les 10 droits des joueurs

Bonjour,

Nous sommes une association qui propose des soirées jeux et des animations, nous nous sommes inspirés des "10 droits des lecteurs" de Daniel Pennac pour tenter d'écrire les 10 droits des joueurs (j'avoue à l'origine c'est un peu destiné à quelques adultes qui "jouent" avec les enfants :),pour le moment ça donne ceci :

1 le droit de ne pas jouer
2 le droit de ne pas finir un jeu
3 le droit de choisir son jeu
4 le droit d'enchainer les parties
5 le droit de jouer avec n'importe qui
6 le droit de gagner, de perdre
7 le droit de jouer n'importe où
8 le droit de prendre des risques
9 le droit de respecter les autres joueurs
10 le droit de jouer juste pour le plaisir

Nous aimerions que les joueurs s'expriment que ce soit pour modifier les "droits", de les illustrer, d'écrire des commentaires ... Ceci ne nous appartient pas, ce serait un projet collectif qui vivra ce qu'il vivra !!

Voili voilu

Le neuvième n'est pas un droit, c'est un devoir

1 le droit de ne pas jouer mais le devoir de jouer quand même
2 le droit de ne pas finir un jeu à condition d'avoir une raison valable, justificatif à l'appui
3 le droit de choisir son jeu si on a gagné au précédent jeu
4 le droit d'enchainer les parties si les autres sont d'accord
5 le droit de jouer avec n'importe qui même avec des psychopates, des serial killers, sa belle-mère, etc.
6 le droit de gagner, de perdre, mais toujours dans la bonne humeur
7 le droit de jouer n'importe où à ses risques et périls
8 le droit de prendre des risques si l'assistance médicale est présente
9 le droit de respecter les autres joueurs, ce qui devrait être un devoir
10 le droit de jouer juste pour le plaisir tant que ce n'est pas une corvée pour les autres

La 5 n'est pas claire non plus sur sa position droit/devoir.

Jeremie dit:La 5 n'est pas claire non plus sur sa position droit/devoir.

Le délicat c'est que si on oblige un joueur à jouer avec un partenaire qu'il n'apprécie pas pour une raison ou une autre il risque de ne pas revenir jouer.

Sauf cas de force majeure ou d'accord avec tous les autres joueurs présents, je trouve que finir une partie entamée devrait être un devoir. J'ai déjà connu des gens qui quittaient la table après 15 min de jeu sous prétexte qu'ils estimaient ne plus avoir aucune chance de gagner ou que finalement ils ne trouvaient pas le jeu si amusant que ça (alors qu'ils s'étaient volontairement inscrit à la table plus d'une semaine à l'avance) et je trouve que c'est un comportement extrêmement déplacé et frustrant pour les autres joueurs.

De même pour le droit/devoir de jouer avec n'importe qui. C'est un sujet délicat et ça me rappelle un débat récent sur l'intégration de personnes handicapées dans un club de jeux.

Par ailleurs, bien qu'étant quelqu'un assez sociable, il m'est déjà arrivé de devoir saisir le bord de la table à deux mains pour me retenir d'envoyer mon poing dans la figure de mon vis-à-vis qui adoptait un comportement que je jugeais insupportable. Fort de cette mauvaise expérience, je crois qu'il est préférable pour tous que je m'abstienne pour toujours de rejouer avec lui quand bien même il me le demanderait.

Ludautan dit:
2 le droit de ne pas finir un jeu



J'aimerai autant pas jouer avec celui qui veut invoquer ce droit :mrgreen:

Pour le 2, il faut effectivement le prendre comme le droit de jouer à autre chose si le jeu ne convient finalement à personne autour de la table et uniquement dans ce sens là. Exactement comme pour les droits du lecteur en fait (sauf qu'on est plusieurs concernés).

Ludautan dit:1 le droit de ne pas jouer
2 le droit de ne pas finir un jeu
3 le droit de choisir son jeu
4 le droit d'enchainer les parties
5 le droit de jouer avec n'importe qui
6 le droit de gagner, de perdre
7 le droit de jouer n'importe où
8 le droit de prendre des risques
9 le droit de respecter les autres joueurs
10 le droit de jouer juste pour le plaisir


André, Kevin et Mathilde veulent jouer ensemble :

André - Tu veux jouer à ce jeu ?
Kevin - Non j'aime pas ce jeu et en vertu de l'article 1, j’ai le droit de ne pas jouer.
André- Euh oui. ok. on ...
Kevin - ... je vais choisir le jeu auquel vous allez jouer avec moi par contre en vertu de l'article 5
André, Mathilde - quoi ?
Kevin - et puis on jouera à la plage avec des filles en vertu des articles 7 et 3
André - ouais ben moi je ne veux pas aller à la plage alors je fais jouer l'article 1 aussi et je choisis de jouer à ce jeu dans un pub avec des mecs bourrés (articles 3, 5 et 7)
Mathilde - pfff... ben moi la plage et les mecs bourrés, ça va... du coup je vais jouer toute seule sur mon canapé et juste pour le plaisir en vertu de l'article 10
André - tu peux pas car tu as le droit de gagner ou de perdre selon l'article 6 et toute seule tu vas tricher !
Mathilde - eh ben je finirais pas le jeu en vertu de l'article 2 !
Kévin - ...

André - bon on va se promener ?
Mathilde et Kevin - oui !

:roll:

De nouveau à la lecture des réponses, on se rend compte à quel point cette notion de "droits", défendue si précieusement lorsqu'il s'agit des "droits de l'homme" ou des "droits de l'enfant" n'est ni juste ni efficace et que notre héritage humaniste nous a mené tout droit dans le mur de l'individualisme...

Simone Weil dans l'Enracinement dit:La notion d’obligation prime celle de droit, qui lui est subordonnée et relative.Un droit n’est pas efficace en lui-même, mais seulement par l’obligation à laquelle il correspond.


Et si on changeait d'angle? Pourquoi revendiquer des droits, sans s'interroger sur les besoins que pourraient porter la notion d'obligation? :)

Les droits sont mal formulés : certains semblent tenir plus du devoir que du droit (droit de respecter les autres), la plupart s'adressent à chacun, mais quelques uns sont des droits accordé au groupe (droit de ne pas finir une partie).

Mais surtout je ne suis pas convaincu par le procédé.
C'est bien beau de vouloir imiter Pennac, mais au final il ne reste qu'une espèce de charte du joueur alors que l'original est bien plus que ça.

Désolé mais c'est du grand n'importe quoi.

Comme l'ont relevé d'autres intervenants au dessus, établir un texte fondateur de droits quel que soit le domaine d'application de ces droits n'est pas une chose à prendre à la légère au risque que son utilité soit proche du zéro absolu.

L'exemple par l'absurde de xavo est ici révélateur des dérives qui peuvent en découler.

J'aime aussi beaucoup le premier post de Enpassant et celui de Roswell.

:wink:

Nous avons lancé là une jolie bombe !! :)

Ludautan dit:Nous avons lancé là une jolie bombe !! :)


Sans vouloir te vexer, ça me fait plutôt penser à un pétard mouillé.

Thot dit:établir un texte fondateur de droits quel que soit le domaine d'application de ces droits n'est pas une chose à prendre à la légère au risque que son utilité soit proche du zéro absolu.
L'exemple par l'absurde de xavo est ici révélateur des dérives


Ah ben qui selon toi est habilité à poser des principes absolus? :) Après tout celà n'engage que ceux qui les reconnaissent non?
Quelle différence tu fais entre ce qu'il tente de construire et mon gamin qui me dit qu'en vertu de l'article 7 de la convention des droits de l'enfant, il a le droit de jouer alors que je lui demande de faire ses devoirs?
Au contraire cet essai met pour moi en évidence l'incohérence à penser la chose du côté du droit (même s'ils ont été écrit avec la meilleure volonté du monde) car celà nous autorise à le faire valoir dans le sens unique de son intérêt et ce "quelque soit le domaine d'application".

Ludautan dit:Nous avons lancé là une jolie bombe !! :)

Faut faire attention avec les bombes sur TT. :mrgreen:

En fait, nous étions vraiment partis du constat du jeu (ce qui a été précisé dans le message) adultes/enfants qui relève parfois de la torture et du dégoût futur du jeu de société pour les enfants ...

"Le droit de ne pas finir son jeu " entre autre (puisque vous avez beaucoup réagi pour celui-ci) : voir des enfants pleurer, trépigner, lancer le dé sans plaisir, dans la contrainte d' "obéir" à l'adulte PARCE QUE FAUT FINIR LE JEU (comme son assiette à table) ... Vous serez bien d'accord cela n'est plus du jeu !!!

Et si un adulte en face de moi n'a plus envie de jouer pour une raison quelconque, je ne le force pas à terminer ! Tant pis c'est frustrant mais par contre je ne jouerais plus avec cette personne et voilà !! C'est du jeu !

Alors c'est vrai que je m'adresse à une communauté de joueurs adultes et consentants :) sur ce forum, et que c'est vrai que lancées comme ça les phrases peuvent être tournées dans tous les sens, et certaines versions m'ont bien amusé :)

Ce ne sont pas des droits universels au même titre que les droits des enfants !! C'est évident ... Il faut les voir beaucoup plus légèrement que ça ... Mais il y a quand même un fonds, des messages à faire passer ... J'y reviendrais !!

Désolée pour ce soir, mes enfants m'attendent pour jouer aux petshops ;)

Mitsoukos dit:Ah ben qui selon toi est habilité à poser des principes absolus? :) Après tout celà n'engage que ceux qui les reconnaissent non?
Quelle différence tu fais entre ce qu'il tente de construire et mon gamin qui me dit qu'en vertu de l'article 7 de la convention des droits de l'enfant, il a le droit de jouer alors que je lui demande de faire ses devoirs?
Au contraire cet essai met pour moi en évidence l'incohérence à penser la chose du côté du droit (même s'ils ont été écrit avec la meilleure volonté du monde) car celà nous autorise à le faire valoir dans le sens unique de son intérêt et ce "quelque soit le domaine d'application".

Désolé de te dire que tu te trompes totalement.
Les libertés et droits fondamentaux ont été dégagés et érigés en principes absolus afin de garantir tout être humain contre des lois arbitraires.
La plupart sont énoncés dans notre constitution française en ce qui nous concerne ou dégagés par la jurisprudence de nos Cours suprêmes.
Elle s'appliquent à l'égard de tous comme norme supérieure et il n'y a pas lieu ici de dire que cela n'engage que ceux qui les reconnaissent.

Mitsoukos dit:Quelle différence tu fais entre ce qu'il tente de construire et mon gamin qui me dit qu'en vertu de l'article 7 de la convention des droits de l'enfant, il a le droit de jouer alors que je lui demande de faire ses devoirs?


Aucune différence, la démarche est mauvaise dans les deux cas.

Le cas qui nous occupe parce que les "droits" énoncés n'ont ni queue, ni tête.

Le cas de ton gamin qui tente de justifier une de ses envies par un texte qui n'a aucun rapport. Pour mémoire, "L'enfant est enregistré aussitôt sa naissance et a dès celle-ci le droit à un nom, le droit d'acquérir une nationalité et, dans la mesure du possible, le droit de connaître ses parents et être élevé par eux."

Quel rapport avec un prétendu droit de jouer ?

Si le sujet des libertés et droits fondamentaux t'intéresse, il existe de nombreux ouvrages qui en parlent.

Quant aux 10 Droits du lecteur de Daniel Pennac, c'est également n'importe quoi. Il oppose des droits supposés du lecteur par rapport au respect dû aux livres.

Ludautan dit:c'est vrai que lancées comme ça les phrases peuvent être tournées dans tous les sens, et certaines versions m'ont bien amusé :)
Mais il y a quand même un fonds, des messages à faire passer


C'est bien le problème. Pour faire passer un message, encore faut-il qu'il ne soit pas sujet à interprétation à un point tel, comme te l'ont signalé d'autres intervenants, que tu peux lui faire dire tout et son contraire.

Dans ces conditions, au lieu de mettre en place une liste de droit, tu ferais mieux de mettre en place une charte de bonne conduite du joueur de jeu à laquelle il faudrait adhérer symboliquement. Cela paraît bien plus pertinent par rapport à ce que tu recherches.

Thot dit:
Désolé de te dire que tu te trompes totalement.
Les libertés et droits fondamentaux ont été dégagés et érigés en principes absolus afin de garantir tout être humain contre des lois arbitraires.
La plupart sont énoncés dans notre constitution française en ce qui nous concerne ou dégagés par la jurisprudence de nos Cours suprêmes.
Elle s'appliquent à l'égard de tous comme norme supérieure et il n'y a pas lieu ici de dire que cela n'engage que ceux qui les reconnaissent.

Déjà ces droits de l'homme ne sont pas le fruit d'une intervention supérieure. Ils ont été écrits par l'homme (une poignée) pour l'humanité entière, rien que ça...
L'ériger en principe absolu ne me parait pas pertinent car celà signifierait que l'on ne peut discuter ni du fond, ni de la forme.
Or même si il en allait d'une néccessité de protection contre des "lois arbitraires", je dis (mais je n'ai rien inventé, je me contente d'être d'accord avec une philosophe que j'amire beaucoup et qui est malheureusement méconnue, Simone Weil) que l'angle d'approche à savoir "le droit", n'est pas le bon. Dans la phrase citée dans mon premier message, celà se traduit simplement par "pour que j’aie des droits, il faut d’abord que quelqu’un se reconnaisse des obligations envers moi". Donc l'idée est avant tout de poser la reconnaissance de l'obligation et non le contraire.
l’accomplissement effectif d’un droit provient non pas de celui qui le possède, mais des autres hommes qui se reconnaissent obligés à quelque chose envers lui.

Je comprends que celà puisse faire mal au fondement d'un avocat mais au nom de ma liberté d'expression, j'ai le "droit" de ne pas être d'accord avec cette prédominance du "droit" ;)
Thot dit:
Quel rapport avec un prétendu droit de jouer ?


Certainement afin de la rendre la chose plus accessible et notamment aux enfants, 10 points clés de la convention des droits de l'enfants sont régulièrement repris (genre à la journée 21 novembre...) et le droit de jouer y est mentionné de façon trés explicite