De la connotation sexuée des jeux à la pression sociale...

Je vous tape ici l'article d'Ana Vér Das Néves Alvès (professeur des écoles) tiré des Cahiers Pédagogiques n°372, mars 1999.

Une première pierre pour casser les rôles
Comme support de mon travail, j'ai choisi la lecture d'album avec comme axe directeur la question : l'enfant pourra-t-il se détacher des stéréotypes sexués qui l'influencent dans la construction de sa propre personnalité ?
J'ai utilisé l'album Frédérique ou cent façons d'être une fille de Virginie Dumont (Actes Sud junior) pour ébaucher peut-être une critique sociale ou pour tenter une réflexion sur les attributs féminins et masculins.
Dans cette histoire, le personnage principal n'est pas un garçon, mais une fille qui s'appelle Frédérique. Elle est loin du portrait classique des petites filles de la littérature enfantine - elle est sportive, adore porter des joggings, jouer au ballon, aux billes, faire du roller et même se bagarrer. En revanche, elle déteste plus que tout porter des jupes et jouer à la poupée. Le seul problème auquel elle se heurte est son entourage : on dit d'elle qu'elle est un garçon manqué. Et Frédérique ne comprend pas, que veut dire être une vraie fille ?
L'enfant craintif et peu sûr de lui est un garçon, son cousin Frédéric. Cette histoire nous montre qu'encore de nos jours, les petits garçons sont élevés pour être des hommes et les petites filles pour être des mamans. Mais finalement, le personnage principal nous prouve qu'être habillé en jupe ou en pantalon, çà n'a pas beaucoup d'importance, l'essentiel c'est d'être soi-même.
Les représentations du féminin et du masculin
Tout d'abord, avant même de leur lire l'histoire de Frédérique, j'ai fait réaliser un collage. La consigne différait selon que je m'adressai à une fille ou un garçon.
Il ou elle devait découper un petit garçon ou une petite fille et le ou la coller sur une feuille. Puis, il ou elle devait découper les jouets avec lesquels il ou elle voulait jouer et les coller à côté du personnage. Chaque enfant était, pour cette première activité, en possession d'un catalogue de jouets pour lui seul (un large choix s'offrait donc à chacun d'entre eux).
J'ai volontairement utilisé les jeux pour cette 1ère séance sachant qu'ils sont fortement sexués dans notre société. Il suffit de feuilleter des magazines de jouets des grands magasins à Noël !
L'analyse des feuilles rendues par les enfants a dû nécessiter un classement des jeux et jouets choisis.
Ont été considérés comme jeux connotés féminins : les poupons, les poupées, les poussettes, les nécessaires de coiffures, les ustensiles de cuisine, de ménage...
Les jeux connotés masculins sont : les armes, les voitures, les motos, les outils de bricolage...
Les jeux connotés neutres sont les légos, les peluches, les fermes, les jeux d'éveil, les jeux électroniques, les jeux de sociétés, les jeux de moulage, de poterie...
Les filles de 4-5 ans choisissent autant des jeux "féminins" que des jeux "neutres". En revanche, les petites filles de 5-6 ans ne sélectionneront plus autant les jouets neutres, leur préférence va vers les jouets féminins très nettement (77,7%). On peut vois aussi qu'il n'y a pas de réelles différences entre les résultats des garçons de 4-5 ans et ceux de 5-6 ans, ils choisissent à plus de 70% des jouets masculins.
De manière générale, les filles choisissent plus les jeux neutres que les garçons. Sinon, à tout âge et tout sexe confondu, les enfants choisissent toujours des jouets connotés comme propre à leur sexe, et jamais connotés au sexe opposé (sauf les garçons de 4-5 ans avec 1,5% mais ce faible % est négligeable...).
On peut donc en conclure que dès 4 ans, le choix que fait l'enfant à travers ses jeux n'est pas dénué de sens. Leurs choix sont déjà très orientés. A travers eux, on perçoit qu'ils adhèrent indirectement aux stéréotypes sexuels. Ils ont donc déjà fait l'apprentissage des rôles sociaux sexuellement divisés. Ce travail sur l'inégalité entre les sexes est donc indispensable à l'école.
2ème séance, travail sur Frédérique.
Nous avons d'abord observé le livre dans son aspect général, puis plus particulièrement la couverture. Les élèves se sont demandés si le personnage était une fille ou un garçon. Ils ont pu imaginer une situation, voire même une amorce d'histoire. Puis je leur ai lu (en plusieurs fois).
Lors de la lecture de Frédérique, tous les enfants qui le souhaitaient ont pu parler et dire s'ils avaient ou non aimé le livre. Je leur ai demandé pourquoi les autres disent de Frédérique qu'elle est différente. Ils se sont accordés sans problème pour dire que c'était parce qu'elle aimait les jeux de garçons. Je leur ai aussi demandé si c'était normal qu'elle soit traitée de garçon manqué. Ils ont compris que cela était dû au choix de ses jeux. Et ils ont trouvé çà injuste. En revanche, pour eux le ballon, les billes, le football sont des jeux de garçons. Et parallèlement, les poupées, les barbies sont des jeux de filles.
Je leur ai fait remarquer que j'avais observé à plusieurs reprises certains garçons jouer avec les poupées dans le coin chambre et je leur ai demandé si pour autant ils étaient des filles (ils sont d'accord que non !). Je leur ai donc expliqué que chacun avait le droit de choisir les jeux avec lesquels il voulait jouer : les jouets sont pour tous. Les ballons et les poupées sont autant des jeux de filles que de garçons.
Ils savent définir les termes de garçon manqué" (ils sont d'accord pour dire qu'il est injuste), mais lorsque je demande ce que voudrait dire 'une fille manquée" ils ne savent plus : "çà n'existe pas", "je ne sais pas", "c'est une fille pas réussie"...
Quand je décris la situation inverse (un pêtit garçon qui aimerait jouer à la poupée, à la poussette, à la cuisine...à) çà les choque beaucoup plus. Car c'est à leurs yeux dévalorisant !
Nous avons ensuite recherché ensemble quelle était la phrase la plus importante et pourquoi. Cette recherche collective a permis aux enfants d'accéder à la signification morale de l'histoire. Ils ont choisi la phrase suivante : "l'essentiel c'est d'être soi-même comme on a envie".
Ensuite pour élargir le problème d'inégalité (autre qu'entre les sexes) j'ai demandé aux enfants s'ils ne pouvaient pas citer des exemples d'enfants (ou d'adultes) qui avaient été sujets à moqueries parce qu'ils étaient différents (à cause de singularités). Axel nous a alors raconté que dans la cour, des grands s'étaient moqués de sa forte corpulence. Le récit de cet incident nous a permis d'aborder la notion de respect de soi et des autres. Puis, pour mettre en relief que nous sommes tous différents ne justifie en rien la supériotrité de l'un sur l'autre, j'ai fait relever le maximum de différences dans la classe (couleur de la peau, sexe, taille, âge...). Tout ceci en insistant sur la richesse des contacts et des échanges lorsqu'ils sont entre des gens différents. Nous avons réalisé à l'issue de cette séance un grand panneau sur lequel chaque enfant a peint un jeu, un enfant a peint un garçon et une fille et un grand a écrit la phrase choisir dans l'album.
Retour aux collages
Lors de la 3ème séance, les élèves ont à nouveau réalisé les collages demandés avant la lecture de Frédérique (les consignes et le déroulement ont été les mêmes). Ceci a permis de voir si ces séances avaient eu un effet sur les élèves.
En fait, il n'y a pas eu d'évolution significative. Les filles semblent choisir plus volontiers des jeux connotés masculins (9,4% contre 0% à la 1ère séance). En revanche, pour les garçons c'est le contraire. Ils n'ont pris acuun jeu féminin et 84,7% de jeux connotés masculins (la 1ère fois 75%). LA réticence est d'autan plus forte lors du 2nd collage -les résultats obtenus sont donc tout le contraire de l'effet escompté ! Apparemment seules les filles ont compris qu'elles pouvaient accéder de l'autre côté de la barrière, "du côté du sexe fort". Mais les garçons semblent affirmer plus fortement encore leur appartenance sexuelle qui est bien distincte du "sexe faible". Ils semblent comme angoissés par la possibilité de la non-différenciation d'avec l'autre sexe.
En ce qui concerne la lutte contre l'inégalité entre les sexes, la simple lecture de cet album reste insuffisante, car il est difficile d'enrayer cette influence que nous subissons tous avant notre naissance, et donc il n'est pas simple de casser la chaîne des conditionnements qui se noue d'une génération à une autre. Certes, dans notre société les garçons sont plus compétitifs que les filles. Mais la lecture de Frédérique n'avait pas pour objet de transformer les petites filles en garçons manqués. Ce projet ne consistait donc pas à former les petites filles à l'image des modèles masculins, mais à faire en sorte que chaque individu qui naît ait la possibilité de se développer de la façon qui lui convient le mieux. Ce travail doit donc être de longue haleine. Mais pour être efficace il faut traiter les relations dans l'école, entre les enfants à tous les moments de la journée et dans toutes les activités.


Voilou de j'en ai mal aux doigts...

Pour ne pas trop déborder d'un sujet tournant autour de "la création de jeux et des maths", je souhaitais vous partager cette lecture qui m'a interpellée et posée les questions suivantes :

1° ) D'après vous, est-ce que le jeu de société a-t-il vraiment un connotation neutre ?

2° ) Quelle est la pression sociale et/ou culturelle, voire économique qui pousse à créer et éditer tel ou tel jeu de société, en fonction d'un thème particulier ? pour des cibles particulières ?

......si d'autres questions vous tarraudent sur le sujet... n'hésitez pas à faire part de vos réflexions...

En attendant vos réactions quant à cet article, je vous souhaite bien du plaisir ludique, Rémy-lee

Ps: j'crois que je détiens désormais le prix de la longueur du post....!!! :D

Rémy-lee dit:Ps: j'crois que je détiens désormais le prix de la longueur du post....!!! :D


Avec une citation de cette taille, je trouve ça triché ! ( et puis j'aurai pu citer tout ton post et ajouter mon commentaire pour battre ton record :wink: )

D'après vous, est-ce que le jeu de société a-t-il vraiment un connotation neutre ?


En simplifiant on pourrait dire que des jeux comme Hybrid, FMP, Formule Dé et semblables font plus "garçon" pour toutes les raisons mentionnées dans l'article. Je connais certaines filles qui refusent de jouer à de tels jeux pour ce motif. Elles doivent trouver inconsciemment que ça fait trop "garçon". L'inverse doit sûrement exister (je parle pas de Téléphone Secret ou de Secret Girl :wink: ) mais j'ai pas d'exemples d'emblée...

le JdS dans l'absolu n'est pas neutre.

ya bien plus de jeux avec :
- chevaliers
- dragons
- combat
- armes
- royaumes...

qu'avec :
- bébés
- fringues
- fleurs
- produits de beauté
- coiffeur...

2°) la pression qui pousse à éditer tel ou tel jeu ? c'est la "demande" (de "l'offre et la demande").
Ce sont majoritairement des garçons qui achètent.
Si les filles étaient les plus grosses acheteuses, tous ces jeux de monstres-chevaliers ne se vendraient pas; or ils se vendent.
On en revient au fait que la société fonctionne comme ça, elle va destiner telle ou telle chose à tel ou tel sexe.

BarkinChaf dit:Je connais certaines filles qui refusent de jouer à de tels jeux pour ce motif. Elles doivent trouver inconsciemment que ça fait trop "garçon".

c'est pas que ça fasse "trop garçon", ça je crois que les filles s'en tapent (la réciproque n'est pas valable). mais certains jeux, clairement orientés garçons, moi perso, je n'y arrive pas, et en plus, je n'y trouve aucun intérêt...

Très intéresant ce post, merci Remy-Lee

ivy dit:
BarkinChaf dit:Je connais certaines filles qui refusent de jouer à de tels jeux pour ce motif. Elles doivent trouver inconsciemment que ça fait trop "garçon".

c'est pas que ça fasse "trop garçon", ça je crois que les filles s'en tapent (la réciproque n'est pas valable). mais certains jeux, clairement orientés garçons, moi perso, je n'y arrive pas, et en plus, je n'y trouve aucun intérêt...


Ivy, c'est quoi exactement que tu qualifies de clairement orienté garçon ? Ca se trouverait plutôt dans le thème du jeu ou alors dans les mécanismes ?

Grem

Très intéresant ce post


De rien, gRémy-leens :wink:

Rémy-lee dit:2° ) Quelle est la pression sociale et/ou culturelle, voire économique qui pousse à créer et éditer tel ou tel jeu de société, en fonction d'un thème particulier ?


mon frère a résumé ma pensée en un mot pour répondre à ta question :
la pression en question c'est "argent".
"sous"
"thune"
...

[edit] j'ai honte quand je me relis... ça devait être la pleine lune :oops:

On est d'accord... c'est pour une raison économique... les soussous dans la popoche... que les éditeurs éditent....

Mais ils ont bien une ligne marketting ? Genre ce que tu disais... les garçons achètent plus volontiers les jeux de société... alors que les filles (à partir de 10 ans aujourd'hui :shock:) seraient plus portées vers le téléphone portable et les magazines de mode et chébrans à donf... ??? C'est çà ???

D'autres explications....? sur les raisons sociales ? psychologiques ? culturelles ? les mentalités et les représentations ?

Bien ludiquement, Rémy-lee

Tous les préjugés de l'education expliquent ce phénomène.... Il y a toujours, des notre plus jeune age, des trucs de "filles" et des trucs de "mecs"....

"les garcons n'ont pas le droit de pleurer sinon ce sont des fillettes/poules mouillées"
"ma fille se comporte comme un garcon manqué, elle ne trouvera jamais de mari :shock: "
"il n'y a jamais de fille dans les pub TVs entrain de jouer avec les GI-Joe"

"le rose c'est pour les filles, les barbies sont en rose, les garcons ne peuvent pas jouer aux barbies"

"les filles n'ont pas le droit de jouer au foot avec leur frangin parce justement elles pleurent tout le temps!" --> du coup, les filles ne connaissent rien au foot --> elles ne peuvent pas assister au sublimissimes soirée bierre-foot avec les mecs --> ne peuvent pas jouer à FIFA98 parce qu'elles ne connaissent pas les joueurs -->ne jouent pas aux jeux vidéos --> ne jouent pas tout court --> trompent leur ennuie en racontant l'histoire de "marc qui a trompé rachelle" à leur meillleure amie --> illustre ça sur les barbies :shock:

.....

Je réagis sur les deux posts à la fois.

En ce qui concerne les sciences et les filles, je suis intervenue dans un college chez des 4eme dans le cadre d'une action "D comme découvreuse" dont le but etait de sensibiliser les jeunes filles aux possibilités de carrieres scientifiques. Elles s'en foutent et n'y pense pas du tout! Déjà, je pense que dans leur tete, elever une famille est incompatible avec des études longues, l'informatique c'est completement exclu parce que peu de filles (pour les memes raisons que vous avez cités : pression sociale....) y ont gouté etant jeune. Les maths oui eventuellement mais plutot pour etre prof. Je suis d'accord avec BdC, les femmes sont, en général, moins ambitieuse et moins "coq" et font , je pense, rarement les choses pour gagner plus d'argent, elle se contente facilement d'un boulot qui leur donne plus temps ce qui elimine d'emblée pas mal de carrieres scientifiques.

Pour en revenir au sujet, je suis plutot d'accord avec Ivy, je ne crois pas qu'on exclue les jeux parce qu'ils ont un theme plus "garcon" (course de voiture, guerre etc...) mais plus parce que ce sont des mécanismes qui nous echappe par manque d'habitude.

Une solution : laisser et encourager les freres et les soeurs à jouer ensemble quand ils sont petits?

ps : et j'adore les dragons et les chevaliers :p

uphare dit:
du coup, les filles ne connaissent rien au foot --> elles ne peuvent pas assister au sublimissimes soirée bierre-foot avec les mecs --> ne peuvent pas jouer à FIFA98 parce qu'elles ne connaissent pas les joueurs -->ne jouent pas aux jeux vidéos


Pour le reste, je sais pas, mais là, c'est une ennorme chance :wink:


PS : Moi, je préfère sauver la princesse :roll:

En ce qui concerne les thèmes je suis assez d'accord avec Uphare, en fait les jeux sur les courses de voitures ne plaisent pas particulièrement aux filles parce que les courses de voiture ne sont pas "considérées" comme une activité très féminine. Mais cela a tendance à changer.

Vivement dans 30 ans quand les héroines de la formule 1 seront des femmes et que des petites filles redécouvriront dans le grenier de grand-père l'antiquité que sera formule dé :wink:

Pour tenter de répondre à la première question de Rémy-Lee, pour moi la plupart des thèmes des jeux de société sont neutres, en tout cas dans les dernieres productions a priori. Mais il ya quand même un bon nombre de jeux de société qui sont plus orientés garçons alors qu'il me semble qu'il y en a très peu qui soient orientés filles.

Dans le jeu de société, il y a quand même une petite notion de compétition. Chacun lui donne l'importance qu'il veut mais elle est tout de même là. Culturellement, il semble que les filles ne soient pas encouragées à la compétition, au contraire des garçons. Peut être est-ce un début d'explication au fait que la cible des jeux de société soient plus les garçons que les filles.

Grem

Grem dit:
Dans le jeu de société, il y a quand même une petite notion de compétition. Chacun lui donne l'importance qu'il veut mais elle est tout de même là. Culturellement, il semble que les filles ne soient pas encouragées à la compétition, au contraire des garçons. Peut être est-ce un début d'explication au fait que la cible des jeux de société soient plus les garçons que les filles.


Tout à fait d'accord sur le faite que les filles soient moins encouragées à la comptétition ou moins intéréssées naturellement. Cela dit, je ne suis pas sure que, dans la majorité des cas ,ça soit un frein pour les jeux de société. On peut aimer jouer sans prendre enormement de plaisir à gagner et jouer quand meme de son mieux....et gagner!

On a déjà eu cette conversation sur un autre thread avec Blue et jmguiche (entre autre, je crois), je ne pense pas qu'il y ait quoi que ce soit qui freine les filles pour jouer aux JdS si ce n'est l'ignorance des jeux et le manque d'habitude et je suis persuadée qu'elles vont s'y mettre parce que les JdS sont pour la plupart "neutre" (suivant la classification donnée dans le premier message).

Oui oui, c'est bien nous deux (c'est un peut pour ça que je ne me suis pas répété ci dessus)...

Tu dis que l'esprit de compet n'est pas un frein pour jouer. Je suis d'accord, quand je joue, j'ai autant de plaisir à perdre qu'à gagner.
Mais c'est, je pense un frain pour découvrir les jeux de société.
Dans la plupart des jeux, le but, c'est de gagner. Il y a un esprit de compétition. Ca peut rebuter les joueuses potentiels (à ce propos, j'ai eue du mal à faire jouer une cousine ce WE à citadelle, qui finallement a demandé une seconde partie)...

uphare dit:
Tout à fait d'accord sur le faite que les filles soient moins encouragées à la comptétition ou moins intéréssées naturellement. Cela dit, je ne suis pas sure que, dans la majorité des cas ,ça soit un frein pour les jeux de société. On peut aimer jouer sans prendre enormement de plaisir à gagner et jouer quand meme de son mieux....et gagner!
On a déjà eu cette conversation sur un autre thread avec Blue et jmguiche (entre autre, je crois), je ne pense pas qu'il y ait quoi que ce soit qui freine les filles pour jouer aux JdS si ce n'est l'ignorance des jeux et le manque d'habitude et je suis persuadée qu'elles vont s'y mettre parce que les JdS sont pour la plupart "neutre" (suivant la classification donnée dans le premier message).


Tout à fait d'accord aussi sur le fait qu'on peut jouer sans avoir comme motivation la compétition (Heureusement pour moi :lol:). Et en tout cas j'espère que c'est certainement pas un frein pour jouer.

Et d'accord aussi pour dire que les jds sont majoritairement neutres. mais je remarque que ceux qui ne sont pas neutres semblent être presque tous orientés pour les garçons plutot que pour les filles, notamment ceux avec des thèmes guerriers ou de sports comme ceux évoqués plus haut, et qui semble privilégier une compétition plus importante.

Grem

Grem dit:Ivy, c'est quoi exactement que tu qualifies de clairement orienté garçon ? Ca se trouverait plutôt dans le thème du jeu ou alors dans les mécanismes ?
Grem

(euh, je parle vraiment pour moi, pas pour toutes les filles !). nan, le thème ne me dérange pas du tout car souvent je passe outre et je ne m'intéresse qu'à la mécanique (!!! oui c'est fort pour une fille, hihi ;)). ben j'aime pas les jeux d'habileté, de rapidité, les jeux où il faut gueuler plus fort que son voisin (ah oui, je viens de lire les posts précédents, les jeux de "sport", je déteste, là pour le coup, c'est la thématique, mais j'adore les courses de bagnole en jeu vidéos ;) !)...
je pense que le marché est orienté garçon, c'est sûr même ! j'essaie de convertir plein de filles au JdS, c'est quasi mission impossible, j'ai tout essayé, les trucs simples, les trucs moins simples, les jeux fun tout plein de couleurs, ça ne prend pas ! quand je leur demande pourquoi, elles ne savent pas me répondre, j'ai l'impression qu'elles ne considèrent pas ça comme un loisir (ou un plaisir ;)) mais comme une pure perte de temps. quand je leur dis qu'elles n'auraient pas moins perdu de temps en allant voir un bon film au ciné ou en lisant un bouquin, elles ont l'air de considérer que si... pour les filles non joueuses, je pense que la thématique prime sur tout, et là évidemment, pas de couleurs trop sombres, pas d'histoire d'armées, de guerre, d'affrontement même simple etc...
j'ai aussi essayé de convertir des non-joueurs masculins, là déjà, on peut y aller dans le jeu sérieux direct, et ça prend trois fois sur quatre (je dirai même 99 fois sur 100 !), et ensuite les mecs continuent tout seuls ! magique !
j'en arrive à me dire que les filles ont un tempérament moins joueur que les garçons. je sais pas... ça s'explique peut-être par le fait que les gars doivent toujours prendre des initiatives, faire leurs preuves etc., et que dès qu'ils ont une occasion de le faire, par le jeu notamment, ils vont la saisir. les filles non, c'est juste pas trop leur truc, de se mesurer, de s'affronter... aussi, avec les joueuses, j'ai remarqué que le score importait assez peu (bcp moins important que pour les garçons) du moment que la partie était belle... et j'ai aussi noté une légère préférence pour les jeux abstraits, parce que je pense qu'elles peuvent y plaquer tout ce qu'elles veulent...
voilà quelques pensées en vrac...

c'est interessant ce que tu dis parce que je n'ai pas du tout les memes statistiques que toi concernant les filles. Moi je n'ai quasimment pas d'echecs quand je fais décourvir le jeux. Mon echantillon n'est pas tres tres gros non plus (j'evolue quand meme dans un univers essentiellement masculin). Peut etre que je me trompe completement et que j'ai juste beaucoup de chance :( :?

ok, je suis d'accord avec tous les post de dame uphare :D
mais uphare, regarde, quand tu vas jouer, combien de filles pour combien de gars ??? je compte, et souvent je trouve des proportions délirantes genre 1 pour 10 !!! (et à paris, je crois que c'est pire que tout !).
ça me désole un peu, surtout que je ne comprends pas, donc je ne peux pas faire grand chose pour amener les filles au jds et je sais tout ce qu'elles ratent ! :(

Moi ce qui me fait peur dans toutes les discussions de ce genre, c'est de me rendre compte que finalement les choses évoluent lentement.

Il faudrait pourtant que les choses deviennent claires dans l'esprit des gens : Une fille ou un garçon, c'est pareil. Le corps seul est différent.
Evidemment, tout ce qui découle après en activités physiques va forcément divergé à cause d'un problème de force. Mais à part ça, il n'y a pas de réelle différence. (j'occulte toute étude comportementale approfondie de neuropsychiatre volontairement, car si on regarde par rapport aux études déjà connues particulkièrement par rapport aux différences hormonales, effectivement il y a des différences)

Tout est un problème de stéréotypes donné par la société. il n'y a qu'à voir encore les différences de salaire entre une femme et un homme.

Conclusion : Non, le jeu de société n'a pas de connotation neutre à 100%
Et à mon avis ceci n'est pas près de changer beaucoup.

Le pire à mon avis dans la connotaion sexuée : Destins !!!!
Même le titre est provocateur pour la féministe que je suis !!! lol

Sinon, petit message personnel à ceux qui me mailent à propos de mon site sur Games Workshop : Oui je suis une fille et oui j'aime jouer à des jeux de guerres, des jeux de rôle, des jeux vidéos !!!!

uphare dit:c'est interessant ce que tu dis parce que je n'ai pas du tout les memes statistiques que toi concernant les filles. Moi je n'ai quasimment pas d'echecs quand je fais décourvir le jeux.

ouah uphare, tu m'épates là ! tu dois être une bien meilleure animatrice que moi ;)
nan, sans rire, ça ne prend pas, vraiment. disons, ça marche le temps de la partie, juste pour me faire plaisir (?) mais après c'est fini, les filles ne sont pas tombées dans le jds, faut tout recommencer à chaque fois...