Economie du jeu et Crowdfunding

jmt-974 dit :
Nergal dit :
Moitié financier, moitié client
Cette définition là me parait adaptée au crowdfunding et dans cet ordre “financeur - client”, elle montre bien la dérive indirecte du système (au moins sur certaines catégories : games, hardware... voir design)...

Parce que dans l'absolu un client, dans le cadre de produits physiques de grande distribution, c'est quelqu'un qui achete un produit fini et existant... et dans le crowdfunding on est face a des gens qui financent (voir la définition au dessus) un produit et qui en contrepartie en auront un exemplaire (plus des cadeaux éventuels)... ont peut considerer que la contrepartie les transforment très indirectement en client mais c'est une dérive forte du concept de base du crowdfunding (sinon on parlerais de crowdsales ... ou saling ou je sais pas le conjuguer)

EDIT : en train de lire tout ce qui a été posté depouis le post de nergal....

Crowdbuying ?

Monsieur Phal dit :Cher Monsieur JMT,

Alors j'ai envie de demander, c'est quoi un client ?

Bien à vous

Monsieur Phal

Financer
Le financement est l'opération qui consiste, pour celui qui finance, à consentir des ressources monétaires, pour celui qui est financé, à se procurer des ressources monétaires nécessaires à la réalisation d'un projet.

Si ca c'est pas la définition de ce qu'est etre censé KS... 

PS : Et financeur plus que financier serait le terme approprié... mais je crois pas qu'il existe dans le dico...

 

Jiheffe dit :
khaali dit :
Mais au fait (et pour être un peu polémique vu que c'est la mode), des gens qui ne sont pas intéressés par un jeu crowfundé, qui ne pledgent pas, et qui se répandent en commentaires sur ce qui devrait être fait ou pas, non pas une fois mais tout au long d'une campagne, il faut les définir comment? Financiers? Clients? ou autre chose?

Là aussi les définitions vont varier : de casse-couille à candidat potentiel à la hache viking en plastique. ^^

J'en parlais plus haut de justement ceux qui ne resteraient meme pas a la fin, pour ca que j'estime que sur le coté droit a demander des modifs il est faible... en proposer, et si le créateur trouve ca pertinent (ou pense que ca lui apportera plein de soutiens) alors oui, sinon poubelle...

Pour moi le coté financeur donne beaucoup de droits sur la com, mais peu sur le produit...


 

Khoral dit :
 

Crowdbuying ?

Ca c'est les sites d'achat groupés (beaucoup bossé la dessus avec un des leaders francais, mais c'est du 2000-2001) et la foule qui fait baisser les prix en achetant en masse... le CrowdSaling (en imaginant que ca existe) c'est Amazon et la vente a la foule d'un produit existant...  reste le crowdfunding et la c'est KS et le financement par la foule de la création d'un produit qui n'exsite pas a l'instant T...

EDIT : désolé pour le flood mais on ne peut plus trop faire de multi quote

EDIT 2 : et je me rends compte que c'est quand meme important les mots parce qu'on a en vrai un acheteur, un client, et un client-financeur ou acheteur-financeur (et que je me demande a quel point c'est pas un acheteur-financeur-client dans cet ordre)

Attention à ne pas tout mélanger non plus.

On n'est pas entrain de dire que les pledgeurs devraient avoir le droit de modifier le projet (tout ou partie).
On dit qu'ils sont en droit d'être force de proposition, du fait de leur investissement. Et que, selon le bon vouloir du porteur de projet, ils peuvent influencer (très légèrement, souvent de façon cosmétique) le produit final en fonction de leur capacité d'investissement.

Tiens sinon, investisseur ça vous irait mieux que financier/financeur ?

Khoral dit :
Tiens sinon, investisseur ça vous irait mieux que financier/financeur ?

Fatigue toussa... le mot que je cherche depuis tout a l'heure pour dire que financier ca va pas et que j'inventes financeur...

voila :) investisseur c'est pas "exact" mais c'est pas mal je trouve (attention un investisseur repartagerais les bénéfices du produit... mais la singe, blague, stouquette, blague, rigolo, toussa...)

jmt-974 dit :

voila :) investisseur c'est pas "exact" mais c'est pas mal je trouve (attention un investisseur repartagerais les bénéfices du produit... mais la singe, blague, stouquette, blague, rigolo, toussa...)

Il repartagerait les bénéfices du produit d'une société dans laquelle il a investi, mais pas d'un produit dans lequel il investit, non ?
Ou sinon, le partage sur KS est intrinsèque au niveau de pledge choisi ? (plus je pledge, plus j'ai un retour sur investissement du fait des contreparties)

On voit que c'est plein de petits jeunes ici
Le crowdfunding n'a rien de nouveau et n'a certainement pas attendu internet pour exister.

Sans remonter aux mécènes des artistes antiques, dans les années '60-'70 il y avait déjà des éditeurs, dans le livre à l'époque, qui utilisaient ce modèle : ils proposaient un livre ou une collection, ça s'appelait de la souscription. Les souscripteurs marquaient leur intérêt, et soit payaient d'avance chaque ouvrage (payement le 1, réception de l'ouvrage le 31), soit payaient la série entière d'avance en une ou plusieurs fois, puis les recevaient un à un. En fait ils étaient tous produits en même temps mais c'était commercialement plus pertinent de les envoyer un par mois sur une certaine période, de manière à étaler le plaisir du client qui reçoit son produit.

Ce qu'on voit aujourd'hui sur KS et autres n'est que le prolongement de cela, rien de vraiment neuf sous le soleil. Et les souscripteurs étaient clairement identifiés comme des clients.

par contre ce qui a fortement changé, c'est que du coup que ça ne se fait plus par courrier et cartes réponses mais sur Internet,
- le volume de gens touchés est beaucoup plus grand
- la 'barrière d'entrée' est bien plus basse, il faut largement moins de moyens mis en œuvre pour lancer un projet (avant il fallait une équipe de commerciaux, un fichier d'adresses, faire réaliser et imprimer des brochures/pamphlets - qui pré-internet et pré-DTP coûtaient un pont - et engager des frais postaux pour lancer sa campagne. Et tout gérer manuellement puisqu'on était avant l'informatique personnelle.
- le client est maintenant invité à donner son avis. Partiellement parce qu’il peut avoir un apport objectif à la campagne, et partiellement parce que commercialement c'est une bonne technique de vente de lui faire sentir qu'il est impliqué, et de lui faire croire qu'il est au centre du projet, plus que le produit ou que la campagne.
- les plate-formes qui permettent le lancement de projets participatifs permettent un débat public. Avec l'ancien système, si un client envoyait des dizaines de lettres pour dire à l'éditeur comment il devait faire son livre, il pouvait s'asseoir dessus sans que personne ne soit au courant. Avec le nouveau système, il est possible d'envoyer des messages privés mais l'essentiel de la communication souscripteur/porteur de projet est publique. C'est ce dernier aspect qui est nouveau et qui change le plus fortement la donne. Ca amène des choses très positives, des suggestions pertinentes, des débats constructifs, etc.
Mais ça attire aussi irrésistiblement les prédicateurs qui cherchent toujours un endroit pour poser leur caisse à savon sur laquelle grimper pour haranguer la foule.
Et on en revient à ce qui a été dit plus haut, à savoir qu'il ne suffit pas de répéter les choses pour qu'elles soient plus justes ou plus pertinentes.

Alors oui globalement l'évolution est positive : c'est plus facile de démarrer un projet, les enjeux sont potentiellement plus grands, et le produit peur évoluer positivement par la communication ouverte.
Mais il me semble clair que ça va encore évoluer, et que entre la communication 1:1 en mode privé uniquement et le 'tout est public' il va y avoir d'autres modes de communication qui vont se développer.

 

Merci pour cette intervention très intéressante (beaucoup plus que quand il est question de pédophiles ou Goebels).

@ehanuise : (j'essaie d'éviter les c/c de pavés comme j'ai fait précédemment, je me rends compte a priori que ça rend la discussion encore plus illisible >_<)
C'est super intéressant comme réflexion :D (et merci pour le "petit jeune", je suis toujours triste quand les gamins d'aujourd'hui me donnent du "Monsieur" ^^)

Une question sur ces souscripteurs : si personne ne souscrivait, le livre était-il tout de même produit ou pas ? Question annexe : si trop peu de personnes souscrivaient et que ça impliquait de produire à perte, il y avait production ou pas ?

Et sinon, histoire aussi de répéter, on est entièrement d'accord sur le fait que répéter ne donne pas raison (contrairement au fait d'argumenter et de prouver).

Tu verrais quoi idéalement, et d'un point de vue d'éditeur, comme moyen de communication avec tes clients entre, comme tu dis, le "tout public" et le "tout privé" ?

Khoral dit :
jmt-974 dit :

voila :) investisseur c'est pas "exact" mais c'est pas mal je trouve (attention un investisseur repartagerais les bénéfices du produit... mais la singe, blague, stouquette, blague, rigolo, toussa...)

Il repartagerait les bénéfices du produit d'une société dans laquelle il a investi, mais pas d'un produit dans lequel il investit, non ?
Ou sinon, le partage sur KS est intrinsèque au niveau de pledge choisi ? (plus je pledge, plus j'ai un retour sur investissement du fait des contreparties)

Non en fait dans ce que je voulais dire c'est que si tu es investisseur tu deviendrais "proprietaire" d'un bout du produit, du moins dans le sens que tu devrais toucher une petite part des bénéfices dudit produit (en plus d'un remboursement de ton investissement , en cash ou en produit comme KS)... (je crois que c'est mymajorcompany qui faisait ca il y a looooongtemps... sinon l'autre on peut pas en parler mais je crois aussi.... je crois aps qu'il en reste (de connus) en financement de produits avec partage des gains...

Apres tu as d'autres outils, la ou est une partie du vrai argent du CF, pas les petits montants rigolos dont on parle nous, c'est le financement d'entreprises (wiseed, anaxago) ou de pierre (anaxago, dividom ou un nom du genre)... on parle pas des prets participatifs parceque la on explose le compteur :)  (pret d'union)


PS : exemples en france ou le marché est inexistant car tout juste légiféré et ultra bridé... aux US c'est énorme comme mode de financement)

PS2: plein de raccourcis, juste garder l'idée ;)

Il y aussi un autre changement de taille, mais qui ne touche pas pour l'instant le jeu (enfin, je crois) : le libre. Parce que sur KS tu peux très bien financé quelque chose qui sera ensuite gratuit pour tout le monde, voir (et c'est mieux) sous une licence libre.

Monsieur Phal dit :Cher Monsieur,

Encore une fois, comme souvent, attention de ne pas sur-interpréter des propos, des remarques, des pistes. D'autant moins que nous sommes dans un forum et que nous écrivons vite. Donc je sais très bien la différence entre un KS et mon boulanger. J'étais parti sur la définition du mot "financier", "financement" et je rebondis sur ce que disait je ne sais plus qui. Je donne de l'argent donc je finance, j'aide, j'ai un produit...

Je peux prendre d'autres exemple. Quand un pays achète 30 Airbus, il les paye et les aura dans 2 ou 3 ans. Voire plus. Il est client ou financier ? Est-ce que cela l'autorise à faire modifier la structure des avions (Hors options facturées et devisées) ? Quand j'achète un costume sur mesure, et que je paye avant qu'il soit réalisé, client ou financier ? Quand j'achète 1 an à l'avance une place de concert, client ou financier ?

Bref, qu'est ce que vous mettez sous le mot "financier" ?

Je sais que sur KS, on parle de financement. Mais derrière ce mot, ne met on pas une intention qui n'est pas la bonne ? Plus la bonne ? Ne sera plus la bonne ?

Bien à vous

Monsieur Phal

L'exemple d'un projet industriel de type airbus est intéressant, car beaucoup de chose se font sur plan (je ne sais pas pour l'exemple de l'avion lui-même, mais en tout cas pour ce qui est de la relation entre airbus et ces fournisseurs, j'aii un peu plus de billes). C'est à dire que là, tout se négocie : les technos utilisées, les performances, etc. Et on parle effectivement de client et non d'investisseurs, même s'il y a aussi des co-financement d'infra-structures, etc.

Mon message est que quel que soit le mot, chacun mettra bien l'intention qu'il voudra.

fabrice.rossi dit :Il y aussi un autre changement de taille, mais qui ne touche pas pour l'instant le jeu (enfin, je crois) : le libre. Parce que sur KS tu peux très bien financé quelque chose qui sera ensuite gratuit pour tout le monde, voir (et c'est mieux) sous une licence libre.

A ma connaissance tres peu sur le jeu, beaucoup sur le tech par contre (en tout cas la j'en ai quelques un a mon passif... ouais filer des sous pour un truc gratuit je compte pas ca en actif hein ;) )

Khoral dit :
Monsieur Phal dit :

Donc, pour vous, un financier, ce serait quelqu'un qui paye en avance un truc qui n'existe pas encore, et qui va donc pouvoir donner une direction parce qu'il a payé. Il n'est donc pas client. Parce qu'un client, lui, il ne donne jamais son mot et il achète un produit qu'il a tout de suite sans délais. J'ai bon ?

Bien à vous

Monsieur Phal

Je suis d'accord avec cette définition 

Je suis également d'accord que dans de nombreux cas, on mélange allègrement les mots clients et financiers, ce qui provoque des incompréhensions comme ici.

Cher Monsieur Khoral,

Parfait. Moi, je n'ai pas tout à fait cette vision. C'est pour cela que nous tournons en rond, que nous ne nous comprenons pas. Parfois. Vous, d'autres. 

Je rejoins un commentaire au dessus qui est juste, la plupart des pledgers sont des clients. Pur et dur. Simplement. D'ailleurs, le financement participatif est multiple. Là, avec les jeux, nous sommes dans le Don avec contreparties.

Wkipédia
Le don avec contrepartie consiste à donner à un projet, en échange d’un retour, appelé la contrepartie. Cet échange est proche de la vente ou du troc. (par exemple : Kickstarter, Ulule, Kisskissbankbank, Patreon).

Donc la frontière est floue. D'où ces histoires de "prises de risques" et autres broutilles. Parce que chacun voit le pledger, est pledger avec sa définition qui penche dans un sens ou dans l'autre, avec un frontière ténue...

Donc, oui, de base le pledger finance, ce qui fait de lui, forcément, un financier. Mais il est client du produit. Et dans le jeu de société, s'il met des sous, c'est que le produit lui plait et qu'il l'aura à la fin... Et si au début la partie, pour moi, penchait du coté du "financeur", elle va de plus en plus vers la partie "client"...

Bien à vous

Monsieur Phal

@Monsieur Phal :
En fait, je pense qu'on est plus d'accord qu'on ne le croit tous les 2 ^^ (sur le coup de la plupart des pledgers sont des clients, je partage cet avis, même si il peut aller contre ce que j'ai dit précédemment, je suis comme ça, je me contredis même tout seul )

​Est-ce que tu pourrais expliciter ta vision de la différence client/financier ? (j'ai bien compris le coup du Don avec contreparties, et j'aime bien cette définition. Là je m'arrête vraiment sur les mots client et financier)

Pour en venir justement au Don avec contrepartie, est-ce que le problème (de définition) n'est pas au niveau de la taxation ?
Il me semble qu'il y a des règles assez précises sur l'encadrement du "don" en France ? (j'suis vraiment pas sûr de moi là, si quelqu'un sait mieux...)

Est-ce que tu vois les pledgers comme des sortes de mécènes ? (dans le sens du mécène artistique)

Monsieur Phal dit : Donc la frontière est floue. D'où ces histoires de "prises de risques" et autres broutilles. Parce que chacun voit le pledger, est pledger avec sa définition qui penche dans un sens ou dans l'autre, avec un frontière ténue...

Donc, oui, de base le pledger finance, ce qui fait de lui, forcément, un financier. Mais il est client du produit. Et dans le jeu de société, s'il met des sous, c'est que le produit lui plait et qu'il l'aura à la fin... Et si au début la partie, pour moi, penchait du coté du "financeur", elle va de plus en plus vers la partie "client"...

Bien à vous

Monsieur Phal

J'avoue être 100% d'accord avec ce que vous venez de dire. C'est d'autant plus vrai que l'expansion de la plateforme vers un public plus large accentue la tendance, sans pour autant l'amener à une vraie asymptote vers la notion de client.

Je pense aussi que le sujet étant mouvant, un retour de balancier est possible. De même, je pense que plusieurs typologies de projets (+financeurs, +clients) peuvent coexister.

Cher Monsieur,

Vous voyez que les mots et leurs définitions c'est important. Je pense même que pour pas mal de "ça part en couille" c'est que nous ne mettons pas les mêmes idées derrières les mots.

Monsieur Eric l'a dit. Il y a déjà un mot. Souscripteur. Et cela existe depuis très longtemps. Au moyen-âge déjà... Et sa définition me semble on ne peut plus adequat. D'autant plus qu'elle est dénuée de tout ce que l'on peut mettre derrière (ou devant) le mot "financement" qui, je ne sais pas pourquoi, laisse supposer qu'on a plus de droits  Tout comme celui de client qui a son vieux adage tout pourri disant que "Le client est roi"...

Bien à vous

Monsieur Phal

Pas fan du terme "souscripteur", parce que ça ne défini pas grand chose de la problématique, des droits et devoir...

Dans le doute je suis allé chercher une définition et ce que j'ai trouvé n'apporte pas grand chose:
- souscrire un abonnement
- souscrire un contrat
- promesse de don

sertiale dit :Pas fan du terme "souscripteur", parce que ça ne défini pas grand chose de la problématique, des droits et devoir...

Dans le doute je suis allé chercher une définition et ce que j'ai trouvé n'apporte pas grand chose:
- souscrire un abonnement
- souscrire un contrat
- promesse de don

Si on part du principe qu'un souscripteur est un client/investisseur ca permet d'avoir un autre mot... ca me va bien :)

L'idée est de dire qu'un client a peu de droits si ce n'est recevoir le produit commandé car il paye et a immédiatement, un souscripteur en a plus (transparence, communication, droit de donner un avis, etc) parce qu'il finance l'existence du produit qui sans lui n'existerait pas (et a la fin contraineemnt a un client boutique il finira -peut etre- par recevoir le produit comme un client, mais il aura assumé tous les risques inhérents en route... et il y en a un troupeau)