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Par :
Girafe |
vendredi 30 janvier 2009 à 06:27

Voici ce qui attend nos enfants...
Résumé des changements majeurs qui vont intervenir dès la rentrée 2009.
1- La suppression des RASED (Réseau d’Aides Spécialisées Aux Elèves en Difficulté) en 3 ans, aide personnalisée oblige !
Le RASED est composé de différents membres (psychologue, …) ayant reçu une formation spécifique pour aider les élèves en grande difficulté.
Le secteur de Saint Méen, Montauban attend un psychologue scolaire depuis un an, il ne reste plus donc qu’un psychologue pour toutes les écoles de la circonscription de Montfort. La conséquence est inévitable, il ne voit plus que les élèves qui nécessitent une visite car ils vont être réorientés. Il n’est plus en mesure de faire des séances d’aide aux élèves en ayant besoin.
Les premiers résultats sur l’Aide Personnalisée montrent qu’elle n’est efficace que pour les élèves ayant des difficultés légères et ponctuelles et donc pas pour les élèves ayant besoin des personnes formées et compétentes du RASED.
D’ici trois ans, les parents dont l’enfant a besoin d’aide spécialisée, de psychologues devront se tourner vers des cabinets privés, avec ce que cela comporte comme contraintes de financières, de temps… Le dispositif, par exemple, ne prévoit déjà plus le repérage d’enfants en difficultés particulières (dyslexie, autisme, …) par ces enseignants spécialistes.
2- Les conséquences de l’aide personnalisé
La suppression des 2 heures hebdomadaires a pour conséquence :
Pour les enfants ne rencontrant pas de difficultés : 2 h par semaine en moins, cela signifie l’équivalent, en temps, d’une année d’enseignement en moins sur une scolarité moyenne de 15 ans (2 heures en moins au primaire et 4 heures en moins au lycée).
Pour les enfants rencontrant des difficultés : les 2 heures dont ils bénéficiaient auprès d’un maître spécialisé, sont remplacées par 2 heures de soutien avec un maître ordinaire. Ils perdent donc une aide de qualité.
L’aide personnalisé, que l’on soit pour ou contre, allonge de plus la journée d’élèves déjà fragiles vis-à-vis de l’école.
Notre inspecteur d’académie, pour répondre à ce désagrément, a déjà évoqué lors de deux interviews, qu’il était favorable au travail du mercredi matin en allégeant les journées de la semaine.
Un enfant qui n’aurait pas d’aide personnalisé en semaine finirait sa journée à 15h30, 13h45 mais travaillerait le mercredi matin.
Comment pourront s’organiser les parents travaillant toute la journée du mercredi et qui ont leurs enfants dans des communes ne possédant pas de centre de loisirs ? Certains enfants iront à la garderie de 15h45 à 19H ? Est-ce vraiment ce que nous souhaitons pour nos enfants ?
3 - La mise en place des Etablissements Publics d'Enseignement Primaire (EPEP)
Les EPEP regrouperont plusieurs écoles. Les incidences seront plus importantes dans le secteur rural où la mutualisation des moyens conduira à des économies et, à terme, à des suppressions de postes d'enseignants (entre autres des postes de direction). Le sentiment de proximité, la dimension humaine de nos écoles disparaîtront également.
Le directeur recruté alors comme agent administratif et donc pas forcément ayant enseigné au préalable deviendra un supérieur hiérarchique, un chef d’entreprise au service du Conseil d’administration et de la politique du gouvernement aux détriments de ses relations avec les élèves, les familles et les enseignants.
Ce système est copié sur le modèle anglo saxon où les directeurs doivent gérer le financement de leurs établissements. Les subventions publiques sont proportionnelles aux résultats. Par voie de conséquence, il se crée un clivage entre les écoles de « l’élite » et l’école du « peuple ». Les entreprises privées peuvent subventionner l’école en échange de passages de publicités au sein même de l’école
Les établissements seront pilotés par un Conseil d'Administration (CA) de 13 membres dont 3 enseignants. Dans ce conseil, les élus locaux (donc la politique) auront une place prépondérante et auront un pouvoir de décision très important sur le fonctionnement de ces EPEP.
Il s’agit donc, avec les EPEP, ni plus, ni moins que de liquider les écoles communales fonctionnant dans le cadre de l’Education Nationale, au profit d’établissements dirigés par les Communautés de communes, dans le cadre d’un système éducatif dénationalisé et régionalisé.
Ce texte de loi sera examiné au mois de janvier, et sera applicable à la rentrée de 2009.
Conséquences des EPEP :
- Milliers de fermetures de classes et d’écoles.
Les EPEP regrouperaient en moyenne 15 classes à 20 classes. L'administration pour l’affectation des classes réalisera des moyennes sur 15-20 classes. Une simulation permet de montrer qu'entre 6 écoles totalisant 14 classes et un EPEP de 14 classes, ce sont au minimum 3 postes qui seraient ainsi récupérés.
- Quelle organisation territoriale des écoles de campagne ? Comment constituer un EPEP de 15 classes dans un territoire rural ?
- Quelles conséquences pour les enfants ? (transports, rythmes de vie, …)
- Le directeur est un pilier important de nos écoles, aurons-nous les mêmes relations avec lui alors qu’en milieu rural, il pourra avoir à gérer 4-5 écoles éloignés géographiquement ?
- Quels coûts ?
- Quel poids décisionnel pour les élus de chaque commune au sein du Conseil d’Administration ? Est-ce vraiment leur rôle ?
4 - Mise en cause de l'école maternelle et probable destruction à très court terme
Votre enfant ne pourra plus aller à l’école à deux ans. Celui qui a eu la malchance de naître en début d’année n’ira à l’école à 3 ans et demi. A la place, la Mairie devra mettre en place des jardins d’enfants (dès 18 mois, avec un encadrement d’un adulte pour 12. Laisseriez-vous voter enfant de 18 mois à une personne qui doit en gérer 11 autres ?
Pourtant, la cour des comptes précise que le coût d’un enfant accueilli à l’école maternelle est bien inférieur au coût d’un enfant accueilli en structures petite enfance (4570 € contre 13368 €).
Qui devra payer ? La commune ? d’où à terme :
- Une augmentation des impôts locaux pour les communes.
- Une école offrant plus de service dans les communes riche.
- Une école dévalorisée dans les communes les plus pauvres.
5 - Le gouvernement a décidé d’amputer les crédits donnés à toutes les Associations Educatives Complémentaires de l’Enseignement.
L’OCCE pour 2009 perdra 27 postes d’enseignants mis à disposition, subira une baisse de 25 % de la subvention 2008 (donc sur des projets déjà réalisés et sur des charges financières déjà engagées), et subira également une non reconduction à compter de la rentrée prochaine de la compensation financière de 11 équivalents temps pleins. L’OCCE permet en autres que les établissements puissent avoir un compte bancaire (pour les photos scolaires…). Ils mettent également en place des projets coopératifs : le concours Etamine, les malles coup de cœur, des projets de théâtre, de pratiques chorégraphiques, des projets sur les droits de l’enfant, d’éducation à la santé...
Ces chiffres concernent uniquement l’OCCE et sont du même ordre pour les autres associations complémentaires de l’école publique, Francas, CEMEA, USEP, FOL, EDDF (Eclaireurs de France), FOEVEN, JPA (Jeunesse de Plein Air), ligue de l’enseignement, PEP…
Ils traduisent la volonté du gouvernement de réduire le budget de l’Education nationale mais surtout une volonté politique de faire disparaître les mouvements d’Education Populaire.
6- Paiement des instituteurs par les communes
Monsieur THELOT, président de la commission du débat sur l'école, souhaitait introduire la scolarité obligatoire à partir de 5 ans et que ces enfants soient rattachés au cycle II. Il a ajouté qu'il fallait s'attendre à ce qu'un jour ou l'autre, les postes d'enseignant soient payés par les communautés de commune, avec là encore toutes les conséquences que cela induit..
7- Quels enseignants pour nos enfants ?
Des enseignants :
De moins en moins nombreux :
- Suppression de 13500 postes pour la rentrée 2009 (3000 postes en RASED)
De moins en moins bien formés :
- Suppression de l’IUFM et de la formation des enseignants à travers des stages dans les classes.
- Suppression des spécialisations (maître G pour enseigner en RASED, CLIS, ….)
- Une formation continue qui tend à disparaître.
La formation a un coût mais elle est indispensable pour des métiers en perpétuel évolution où les programmes, les méthodes d’apprentissage et le public changent en permanence.
Il est illusoire de croire que l’éducation nationale pourra se passer de la formation des enseignants non seulement en début mais tout au long de leur carrière.
OUVRONS les yeux...
QUEL AVENIR VOULONS-NOUS POUR NOS ENFANTS !!
L’ECOLE PUBLIQUE, celle qui se doit d’être égalitaire, EST EN TRAIN DE S'EFFONDRER SOUS NOS YEUX...
Résumé des changements majeurs qui vont intervenir dès la rentrée 2009.
1- La suppression des RASED (Réseau d’Aides Spécialisées Aux Elèves en Difficulté) en 3 ans, aide personnalisée oblige !
Le RASED est composé de différents membres (psychologue, …) ayant reçu une formation spécifique pour aider les élèves en grande difficulté.
Le secteur de Saint Méen, Montauban attend un psychologue scolaire depuis un an, il ne reste plus donc qu’un psychologue pour toutes les écoles de la circonscription de Montfort. La conséquence est inévitable, il ne voit plus que les élèves qui nécessitent une visite car ils vont être réorientés. Il n’est plus en mesure de faire des séances d’aide aux élèves en ayant besoin.
Les premiers résultats sur l’Aide Personnalisée montrent qu’elle n’est efficace que pour les élèves ayant des difficultés légères et ponctuelles et donc pas pour les élèves ayant besoin des personnes formées et compétentes du RASED.
D’ici trois ans, les parents dont l’enfant a besoin d’aide spécialisée, de psychologues devront se tourner vers des cabinets privés, avec ce que cela comporte comme contraintes de financières, de temps… Le dispositif, par exemple, ne prévoit déjà plus le repérage d’enfants en difficultés particulières (dyslexie, autisme, …) par ces enseignants spécialistes.
2- Les conséquences de l’aide personnalisé
La suppression des 2 heures hebdomadaires a pour conséquence :
Pour les enfants ne rencontrant pas de difficultés : 2 h par semaine en moins, cela signifie l’équivalent, en temps, d’une année d’enseignement en moins sur une scolarité moyenne de 15 ans (2 heures en moins au primaire et 4 heures en moins au lycée).
Pour les enfants rencontrant des difficultés : les 2 heures dont ils bénéficiaient auprès d’un maître spécialisé, sont remplacées par 2 heures de soutien avec un maître ordinaire. Ils perdent donc une aide de qualité.
L’aide personnalisé, que l’on soit pour ou contre, allonge de plus la journée d’élèves déjà fragiles vis-à-vis de l’école.
Notre inspecteur d’académie, pour répondre à ce désagrément, a déjà évoqué lors de deux interviews, qu’il était favorable au travail du mercredi matin en allégeant les journées de la semaine.
Un enfant qui n’aurait pas d’aide personnalisé en semaine finirait sa journée à 15h30, 13h45 mais travaillerait le mercredi matin.
Comment pourront s’organiser les parents travaillant toute la journée du mercredi et qui ont leurs enfants dans des communes ne possédant pas de centre de loisirs ? Certains enfants iront à la garderie de 15h45 à 19H ? Est-ce vraiment ce que nous souhaitons pour nos enfants ?
3 - La mise en place des Etablissements Publics d'Enseignement Primaire (EPEP)
Les EPEP regrouperont plusieurs écoles. Les incidences seront plus importantes dans le secteur rural où la mutualisation des moyens conduira à des économies et, à terme, à des suppressions de postes d'enseignants (entre autres des postes de direction). Le sentiment de proximité, la dimension humaine de nos écoles disparaîtront également.
Le directeur recruté alors comme agent administratif et donc pas forcément ayant enseigné au préalable deviendra un supérieur hiérarchique, un chef d’entreprise au service du Conseil d’administration et de la politique du gouvernement aux détriments de ses relations avec les élèves, les familles et les enseignants.
Ce système est copié sur le modèle anglo saxon où les directeurs doivent gérer le financement de leurs établissements. Les subventions publiques sont proportionnelles aux résultats. Par voie de conséquence, il se crée un clivage entre les écoles de « l’élite » et l’école du « peuple ». Les entreprises privées peuvent subventionner l’école en échange de passages de publicités au sein même de l’école
Les établissements seront pilotés par un Conseil d'Administration (CA) de 13 membres dont 3 enseignants. Dans ce conseil, les élus locaux (donc la politique) auront une place prépondérante et auront un pouvoir de décision très important sur le fonctionnement de ces EPEP.
Il s’agit donc, avec les EPEP, ni plus, ni moins que de liquider les écoles communales fonctionnant dans le cadre de l’Education Nationale, au profit d’établissements dirigés par les Communautés de communes, dans le cadre d’un système éducatif dénationalisé et régionalisé.
Ce texte de loi sera examiné au mois de janvier, et sera applicable à la rentrée de 2009.
Conséquences des EPEP :
- Milliers de fermetures de classes et d’écoles.
Les EPEP regrouperaient en moyenne 15 classes à 20 classes. L'administration pour l’affectation des classes réalisera des moyennes sur 15-20 classes. Une simulation permet de montrer qu'entre 6 écoles totalisant 14 classes et un EPEP de 14 classes, ce sont au minimum 3 postes qui seraient ainsi récupérés.
- Quelle organisation territoriale des écoles de campagne ? Comment constituer un EPEP de 15 classes dans un territoire rural ?
- Quelles conséquences pour les enfants ? (transports, rythmes de vie, …)
- Le directeur est un pilier important de nos écoles, aurons-nous les mêmes relations avec lui alors qu’en milieu rural, il pourra avoir à gérer 4-5 écoles éloignés géographiquement ?
- Quels coûts ?
- Quel poids décisionnel pour les élus de chaque commune au sein du Conseil d’Administration ? Est-ce vraiment leur rôle ?
4 - Mise en cause de l'école maternelle et probable destruction à très court terme
Votre enfant ne pourra plus aller à l’école à deux ans. Celui qui a eu la malchance de naître en début d’année n’ira à l’école à 3 ans et demi. A la place, la Mairie devra mettre en place des jardins d’enfants (dès 18 mois, avec un encadrement d’un adulte pour 12. Laisseriez-vous voter enfant de 18 mois à une personne qui doit en gérer 11 autres ?
Pourtant, la cour des comptes précise que le coût d’un enfant accueilli à l’école maternelle est bien inférieur au coût d’un enfant accueilli en structures petite enfance (4570 € contre 13368 €).
Qui devra payer ? La commune ? d’où à terme :
- Une augmentation des impôts locaux pour les communes.
- Une école offrant plus de service dans les communes riche.
- Une école dévalorisée dans les communes les plus pauvres.
5 - Le gouvernement a décidé d’amputer les crédits donnés à toutes les Associations Educatives Complémentaires de l’Enseignement.
L’OCCE pour 2009 perdra 27 postes d’enseignants mis à disposition, subira une baisse de 25 % de la subvention 2008 (donc sur des projets déjà réalisés et sur des charges financières déjà engagées), et subira également une non reconduction à compter de la rentrée prochaine de la compensation financière de 11 équivalents temps pleins. L’OCCE permet en autres que les établissements puissent avoir un compte bancaire (pour les photos scolaires…). Ils mettent également en place des projets coopératifs : le concours Etamine, les malles coup de cœur, des projets de théâtre, de pratiques chorégraphiques, des projets sur les droits de l’enfant, d’éducation à la santé...
Ces chiffres concernent uniquement l’OCCE et sont du même ordre pour les autres associations complémentaires de l’école publique, Francas, CEMEA, USEP, FOL, EDDF (Eclaireurs de France), FOEVEN, JPA (Jeunesse de Plein Air), ligue de l’enseignement, PEP…
Ils traduisent la volonté du gouvernement de réduire le budget de l’Education nationale mais surtout une volonté politique de faire disparaître les mouvements d’Education Populaire.
6- Paiement des instituteurs par les communes
Monsieur THELOT, président de la commission du débat sur l'école, souhaitait introduire la scolarité obligatoire à partir de 5 ans et que ces enfants soient rattachés au cycle II. Il a ajouté qu'il fallait s'attendre à ce qu'un jour ou l'autre, les postes d'enseignant soient payés par les communautés de commune, avec là encore toutes les conséquences que cela induit..
7- Quels enseignants pour nos enfants ?
Des enseignants :
De moins en moins nombreux :
- Suppression de 13500 postes pour la rentrée 2009 (3000 postes en RASED)
De moins en moins bien formés :
- Suppression de l’IUFM et de la formation des enseignants à travers des stages dans les classes.
- Suppression des spécialisations (maître G pour enseigner en RASED, CLIS, ….)
- Une formation continue qui tend à disparaître.
La formation a un coût mais elle est indispensable pour des métiers en perpétuel évolution où les programmes, les méthodes d’apprentissage et le public changent en permanence.
Il est illusoire de croire que l’éducation nationale pourra se passer de la formation des enseignants non seulement en début mais tout au long de leur carrière.
OUVRONS les yeux...
QUEL AVENIR VOULONS-NOUS POUR NOS ENFANTS !!
L’ECOLE PUBLIQUE, celle qui se doit d’être égalitaire, EST EN TRAIN DE S'EFFONDRER SOUS NOS YEUX...

Oui mais il ne faut rien faire, il parait que c'est inutile, tout comme les grèves.
Gaffo, blasé par notre époque de mer**
Gaffo, blasé par notre époque de mer**


Girafe dit: 4 - Mise en cause de l'école maternelle et probable destruction à très court terme
Votre enfant ne pourra plus aller à l’école à deux ans. Celui qui a eu la malchance de naître en début d’année n’ira à l’école à 3 ans et demi. A la place, la Mairie devra mettre en place des jardins d’enfants (dès 18 mois, avec un encadrement d’un adulte pour 12. Laisseriez-vous voter enfant de 18 mois à une personne qui doit en gérer 11 autres ?
concernant ce point précisément, je dirais que :
-la scolarisation des enfants de deux ans n'est pas un principe absolument positif en soi. L'école, c'est un endroit de socialisation très contraignant. être à 25 par classe (dans le meilleur des cas) pour une insticutrice et une assistante de classe, se soumettre à des horaires fixes, à des règles collectives, à des activités collectives, devenir autonome sur tous le quotidien de base, tout cela fait que les petits bouts de 2 ans n'ont pas tous ni l'envie ni la maturité pour le supporter.
alors, je ne sais pas si pour certains enfants, c'est vraiment une malchance d'avoir encore un lieu d'accueil non collectif dans lequel il puisse être plus individualisé et à l'intérieur duquel on lui laisse le temps de vivre sa journée plus souplement.
(à noter que certaines familles se posent même la question de la validité d'une scolarité aussi normative et considèrent que l'épanouissement des enfants peut passer par d'autres structures associatives beaucoup plus respectueuses de chaque enfant.)
la nuance que j'introduirais concerne des secteurs où les familles sont en situations soiales difficiles, l'Ecole permet un pôle de stabilisation pour l'enfant mais également par osmose pour la famille. mais c'est exiger beaucoup de la part du personnel enseignant dans ces cas.
bref, la scolarisation à 2 ans doit pouvoir être une possibilité pas une norme.
- je serais aussi curieuse de savoir si la scolarisation des enfants dès deux ans est vraiment un souhait des enseignants :
pour avoir discuté avec des instit de maternelles, il est vraiment extrêmement difficile de développer un travail scolaire ( même adapté à leur niveau, évidement)avec des enfants si jeunes.
mais il est certain que l'Ecole Maternelle mérite qu'on revalorise son activité et qu'on développe ses moyens. l'évolution qui y est développée autour des compétences des enfants me parait de toute façon, un indispensable préalable à l'entrée en primaire.
mais pas nécessairement dès 2 ans.


Voici ce qui aujourd'hui attend vos enfants: des diplômes sans valeur et le droit d'être gardien d'immeuble avec un master de psycho.
Maldo
Maldo

La scolarisation des enfants de deux ans est loin d'être une généralité aujourd'hui... Mon fils est du 4 janvier et ils ne l'ont pas pris à 2 ans et demi car pas de place... et pourtant il était tout ce qu'il y a de plus prêt à aller à l'école...
Pour Maldoror... Ce n'est malheureusement pas faux et d'ailleurs c'est déjà le cas... ah non, avec une licence, on peut finir instit'... ah ben quoique non, il paraît que ça change l'année prochaine: il va falloir Bac+5... D'ailleurs j'ai une copine qui est vachement embêtée parce qu'elle a Bac+3 et si elle le rate cette année, elle ne pourra plus se présenter...
Pour Maldoror... Ce n'est malheureusement pas faux et d'ailleurs c'est déjà le cas... ah non, avec une licence, on peut finir instit'... ah ben quoique non, il paraît que ça change l'année prochaine: il va falloir Bac+5... D'ailleurs j'ai une copine qui est vachement embêtée parce qu'elle a Bac+3 et si elle le rate cette année, elle ne pourra plus se présenter...

c'est vrai maldoror n'a pas tort dans un certain sens
mais gardien d'immeuble, non c'est pas ça qui attend nos enfants, diplomés ou pas, sur diplomés ou pas, sous diplomés ou pas
non c'est plutôt une déshumanisation totale....
mais gardien d'immeuble, non c'est pas ça qui attend nos enfants, diplomés ou pas, sur diplomés ou pas, sous diplomés ou pas
non c'est plutôt une déshumanisation totale....

Je pense qu'il faut arrêter de phantasmer sur l'ed nat et les chtis nenfants.
On a pas besoin d'un prof par élève, de 150 pions par établissement et d'un budget aussi phénoménal que celui de l'éducation (hausse continue et ininterrompue en 25 ans, budget pharamineux) pour enseigner l'histoire ou le français à des élèves.
je vous jure, dans le privé, ils s'en sortent sans forcément avoir un ordinateur par élève.
Platon à l'Académie et Aristote au Lycée aussi.
La spirale du toujours plus n'est pas une fin en soi, l'argent n'est pas une solution aux problèmes de l'éducation.
D'ailleurs de quels problèmes parle-t-on, puisqu'il parait que le niveau des élèves est très bien comme ça (dire le contraire, c'est être réac, passéiste, bref, un vieux con,), et les diplômes adaptés; on est arrivé à ce que voulaient les socialo-communistes parès tout: 80% d'une classe d'âge à le bac (pro (poubelle), techno (semi poubelle), général (inutile)).
On a pas besoin d'un prof par élève, de 150 pions par établissement et d'un budget aussi phénoménal que celui de l'éducation (hausse continue et ininterrompue en 25 ans, budget pharamineux) pour enseigner l'histoire ou le français à des élèves.
je vous jure, dans le privé, ils s'en sortent sans forcément avoir un ordinateur par élève.
Platon à l'Académie et Aristote au Lycée aussi.
La spirale du toujours plus n'est pas une fin en soi, l'argent n'est pas une solution aux problèmes de l'éducation.
D'ailleurs de quels problèmes parle-t-on, puisqu'il parait que le niveau des élèves est très bien comme ça (dire le contraire, c'est être réac, passéiste, bref, un vieux con,), et les diplômes adaptés; on est arrivé à ce que voulaient les socialo-communistes parès tout: 80% d'une classe d'âge à le bac (pro (poubelle), techno (semi poubelle), général (inutile)).

ehh tu sais
j'viens d'avoir un entretien pour un "poste" dans le privé
un cae de 20H,
un directeur qui se pose peu de questions sur le cae, d'ailleurs il sait pas ce que sait...
alors hein le privé...pas mieux que le public par certains côtés...
j'viens d'avoir un entretien pour un "poste" dans le privé
un cae de 20H,
un directeur qui se pose peu de questions sur le cae, d'ailleurs il sait pas ce que sait...
alors hein le privé...pas mieux que le public par certains côtés...

Maldoror dit:on est arrivé à ce que voulaient les socialo-communistes parès tout: 80% d'une classe d'âge à le bac (pro (poubelle), techno (semi poubelle), général (inutile)).
Le slogan, c'était 80% d'une classe d'age au niveau Bac.
La nuance est suffisamment importante quand on veut bien y réfléchir.

Maldoror dit:Voici ce qui aujourd'hui attend vos enfants: des diplômes sans valeur et le droit d'être gardien d'immeuble avec un master de psycho.
Maldo
C'est malheureusement à peu près ça...


Maldoror dit:Je pense qu'il faut arrêter de phantasmer sur l'ed nat et les chtis nenfants.
On a pas besoin d'un prof par élève, de 150 pions par établissement et d'un budget aussi phénoménal que celui de l'éducation (hausse continue et ininterrompue en 25 ans, budget pharamineux) pour enseigner l'histoire ou le français à des élèves.
je vous jure, dans le privé, ils s'en sortent sans forcément avoir un ordinateur par élève.
Platon à l'Académie et Aristote au Lycée aussi.
La spirale du toujours plus n'est pas une fin en soi, l'argent n'est pas une solution aux problèmes de l'éducation.
D'ailleurs de quels problèmes parle-t-on, puisqu'il parait que le niveau des élèves est très bien comme ça (dire le contraire, c'est être réac, passéiste, bref, un vieux con,), et les diplômes adaptés; on est arrivé à ce que voulaient les socialo-communistes parès tout: 80% d'une classe d'âge à le bac (pro (poubelle), techno (semi poubelle), général (inutile)).
S'ils s'en sortent dans le privé c'est qu'il y a une sélection à l'entrée par l'argent, les élèves en grande difficulté y allant rarement. Le privé c'est aussi la possibilité de virer un élève,de le refuser. Et ça ça change beaucoup de chose, notamment autour de la motivation des élèves à être à l'école.
Après le rapport entre l'école primaire et le boulot en fin de parcour scolaire ... j'avoue ne pas y voir de rapport. Il peut arriver tellement de chose en 15 ans.
Dans le fameux test PISA, qui permet de dire qsi le niveau monte ou baisse, il y aussi une analyse quantitative des systèmes éducatifs. Or ce qui pêche en France c'est la capacité d'initiative chez les élèves, leur créativité et la capacité à travailler en groupe. De plus nos mauvais résultats ne viennent pas d'un manque d'élites mais des élèves en grande difficulté.

en même temps quand t'es gardien d'immeuble,
enfin là je parle de concierge (remarque dois pas en rester beaucoup)
t'as pas mal de temps libre, tu peux lire, écrire, observer les "riches" de l'immeuble dans lequel tu vis, faire des doubles des passes
c'est pas si mal
enfin là je parle de concierge (remarque dois pas en rester beaucoup)
t'as pas mal de temps libre, tu peux lire, écrire, observer les "riches" de l'immeuble dans lequel tu vis, faire des doubles des passes
c'est pas si mal


Bonjour Vieux Chat,
pour avoir connu les deux systèmes (public et privé) de l'intérieur, je me permets une petite mise au point.
Tu dis que les écoles privées font une sélection par l'argent.
C'est complètement faux. C'est peut être le cas de certaines écoles privées, mais je peux te dire que sur Lille par exemple, si tu n'as pas les moyens, tu ne payes pas, et ce dans de nombreuses écoles privées.
Certaines écoles font des sélections par les résultats et l'argent, ce qui leur permet d'afficher des résultats staliniens au bac. C'est loin d'être le cas de la majorité des établissements privés en tout cas.
Le fait de pouvoir virer un élève est une très bonne chose, si les parents ne sont pas capables d'élever leur gamin, ce n'est pas à l'école de le faire.
Ce n'est pas les responsabiliser et les préparer à la vie active que de leur apprendre que leurs actes sont sans conséquence véritable. Je parle là bien entendu de ceux qui sont virés pour leur comportement, pas pour leurs notes.
Des élèves en grande difficulté, il y en avait aussi il y a cinquante ans. Il ne me semble pas que l'orthographe des jeunes à l'époque était pire qu'aujourd'hui (si je me trompe, merci de m'en apporter la preuve).
pour avoir connu les deux systèmes (public et privé) de l'intérieur, je me permets une petite mise au point.
Tu dis que les écoles privées font une sélection par l'argent.
C'est complètement faux. C'est peut être le cas de certaines écoles privées, mais je peux te dire que sur Lille par exemple, si tu n'as pas les moyens, tu ne payes pas, et ce dans de nombreuses écoles privées.
Certaines écoles font des sélections par les résultats et l'argent, ce qui leur permet d'afficher des résultats staliniens au bac. C'est loin d'être le cas de la majorité des établissements privés en tout cas.
Le fait de pouvoir virer un élève est une très bonne chose, si les parents ne sont pas capables d'élever leur gamin, ce n'est pas à l'école de le faire.
Ce n'est pas les responsabiliser et les préparer à la vie active que de leur apprendre que leurs actes sont sans conséquence véritable. Je parle là bien entendu de ceux qui sont virés pour leur comportement, pas pour leurs notes.
Des élèves en grande difficulté, il y en avait aussi il y a cinquante ans. Il ne me semble pas que l'orthographe des jeunes à l'époque était pire qu'aujourd'hui (si je me trompe, merci de m'en apporter la preuve).

C'est vrai que je généralise un peu vite. J'enseigne en CM2 et je vois bien les stratégies mises en oeuvre par les parents d'élèves pour aller en 6eme.
Et bien il ressort quand même clairement (ça fait maintenant 4 ans que j'enseigne au même endroit) que seuls les enfants pécuniairement favorisés arrivent à aller dans les établissements privés. Après on est dans les hauts-de-seine, et peut-être que la situation ici et à Lille n'est pas comparable.
Donc de là à dire que c'est "complètement" faux je ne suis pas d'accord.
A propos de pouvoir virer un élève : je ne jugeai pas ce fait. C'est juste que dans l'école publique les élèves difficiles restent dans le système et continue à faire partie des stats. Donc forcément quand on parle du niveau des élèves du public/privé il y a un biais car les écoles privées ont bien moins d'élèves en difficultés (une fois de plus je ne me base que sur ma connaissance des collèges aux alentours de mon école).
Etre en difficulté ce n'est pas simplement avoir une mauvaise orthographe. Nombre d'écrivains étaient à la limite de la dyslexie (il y a eu récemment l'ouverture à la BN - je crois - des brouillons des grands livres). Bien souvent être en difficulté c'est avoir des soucis sur :
Qu'est-ce qu'apprendre?
Comment apprendre?
Pourquoi apprendre?
Et il y a cinquante ans il n'y avait pas de télévision (ou à peine quelques balbutiements par rapport à aujourd'hui) et ce que mes collègues et moi remarquons aujourd'hui c'est que les élèves ont de plus en plus de mal à rester attentifs à quelque chose, à fournir un effort pour apprendre soit parce qu'ils pensent ne pas pouvoir y arriver, soit parce que ça les fatigue, que ce n'est pas assez "amusant". Bref je pense qu'en cinquante ans les élèves ne sont simplement pas les mêmes, avec les mêmes capacités ni les mêmes attentes. Difficile donc de comparer.
Et bien il ressort quand même clairement (ça fait maintenant 4 ans que j'enseigne au même endroit) que seuls les enfants pécuniairement favorisés arrivent à aller dans les établissements privés. Après on est dans les hauts-de-seine, et peut-être que la situation ici et à Lille n'est pas comparable.
Donc de là à dire que c'est "complètement" faux je ne suis pas d'accord.
A propos de pouvoir virer un élève : je ne jugeai pas ce fait. C'est juste que dans l'école publique les élèves difficiles restent dans le système et continue à faire partie des stats. Donc forcément quand on parle du niveau des élèves du public/privé il y a un biais car les écoles privées ont bien moins d'élèves en difficultés (une fois de plus je ne me base que sur ma connaissance des collèges aux alentours de mon école).
Etre en difficulté ce n'est pas simplement avoir une mauvaise orthographe. Nombre d'écrivains étaient à la limite de la dyslexie (il y a eu récemment l'ouverture à la BN - je crois - des brouillons des grands livres). Bien souvent être en difficulté c'est avoir des soucis sur :
Qu'est-ce qu'apprendre?
Comment apprendre?
Pourquoi apprendre?
Et il y a cinquante ans il n'y avait pas de télévision (ou à peine quelques balbutiements par rapport à aujourd'hui) et ce que mes collègues et moi remarquons aujourd'hui c'est que les élèves ont de plus en plus de mal à rester attentifs à quelque chose, à fournir un effort pour apprendre soit parce qu'ils pensent ne pas pouvoir y arriver, soit parce que ça les fatigue, que ce n'est pas assez "amusant". Bref je pense qu'en cinquante ans les élèves ne sont simplement pas les mêmes, avec les mêmes capacités ni les mêmes attentes. Difficile donc de comparer.

Maldoror dit:
Des élèves en grande difficulté, il y en avait aussi il y a cinquante ans. Il ne me semble pas que l'orthographe des jeunes à l'époque était pire qu'aujourd'hui (si je me trompe, merci de m'en apporter la preuve).
Et si tu apportais la preuve de ce que tu avances pour commencer ?
Sinon, la scolarité des enfants il y a 50 ans et aujourd'hui a énormément évolué. Entre 1958 et 2008, l'accès à l'éducation a été démocratisé. "Avant", beaucoup sortait du système scolaire sans diplôme (sans même le certificat d'étude).
Actuellement, il est de plus en plus rare de sortir tôt du système scolaire. Les enfants y restent longtemps et nombreux de ceux qui connaissent des difficultés (qui sont plus nombreux du fait de cette démocratisation) s'y perdent très souvent ou rament, réussissent à décrocher un BAC et se perdent à nouveau à l'université.
Preuve en est, les élites sont toujours au niveau (voir même au dessus) à l'échelle du monde. Par contre, les élèves en difficulté galère sérieusement.
Pour ma part, je pense que la démocratisation de l'accès à l'éducation et à la scolarité constitue un progrès et quelque par une évolution positive et humaniste. Par contre, force est de reconnaître qu'une démocratisation de la réussite scolaire et éducative est nécessaire.
Cette démocratisation ne sera possible qu'avec une formation plus poussée des enseignants, une augmentation des moyens car il est difficile d'enseigner à une classe de 25/30 élèves dont une bonne partie en décrochage, à une valorisation des expérimentations réalisées par les uns et les autres et par un travail en équipe associant enseignants, élèves, associations complémentaires de l'éducation nationale et les parents.
Ce n'est malheureusement pas dans ce sens que va le gouvernement actuel qui cherche à former des travailleurs "prêt à l'emploi" ce qui est très différent.

le privé sélectionne peut être sur l'argent mais pour autant ils accueillent beaucoup d'élèves en difficulté (y a même pas mal de boîte privées spécialisées dans l'accueil de cancres irrécupérables).
Sans juger du reste, j'ai eu une fois (bon y a 5-6 ans maintenant) les chiffres du ratio "personnel de l'Educ Nat"/"élèves" dans les pays développer et la France explosait tout sans pour autant que dans les autre pays ils soient 50 par classe sans pions, alors ma question c'est : mais où il est le personnel de l'Educ Nat (puisqu'à priori il est pas dans les classes) ????
(la question est sérieuse et je comprends les profs qui ont pas envie de se retrouver avec des grosses classes de plus de 30 élèves et qu'ils n'ont pas à faire 35heures de présentiel à l'école puisqu'eux leur boulot les raccompagne à la maison et après les cours).
Sans juger du reste, j'ai eu une fois (bon y a 5-6 ans maintenant) les chiffres du ratio "personnel de l'Educ Nat"/"élèves" dans les pays développer et la France explosait tout sans pour autant que dans les autre pays ils soient 50 par classe sans pions, alors ma question c'est : mais où il est le personnel de l'Educ Nat (puisqu'à priori il est pas dans les classes) ????
(la question est sérieuse et je comprends les profs qui ont pas envie de se retrouver avec des grosses classes de plus de 30 élèves et qu'ils n'ont pas à faire 35heures de présentiel à l'école puisqu'eux leur boulot les raccompagne à la maison et après les cours).

Vieux chat dit:Et il y a cinquante ans il n'y avait pas de télévision (ou à peine quelques balbutiements par rapport à aujourd'hui) et ce que mes collègues et moi remarquons aujourd'hui c'est que les élèves ont de plus en plus de mal à rester attentifs à quelque chose, à fournir un effort pour apprendre soit parce qu'ils pensent ne pas pouvoir y arriver, soit parce que ça les fatigue, que ce n'est pas assez "amusant".
Todd a une analyse très intéressante là dessus dans son dernier bouquin, Après la démocratie (très bien pour plein d'autres choses d'ailleurs). Vivement recommandé.

En même temps, question bête : quel était le pourcentage d'analphabètes ou d'illettrés en 1950 ?
Keiyan, ne compare pas que l'élite
Keiyan, ne compare pas que l'élite

akhela dit:le privé sélectionne peut être sur l'argent mais pour autant ils accueillent beaucoup d'élèves en difficulté (y a même pas mal de boîte privées spécialisées dans l'accueil de cancres irrécupérables).
Sans juger du reste, j'ai eu une fois (bon y a 5-6 ans maintenant) les chiffres du ratio "personnel de l'Educ Nat"/"élèves" dans les pays développer et la France explosait tout sans pour autant que dans les autre pays ils soient 50 par classe sans pions, alors ma question c'est : mais où il est le personnel de l'Educ Nat (puisqu'à priori il est pas dans les classes) ????
(la question est sérieuse et je comprends les profs qui ont pas envie de se retrouver avec des grosses classes de plus de 30 élèves et qu'ils n'ont pas à faire 35heures de présentiel à l'école puisqu'eux leur boulot les raccompagne à la maison et après les cours).
C'est sur qu'on peut avoir des moyens et être en difficulté à l'école

Sinon voici une partie de la réponse concernant la "localisation" des enseignants :
- Sont comptabilisés les remplaçants qui sont nombreux pour remplacer les absences longues mais aussi les absences de quelques jours.
Le nombre de remplaçant diminue d'ailleurs beaucoup et ça s'en ressent sur les remplacements d'un jour ou deux notamment dans les zones jugées difficiles.
L'objectif du gouvernement est de faire disparaître les prof. remplaçants et de la replacer par une agence employant on ne sait qui.
- Il y a ceux qui sont mis à disposition des associations complémentaires de l'éduc nat. Ces profs sont rémunérés par l'état et comptabilisés, pour autant ils ne sont pas en classe, mais jouent un rôle de passerelle entre association et éduc nat, ce qui me paraît tout à fait pertinent.
- Il y a aussi toutes les "décharges". Les directeurs, les maitres formateurs, ceux engagés dans le syndicalisme bénéficient d'une décharge, c'est à dire d'enseignants qui complètent leur service leur permettant de remplir leurs fonctions (direction, syndical, formation...).
- Sont également comptabilisés les structures spécialisées :
1) RASED, enseignant qui ne sont pas face à une classe mais qui interviennent en classe ou avec de petits groupes d'élèves "extrait" de leur classe.
2) Les enseignants en IME (1 enseignant pour 5 environ, max 1 pour 10).
3) Les SEGPA (1 pour 12).
- Il y a également les enseignants qui sont dans la formation. Ils sont comptabilisés comme enseignant alors qu'ils n'interviennent que dans la formation continue. De même, des enseignants sont détachés pour gérer la question de l'accueil du handicap. Il y a aussi des postes spécifiques liés aux non francophones, à l'accueil des enfants du voyage...
Voila où sont les enseignants.
Voila pourquoi quand Darkos et bien d'autres annoncent des chiffres de 1 pour 12, ça revient à nier la réalité et l'importance d'avoir un contingent plus important.
Sinon, tout comme El Comandante, je vous engage à lire le dernier bouquin de Todd. Facile à lire et très intéressant dans l'ensemble et abordant la question du Sentiment de baisse de niveau.

Après la démocratie de Todd? Ouki c'est noté. Quel est son avis (en gros) sur ce dont nous parlons ?
EDIT: je viens de trouver cet avis sur le livre :
http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/ac ... id=1059739
Qu'en pensez vous ?
EDIT: je viens de trouver cet avis sur le livre :
http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/ac ... id=1059739
Qu'en pensez vous ?

LeChef dit:Maldoror dit:
Des élèves en grande difficulté, il y en avait aussi il y a cinquante ans. Il ne me semble pas que l'orthographe des jeunes à l'époque était pire qu'aujourd'hui (si je me trompe, merci de m'en apporter la preuve).
Et si tu apportais la preuve de ce que tu avances pour commencer ?
Sinon, la scolarité des enfants il y a 50 ans et aujourd'hui a énormément évolué. Entre 1958 et 2008, l'accès à l'éducation a été démocratisé. "Avant", beaucoup sortait du système scolaire sans diplôme (sans même le certificat d'étude).
Actuellement, il est de plus en plus rare de sortir tôt du système scolaire. Les enfants y restent longtemps et nombreux de ceux qui connaissent des difficultés (qui sont plus nombreux du fait de cette démocratisation) s'y perdent très souvent ou rament, réussissent à décrocher un BAC et se perdent à nouveau à l'université.
Preuve en est, les élites sont toujours au niveau (voir même au dessus) à l'échelle du monde. Par contre, les élèves en difficulté galère sérieusement.
Pour ma part, je pense que la démocratisation de l'accès à l'éducation et à la scolarité constitue un progrès et quelque par une évolution positive et humaniste. Par contre, force est de reconnaître qu'une démocratisation de la réussite scolaire et éducative est nécessaire.
Cette démocratisation ne sera possible qu'avec une formation plus poussée des enseignants, une augmentation des moyens car il est difficile d'enseigner à une classe de 25/30 élèves dont une bonne partie en décrochage, à une valorisation des expérimentations réalisées par les uns et les autres et par un travail en équipe associant enseignants, élèves, associations complémentaires de l'éducation nationale et les parents.
Ce n'est malheureusement pas dans ce sens que va le gouvernement actuel qui cherche à former des travailleurs "prêt à l'emploi" ce qui est très différent.
Tu as raison, avant on sortait sansd diplomes, et on avait des boulots pourris, aujourd'hui on sort avec des diplomes bradés, et on a du mal à trouver un boulot.
L'augmentation des moyens? Peux tu me donner les chiffres de l'évolution du budget de l'éducation nationale depuis 25 ans?
Merci d'avance.
Maldo

Maldoror dit:
Tu as raison, avant on sortait sans diplômes, et on avait des boulots pourris, aujourd'hui on sort avec des diplômes bradés, et on a du mal à trouver un boulot.
Maldo
Merci de me donner raison sur quelque chose que je n'ai pas écris...
Merci également de dévaloriser les diplômes de tout le monde également. Je m'en vais de ce pas jeter les miens à la poubelle du coup.
Maldoror dit:
L'augmentation des moyens? Peux tu me donner les chiffres de l'évolution du budget de l'éducation nationale depuis 25 ans?
Où veux-tu en venir ?

merci LeChef, la différence dans les stat que j'avais vu doivent alors peut être venir de la manière de compter dans les différents pays

Maldoror dit:Le fait de pouvoir virer un élève est une très bonne chose, si les parents ne sont pas capables d'élever leur gamin, ce n'est pas à l'école de le faire.
Autant je suis tout à fait d'accord pour dire que l'éducation est un tout et que les parents y ont une place prépondérante, et qu'ils ne doivent pas s'en remettre totalement à l'école, autant laisser des gamins sur le carreau parce qu'ils ont eu la malchance de naitre de parents irresponsables (et plus tard refaire un tour de cercle vicieux), ce n'est pas l'objectif que doit avoir une société. Un des objectifs de l'école, c'est aussi la socialisation, dans tous les sens du terme, et pas seulement de fabriquer des élites qui s'en sortent très bien sans elle.

LeChef dit:Maldoror dit:
Tu as raison, avant on sortait sans diplômes, et on avait des boulots pourris, aujourd'hui on sort avec des diplômes bradés, et on a du mal à trouver un boulot.
Maldo
Merci de me donner raison sur quelque chose que je n'ai pas écris...
Merci également de dévaloriser les diplômes de tout le monde également. Je m'en vais de ce pas jeter les miens à la poubelle du coup.Maldoror dit:
L'augmentation des moyens? Peux tu me donner les chiffres de l'évolution du budget de l'éducation nationale depuis 25 ans?
Où veux-tu en venir ?
Une grande majorité des diplômes ont été dévalorisés. Je e pense pas qu'il faille un BTS pour tenir une caisse à la FNAC.
Là où je veux en venir, c'est que c'est un leurre de croire que plus de moyens permettront à l'école d'être plus efficace et de former de meileurs citoyens. J'en veux pour preuve que les gens qui sortent aujourd'hui de terminale ne sont pas plus intelligents, plus cultivés, que ceux qui sortaient de terminale en 1980. Or depuis les moyens de l'Ed Nat ont explosé.
Croire que l'argent permet de mieux enseigner un savoir ou des valeurs, c'est à mon sens avoir une bien piètre idée de la fonction enseignante.

scand1sk dit:Maldoror dit:Le fait de pouvoir virer un élève est une très bonne chose, si les parents ne sont pas capables d'élever leur gamin, ce n'est pas à l'école de le faire.
Autant je suis tout à fait d'accord pour dire que l'éducation est un tout et que les parents y ont une place prépondérante, et qu'ils ne doivent pas s'en remettre totalement à l'école, autant laisser des gamins sur le carreau parce qu'ils ont eu la malchance de naitre de parents irresponsables (et plus tard refaire un tour de cercle vicieux), ce n'est pas l'objectif que doit avoir une société. Un des objectifs de l'école, c'est aussi la socialisation, dans tous les sens du terme, et pas seulement de fabriquer des élites qui s'en sortent très bien sans elle.
Croire que 100% des élèves peuvent s'en sortir, c'est croire, comme jospin, en une société avec 0% de SDF.
C'est un but vers lequel il faut tendre, mais il faut être humble quant à la possibilité pour l'humain d'évoluer vraiment.
L'enfer est pavé de bonnes intentions.
Maldo

Keiyan dit:En même temps, question bête : quel était le pourcentage d'analphabètes ou d'illettrés en 1950 ?
C'est une question intéressante ça. Pas trouvé de chiffres mais une indication intéressante : plus de la moitié de la population illettrée est âgée de plus de 45 ans d'après l'ANLCI.

@Maldoror :
Je me permettrai de réagir à propos des moyens et à "l'impossiblilité que 100% des élèves puissent s'en sortir" plus tard, j'ai pas trop le temps.
J'apporte une précision sur l'évolution de l'école sur le plan qualitatif. Ces chiffres sont extraits du bouquin d'Emmanuel Todd (El Comandante, je te propose que nous le contactions pour demander un part sur les bénéfices
) qui lui même les a extrait des ouvrages suivant :
JP Rivière, Illetrisme, la France cachée, publié en 2001
V. Troger et coll. Une histoire de l'éducation et de la formation, publié en 2006.
Ministère de l'éduc nat, L'éducation nationale en chiffres 2006-2007, publié en 2008
Nombre de sortants sans qualification :
1965 = 35%
1980 = 15%
1990 = 7,5% puis stabilisation
Baccalauréat général, proportion d'une génération
1950 = 4,8%
1960 = 11,3%
1970 = 16,7%
1980 = 25,9%
1990 = 27,9%
1997 à 2006 = environ 33%, stagnation là encore.
Evolution du "niveau supposé" du BAC
résultat du test de raisonnement et de logique passé par les conscrits :
Progression de 18% entre 1981 et 1995.
Il écrit également : "A niveau scolaire équivalent, les performances sont constantes, avec une hausse légère pour les titulaires du baccalauréat".
Extrait de JC Emin et P Esquieu "un Siècle d'Education", Données sociales, INSEE 1999 (p. 40-48).
Par contre, il insiste sur l'idée de stagnation ("pause éducative")qui selon lui conduit à l'interrogation et conduit à la "déprime scolaire" bien relayé par un certain nombre de "déclinologue" (Finkelkraut, Philippe Muray, Nicolas Baverez...).
C'est un "résumé" un peu pèle mèle et rapide.
J'en profite pour répondre à Le Chat (si je ne me trompe) concernant la critique du bouquin de Todd. Comme elle est extraite du monde, je ne peux en lire que quelques lignes (4/5 pas plus). Ce que je lis est tout bonnement NUL.
Pourquoi, simplement parce qu'elle ne concerne qu'une partie du livre, qu'elles occultent toute la recherche effectuée et notamment l'apport théorique et historique faisant un lien entre structure familiale et politique. Ce travail est très documenté et reconnu des universitaires. Il a d'ailleurs fait l'objet d'un bouquin entier.
Après la pensée de Todd peut être discutée, nuancée... mais avec un minimum de rigueur intellectuel.
Maintenant cette rigueur transparaît plus dans le suite de l'article mis en lien... reste que j'en doute un peu.
Je me permettrai de réagir à propos des moyens et à "l'impossiblilité que 100% des élèves puissent s'en sortir" plus tard, j'ai pas trop le temps.
J'apporte une précision sur l'évolution de l'école sur le plan qualitatif. Ces chiffres sont extraits du bouquin d'Emmanuel Todd (El Comandante, je te propose que nous le contactions pour demander un part sur les bénéfices

JP Rivière, Illetrisme, la France cachée, publié en 2001
V. Troger et coll. Une histoire de l'éducation et de la formation, publié en 2006.
Ministère de l'éduc nat, L'éducation nationale en chiffres 2006-2007, publié en 2008
Nombre de sortants sans qualification :
1965 = 35%
1980 = 15%
1990 = 7,5% puis stabilisation
Baccalauréat général, proportion d'une génération
1950 = 4,8%
1960 = 11,3%
1970 = 16,7%
1980 = 25,9%
1990 = 27,9%
1997 à 2006 = environ 33%, stagnation là encore.
Evolution du "niveau supposé" du BAC
résultat du test de raisonnement et de logique passé par les conscrits :
Progression de 18% entre 1981 et 1995.
Il écrit également : "A niveau scolaire équivalent, les performances sont constantes, avec une hausse légère pour les titulaires du baccalauréat".
Extrait de JC Emin et P Esquieu "un Siècle d'Education", Données sociales, INSEE 1999 (p. 40-48).
Par contre, il insiste sur l'idée de stagnation ("pause éducative")qui selon lui conduit à l'interrogation et conduit à la "déprime scolaire" bien relayé par un certain nombre de "déclinologue" (Finkelkraut, Philippe Muray, Nicolas Baverez...).
C'est un "résumé" un peu pèle mèle et rapide.
J'en profite pour répondre à Le Chat (si je ne me trompe) concernant la critique du bouquin de Todd. Comme elle est extraite du monde, je ne peux en lire que quelques lignes (4/5 pas plus). Ce que je lis est tout bonnement NUL.
Pourquoi, simplement parce qu'elle ne concerne qu'une partie du livre, qu'elles occultent toute la recherche effectuée et notamment l'apport théorique et historique faisant un lien entre structure familiale et politique. Ce travail est très documenté et reconnu des universitaires. Il a d'ailleurs fait l'objet d'un bouquin entier.
Après la pensée de Todd peut être discutée, nuancée... mais avec un minimum de rigueur intellectuel.
Maintenant cette rigueur transparaît plus dans le suite de l'article mis en lien... reste que j'en doute un peu.

LeChef dit:@Maldoror :
Je me permettrai de réagir à propos des moyens et à "l'impossiblilité que 100% des élèves puissent s'en sortir" plus tard, j'ai pas trop le temps.
J'apporte une précision sur l'évolution de l'école sur le plan qualitatif. Ces chiffres sont extraits du bouquin d'Emmanuel Todd (El Comandante, je te propose que nous le contactions pour demander un part sur les bénéfices) qui lui même les a extrait des ouvrages suivant :
JP Rivière, Illetrisme, la France cachée, publié en 2001
V. Troger et coll. Une histoire de l'éducation et de la formation, publié en 2006.
Ministère de l'éduc nat, L'éducation nationale en chiffres 2006-2007, publié en 2008
Nombre de sortants sans qualification :
1965 = 35%
1980 = 15%
1990 = 7,5% puis stabilisation
Baccalauréat général, proportion d'une génération
1950 = 4,8%
1960 = 11,3%
1970 = 16,7%
1980 = 25,9%
1990 = 27,9%
1997 à 2006 = environ 33%, stagnation là encore.
Evolution du "niveau supposé" du BAC
résultat du test de raisonnement et de logique passé par les conscrits :
Progression de 18% entre 1981 et 1995.
Il écrit également : "A niveau scolaire équivalent, les performances sont constantes, avec une hausse légère pour les titulaires du baccalauréat".
Extrait de JC Emin et P Esquieu "un Siècle d'Education", Données sociales, INSEE 1999 (p. 40-48).
Par contre, il insiste sur l'idée de stagnation ("pause éducative")qui selon lui conduit à l'interrogation et conduit à la "déprime scolaire" bien relayé par un certain nombre de "déclinologue" (Finkelkraut, Philippe Muray, Nicolas Baverez...).
C'est un "résumé" un peu pèle mèle et rapide.
J'en profite pour répondre à Vieux Chat (si je ne me trompe) concernant la critique du bouquin de Todd. Comme elle est extraite du monde, je ne peux en lire que quelques lignes (4/5 pas plus). Ce que je lis est tout bonnement NUL.
Pourquoi, simplement parce qu'elle ne concerne qu'une partie du livre, qu'elles occultent toute la recherche effectuée et notamment l'apport théorique et historique faisant un lien entre structure familiale et politique. Ce travail est très documenté et reconnu des universitaires. Il a d'ailleurs fait l'objet d'un bouquin entier.
Après la pensée de Todd peut être discutée, nuancée... mais avec un minimum de rigueur intellectuel.
Maintenant cette rigueur transparaît plus dans le suite de l'article mis en lien... reste que j'en doute un peu.

LeChef dit:Comme elle est extraite du monde, je ne peux en lire que quelques lignes (4/5 pas plus). Ce que je lis est tout bonnement NUL.
Pour les ceusses intéressés par l'article

La démocratie court à sa perte. Les valeurs religieuses (le christianisme, le communisme...) se sont effondrées. Le libre-échangisme et son corollaire, la globalisation, détruisent la société à petit feu. Et, pour ne rien arranger, les Français ont élu à leur tête un président « incapable d'exercer le pouvoir ». Un homme qui, sitôt en place, s'est aligné sur les Etats-Unis, tel « un rat pressé d'embarquer sur un navire qui coule ».
Telle est, en quelques mots, la thèse de ce livre coruscant, excessif et déphasé. Déphasé car Emmanuel Todd n'avait pas prévu que la crise financière « représidentialiserait » Nicolas Sarkozy. Ni que « l'Amérique bushiste », qu'il maudit, élirait Barack Obama.
Esprit original et emporté, Emmanuel Todd n'est pas plus indulgent avec les socialistes. Il accuse le PS d'avoir trahi les valeurs de la gauche en se convertissant au capitalisme financier. Il décèle dans la popularité de Ségolène Royal le signe de la « décomposition » du politique. Et il met sur le compte d'un « carriérisme cynique » la promotion du socialiste Pascal Lamy à la tête de l'Organisation mondiale du commerce et celle de Dominique Strauss-Kahn à la direction du Fonds monétaire international.
Il y revient souvent : les élites socialistes sont à mettre dans le même sac que Nicolas Sarkozy. Historien, démographe et sociologue, il voit dans leur complicité objective l'explication du vide idéologique dans lequel la France a sombré. Avec pour conséquence « une montée en puissance des forces antidémocratiques ».
L'exploration de ce vide idéologique est au coeur de sa démonstration. L'effritement des grandes croyances religieuses, explique Emmanuel Todd, accentue le recul du politique. Mais ce recul tient aussi à l'élévation du niveau des connaissances. Affirmation dérangeante pour qui croit que l'éducation favorise mécaniquement la démocratie. C'était vrai hier. Mais les temps changent. L'augmentation des diplômés de l'enseignement supérieur, observe Emmanuel Todd, a modifié la donne en créant une catégorie d'individus réfractaires « aux fortes affiliations qui structuraient la nation, la république, le champ social ».
Ajoutez à ce sombre tableau la tentation de combler le vide religieux et idéologique qu'il dénonce par des revendications identitaires : vitupération de l'islam, création d'un ministère de l'identité nationale, « ethnicisation » de l'imaginaire national... Et l'on comprend pourquoi ce livre a pour titre Après la démocratie.
Celle-ci serait menacée de disparition. Emmanuel Todd n'exclut pas un « coup d'Etat » dont il perçoit la tentation chez Henri Guaino, le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy. Il soupçonne de même les socialistes de vouloir « retirer le droit de suffrage au peuple, ou du moins en limiter sérieusement l'exercice ».
On se demande par moments s'il plaisante, mais ce n'est pas le genre. Emmanuel Todd est persuadé que le libre-échange et la mondialisation, considérés par les élites hexagonales comme un horizon indépassable, ont désintégré la société française. Et que ce divorce annonce un nouvel âge de la démocratie, sans le peuple.
La solution coule de source : renoncer à la mondialisation et instituer un protectionnisme salvateur aux frontières de l'Europe. Grâce à ce protectionnisme raisonné, les salaires français, tirés aujourd'hui vers le bas par les ouvriers chinois, remonteront. La cohésion nationale en sortira renforcée. Et la démocratie, enfin !, retrouvera des couleurs.
Saupoudrée de jugements à l'emporte-pièce, cette démonstration hésite souvent entre l'essai et le pamphlet. Elle perd du coup de sa force. Surtout, Emmanuel Todd pèche par présomption. Si la solution qu'il défend était la panacée, on le suivrait sans hésitation. Hélas...