Daniele Tascini renié pour ses propos

En italien, il y a une différence entre "nero" & "negro". "Nero" veut dire "noir" & détermine la couleur noire, alors que "negro" veut dire "noir" dans le sens "nègre" en français & désigne une personne de couleur de peau noire.
Par curiosité, j'ai consulté le dictionnaire, français. "Nègre" désigne une personne de couleur de peau noire. Mais il est précisé que "la connotation fréquemment raciste de ce mot rendait préférable l'emploi du terme "Noir" à la place". Le dictionnaire est-il raciste ? Je ne sais pas, mais le climat vocable en Italie n'est pas mieux qu'ici. Alors, comme dit Sebduj, c'est plus l'état d'esprit qui importe.
Après, à quelle hauteur se situe la barre du racisme ? Certains s'insurgent dès qu'un mot qualificatif est employé là où d'autres ne lèvent un sourcil que si un adjectif péjoratif est employé. Je préfère chercher le juste milieu.
Un burkinabè m'avait dit, il y a fort longtemps : "Si tu sais faire la part des choses, tu verras que tout n'est pas que noir ou blanc. Tu verras des millions de nuances de couleurs & le monde n'en sera que plus beau."
Pomcassis dit : Merde quoi, le monde VOUS appartient depuis des siècles, il serait bon de commencer à le partager avec les autres, et de comprendre que certains propos pour vous anodins sont pour CES AUTRES désagréables, pas drôles, insultants.

Qui sont ces VOUS et CES AUTRES ?

Pour le VOUS, je suppose que ça renvoie à "les hommes blancs cisgenres hétéros en France" mais je ne voudrais pas mal interpéter.

Pour le CES AUTRES, par contre il s'agit des gens victimes de racisme, ou des gens qui réagissent en voyant des actes de racisme, volontaire ou non ?

Et ensuite, le prochain débat sera peut être doit on avoir une moralité et une attitude irréprochable pour faire des jeux de sociétés ?

Que le jeu qui renvoie un message négatif soit censuré, je peux le concevoir, car ça peut être un vecteur qui influe sur les mentalités.

Mais quand je j'achète un jeu, j'ai rarement la doctrine de l'auteur en format poche offerte avec la boîte...
Et si j'étends encore le débat, auteur de jeu étant une activité professionnel, ça signifie que désormais si une personne à une pensée non raccord avec la moralité, il faut la bannir du monde du travail ?

Ou alors c'est simplement le fait d'être une personnalité publique qui pose problème ? Si oui, a partir de quand est on une personne publique ? Car personnellement, avant aujourd'hui, je n'avais jamais entendu (ou en tout cas jamais retenu) le nom de Daniele Tascini, pourtant j'ai pu joué aux Voyages de Marco Polo et Tzolk'in (apparemment c'est lui).

Est-ce que parce qu'on travaille avec une personne ça signifie qu'on cautionne ses idées ? Est-ce que c'est comme ça que ça peut être perçu par des personnes extérieures ? Est-ce que cette pression doit/va dicter l'attitude des acteurs du milieu de l'édition ?
 

Tric Trac

Une maison d’édition fait un produit culturel. Celui-ci va être apprécié (et critiqué) par un marché et une communauté. Les maisons d’édition de jeux de société essayent en général de rendre le hobby inclusif, faisant par exemple attention aux questions d’accessibilité (daltonisme), ou adresser des questions de réprésentation (lorsque tu ne peux t’identifier à aucun avatar proposé par un jeu, le message sous-jacent est que tu ne fais pas vraiment partie de la communauté des joueurs) en proposant des castings variés.

Avec tout ça tu vois débouler un auteur qui tient publiquement des propos “racistes” ou qui nient la question de l’inclusivité, tu peux être sûr que ça va provoquer des problèmes de relations publiques, auquel la maison d’édition peut difficilement faire l’impasse, puisqu’elle est associée à l’auteur.

NB: je ne sais pas si DT a tenu des propos racistes, car c’est dur d’en tirer des conclusions dans une langue qu’on ne maîtrise pas, mais visiblement c’est problématique.

C’est quoi un “cisgenre”?

Et la lettre manquante est le “A” bien sûr, merci Guiz!

Xaad dit :C'est quoi un "cisgenre"? 

Ce sont les gens qui ne sont pas trans-genre, selon ma compréhension. Une personne qui s'identifie au genre qui lui est reconnu par la société.

Xaad dit :C'est quoi un "cisgenre"? 

Quelqu'un qui se reconnaît dans le genre "attribué" a la naissance, ou dont le sexe biologique et le genre coïncident.

Un mâle-homme ou une femelle-femme (ce n’est plus un pléonasme).

bobbylafraise dit :Et la lettre manquante est le "A" bien sûr, merci Guiz!

Je recommande cet épisode particulièrement savoureux 

Iskander dit :Avec tout ça tu vois débouler un auteur qui tient publiquement des propos "racistes" ou qui nient la question de l'inclusivité, tu peux être sûr que ça va provoquer des problèmes de relations publiques, auquel la maison d'édition peut difficilement faire l'impasse, puisqu'elle est associée à l'auteur.

Je comprends ça plus comme un argument purement marketing et intéressé de la part de la maison d'édition (bad buzz = moins de vente). Mais du coup, si un jour la communauté contre les voitures polluante pointe du doigt un auteur qui roule sur un vieux modèle de 1987 qui crache plus de fumée que mon grand père à l'époque où il fumait trois paquets par jour, il faut aussi arrêter de travailler avec lui ? En partant du principe qu'il peut y avoir un impact sur les ventes (car si cette communauté représente 3 personnes, économiquement c'est négligeable, mais sait on jamais, elle pourrait détourner un camion d'approvisionnement, dans le doute... ^^ )

 

Iskander dit :NB: je ne sais pas si DT a tenu des propos racistes, car c'est dur d'en tirer des conclusions dans une langue qu'on ne maîtrise pas, mais visiblement c'est problématique.

Pas de soucis, j'ai conscience que le débat a était étendu et que nos réflexions ne sont pas ciblées sur ce cas précis, dont effectivement nous ne savons pas grand chose.

Rouler avec une vieille voiture, c’est quand même bien différent d’utiliser le terme “nègre” pour appeller ses amis noirs.

Là, on est aussi confronté au paradoxe de l’intolérance. L’intolérance n’a pas sa place dans une société tolérante, et il ne faut pas la tolérer… Ça amène a des situations extrèmes, comme celle ci, mais c’est ça ou tolérer des gens qui appelent leurs amis “negro”, et qui considère que c’est aux groupes peu représentés de faire en sorte d’être représentés, et pas aux groupes sur-représentés de faire un peu de place pour les autres…

Lorsque l’on souhaite qualifier objectivement une situation c’est important de prendre du recul et d’avoir des repères.

Hors dans ce sujet il y a beaucoup de proces d’intention via le prisme de notre regard et habitudes culturelles.  C’est une mauvaise base de départ.

Ensuite je rappelle que la justice c’est pas juste une histoire de sentiment,  de morale et de marketing.
Vouloir mettre de côté le caractère volontaire ou non d’un acte est une erreur. Autant que de généraliser au lieu de contextualiser la situation.

Quand au soit-disant racisme systémique en France, je rappelle que le racisme est puni par la loi( quand on arrive à le prouver). On est donc un peu loin d’une société organisée volontairement sur un principe raciste. ( ce qui ne veut pas dire que tout le monde respecte la loi)

Pour le rapport dominant et dominé, cela depasse très largement une histoire de couleur ou de sexe.

Donc oui il existe de nombreux problèmes et des comportements toxique.

Mais si déjà on arrive pas à les identifié et nommer correctement et objectivement de façon dépassionné on risque de se tromper de cible et d’avoir un remède pire que le mal.

@Morgal : au niveau économique ou marketing, si la seule considération est la perte d’une partie du marché, je ne vois pas de différence.

Par contre effectivement, c’est un autre argument, mais au niveau idéologique c’est différent. On peut dire aussi “je refuse de travailler avec des gens qui ont tenu tels ou tels propos”. Maintenant, ce type de boycott (le mot me semble adapté non ?) au niveau d’un individu me dérange un peu, même si je ne saurais pas encore bien le verbaliser.
Mais par extension, ça veut pouvoir dire que demain, je peux voir mes droits limités en tant qu’individus parce que certains de mes propos ne sont pas corrects. Sachant que ce qui est correct ou non est déterminée par la société.

Pour le cas du racisme, c’est globalement univoque (du moins, j’ai l’impression, quoique, on a déjà quelques exemples plus haut qui ne sont pas être pas si simples à “définir intellectuellement”), mais a priori il n’y a pas de raison que ce soit le seul sujet concerné.

Quel serait l’objectif final de tout ça ? Essayer de limité au maximum l’exposition médiatique de n’importe quelle idée jugée incorrecte ? Ou alors c’est de mettre la pression sur les individus exposés médiatiquement ?

Je viens de lire l’article sur Ludovox et je ne sais pas trop quoi en penser. Ce qui est certain, c’est que, effectivement, il y a un racisme ambiant et latent dans la société occidentale. Il n’y a pas de raison d’échapper à ça sur tric trac. Je suis même persuadé que nous le sommes tous ou que nous l’avons tous été à un moment donné de notre histoire. Ma grand-mère pensait que les noirs couraient vite et dansaient bien. Ma mère pestait sur les familles des noirs qui touchaient des allocs (propos qu’elle ne tiendrait pas aujourd’hui). Ce n’est pas pour rien que le RN arrive au second tour des élections. 

En clair, c’est tellement ancré dans l’inconscient collectif que personne n’est à l’abri d’une sortie raciste.

Et comme c’est dans l’air ambiant, dès qu’on met le doigt dessus, on se fait sauter dessus par les “on peut plus rien dire” et par des gens comme Fourest qui cherche comme elle peut des moyens d’exister.

Morgal dit :Rouler avec une vieille voiture, c'est quand même bien différent d'utiliser le terme "nègre" pour appeller ses amis noirs.

Là, on est aussi confronté au paradoxe de l'intolérance. L'intolérance n'a pas sa place dans une société tolérante, et il ne faut pas la tolérer... Ça amène a des situations extrèmes, comme celle ci, mais c'est ça ou tolérer des gens qui appelent leurs amis "negro", et qui considère que c'est aux groupes peu représentés de faire en sorte d'être représentés, et pas aux groupes sur-représentés de faire un peu de place pour les autres...

Petite question : et si son ami a envie qu’on l’appelle « negro », c’est un traître à la cause ? 

Cher Brokoli,

Si je déguste, me régale et me délecte de vos analyses ludiques, j’avoue ne pas trop digérer votre intervention ci-dessus.

Le sujet lancé ici m’intéresse.
Je suis un militant antiraciste et syndicaliste depuis (trop) longtemps.

Je propose juste une lecture pour alimenter-enrichir le débat.
Bref, de quoi discuter…gentiment.
Mais votre intervention clôt et cloue le débat. Avec une certaine violence.
Hautain et sûr de vos propos définitifs vous donnez des leçons.

Côté lutte politique je n’ai pas de leçons à recevoir. De la réflexion oui, je veux bien, mais pas de démonstrations houleuses et criardes.
Je peux, si vous le souhaitez, vous étaler mes combats : défense des sans-papiers, lutte syndicale, grèves et manifs’, écrits politiques.

Et vous qu’avez-vous donc fait de plus pour vous prétendre professeur “es” antiracisme ?
Je crois savoir ce que c’est que le racisme, merci.

Merci de nous faire part de vos actions engagées.

Réac, paf, la gifle est lancée. C’est un peu le mot à la mode. Si t’es pas d’accord avec moi, avec nous, t’es un réac. C’est dit, c’est gratuit, non argumenté. La porte est close, bien claquée.

Parler de poncifs, d’extrême droite, risque de me vexer.
Vous me prenez pour qui ? Prétendez-vous me connaitre intimement pour oser me juger ?

Avez-vous lu Caroline Fourest ?
Pouvez-vous nous parler de vos lectures ?
Connaissez-vous son parcours courageux de militante pour les droits de femmes et des minorités ?

Merci de nous faire part de vos connaissances sur Caroline Fourest.

Je suppose que vous plongez dans le même sac le journal Charlie Hebdo.
Non ? Ouf !

J’ai trouvé votre réparti expéditive et insultante.

Et j’insiste. J’affirme que le combat ne se situe pas sur des replis communautaristes et identitaires mais sur un combat des luttes des classes.
Le seul qui pourrait nous réunir au-delà des couleurs des peaux.
Certes ce combat exploités (toutes couleurs de peaux confondues) contre exploiteurs (toutes couleurs confondues, hé oui ça marche aussi dans les deux sens) est plus dérangeant.

Je vous souhaite un peu plus de nuance, de tolérance, d’écoute et de bonnes lectures.

Amitiés ludiques…tout de même…et bons jeux.

@maester

qui dit :“Je viens de lire l’article sur Ludovox et je ne sais pas trop quoi en penser. Ce qui est certain, c’est que, effectivement, il y a un racisme ambiant et latent dans la société occidentale.”
Uniquement dans la société occidentale le racisme ?
Tiens, tiens…Y’a pas de racisme au Japon, en Chine, en Afrique ou au Koweit, vous êtes sûr de vous ?

“Et comme c’est dans l’air ambiant, dès qu’on met le doigt dessus, on se fait sauter dessus par les “on peut plus rien dire” et par des gens comme Fourest qui cherche comme elle peut des moyens d’exister.”
Vous pouvez nous parler de vos réflexions sur ce livre, s’il vous plait ?
Vous pouvez nous parler de des moyens pour exister de Caroline Fourest ?

Elle vous dérange tant que ça ?
Parce que c’est une femme peut-être, bande de misogynes ?
Mais je rigole là…

Merci pour vos retours de lectures argumentées du livre de Caroline Fourest.

Alfa dit :
Morgal dit :Rouler avec une vieille voiture, c'est quand même bien différent d'utiliser le terme "nègre" pour appeller ses amis noirs.

Là, on est aussi confronté au paradoxe de l'intolérance. L'intolérance n'a pas sa place dans une société tolérante, et il ne faut pas la tolérer... Ça amène a des situations extrèmes, comme celle ci, mais c'est ça ou tolérer des gens qui appelent leurs amis "negro", et qui considère que c'est aux groupes peu représentés de faire en sorte d'être représentés, et pas aux groupes sur-représentés de faire un peu de place pour les autres...

Petite question : et si son ami a envie qu’on l’appelle « negro », c’est un traître à la cause ? 

On peut faire des blagounettes de ce genre dans un cercle privé. Pas de problème. Mais... :

1. Quand on est une personnalité publique, on fait attention à ce qu'on dit
2. Quand on proclame "j'ai des amis noirs", c'est que déjà, c'est mal barré niveau racisme...

Et franchement, combien de gens ne doivent pas supporter des commentaires bien lourds d’amis ou proches auxquels ils ne réagissent pas, car ils ne se sentent pas la force d’ouvrir encore un sujet bien lourd (homosexuels, minorités, femmes)?

Bref, que ceux qui traitent leurs amis d’épithètes “amicalement” stigmatisantes, qu’ils fassent un examen de conscience eux mêmes. Car ceux qui en font l’objet n’ont pas le luxe d’y échapper, vu que ça leur colle à la peau, souvent littéralement.

Cripure, ton premier message n’a été qu’une série de motifs de minimiser le problème qui étaient à vrai dire condescendants, et c’est la teneur du message que tu as posté. Les luttes syndicales que tu as mené ont zéro pertinence par rapport à ce fil.

Ton discours sur les “bien pensants” est typique de ceux qui veulent nier les problèmes qu’on discute ici. En gros c’est pas grave, on peut plus rigoler ni s’exprimer.

Je pense que tu pourrais aussi avoir un peu plus d’humilité et te poser des questions. On réagit par rapport à ce que tu écris, nous ne savons rien de ta vie… du coup je pense que ça mérite réflexion.