J’ai terminé “Legacy of Dragonholt”, ce qui m’a pris, tout compris une bonne douzaine d’heures je pense.
Petite précision, il y a sur le site anglais de FFG quelques aides de jeu vraiment utiles, comme des feuilles de suivi à imprimer (plutôt que de gribouiller le dos des livrets !), des personnages précréés, et un espèce de petit bingo qui permet de synthétiser les aventures qui vous sont arrivées à la fin !
Petit avertissement : si vous êtes branchés jeux compétitifs, challenge hyper durasse à réussir avant tout le monde, scoring infernal et mécaniques délirantes et top innovantes, si pour vous une soirée jeu c’est jouer les 12 derniers jeux sortis la semaine dernière en un minimum de temps : passez votre chemin, ce jeu n’est pas, mais alors vraiment pas pour vous !
Les prérequis pour “Legacy of Dragonholt”, c’est un goût pour l’imaginaire et les histoires, le goût de la lecture. Le reste franchement ça va tout seul.
C’est clairement à la base un méga livre dont vous êtes le héros, avec quand même beaucoup de liberté d’action, en particulier tout ce qui concerne le village de Dragonholt. Il y a énormément de choses à faire, en un temps limité. Alors vous pouvez choisir de chercher des quêtes périlleuses à accomplir, d’en apprendre plus sur la noblesse du pays, de potasser en bibliothèque, de partager la vie des paysans et leurs coutumes… Il y a quelques moments où on ne sait pas trop quoi faire, mais le jeu réserve souvent des surprises, un certain nombre de lieux offrant en fait des rencontres différentes chaque jour.
Il y aussi des moments qui sont de la baston et de dungeoncrawling plus classique, on peut les chercher et les solliciter, mais on peut aussi les éviter si on souhaite, pour faire d’autres occupations. Ces passages d’action sont quand même très réussis, je me retiens de ne pas spoiler, mais il y a vraiment des moments très intenses !
Et oui, certaines de nos décisions ont beaucoup de poids sur les évènements et le déroulement des événements à Dragonholt, même si dans certains cas, on ne s’en rendra compte qu’à la toute fin.
La grande, grande réussite de “Legacy of Dragonholt” est de rendre son monde très vivant, on s’attache à ses personnages, on les aide, on les aimes, ils deviennent nos amis, nos ennemis… Enormément d’énergie et d’attention ont été mises dans l’écriture de chaque paragraphe, de chaque description. C’est vraiment un jeu très, très ambitieux, complètement à contre-courant des kickstarters blindés de figurines. Comme pour du jeu de rôles, c’est juste fou ce qu’on peut créer et évoquer simplement avec des mots et du papier !
Certains moments sont très libres et ouverts à une très grande rejouabilité, d’autres sont plus directifs. Pour que ça marche, il faut vraiment jouer le jeu du roleplay à nouveau, mon personnage est-il plutôt sociable, attiré par la lecture ou l’action, religieux ou pragmatique ? Il faut prendre son temps, bien lire attentivement, jouer le jeu, littéralement. Et alors, en créant et jouant des personnages variés, chaque partie pourra être différente.
Comme indiqué plus haut, je pense que ce n’est pas un jeu dont on joue plusieurs campagnes en rafale. Mais c’est typiquement le jeu qu’on pourra ressortir très facilement dans quelques mois, voire années, car la pression du système de règle est vraiment inexistante. Si vous savez gérer un livre jeu et cocher des cases, vous n’avez pratiquement rien besoin de savoir faire de plus !
Si vous êtes dans ce genre de jeu, si vous êtes un nostalgique des Loup Solitaire genre “La traversée infernale”, un thuriféraire de “Tales of the arabian nights” et autres “Sherlock Holmes Detective Conseil”, et que vous maîtrisez (bien) l’anglais, franchement, foncez, ce n’est que du bonheur !