la bonne santé des jeux de société ?

bonjour,

j'ai mis ce post pour réagir sur le flash info sur la santé des jeux de société.
voici le lien : http://www.trictrac.net/index.php3?id=j ... l&ref=9363

alors je vous pose une question : pensez vous que les editeurs sortent trop de jeux ? (trop vite ?).

(pour ma part, étant "jeune" joueur, je pense que oui car étant intéressé par plein de jeux (ancien ET récent) je ne sais plus quoi choisir car je veux jouer a tout.)

Malheureusement c'est notre société poubelle qui veut ça.

Nous sommes a l'heure de la surconsommation, et bien que je me fasse en partie avoir aussi par le marketing bien développé de toutes ces sociétés, je pense qu'un moins grand nombre de sortie permettrait l'approfondissement des jeux afin d'en tirer le meilleur...

Dit l'homme qui se prépare pour aller acheter quelqueS jeux à Essen. :oops:
Mais néanmoins j'en suis persuadé. :)

présenté comme ça, il n'y a finalement aucun inconvénient à ce que beaucoup de jeux de société sortent.

Il y a forcément dans le lot, vu la quantité, + de mauvais jeux qu'avant, mais aussi + de très bon jeux.

On peut trouver son bonheur même en étant difficile, il y a un sacré panel.

Un bref parallèle avec un univers que j'adore, la bande-dessinée.

Enorme production annuelle (genre 4000 albums par an je crois) en France.
Mais là, c'est un problème, parce qu'il y a une majorité d'albums qui démarrent une série de plusieurs tomes. Et si l'album 1 s'est mal vendu ... l'éditeur (Soleil sont les spécialistes) stoppent la série, et cette histoire ne sera jamais terminée. Et le consommateur qui a acheté ce tome 1, bah il se retrouve avec 9 à 12 euros de perdu, pour être poli. Vu la quantité d'album, impossible que chacun trouve son public.

Dans les jeux de société, finalement, le produit est fini. On l'achète, même si on est le seul, et bien on n'a un produit utilisable.
On ne perd pas d'argent en fait. Alors bien sûr, possible que comme pour les BD, vu la masse de jeu, un bon jeu ne trouvera peut être pas son public. Mais égoïstement, je dirais qu'au moins le consommateur n'est pas lésé.

Alors oui, le développement du jeu de société a des effets pervers, mais globalement, il a tout à y gagner je pense.

A moins de vouloir garder les " jeux biens qu'on aime qu'ils sont super " pour nous, dans notre corporation, et de laisser les ravensburger et compagnie à la plèbe qui débarque dans cet univers...

Il est clair que la profusion de sorties a quelques effets pervers. Notament la très faible durée de vie moyenne d'un jeu aujourd'hui. Une sortie chasse l'autre, et aujourd'hui la plupart des jeux qui buzzent à un moment T sombrent dans l'oubli après quelques semaines sur les étals. Du coup, sauf quelques rares exceptions (Small world par exemple), un jeu ne s'installe plus dans la durée.

fred henry dit: un jeu ne s'installe plus dans la durée.


Je fais le même triste constat.

La profusion de titres amène le choix ça c'est une bonne chose, par contre la faible durée de vie est un autre problème...soit la profusion entraîne un toujours plus chez le joueur qui veut changer du coup plus souvent, soit les jeux ont une trop faible durée de vie ...je n'ai pas la réponse.

En fait, une donnée qui pourrait être vraiment intéressante c'est le temps moyen consacré à un jeu donné aujourd'hui. Parce que le problème c'est que ce qui se passe sur les étals doit sans doute se passer aussi sur les tables de jeu.
Du coup, je sais que pour ma part je m'arrange pour jouer très souvent aux mêmes "classiques" (cette année BSG et Mémoire 44) plutôt que tout "essayer".

Positivons.

Nous avons un grand choix de jeu. Les connaisseurs sauront faire le tri entre les bons et les mauvais. Les autres ont Trictrac ou d'autres sites ou des revues ou des blogs pour se faire leurs avis et acheter le jeu parmi tant d'autres qui leur conviendra

Je pense que nous vivons le passage du secteur des jeux de société du niveau de petite niche de marché à secteur du jeu et jouet à part entière.

On le voit à plusieurs niveaux:
1 le nombre d ejeux qui sortent
2 le budget marketing derrière chaque jeu
3 le buzz autour du jeu orchestré non plus par les joueurs mais par les éditeurs (teasers, vidéos et autres..)

D'une part je m'en réjouis car depuis quelques années (en gros la sortie de LCDLTR) les éditeurs ont compris qu'on voulait des beaux jeux avec du beau matériel. Donc c'est cool

D'autre part j'en suis triste car tellement de jeux sortent qu'on ne sait plus quoi prendre et que l'on se demande lesquels resteront dans un an. On peut citer en exemple depuis caylus le nombre de jeux sortis avec un système de pose d'ouvriers...

Donc que faire.

La page d'accueil de TT déborde de news c'est cool car y en a pour tous les goûts mais inversement on a du mal à avoir des vrais infos sur pleins de jeux. C'est comme ça.

Moi ça me frustre un peu car avant quand on croisait un joueur on parlait des mêmes jeux, on changeait des idées maintenant c'est que penses tu d'Hermagor, ha je sais pas j'ai préféré Endeavor...

C'est dommage, alors on retombe sur les calssiques ancètres et PR, T&E tu y joues toujours.

De plus quand on a un petit groupe d ejoueurs dont certains sont occasionnels, pour des parties intéressantes, on ne peut pas changer de jeu à chaque fois sinon on perd en intérêt alors e sont les ancètres qui ressortent et les nouveau jeux sont moins achetés.
Je me rends d'ailleurs compte que j'achète de plus en plus en occasion des jeux qui ont fait leur preuve (Ave Cesar, San juan...).

Les rares jeux que j'achète encoresont des jeux d'ambiance (Time's up, Buzz it) qui sont assez vite consommés.


Pour moi trop de soties tuent le bon jeu qui passe forcément inaperçu.
Y a qu'à voir l'engouement pour Essen 2009 et voir ce qu'il en reste cette année. Plus grand chose. Beaucoup de jeux sont partis aux oubliettes.

S'il y a trop de jeux, le problème est plus pour les éditeurs que pour le consommateur. Le consommateur est libre de ne pas acheter tous les jeux, alors que si un éditeur sort un jeu qui ne se vend pas, il risque la faillite à moyen terme.

Le réel effet pervers, c'est que les éditeurs prennent un minimum de risques en sortant des jeux suivant des recettes éprouvées, avec toujours les mêmes thèmes, auteurs, mécaniques, illustrateurs. Ça pourrait bien tuer l'originalité, et ça se sent déjà du côté du jeu allemand. Un exemple criant avec Hans im Glück, qui faisait référence au début des années 2000, et qui maintenant sort chaque année du déjà vu.

On peut compléter le propos et la comparaison avec l'édition de livres. Il y a quelques auteurs + quelques titres par an qui font des tirages permettant aux auteurs d'en vivre (pour les éditeurs c'est un peu différent). Pour les autres, c'est une activité de loisirs... En France un premier tirage de roman c'est entre 1000 et 2000 exemplaires, une réussite c'est 20 000 exemplaires vendus, ce qui ferait à prix comparable un tirage initial de 500 et une réussite à 7 000 exemplaires pour les JDS, mais attention, c'est tout à fait théorique !

En matière de JDS, il me semble que les tirages indispensables restent raisonnables permettant au moins aux éditeurs d'équilibrer à peu près leur édition. On voit avec KND ou avec Witty que des petits volumes peuvent exister, même si l'équilibre financier de ces structures n'est pas forcément évident. Comme pour l'édition papier, il faut quelques poids lourds qui équilibrent l'ensemble. On comprend donc mieux pourquoi des éditeurs font le choix d'ouvrir leurs gammes pour sortir du "core gamer" et aller vers du jeu plus léger et plus facilement distribuables en masse.

Je me demande simplement à partir de quel moment un jeu est un best seller : 1 000, 10 000 ou 100 000 exemplaires ? (je ne parle pas des anciens classiques équivalents à la bible et au petit livre rouge ou des nouveaux comme Harry Potter).

fred henry dit:Il est clair que la profusion de sorties a quelques effets pervers. Notament la très faible durée de vie moyenne d'un jeu aujourd'hui. Une sortie chasse l'autre, et aujourd'hui la plupart des jeux qui buzzent à un moment T sombrent dans l'oubli après quelques semaines sur les étals. Du coup, sauf quelques rares exceptions (Small world par exemple), un jeu ne s'installe plus dans la durée.

Ca concerne surtout les gros joueurs, comme sur TT... Mais je pense qu'il y a encore beaucoup de joueurs moins impliqués (oserais-je dire geek ?) qui utilisent seulement quelques jeux, genre 4 ou 5, mais de façon approfondie.

Sandrine et Richard dit:...Pour moi trop de soties tuent le bon jeu qui passe forcément inaperçu.
Y a qu'à voir l'engouement pour Essen 2009 et voir ce qu'il en reste cette année. Plus grand chose. Beaucoup de jeux sont partis aux oubliettes.

S'ils sont partis aux oubliettes, cela signifie que ce n'étaient pas de grands jeux, et donc qu'ils ne méritaient pas de rester dans les mémoires.
En effet, il n'y a que quelques jeux qui marquent vraiment l'année, voir qui restent dans les annales.

Perso, je n'achète que les jeux qui m'ont conquis et uniquement après les avoir essayé (à de rares exceptions prés) et je m'aperçois que je deviens de plus en plus difficile au fil des années.
C'est l'effet pervers : plus il y a de choix et plus je cible mes achats pour prendre la crème de la crème :)

D'ailleurs, on pourrait se poser la question : plus il sort de jeux, plus il devrait y avoir de de grands jeux, non ?
Pour ma part, je pense que la quantité n'influe pas toujours sur la qualité. Et on a plein d'exemples dans d'autres secteurs ...

600 nouveaux jeux (toutes langues confondues) cette année à Essen contre 500 l'année dernière
c'est comme les BD, ça va devenir difficile de trouver la perle rare
et le bon jeu risque de passer inaperçu

trop de jeux selon moi, clairement

Brougnouf dit: et je m'aperçois que je deviens de plus en plus difficile au fil des années.
C'est l'effet pervers : plus il y a de choix et plus je cible mes achats pour prendre la crème de la crème :)


La question est:
N'est t on pas difficile car on a :
1 déjà pleins de jeux
2 plus d'expérience sur ce qui plait
3 on recherche quelque chose de précis (thème mécanisme...)...

J'ai quelques 80 jeux et j'avoue attendre 6 mois avant d'en acheter un nouveau pour etre sur que je ne change pas d'avis, trop de boites prennent la poussière...

marc laumonier dit:600 nouveaux jeux (toutes langues confondues) cette année à Essen contre 500 l'année dernière
c'est comme les BD, ça va devenir difficile de trouver la perle rare
et le bon jeu risque de passer inaperçu
trop de jeux selon moi, clairement


Pour trouver la perle rare, on a quand même de bons outils de nos jours, entre les forums, les avis et les classements. Si un jeu, même obscur, enchaine les bons avis sur BGG, il fait vite le buzz. La preuve avec un jeu comme Glory to Rome, d'un obscur petit éditeur anglais, et qui s'arrache aujourd'hui.

S'ils sont partis aux oubliettes, cela signifie que ce n'étaient pas de grands jeux, et donc qu'ils ne méritaient pas de rester dans les mémoires.


Ben tiens, et puis quoi encore^^. Le Monopoly est donc un grand jeu, sans doute... ce serait magnifique si seuls les grands jeux retenaient l'attention. Malheureusement, il y a surtout un énorme impact de la distribution et du marketing. :wink:

Palomides dit:Positivons.
acheter le jeu parmi tant d'autres qui leur conviendra


ce que tu dit est vrai et tout le problème est la.
quelqu'un a dit, plus il y a de jeux édités, plus il y a de bon jeux. on a donc 2 choix : acheter 1 jeu au risque de passer a coté d'un meilleur ou en acheter plusieurs et la, tu passes plus vite sur un jeu pour passer a un autre.

quel est l'intérêt des éditeurs a en faire autant ? c'est plus risqué pour eux (car plus de produits qui ne marcheront pas).

C'est un peu comme les bd. ils y a 10-15 ans, on arrivait à suivre tout ce qui sortaient, maintenant il y en a tellement, que c'est devenu impossible.

Mais au final, tant mieux non?

voila une citation d'un autre sujet "prochaine sortie de DOW" qui va dans le sens de mon post :

ismik

Nouveau messagePosté le: Jeu Oct 21, 2010 7:57 Sujet du message: Répondre en citant
Citation:

Et en y repensant, cette démarche est tout à fait compréhensible. Des centaines de jeux sortent pour Essen et il ne doit pas être simple pour un éditeur de tirer son épingle du jeu.

Une sortie retardée offre sûrement plus de visibilité et finalement un plus grand intérêt du public. Le "buzz" est moins dilué.


<br /><br /><br />+1<br /><br />C'est exactement ce que je me suis dit quand j'ai vu le post de MATAGOT qui sort ces 4 ou 5 jeux pour ESSEN. Je me suis dit, mais c'est fou, la concurrence doit être énorme, pourquoi ne pas en sortir 1 pour ESSEN, et diluer les autres durant le reste de l'année, la ou il sera plus facile de mettre en lumière ses jeux...je ne comprend pas cette démarche...

cyrilleu dit:
Palomides dit:
quel est l'intérêt des éditeurs a en faire autant ? c'est plus risqué pour eux (car plus de produits qui ne marcheront pas).



S'ils en sortent beaucoup, c'est forcement que la demande et que les acheteurs sont là.
Et entre nous, un éditeur "classique" sort 1 (ou 2 max) jeux par ans. C'est pas énorme.
Quand ils en sortent plus, c'est souvent de simples éditions françaises de jeux déjà existant à l'étranger, on a donc le recul pour savoir ce qu'il vaut.