L'adulte et le jeu

Bonjour,
intéressant, personne ne mentionne le facteur \"exercice\" ou \"entrainement\" concernant les jeux.
pourtant beaucoups de jeux font appel à des mécanismes de réflexions que nous utilisons régulièrement dans d\'autres activités plus directement \'productives\'.
Jouer n\'apporte pas uniquement un sentiment de plaisir, mais souvent aussi celui de progression et de maitrise de concepts complexes.


Pas trop d\'accord avec ça. On joue aussi parce que c\'est un acte totalement gratuit (et en cela le poker par exemple n\'est pas un jeu mais une compétition, comme le devient n\'importe quel tournoi de Catane).

Donc, pour l'instant, en gros, pour vous :

:arrow: Le temps libre (35h) favorise le jeu des adultes.
:arrow: L'adulte d'aujourd'hui n'a pas céssé de jouer depuis l'nfance et l'adolescence (on l'appelle l'adulescent, je crois). Il est de cette génération qui connait l'univers du jeu depuis toujours.
:arrow: Le jeu est faussement réservé aux enfants.

D'autres idées? :)

Euh...
- Je ne sais pas si les 35 heures ont quelque chose à voir là-dedans... On jouait avant les 35 heures, on joue dans des pays où il n'y a pas les 35 heures...
- D'après les contributions, les adultes ont toujours joué, même à des époques où les adulescents n'avaient pas été identifiés.
- Je crois qu'il y a une dimension plus profonde dans ce que l'on peut rechercher et trouver dans un jeu (et dont on a peu conscience en étant gamin).

Ouistoto dit:l'adolescence (on l'appelle l'adulescent, je crois)

précision HS
non, l'adulescence, c'est autre chose. c'est un concept qui vise à définir les comportements de l'enfance qui se prolongent au delà du passage à l'age adulte.
d'un point de vue marketing, l'exemple type ce sont les trentenaires qui cultivent un retour excessif à l'enfance et notament les séries pour enfants des années 80 et aux goodies qui y sont rattachés, mais pas seulement, de nombreuses marques se sont lancées dans cette tendance où la frontière enfant/adulte disparait.

Selon le psychanalyste Tony Anatrella, l’adulescence est le prolongement de l’adolescence en dépit de l’entrée dans l’âge adulte. Le cliché type de l'adulescent est le jeune homme Tanguy, jouant dans le film éponyme. Incapable de se sortir tout seul de son enfance et aimant à outrance ses parents, et le confort qu'ils lui donnent. Ceux-ci usent de maintes ruses pour qu'il quitte le domicile familial.

Adulescents se dit kidults en anglais. Un terme forgé semble-t-il par les publicitaires et les médias, qui nourrissent un intérêt particulier pour ce public réputé hyperconsommateur (mode, produits culturels, sorties…).

Les travailleurs pauvres, les personnes vivant la précarité, les personnes enchaînant des stages ou des périodes d'essai sans jamais être embauchées sont souvent présentés par complaisance comme des Tanguy. Alors que leur situation est due au fait que leurs revenus ne leur permettent pas de se loger. Et leurs relations avec leur entourage sont, au contraire, souvent remplies de conflits. Leur situation est plus proche de Cosette.

L'adulescent peut vivre chez ses parents mais aussi adopter le style de vie de la série Friends: ils ont tous un logement mais ne font rien seuls. Si un membre du groupe trouve un compagnon, celui-ci doit être accepté par l'ensemble de la micro-communauté sinon il est rejeté. On est loin du couple uni et autour duquel le reste évolue, le groupe d'adulescents fait partie intégrante de la relation. L'adulescent se complait dans cet univers rassurant et immuable dans lequel tous sont exactement dans la même situation. Ni jalousies, ni frustrations. Le revers étant que ces amis lui bloqueront la possibilité d'avancer car cela signifierait sortir du groupe et leur renverrait l'image de leurs échecs à chacun.

(wikipedia)

salut,

je ne sais pas si ce sont des "idées"...

mais...

les 35h donc plus de temps libre induisent peut être plus d'activité de loisir... peut être plus de jeu "moderne", mais si on parle du jeu en général, il me semble qu'avant aussi on jouait aux cartes dans le bar du coin (ce qui pourrait être une activité typiquement masculine : après l'effort on s'en jette un dernier pendant la belotte... mais ma grand mère à appris à jouer à pas mal de jeu de carte (et autre) avec ses amies une fois les taches ménagère finie..)

il me semble donc que les "raisons/explications" sociologique de l'essor du jeu dans nos sociétés actuelles sous ces formes dépassent ce simple constat du moins d'heure au boulot.

du coup, définir "l'univers des jeux" me semble assez complexe... on part effectivement de quelques groupes éparses jouant à des jdr... pour arriver à des familles entières s'éclatant autour de jeu de société... difficile de trouver une phrase ou des termes applicables à tout les cas de figure disponible sur cet éventail de pratique.
c'est un peu comme parler de "rock" pour "définir" ou catégoriser un nombre grandissant de musique... c'est rapide, pratique, avantageux... mais utile et pertinent, il ne me semble pas.

quand au "faussement" réservé aux enfants... là encore il faudrait pouvoir faire la part des choses, entre les différents utilisateurs... et ce que l'on entend par jeu...

et encore une fois, il me semble que quelques participants au topic on rappelé que sous d'autres latitudes le rapport au jeu était tout aussi présent de manière naturelle et quotidienne.

...

du coup "le jeu et l'adulte" (il me semble que c'est la question de départ)

ça dépend comment on voit ça.
pour passer le temps (comme un jeu
:D )
alors effectivement il y a une part "friends" qui montre bien que ces nouveaux jeux et leur pratique ne sont plus réservés aux "enfants", qu'il y a un retour du partage, d'un besoin de confirmer, affirmer un lien amicale, parentale etc etc
et que cette pratique à dorénavant quelque chose d'"adulte", vis à vis de son acceptation courante.

kiss
..

Ok. L'adulescent n'est peut-être pas le bon terme, mais il y a quelque chose quand même.

Je pense que l'adulte est plus joueur aujourd'hui est aussi peut-être par rapport à l'explosion/émergence du secteur ludique depuis les années 80 (jeux de rôle, société, cartes, figurines, etc.). La génération d'adulte aujourd'hui possède donc cet acquis/culture ludique que les générations avant elle n'avait pas développé à ce point.

Quand on voit les joueurs de Poker, de Casino, de carte dans les cafés, dans les maisons de retraite, club de quartier souvent dit du troisième âge, je ne suis pas sur que le jeu soit si générationnel que ça...

Le jeu en soit n'est pas gamin, cf go, échec, Jaquet, dames. C'est la représentation moderne des jeux : Carte à collectionnée rappelant les panini pour enfants, Jeux de figurine rappelant les petits soldats, jeux de plateau rappelant le jeu de l'oie, qui donne aux jeux dit "Geek" un côté enfantin aux yeux du grand public, il me semble. Maintenant je pense que cette vision ira en diminuant, on voit déjà le travail de com des distributeurs de Jeux video pour donner à la DS un caractère d'entretient de ces neurones pour les adultes.

De plus il me semble qu'en Allemagne les JDS sont plus grandement acceptés par toute les générations, comme moyens de cohésion familiale.

Attention, veux-tu parler pour l'adulte français ou en général ?
Je rejoins certains, dans des pays comme ceux asiatiques, le jeu est très présent chez l'adulte.
En France, je pense que c'est faux de dire que l'adulte découvre le jeu au XX ou XXI siècle parce qu'il a une culture ludique ; le Moyen Age et surtout la Renaissance étaient des périodes où on jouait bcp, par exemple, certes, pas aux mêmes jeux.


Maintenant réflexion somme toute personnelle, mais n'est-ce pas l'arrivée de la TV et autres nvx médias (pc...) qui a fait qu'on ne se réunit plus sur la terrasse ou la cuisine mais qu'on se plante dans un canapé ou fauteil ?
Dans le tout petit univers qui m'entoure, je constate que les rares familles qui ont refusé la TV chez eux, parlent bcp plus svt de jeux en famille que les autres...

Je n'ai recommencé à jouer à des jeux de société qu'à l'âge adulte, en effet... Pendant une dizaine d'années, je me "contentais" de loisirs en groupe ou en couple sans participation active (sorties avec des amis, bla-bla en soirées, cinéma, théâtre, concerts), et ne jouais qu'à des jeux... vidéo, en solitaire. Je ne parle pas du sport (au fait, le badminton, la natation, la course à pied ou le vélo, ce sont aussi des jeux, n'est-ce pas ?).

En rédigeant ce billet, je réalise en réalité que même ceux qui ne jouent pas à des jeux, jouent...

Tous les jours, nous jouons : avec nos impressions, avec la vie, avec le chien, au volant, avec les billets, les gros et les petits sous, les mots, d'un instrument de musique, à nous faire peur, à l'aventure, notre rôle de père/mère/frère/soeur/enfant/etc., ...

Le jeu n'est pas réservé aux enfants, il fait partie de l'existence humaine !

marc laumonier dit:je dirais plutôt pourquoi si peu d'adultes jouent aux jeux de société et pourquoi nous regardent-ils avec des yeux de gobie quand on dit à 50 ans : tiens ce soir j'ai une soirée jeu ...
:clownpouic:


J'ai bien le même ressenti que toi. Quand je dis que je suis joueur à 40 ans et que je joue toutes les semaines avec 4-5 amis du même age que moi, j'ai parfois l'impression d'être un extra-terrestre ; surtout quand je rajoute, que je ne joue pas à la belote ou au tarot mais à des jeux de plateau.

On accepte tout à fait que je joue avec mon fils mais je trouve qu'au moins en France, le fait de jouer à des jeux de société est encore très marginal.

En discutant avec des amis allemands de mes parents, ce n'est visiblement déjà plus le cas outre-rhin, car la pratique du jeu de société est beaucoup plus commune que chez nous (d'ailleurs ce ne doit pas être un hasard si la majorité de nos jeux sont d'origine germanique).

En habitant pas très loin de la frontière belge, il me semble que là aussi, le jeu semble plus répandu qu'en France.

Enfin s'il y a des sociologues qui ont fait une étude sur la pratique du jeu de société en France, je pense que le milieu culturel et le niveau d'étude doit avoir un impact non négligeable sur la pratique du jeu chez l'adulte.

sgtgorilla dit:
Dans le tout petit univers qui m'entoure, je constate que les rares familles qui ont refusé la TV chez parlent bcp plus svt de jeux en famille que les autres...


Ouaip, c'est exactement ce qui se passe chez moi : on a renoncé à la TV, et à la place nous passons notre temps à lire et jouer ensemble. C'est tellement plus agréable que de rester passif dans son fauteuil !

sgtgorilla dit:Attention, veux-tu parler pour l'adulte français ou en général ?

Je dirai plutôt l'adulte en France et depuis ces trente dernières années, en fait.
lABCdaire dit:
sgtgorilla dit:
Dans le tout petit univers qui m'entoure, je constate que les rares familles qui ont refusé la TV chez parlent bcp plus svt de jeux en famille que les autres...

Ouaip, c'est exactement ce qui se passe chez moi : on a renoncé à la TV, et à la place nous passons notre temps à lire et jouer ensemble. C'est tellement plus agréable que de rester passif dans son fauteuil !

+1!!! :D

surame dit:Enfin s'il y a des sociologues qui ont fait une étude sur la pratique du jeu de société en France, je pense que le milieu culturel et le niveau d'étude doit avoir un impact non négligeable sur la pratique du jeu chez l'adulte.

Tout à fait d'accord avec cela.
Malgré le travail accompli par les ludothèques, n'importe qui ne se lance pas dans le jeu. (bibliothèques et ludothèques, même combat !)

Dans l'histoire des sociétés européennes, je perçois le jeu comme étant surtout aristocratique, puis bourgeois. Lorsque l'on prend l'exemple de vieux jeux tels que les échecs ou le billard, ce sont surtout les milieux aisés qui ont eu les moyens de les pratiquer. Pour moi, les facteurs de temps et d'argent ne sont donc pas négligeables.
Les milieux populaires ont également eu leurs jeux. Mais certainement pas les mêmes.
Les jeux se sont développés et sans doute un peu démocratisé. Mais à mon avis, le rapport au jeu n'est toujours pas le même selon les individus (condition sociale, culture d'appartenance, ouverture d'esprit,...).

  • 1 :pouicok:

    Nous aussi avons laissé tombé depuis longtemps la télé et récemment les jeux en réseau sur PC. La qualité de notre vie de famille n'en est que meilleure grâce à la convivialité du JdS.

    Le temps passe trop vite, nous avons envie d'un relationnel riche avec nos enfants ados. Les jeux permettent aussi d'aplanir les conflits parents-enfants et de tisser des liens de connivence ludique. Autour du jeu, chacun peut prouver ses compétences et, pris dans le jeu, on en oublie les différences d'âge et les 'rôles' ou positions dans la famille.

    Et puis dans tout jeu, il y a un coté éducatif: un code de conduite, un cadre, des limites, des degrés de liberté, des logiques, des stratégies...à découvrir, épanouir et intégrer. Chaque joueur quel que soit son âge à conscience de démontrer, d'apprendre, de s'adapter, d'évoluer.

    Et en effet dans la vie tout est jeu. Et il est bon en avançant dans l'âge de savoir par le jeu, maintenir ses neurones jeunes et alertes.

    Et enfin. Il existe à notre époque pléthore d'excellents jeux et chacun peut trouver son contentement. Sans renier pour autant les ancêtres ludiques.

    merci d'avoir lancé ce sujet :pouicok:

En fait comme ça a été évoqué, le domaine de jeu est très vaste et , au moins en France, la perception n'est pas du tout la même pour une activité qui est finalement identique , celle de jouer :) Par exemple :

- échecs, go : très adultes, intellectuel voir trop :)

- jeu de cartes "classiques" : belote, tarot, etc ... Adulte, dû à une habitude culturel.

- jeu de société sur plateau : c'est encore beaucoup encré dans le monopoly, la bonne paye donc réservé au enfants plutôt

- wargame : là encore pire, petite figurine = petit soldat = enfant :)

et bien d'autres encore, le domaine de jeux étant quasi infinis ( jeux de rôle, jeu de café comme billard, sports, paris en tout genre) chacun ayant son identité culturelle. La forme du jeu est donc très importante.

J'ai l'impression d'ailleurs qu'en France du moins, à part les jeux traditionnels (belote , ...) le jeu doit présenter une valeur éducative pour être "validé" :
- culture dans trivial pursuit
- savoir dessiner dans le pictionnary
- vocabulaire dans le scrabble
etc ...

ocelau dit:
- wargame : là encore pire, petite figurine = petit soldat = enfant :)


Lorsque je pratiquais pas mal squad leader ce n'est pas la remarque que l'on me faisais (j'ai pratiqué surtout entre 12 et 15 ans, après je n'ai pas trouvé de partenaires et l'envie à fini par décroitre). C'était plutôt "Ouah le sale militariste il joue à des jeux de guerre" Donc pas vraiment un truc de "gosses" dans l'imaginaire des gens. Et tu n'imagines même pas la tête que faisais mes parents ...

ocelau dit:
J'ai l'impression d'ailleurs qu'en France du moins, à part les jeux traditionnels (belote , ...) le jeu doit présenter une valeur éducative pour être "validé" :
- culture dans trivial pursuit
- savoir dessiner dans le pictionnary
- vocabulaire dans le scrabble
etc ...


Je pense que tu touches ici un point sensible pour le jeu en France : l'alibi culturel. C'est bien ce que l'on peut constater quand tu regardes le public qui achète dans un magasin des jeux : c'est souvent une mère/père de famille qui achète un jeu pour les enfants en cherchant le jeu qui plaira aux enfants et aura si possible une vocation éducative, ensuite un public plus adulte plus divers dont les "gros" joueurs (ceux qui lisent TT par exemple) sont minoritaires.

Peut-être que dans la culture qui nous est inculquée à l'école, à la TV,... il nous reste de manière sous-jacente le principe que jouer, c'est perdre son temps et qu'au moins essayons d'apprendre quelque chose pendant ce temps perdu (Perso, je ne pense pas du tout cela :!: )

lABCdaire dit:Le jeu n'est pas réservé aux enfants, il fait partie de l'existence humaine !

je crois que tu as une vision du jeu trop large. Jouer à un jeu, c'est limité dans le temps et l'espace, il y a un début, une fin, des règles, une base matérielle.
Après que tu joues avec ta vie (ou celle des autres) ou que tu te joues de la vie, etc., c'est autre chose. Mais ça n'est pas jouer à un jeu, ce qui était la question initiale.

surame dit:Je pense que tu touches ici un point sensible pour le jeu en France : l'alibi culturel.

Assez d'accord avec ça. Je pense que cela va avec le principe que tout effort, c'est mal. Il faut apprendre en s'amusant et jouer culturel.
surame dit:il nous reste de manière sous-jacente le principe que jouer, c'est perdre son temps et qu'au moins essayons d'apprendre quelque chose pendant ce temps perdu (Perso, je ne pense pas du tout cela :!: )

ben pour le coup je suis assez d'accord. Jouer, c'est perdre son temps. Et c'est bon. On passe déjà notre vie à la gagner, alors on a bien le droit de perdre notre temps avec classe si l'on veut.