Jeux en classe / maths

J’ai une théorie qui vaut ce qu’elle vaut, 2 centimes à peu près :

A la fin de chaque cursus, donc à la fin du CM2, puis en seconde mais peut être moins à l’université, se passe un phénomène qui passe souvent inaperçu : le j’oublie tout pendant les vacances.

C’est comme si  les élèves décompressaient leur cerveau de tout ce qui leur avis permis de franchir une dernière étape, de tout ce qui les avait contraint malgré eux à conserver jusqu’au franchissement d’un examen, par exemple.

Alors à l’école, on répète sans cesse.
Au collège, un peu moins car les enseignants pensent que les élèves ont des acquis. En tout cas, c’est ce qui est marqué dans leur carnet.

Bon, c’est un oublie-tout relatif et généralement, après une remise en route, c’était pas trop loin, jusque caché dans une circonvolution :slight_smile:

Alors le 3*2=5 s’expliquerait et la révision des tables de Pythagore s’imposerait alors :wink:

Si les symptômes persistent, évidemment, faut aller consulter…

Tiens, j’ai retrouvé la carte manquante du jeu Happy City :slight_smile:

jmguiche dit :
KAUDERNI dit :
jmguiche dit :Mettre des agrégés dans l’enseignement secondaire, memes des « master en math » est, à mon avis, une erreur.
Pour être un bon prof de path en lycée, à mon avis, un niveau, en math, bac + 2, est largement suffisant, pour faire le programme et répondre aux questions !
A moins qu’il n’ait la fibre pédagogique, un agrege dans le secondaire s’emmerde… et il ne peut qu’avoir l’impression de perdre son temps.
 

Désolé mais je trouve tes propos assez incroyables....on marche un peu sur la tête !

sebastien

Ben si… un agrégé dans le secondaire, c’est mettre quelqu’un qui a un super niveau à expliquer des trucs triviaux. Un gâchis de compétences. Et quelqu’un dont on gâche les compétences, souvent, le vie mal.
Un agrégé, c’est quelqu’un qui a un niveau exceptionnel, il est même sélectionné pour cela. Au moins pour ce que je connais, les sciences. Demander à quelqu’un d’un tel niveau d’expliquer des b_a ba (oui, jusqu’en terminale, c’est du b a ba, en math et en physique), si on n’a pas une vocation d’enseignement, cela doit être déprimant. 
Un agrégé a plus sa place dans des classes prépa ou en fac s’il doit enseigner.

Mais bon… si t’es pas d’accord… faut expliquer avant de marcher sur la tête ! Ça fera moins mal.

Je ne suis pas d’accord également.

Pour situer, j’ai une formation prépa et ingénieur. J’ai bossé dans le privé, même dans une startup. J’ai passé les épreuves de CAPES et AGRÉGATION à 40 ans. Reçu au CAPES très largement. Bi-admissible à l’agrégation (avec 15 à l’écrit en Algèbre pour situer mon niveau d’abstraction 😜).

A savoir qu’aujourd’hui il faut un bac+5 pour passer les concours. Des contractuels au niveau bac+2 il y en a beaucoup.

Alors je précise donc maintenant mon désaccord. 
En effet, un agrégé a un niveau mathématique très au dessus de ce qu’il enseigne. Toutefois cette connaissance est pour moi importante pour savoir de quoi il parle.
Admettons qu’on ne mette que des certifiés au lycée, certifiés qui sont je le rappelle bac+5. Et bien je m’inquièterais. J’ai préparé le capes. J’ai donc côtoyer des jeunes préparant. Sur certaines leçons/thèmes, des préparants ne voyaient pas comment s’enchaîner les notions ou ne percevaient pas les difficultés. J’ai assisté à des oraux en observateur. J’y ai vu des candidats que j’aurais préférer ne pas voir face aux élèves parfois par manque de maîtrise des sujets. Alors quand je lis qu’un niveau bac+2 suffirait je tousse. Peut être certains bac+2 mais pas tous.

Il faut également relativiser. Quand on a eu une réussite scolaire convenable en mathématiques, quand on a jamais vraiment connu de difficultés d’apprentissage, il est parfois difficile de percevoir où se cachent les difficultés potentielles d’apprentissage pour un élève moyen. On peut alors penser que nous sommes face à du b-a-ba. (Et je ne nie pas que le niveau est nettement supérieur après le bac).

Maintenant, pour nuancer, la maîtrise mathématique ne fait pas tout. Par exemple, j’ai pu voir un agrégatif passé un oral de Capes et ne pas être capable de fournir une définition d’une droite pas trop abstraite. Ce candidat a sûrement obtenu l’agrégation et fait un relativement bon prof de prépa. Mais il a du souffrir s’il était en poste en lycée.

Donc le prof doit avoir une connaissance poussée de son sujet mais doit être aussi capable d’adapter sa communication à son auditoire.


J’avais moi aussi beaucoup d’idée sur les profs, l’enseignement avant de pratiquer. Ce métier est difficile et nécessite des compétences très variées. Il manque de plus en plus de reconnaissance tant salariale que de la société. Si déjà cette reconnaissance était importante, le recrutement serait plus sélectif et permettrait d’écarter aussi bien les candidats tres calés mis peu pédagogues que les candidats pédagogues mais ne maîtrisant pas leur sujet.
Et je ne parle pas de la formation continue, ni de la gestion RH de l’éducation nationale…

Ce n’est pas une question de niveau, c’est une question de pédagogie.

La description de l’agrégé incapable de donner une définition simple de la droite en est le meilleur exemple.

Je ne pense pas qu’il faut un bac + 2, incapable de faire mieux, pour faire un bon prof. Je pense qu’il faut simplement maîtriser le niveau bac + 2, et en plus de bonnes notions de pédagogie et de psychologie pour faire un bon prof de lycée.

Le métier d’un prof de math ou de physique en lycée, ce n’est pas les math, c’est d’enseigner les math ou la physique élémentaires. C’est moins vrai dans l’enseignement supérieur.

jmguiche dit :La question est à mon avis mal posée…

Pourquoi sommes nous mauvais en math ? Est une mauvaise question. Elle suppose que, en regardant le présent , on trouveras la réponse.

Je pense qu’une question plus judicieuse serait : comment passe t on d’une des meilleures nation en math a une des plus moyenne en 2 décennies. Que c’est il passé ?
Ça ira peut être plus vite.

Pour l’anecdote…

Un jour, il y a une vingtaine d’années, dans le cadre d’une association, je me retrouvais une salle de prof, sans prof.
J’étais entouré d’un économiste, d’une étudiante de l’essec, d’un diplomé d’école de commerce, je suis ingénieur.
J’ouvre au hasard un bouquin qui traîne…
Je lis un texte… Je ne comprend pas…. Je regarde la page d’avant pour voir le titre… je relis… 
Estomaqué, je demande à mes camarades de deviner de quoi je parle. Je lis à haute voix le texte sans en donner le titre. Aucun comprend de quoi ça parle…
C’était les nouvelles consignes données aux enseignants pour expliquer la division.
Certes, la division c’est compliqué, mais en faire un truc incompréhensible par une brochette de bac +5, ça craint. Sans avoir le titre du chapitre, on ne comprenait même pas, en lisant le texte, qu’il s’agissait de division. La réalité est parfois pire que la caricature.
 

L'anecdote et le sujet me font penser à une histoire de recrutement, où le recruteur demandait aux candidats de compter jusqu'à 10 :
*vient l'ingénieur*
I: 1,2,1,2,1,2!
R: X (ndr: polytechnique) ?
I: tout à fait!
R: suivant
C: 1k€, 2k€, 3k€
R: suivant!!
*le candidat de l'Essec s'en va, remplacé par l'universitaire*
U: 1,2, 3..
R: très bien!
U: 4, 5, 6..
R: enfin!
U: 7, 8, 9,
*le recruteur est aux anges*
R: continuez, continuez !
U: 10, valet, cavalier, dame, roi!

Jmguiche vous avez amené la question du niveau. Relisez vous.

Et donc c’est également ce que je vous réponds. Ça n’est pas que de la pédagogie. C’est aussi une maîtrise de sa matière.
Au minimum, le bon niveau mathématique permet d’assurer une bonne pédagogie.
La pédagogie n’est pas que faire passer le savoir. Il faut également éviter de transmettre sans le vouloir des fausses connaissances aux élèves. On peut être un bon pédagogue et transmettre malgré tout, malgré nous des savoirs implicites qui ne sont pas corrects.

Davidof dit :Jmguiche vous avez amené la question du niveau. Relisez vous.

Et donc c’est également ce que je vous réponds. Ça n’est pas que de la pédagogie. C’est aussi une maîtrise de sa matière.
Au minimum, le bon niveau mathématique permet d’assurer une bonne pédagogie.
La pédagogie n’est pas que faire passer le savoir. Il faut également éviter de transmettre sans le vouloir des fausses connaissances aux élèves. On peut être un bon pédagogue et transmettre malgré tout, malgré nous des savoirs implicites qui ne sont pas corrects.

Bon.. je ne connais pas les programmes de fac ni ce qui est exigé, simplement ceux de cursus ingé, et encore, ils sont vieux de 40 ans. Et je ne pense pas, qu’à la fin de mes années de prépa, il me restait beaucoup d’idées fausses sur le programme de terminal. Je n’aurais pas été autorisé à continuer.
Tout cela a peut être changé. Je me fais peut être des idées idéalistes de la situation actuelle, mais bon… ça me ferait bien ch..er de sortir un « c’était mieux avant ». 😉

D’ou mon point de vue sur « le niveau », en math ou physique, ce qui ne signifie pas le niveau en pédagogie et psychologie. 

Je n’ai pas vu citer multiplipotion 

Peut être  l’ai-je loupé ?

jmguiche dit :
Davidof dit :Jmguiche vous avez amené la question du niveau. Relisez vous.

Et donc c’est également ce que je vous réponds. Ça n’est pas que de la pédagogie. C’est aussi une maîtrise de sa matière.
Au minimum, le bon niveau mathématique permet d’assurer une bonne pédagogie.
La pédagogie n’est pas que faire passer le savoir. Il faut également éviter de transmettre sans le vouloir des fausses connaissances aux élèves. On peut être un bon pédagogue et transmettre malgré tout, malgré nous des savoirs implicites qui ne sont pas corrects.

Bon.. je ne connais pas les programmes de fac ni ce qui est exigé, simplement ceux de cursus ingé, et encore, ils sont vieux de 40 ans. Et je ne pense pas, qu’à la fin de mes années de prépa, il me restait beaucoup d’idées fausses sur le programme de terminal. Je n’aurais pas été autorisé à continuer.
Tout cela a peut être changé. Je me fais peut être des idées idéalistes de la situation actuelle, mais bon… ça me ferait bien ch..er de sortir un « c’était mieux avant ». 😉

D’ou mon point de vue sur « le niveau », en math ou physique, ce qui ne signifie pas le niveau en pédagogie et psychologie. 

Pas de souci. 
On a tous ou presque un point de vue sur divers sujet. J’ai indiqué que moi-même j’avais des idées sur l’enseignement avant. J’aurais sûrement tenu le même discours que vous d’ailleurs avant de passer de l’autre côté. 
Après comme je l’indiquait entre parenthèses je suis d’accord que le niveau mathématique post-bac est plus élevé. Toutefois pour pouvoir expliquer certaines notions mathématiques il est nécessaire d’en maîtriser les tenants et aboutissants.

Je ne souhaite pas dire que c’était mieux avant non plus. Toutefois si on regarde les chiffres, si on regarde les recrutements notamment en mathématiques, les places étaient toutes pourvues. Quand à un concours comme le CAPES ou l’agrégation de mathématiques vous voyez que toutes les places ne sont pas pourvues vous pouvez vous demander pourquoi. Ce n’est pas un manque de candidat. Vous pouvez vérifiez. Le jury juge que les candidats ne sont au niveau (pas ceux admis attention) malgré le nombre. Et pourtant les candidats doivent tous avoir un niveau MASTER, c’est à dire bac+5. Il y a 40 ans il me semble qu’on recrutait à un niveau inférieur mais toutes les places étaient pourvues. 
est ce a dire que le niveau des élèves étaient meilleurs. Je ne saurais le dire. Toutefois, ça signifie que le niveau des candidats était jugé suffisant. L’attractivité étaient meilleure à l’époque et donc les candidats se présentant au concours étaient probablement d’un meilleur niveau.

faites un parallèle avec le privé. Postez une annonce pour un ingénieur avec un salaire de technicien. Ne vous attendez pas alors à recruter un X ou un Centralien.


Je peux attester que chez certains de mes étudiants bac+2, il reste encore des idées très imprécises sur les notions du programme de terminale, qui n’est pas si simpliste…

Après 2 ans de prépa, plus personne n’écrit 2*3=5, mais beaucoup confondent “il existe” et “pour tout”, “négation”, “réciproque” et “contraposée”… Peu arrivent à citer un théorème ou une définition sans se tromper et seule une petite minorité pourrait discuter de la notion de droite ou de continuité/dérivabilité sans dire de grosses bêtises.
Bref, ils sont encore loins d’être prêts pour enseigner !

Dire que l’enseignement au lycée est un enseignement de B A BA est plutôt réducteur : il y a quelques notions délicates à faire passer sans le formalisme nécessaire.
Alors, être bon pédagogue, ce n’est pas dissimuler les difficultés de ce formalisme pour que tout le monde ait son bac (ce que je qualifierais de nivellement par le bas), mais plutôt faire en sorte que chacun puisse profiter de son droit de ne pas se contenter d’apprendre les choses à moitié… Les bons élèves de lycée ont le droit de pouvoir profiter d’un peu d’abstraction même si certains voient ça comme de l’élitisme !

Chacun ses goûts, mais en soirée jeu, on a le droit de proposer des party games et des jeux maronnasses… 

Pour abonder dans le sens de Davidof, j’ai moi aussi une anecdote du primaire qui prouve que parfois, l’enfer est pavé de bonnes intentions : depuis quelques années, une nouvelle manière (dite “anglo saxonne”) de poser les soustractions est apparue.
Sous couvert d’être moins “abstraite” pour les élèves de CE1, elle commence à s’ancrer plus durablement en CM1, CM2…
En plus d’être très “sale” (nombreuses ratures), le problème, c’est que dans certains cas, elle présente des inconvénients bien plus sérieux que la méthode que les plus de 20 ans ont apprise à l’école primaire.

Bref, l’agrégé, l’abstraction, les anciennes/nouvelles pédagogies, méfions nous des idées du café du commerce…
Psychologiquement, j’ai plutôt l’impression que quand on vit une mauvaise expérience, le premier réflexe, c’est de jeter la pierre à l’autre.
L’adaptatabilité, c’est bien aussi, dixit Darwin…

Concrètement, concernant la baisse du niveau en maths, je suis aussi de l’avis de Kauderni qui a très bien résumé les principales raisons dont la baisse constante du nombre d’heures de maths sur l’ère post Allègre…

De mon temps… 

Un prof d’une grande fac américaine avait été échangé avec un prof français dans mon école.
Pratique courante dans le monde de l’enseignement supérieur.

Il avait été abasourdi par le niveau de math des étudiants, qui lui semblait énorme.

Les temps changent.

Bon… ce n’est pas représentatif du sujet abordé ici : le secondaire. Je ne savais pas qu’on avait baissé le nombre d’heures de math dans le secondaire. Ceux qui ont pris cette décision vivent sur une autre planète que moi.

https://www.philibertnet.com/fr/azawak-editions/98479-chifukoo-3770008487000.html

https://www.philibertnet.com/fr/jeux-en-bois/75041-shut-the-box-10-pour-4-joueurs-3700325033857.html






https://www.philibertnet.com/fr/jeux-en-bois/75041-shut-the-box-10-pour-4-joueurs-3700325033857.html

https://www.philibertnet.com/fr/jeux-enfants/60632-memo-math-petites-bestioles-4010168234038.html

Non, ce n’est pas une autre planète et d’ailleurs, il n’existe pas de planète B :wink:

J’ai personnellement l’impression que l’Education Nationale, c’est le bricolage permanent, et que les réparateurs de pots cassés, ce sont les enseignants.

C’est incroyable d’avoir à faire des réformes sous chaque ministre ou presque, que chacun a sa vérité et qu’il ne supporte pas celle du précédent. Et tout ça pour quoi ? Ben, j’aimerai bien le savoir.

Et pourtant, ils ont des DASEN, la DGESCO pour les conseiller… mais penses-tu : soit ils sont serviles et au garde à vous, soit ils ambitionnent quelque poste supérieur. En fait, l’Education, ils n’en n’ont pas grand chose à faire.

Tiens, ça me rappelle une chanson oubliée…

Alors, et malgré ce gâchis, et ils ont montré qu’ils tenaient bon malgré la crise sanitaire, les enseignants pompiers font ce qu’ils peuvent, dans la limite de ce qu’ils ont droit de faire et ce, en dépit du peu de considérations dont il font l’objet.

Et c’est bien là le noeud : Le comportement de la hiérarchie, et surtout au plus haut niveau est ecoeurante. 

Amis enseignants, vous avez pour ma part, toute ma considération, même si je ne peux pas faire grand chose pour vous aider :slight_smile:

EDIT : non rien, en fait, désolé.

Je préfère revenir au sujet de départ. Désolé s’il y a des doublons. Voici quelques jeux avec une composante mathématique plus ou moins marquée. Tous sont de petits jeux très courts.

Battle sheep/Splits (additions, soustractions, dans un contexte géométrique)
Bazar Bizarre (déduction)
Can’t Stop (probabilités avec des dés)
Carrousel (déduction, algorithmes)
Code de Vinci/Coda (déduction)
Fantasy Realms (calculs divers, règles logiques)
Fugitive (déduction, calculs)
Fuji Flush (multiplications)
Salade de points (calculs en tout genre)
Santy Anno (déduction, bijections )
Topaz (additions, multiplications, repérage dans le plan)
Uptown (repérage dans le plan)
Velonimo (additions)


Personnellement, je considère que tous les jeux abstraits à deux joueurs sont excellents. Je me tournerais d’abord vers ceux qui sont les plus courts et aux règles les plus évidentes (Mana, Hokito, Kamon). Je pense aussi à Ricochets Robots, où les enfants sont parfois d’un niveau stupéfiant.

Je suis en général beaucoup plus sceptique sur les jeux “faits pour” faire des maths. Même si certains sont sans doute très bien, la première qualité d’un jeu c’est de permettre de jouer.

Gabriel,

Vous pouvez déjà simplement dire la considération que vous avez aux enseignants que vous croiserez.

Je n’ai jamais plus apprécié que les quelques rares parents qui me remerciaient après avoir eu leurs enfants. Ça et l’étincelle que je voyais parfois dans l’œil de certains élèves après une de mes prestations.

Montrez ça aux enseignants et aux autres personnes qui, comme dans votre chanson oubliée, tiennent bon en dépit du peu de considération. Chaque fois que vous le pouvez.

Rien que ces gestes ça aide à tenir bon.

Je partage mon point de vue (unique donc qui ne fait pas office forcément d’une généralité), j’ai 37 ans, bac S en 2002, MATH SUP-SPE puis désert total jusqu’en 2013 où j’ai repris études pour obtenir une licence de Math en 2017 et enseigner pas longtemps juste après en Lycée.

D’abord le constat, j’ai clairement pu comparer la différence de niveau en Maths&Physique entre 2002 et 2017. On est effectivement descendu en gamme (pas sur tous les sous domaines M&P, certains se sont quasi maintenu au même niveau). On a globalement perdu en autonomie, débrouille, raisonnement; il y a encore plus qu’avant (2002) du apprendre-recraché sans forcément comprendre et digérer pour avoir une bonne note (mais encore une fois, pas dans tous les sous domaines). Cette remarque est valable pour l’enseignement lycée 2017 et pour la licence Math (version enseignement) en FAC. J’ai été surpris à certains exams de la licence de voir 90% de l’examen sous forme d’exercices du cours sans aucune modification. J’ai eu mention bien (15) mais je pense qu’au niveau de 2002, j’aurai eu 11-12.

On manque beaucoup de profs de Maths en france depuis une décénnie et plus alors ils sont gentils sur les notations dans le cursus… On en manque alors on va chercher “les boss” à l’EST : Beaucoup d’enseignants Maths sont étrangers, certains parlent à peine Francais, ce qui ne favorise pas l’enseignement. J’avais à peu près 70% de FR, 20% d’étrangers qui maitrisaient le FR et 10% d’étrangers ne parlant pas bien la langue. Environ 50% de bons profs au total : Les meilleurs sont les agrégés FR et quelques boss étrangers parlant très bien francais et pédagogue; tous les autres c’est la ruine ! En 2002, au lycée, c’étaient les agrégés les plus mauvais pédagogues. En tout cas, je rejoins jm par mon témoignage et mon enseignement : d’une manière générale je trouve, concernant les maths, qu’il est suffisant pour enseigner à un niveau d’avoir le niveau “juste au dessus” (Master&+ pour enseigner en FAC, Licence pour Lycée, BAC pour Collège&Primaire)  du moment qu’on s’investit dans son travail bien sur car le niveau juste au dessus suffit à être à l’aise avec les notions (au niveau de la profondeur) et l’investissement/travail à faire à coter en cherchant, lisant sur la manière, les moyens de transmettre et expliquer ces données fait le reste et ce dernier à mon sens ne s’apprend pas forcément dans les cursus proposés pour enseigner. Et puis il y a qqchose d’indicible qui fait que certains malgré les diplomes et les méthodes lues seront de pietres pédagogues et d’autres auront la magie de la transmission sans aucun diplome. On m’a toujours dit que j’avais un don pour expliquer, c’est pourquoi, je me suis toujours tourné vers l’enseignement mais comme dit plus haut, il faut avoir une bonne connaissance objective de son niveau pour savoir à quel niveau enseigner: Bien qu’ayant fait mes prépas et revus les notions en 2017, je me suis interdit de donner des cours particuliers à des BACs +1, considérant que je ne savais pas enseigner à ce niveau : savoir faire les exercices sans fautes et expliquer n’est pas suffisant; je pense que pour commencer à bien enseigner une notion, il faut qu’il n’y ait plus aucune contrainte (un peu comme un pianiste qui ne fait plus qu’un avec l’instrument, il n’y a plus aucune difficulté dans la dextérité, la positon des doigts et mains) que ce soit d’une évidence pure donc d’avoir atteint un niveau de profondeur de niveau supérieur puis casser cette clairvoyance pour recommencer au niveau de l’élève telle une personne découvrant la notion et cheminer avec lui tout en se servant ce cette clairvoyance en filigrane pour trouver des voies et astuces qui pourraient convenir au mode de compréhension de l’élève.

J’en viens au point justement dit précédemment qui fait que les élèves ont moins de temps pour assimiler les notions. Il serait bcq plus faciles pour bcq d’élèves de comprendre si on pouvait avoir le temps d’expliquer historiquement comment la notion s’est forgée. Il y a d’ailleurs des notions que j’enseignais au lycée pour les lesquelles je me trouvais lacunaire dans les moyens d’expliquer comment s’est cheminé l’idée et j’ai du aller rechercher l’histoire de ces notions pour avoir plusieurs cordes à mon arc pour faire comprendre.
Bref c’est un problème de + en + fréquent dans l’enseignement depuis des décennies maintenant et à tous les niveaux : Plus en Plus de contenus avec le même (ou moins) temps de formation; du coup on n’a pas le temps de revoir et comprendre comment les notions se sont forgés humainement, on veut que tu saches faire tel un robot pour pouvoir engranger le savoir de tes ainés et prendre le relais pour faire avancer la science. J’ai trouvé la prépa totalement aberrante à ce sujet : apprends comment résoudre ces problèmes et montre que tu sais faire et t’adapter à des problèmes voisins ; voilà c’est tout; pas d’historique, pas de lien entre l’esprit humain et la notion, pas le temps de digérer et de voir au delà, impossible.

Il y a aussi la conjoncture du monde qui explique le comportement général des élèves depuis plus d’une décennie :
- étudier n’est plus la garantie d’un bon travail et d’un bon salaire.
- je vis dans un monde qui s’effondre, l’avenir est incertain, j’ai pas envie de me faire chier à bosser pour au final ne pas profiter et perdre mon temps.
- de plus en plus de jeunes font des “métiers” ne nécessitant aucune compétence acquise dans sa scolarité et gagne modestement ou très bien leur vies mais font ce qui leur plait.
- un relachement général dans l’éducation des enfants pour X raisons sociétales (j’ai fait pas mal de gardes d’enfants et c’était à mes yeux systématique) qui n’incite pas à l’effort et ses valeurs.
- En maths particulièrement, comme dit plus haut, imposer des programmes, des notions et des méthodes à des personnes qui n’en auront jamais besoin à tout point de vue alors que certaines notions essentielles ne sont pas vues assez tôt : j’ai appris la logique mathématique donc finalement l’essence du raisonnement en entrant en prépa, n’importe quoi !!
- vouloir faire chier tout le monde à avoir une culture G dans un peu tous les “domaines” beaucoup trop loin et trop longtemps le long de la scolarité et du coup sacrifier tous les passionnés dans un domaine, non conforme au système, qui aurait pu être d’excellents professionnels: au fur et à mesure des générations, les gens sont devenus plus critique à juste titre avec les aberrations du système et ne donne envie de s’y plier et de faire des efforts (vains).

Bon, désolé, pour le pavé qui manque de concision…

Enseigner l’origine d’une notion…
C’est une proposition que j’ai déjà entendu.
Pendantbtout le cursus scolaire, à partir du cp je crois, enseigner « comment on a su que… ».
je trouve l’idée excellente.
je crois que j’ai entendu cela dans une conférence d’Étienne Klein. 


@OverWhirl : tu n’enseignes plus ?

jmguiche dit :Enseigner l’origine d’une notion…
C’est une proposition que j’ai déjà entendu.
Pendantbtout le cursus scolaire, à partir du cp je crois, enseigner « comment on a su que… ».
je trouve l’idée excellente.
je crois que j’ai entendu cela dans une conférence d’Étienne Klein. 


@OverWhirl : tu n’enseignes plus ?

Non mais on a pas le temps de le faire et ce n'est pas forcément intéressant pour toutes les disciplines voire parfois inutile... A la limite, montrer l'intérêt de savoir lire à des élèves de CP, c'est intéressant mais la plupart veulent déjà entrer dans la lecture, ils sont curieux à cet âge. Si tu voyais les programmes, tout ce qu'on doit leur enseigner, les gamins sont de véritables éponges. A notre âge nous serions incapables d'en apprendre autant.

Je partage le pavé de OverWhirl. Cependant le mythe du pédagogue inné, je n'y crois pas beaucoup. Développer des gestes professionnels, se positionner en tant que pédagogue, c'est avant tout faire preuve d'empathie pour se mettre à la place de l'élève et anticiper à quelles difficultés il sera confronté, s'auto former aussi sur "comment faire": tout cela s'apprend.

L’idée de Klein était de la faire sur « une grande découverte par an ». Juste pour faire comprendre que les savoir ne tombent pas du ciel et qu’un savoir n’est pas une croyance,

Je n’avait pas vu cela de cooper2005 :

« Après 2 ans de prépa, plus personne n’écrit 2*3=5, mais beaucoup confondent “il existe” et “pour tout”, “négation”, “réciproque” et “contraposée”… Peu arrivent à citer un théorème ou une définition sans se tromper et seule une petite minorité pourrait discuter de la notion de droite ou de continuité/dérivabilité sans dire de grosses bêtises. »

Alors là, je suis entre désespéré et incrédule… comment fait on le moindre exercice de math sans maîtriser les notion de base de logique propositionnelle ? En roue libre en appliquant des recettes en espérant que c’est la bonne ?

« De mon temps », c’était en première que la logique propositionnelle était maîtrisée. Peut être même avant.
la continuité derivabilité, cela peut être un peu subtil et il y a des pièges, la continuité n’étant pas synonyme de derivabilité mais, « de mon temps », ce n’était pas mis en évidence au niveau bac (enfin, dans mon souvenir). Mais bon, là on parle de bac plus 2 donc…

je suis un dinosaure !

ou alors, Cooper, tu terrorises tes élèves ! :wink: