Définition/présentation du jeu de société

Je me suis collé la tache délicate d'écrire un petit discours pour les VIP (élus, fonctionnaires territoriaux, responsables de centre d'animation,...) que nous invitons pour le Festival du Jeu de Toulouse.

Evidemment je vais m'adresser à des ignorants, au mieux des néophytes.
J’ai toujours eu un certain mal à qualifier et définir notre passion.
Même l’appellation « jeux de société » renvoie trop facilement au Trivial ou au Monopoly et mes tentatives de définition font souvent appelles à des « à-peu-près ».

On m’a toujours dit que « ce qui se conçoit bien, s’énonce bien » ; Et là, rien dans le dico, rien dans les encyclopédies, rien dans Quid, rien sur les pages d’accueil des sites spécialisés…
Le désert !

J’aime bien la présentation de Bruno Faidutti :
« jeux de société, des jeux en société, qui se jouent autour d'une vraie table, avec de vrais adversaires en chair et en os, des vrais pions de bois... »
Comme pour beaucoup de définition, cette façon d’aborder la chose permet de distinguer le jeu de société par rapport à un autre domaine du jeu (ici le jeu vidéo) mais pas de cerner le sujet.

Est-ce la seule manière de définir : par comparaison et exclusion ?

Bon, définir est une chose mais présenter en est une autre.
Sachant que j’ai entre 5 et 10 minutes de laïus à pondre, je peux me permettre une présentation exhaustive !
Histoire d’éviter le cours magistral, je crois que je n’ai pas d’autres choix que de passer par des images, des situations et des références connues.
Mais lesquelles ? J’ai beau chercher dans cette voie et en dehors des échecs pour les jeux tactiques et stratégiques, les références connues sont tellement faibles que je ne vois pas quels exemples prendre pour les jeux de négoce, jeux d’enchère,…

L’autre piste est d’évoquer les qualités et les compétences que le jeu utilise et développe :
La réflexion, l’anticipation, la négociation, la pondération, la prise de risque, la gestion de conflit, le respect des règles et des adversaires,…
Et de conclure par les plaisirs de jouer, de gagner, de partager un moment conviviale en famille, entre amis…

Que feriez-vous à ma place ?

Je sais pas trop mais ne pourrais-tu pas aborder ça sur le thème l'évolution et le succès croissant du jeu de société qui n'est après tout qu'une redécouverte du jeu en société N'oublions pas que dans un passé plus ou moins réçent (Louis 13, 14 et 15) le jeu en société était avant tout un événement social avant d'être ludique.

C'est vrai que ce qu'en dit BF dans ses pages est souvent bien pensé et/ou bien torché.

Cher Monsieur Richard,

Moi, un truc que je fais des fois (souvent même) c'est que je dis : le jeu de société, vous connaissez focément, le "Monopoly", avec son plateau, ses pions, c'est un jeu de société... Et bien le "Monopoly" c'est un jeu de 1936 !!! Vous imaginez bien que depuis 1936 il y en a eu des jeux et des évolutions de mécanismes plus moderne... Et bla bla de bla bla :lol:

Bien à vous de cordialement

Monsieur Phal

pas mal ça je m'en servirai

http://www.media.unisi.it/cirg/archivio/tesigal.doc

C'est un mémoire de DEA.
Il tente (entre autres) de définir le jeu de société.

Cela pourrait t'aider.

A voté.

Richard dit:« ce qui se conçoit bien, s’énonce bien »


Fais les jouer.
Projettes une situation de jeu, le jeu que tu veux, expliques la situation, le dilemne s'il y en a un, propose des solutions et fait voter ton auditoire.
Ensuite présente l'impact des différentes solutions, en image.

Pour finir tu annonces, "et bien voilà, vous venez de jouer un tour de tel jeu". C'est ca le jeu : une rencontre, une problematique, une décision à prendre, une reflexion concertée parfois, un objectif à atteindre, etc...

BdC

L'est nul ce mémoire de DES ... il cite même pas TricTrac

Prepares un buffet et parle leur du jeu de satiété, tu te feras des amis :D

BdC

Frédérick dit:http://www.media.unisi.it/cirg/archivio/tesigal.doc
C'est un mémoire de DEA.
Il tente (entre autres) de définir le jeu de société.


"Définir un jeu de société n’est pas chose évidente : un jeu dit « de société » peut être tout et son contraire. Dire qu’il doit remplir les conditions d’un jeu et en plus avoir un caractère social n’ajoute pas grand chose, tant il est vrai que chaque jeu reflète le contexte socioculturel d’origine et dans lequel il est pratiqué."

Y a pas que moi qui peine : c'est rassurant !

En tout cas, merci pour ces premières réponses.
Je commence à remplir ma barque.

Je transcrirai ici le résultat de ma prose (si j'arrive à un truc pas trop minable...)

Frédérick dit:http://www.media.unisi.it/cirg/archivio/tesigal.doc
C'est un mémoire de DEA.
Il tente (entre autres) de définir le jeu de société.
Cela pourrait t'aider.
A voté.


Ce que j'adore dans ce mémoire c'est que l'auteur et moi-même partageons les mêmes références littéraires -> Calvin et Hobbes !!!!

Franck - Jeune Cornu

Je crois que Bruno et monsieur phal vont dans le bon sens : pas la peine de chercher une exactitude scientifique pour être compris, au contraire. A eux deux tu as une definition et une présentation impecable je trouve.

J'ai adopté la même technique que Monsieur Phal pour l'approche du non joueur. D'abord le rapprocher de ce qu'il connait Monopoly, Trivial Pursuit, lui rappeller ce qu'il aime/aimait bien dans ceux-ci(rassemblement, discussion, bons moments), se mettre de son coté ("Oui mais bon c'etait limité") et la l'éclairer "heureusement depuis les jeux ont evolués, une vraie révolution..."

Le decideur detestant rater une revolution ca peut accrocher ;-) , tu rajoutes a cela quelques chiffres sur la production annuelle, le nombre croissant de particpants, quelques notions bien pompeuses sur le caractere "transgenerationnel, éducatif, égalitaire etc..." et tu rajoutes une touche d' "humour" !? sur "la fracture ludique" et hop!

Allez quelques convertis valent bien ce genre de compromission !

Monsieur Phal dit:Cher Monsieur Richard,
Moi, un truc que je fais des fois (souvent même) c'est que je dis : le jeu de société, vous connaissez focément, le "Monopoly", avec son plateau, ses pions, c'est un jeu de société... Et bien le "Monopoly" c'est un jeu de 1936 !!! Vous imaginez bien que depuis 1936 il y en a eu des jeux et des évolutions de mécanismes plus moderne... Et bla bla de bla bla :lol:
Bien à vous de cordialement
Monsieur Phal


Je fais presque pareil...
Mais quand tu parle de monopoly à des adultes... Tu ne fais pas un franc succés. Ils ne sont pas nombreux à y jouer, c'est pas pour rien.

Alors je leur vend leur souvenir de monopoly, l'enfance... Avec un peu de chaleur, tu as des sourires complices et convenus, ha oui, l'enfance, le jeu...
Et là douche froide :
"Et bien moi, je n'aime pas le monopoly. C'est un jeu monotone, ennuyeux, dominé par le hasard du dé, je suis comme vous, je n'y joue plus. Par contre j'aime les jeux de société moderne, qui proposent des mécanismes plus riches, plus variés, offrant plus de possibilité d'action et d'interaction..."

Bon, c'est un truc, faut faire son cinéma, et etre a l'aise avec.

C'est un peu risqué, mais le contraste intrigue.

Moi je fais aussi dans ce genre avec le monopoly, cluedo etc.

Et je compare (je triche mais les gens sont intrigués) à l'évolution du cinéma.

J'explique que les mécaniques des jeux d'aujourd'hui et des jeux d'hier, c'est aussi différents que les effets spéciaux d'aujourd'hui et les effets spéciaux d'hier.

"Certains auteurs sont les Splielberg du jeux de société."

L'objectif n'est pas l'exactitude, mais d'intriguer en renvoyant à du connu :roll:

Richard dit:Je me suis collé la tache délicate d'écrire un petit discours pour les VIP (élus, fonctionnaires territoriaux, responsables de centre d'animation,...) que nous invitons pour le Festival du Jeu de Toulouse.

Y'aura Douste ? Si oui, t'as qu'à parler de Allo docteur...

RenaudD dit:L'est nul ce mémoire de DES ... il cite même pas TricTrac

Si dans les annexes. Faut dire qu'en 2001, TT n'était pas encore ce qu'il est devenu...

Frédérick dit:Moi je fais aussi dans ce genre avec le monopoly, cluedo etc.
Et je compare (je triche mais les gens sont intrigués) à l'évolution du cinéma.
J'explique que les mécaniques des jeux d'aujourd'hui et des jeux d'hier, c'est aussi différents que les effets spéciaux d'aujourd'hui et les effets spéciaux d'hier.
"Certains auteurs sont les Splielberg du jeux de société."
L'objectif n'est pas l'exactitude, mais d'intriguer en renvoyant à du connu :roll:


Moi aussi je fait un peu comme ça, je fait un parralléle avec les livres la diversité et les films pour l'évolution.
style ça http://acrojeux.free.fr/kit.html.

Et puis je fait un peti panel des genres de jeu, je leurs met l'eau à la bouche, style jean pierre coffe du jeu de société.

Et si c'est pour des élus, directeurs... Je leurs fait un rapide topo sur l'importance du jeu chez l'enfant, l'adulte et le CITOYEN...
j'envoi un truc ce soir.

Voila c'est extrait de nos dossier de présentation de projet:

Les enjeux du jeu :

Le jeu comme l’art et la fête sert à focaliser une attitude ludique présente en chaque individu. C’est un moment privilégié pour l’individu : cela lui permet de prendre une pause. En effet, il délaisse ses activités rébarbatives pour une activité plus humaine et satisfait ainsi ce désir qu’est le jeu.
De plus, chez l’enfant le jeu est un facteur essentiel au développement de ses capacités intellectuelles, physiques et dans la formation de sa personnalité.
Enfin, le jeu est fondé sur des principes sociaux important, il introduit ainsi l’enfant au monde social, échange, partage et respect de règles bien défini.


Les différents types de jeux :

Les jeux d’adresse
Outre la dextérité et la rapidité ces jeux demandent de la concentration et de la précision. Par ailleurs, ils permettent de développer les aptitudes psychomotrices des individus.

Les jeux de stratégie
Pour remporter la victoire, il faut dans ce type de jeux respecter les règles instaurées et bien défini, anticiper et déduire les actions de son adversaire et tenir compte de ses capacités.

Les jeux abstraits
Se sont des jeux constructifs où l’on assemble, superpose ou empile des éléments. Ils développent les capacités créatrices et le raisonnement déductif de l’individu.

Les jeux de hasard
Dans ces jeux tout le monde est à égalité, gloire au plus chanceux.

Les jeux de connaissance
Ces jeux font appel aux connaissances, et à la culture générale des participants. Ils permettent également d’entraîner la mémoire.

Les jeux d’imitation
Ces jeux donnent l’occasion d’exercer différents rôles, de mettre en œuvre de nombreuses capacités qui enrichissent les possibilités de réponses motrices et de comportement social.

Comme promis, je vous retranscris ci-dessous le discours du festival du jeu de Toulouse.
A savoir qu'aucun élu n'est venu pour le pot :roll: donc je n'ai eu l'occasion de m'en servir.
Vous verrez que je me suis servi de vos conseils et des supports que j'ai pu trouver ici et là.
Je rappelle que l'objectif était de présenter le jeu de société...

Merci à tous pour votre participation directe ou indirecte.

Discours Festival

Je me lance d’un petit discours d’abord pour vous remercier d’être venu à la 3ème édition du Festival du jeu de Toulouse et pour vous donner quelques explications sur la nature et l’intérêt de ce festival.

Nous souhaitons offrir un aperçu du vaste monde du jeu de société en faisant jouer les visiteurs.
Pour ça : l’entrée est gratuite et des animateurs accompagnent les visiteurs dans leurs premiers pas, en leur expliquant les règles et l’intérêt de tel ou tel jeu de société.

Comme beaucoup de visiteurs, je pense que la plupart d’entre vous ignore ou méconnaît le jeu de société. Je parle de sa diversité, sa richesse, son intérêt ludique ou pédagogique.
Rassurez-vous, c’est normal !
Tout le monde sait que « ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement ».
Et bien, pour définir le « jeu de société », il n’y a rien dans le dictionnaire, rien dans les encyclopédies, rien dans Quid, rien nul part…

Définir un jeu de société n’est pas chose évidente : un jeu dit « de société » peut être tout et son contraire. Dire qu’il doit remplir les conditions d’un jeu et en plus avoir un caractère social n’ajoute pas grand chose.

Une façon d’aborder et de définir les jeux de société est de dire que se sont des jeux qui se pratiquent en société (soit à partir de 2 personnes), qui se jouent autour d'une vraie table, avec de vrais adversaires en chair et en os, avec des vrais pions de bois ou des vraies cartes, etc…

Cette façon d’aborder la chose permet de distinguer le jeu de société par rapport à un autre domaine du jeu (le jeu vidéo par exemple) mais malheureusement, pas de cerner concrètement le sujet.

Les jeux dits de société supposent donc au moins deux joueurs, des règles réciproques, très souvent l’usage de matériel, des règles précisant l’organisation d’une partie comportant un début et une fin, des sanctions par pertes ou gains et un caractère reproductible : on peut jouer et rejouer au même jeu à l’infini.

Dès que l’on commence à percevoir et connaître le jeu de société on s’intéresse alors aux mécanismes :
Le part de hasard, de réflexion, d’anticipation, les principes de négociation, de pondération, de prise de risque, de gestion de conflit, puis la qualité du matériel et des règles, et surtout et avant tout : le plaisir de jouer, de partager un moment convivial en famille ou entre amis…

La grande qualité d'un jeu de société est la convivialité qu'il engendre spontanément. Ainsi, dès lors qu'un jeu réunit plusieurs personnes, on pourrait le qualifier de jeu de société. Toutefois, on réserve aussi ce terme aux jeux qui n'ont pas les mêmes caractéristique prédominante comme le jeu éducatif, le jeu de simulation ou le jeu de rôle. En somme, selon le contexte il peut y avoir deux définitions du jeu de société, soit dans son acceptation la plus large englobant tous les jeux conviviaux, soit dans son sens restrictif par élimination des jeux qualifiés autrement.
A chacun de choisir le sens qui lui convient, car finalement il n'ait pas vraiment besoin de trancher la question.
Et tout ce que je viens de vous dire n’a aucun intérêt… pour jouer en tout cas !

Après ces belles théories, soyons pragmatique :
Vous connaissez forcément, le "Monopoly", avec son plateau, ses pions, c'est un jeu de société... Et bien le "Monopoly" c'est un jeu de 1936 !!! Vous imaginez bien que depuis 70 ans il s’est passé des choses dans le domaine du jeu.

Et bien moi, je ne joue pas et je n’aime pas le Monopoly. C'est un jeu monotone, ennuyeux, dominé par le hasard. Autant jouer à pile ou face…
Mais comme vous, j’y ai joué étant enfant mais je n’y joue plus.
Par contre j’aime les jeux de société moderne, qui proposent des mécanismes plus riches, plus variés, qui offre plus de possibilité d'action et d'interaction..."

Le jeu comme l’art et la fête sert à focaliser une attitude créative, festive et ludique présente en chaque individu ; enfant ou adulte.
C’est un moment privilégié : cela permet de prendre une pause, de délaisser nos activités rébarbatives pour une activité plus humaine, qui satisfait ce désir et ce plaisir que l’on trouve dans le jeu.

Et comme beaucoup le pense à tord : je vous assure que jouer n’est pas une attitude immature et puérile.
A condition d’enlever son pouce de la bouche, bien sur !

Même si le jeu a des aspects pédagogiques indéniables, les niveaux de complexité sont tellement variés que chacun peut y trouver sa limite. L’intérêt étant de se dépasser et d’acquérir par l’expérience du jeu, une nouvelle compétence et surtout d’y trouver un nouveau plaisir.

De plus, une très grande partie des jeux modernes permettent de jouer en famille, de réunir petits en grands autour du même plaisir et ce qui est particulièrement rare : sans en diminuer l’intérêt pour l’adulte et pour l’enfant alors qu’ils participent à la même activité, avec les mêmes règles et les mêmes objectifs.
Connaissez-vous une autre activité avec de telles qualités ?

A titre d’exemple : dans le sport (qui est si répandu) on ne mélange même pas les hommes et les femmes.
Alors intégrer et rassembler des adultes et enfants, des valides et handicapés, des experts et débutants relève de l’exploit…

En France, les adultes ne jouent pas. Plus précisément, ils ne jouent plus. Les plaisirs qu’offrent la société moderne ont progressivement écarté le jeu de nos cercles familiaux et sociaux. Etonnement, il n’y a jamais eu autant de jeux à la télévision mais elle a transformé le joueur en spectateur, lui enlevant l’envie de participer.
Pourtant, la TV a compris l’intérêt du jeu et a su trouver matière à spectacle et plaisir mais elle n’incite pas vraiment le spectateur a devenir un joueur.

Je dis en France car chaque pays, chaque culture, dispose de sa propre approche du jeu.
Et il serait trop simple de placer la fracture ludique entre pays développés et pays sous-développés car si l’on prend les pays d’Europe occidentale, les différences sont notables : En simplifiant, plus ont va vers le nord plus le jeu de société est répandu. Probablement une histoire de climat…

Pour ne citer que le plus remarquable : L’Allemagne est indéniablement le pays du jeu en Europe.

L’infrastructure est riche et complète : C’est en Allemagne que l’on trouve les plus grandes sociétés d’édition, les plus grands salons professionnels et publics, le plus grand réseaux de distribution et le gros chiffre d’affaire réalisé par la vente des jeux.
Chaque famille dispose de sa propre ludothèque et joue régulièrement entre amis et en famille.

Ce qui explique que les certains jeux que nous proposons au Festival de Toulouse ont un nom barbare, impossible à prononcer par le germanophobe moyen.



En guise de conclusion, je voudrais vous demander de l’aide.
Aidez-nous à pérenniser le Festival du Jeu de Toulouse en nous apportant votre soutien pour la prochaine édition.
Aidez-nous à développer la culture ludique en intégrant le jeu à vos activités socio-professionnelles et personnelles.
Et tout simplement : aidez-nous en jouant.

Merci et amusez-vous bien.

SBEUH PAS AVOIR ECOUTÉ !