres d'analyses superficielles, partielles, partiales ou/et carrément fausses et tellement mes connaissances sont superficielles, partielles, partiales voire carrément fausses :).

@xavo :
je te recommande le blog de paul jorion...

Pour la crise je maintiens : on est loin dans être sortit, malgré les dires optimistes du sieur léo, et la deuxième vague va venir et sera bien plus forte.


Tient une info en anglais mais marrante : les îles caïmans sont au bord de la faillite et les anglais vont les sauver :-) : paradis?

tupak amaru dit:@xavo :
je te recommande le blog de paul jorion...


Merci.

Je viens de visionner Bulles, Krachs et Rebonds de Elie Cohen (désolé si vous l'avez déjà mis en lien ici).

Je suis admiratif comment autant, en politique, l'anarchisme est honni par tous, autant en économie il est porté aux nues.

Pourtant, les défaut pointés sur l'anarchisme politique sont ceux qui se produisent dans cet anarchisme économique que l'on doit tous saluer comme ce que l'homme a jamais produit de meilleur.

Double pensée, quand tu nous tiens...

greuh, fasciné.

Edit : et tiens, pour reparler de l'article de Leonidas, j'admire le paralogisme qui le fonde, en substance : "les régulations sur les marchés ne sont pas les bonnes, alors supprimons les régulations". Qui peut me dire la catégorie auquel il appartient ?