[cinema] There will be blood

[Cinema]



Le film est pour moi être un tableau réaliste d'une époque et le portrait d'un alcolo virant schizo. Je ne suis pas cinéphile mais l'ensemble m'a paru être de qualité : image, jeu d'acteur et documentation.
Le film est de qualité mais voilà, il m'a laissé froid, il est passé sur l'écran c'était intéressant et bien fait mais je trouve guère surprenant. M'attendant à un film bouleversant (c'est peut-être mon erreur) je suis assez déçu.
L'avez vu ?

xavo dit:
Le film est de qualité mais voilà, il m'a laissé froid, il est passé sur l'écran c'était intéressant et bien fait mais je trouve guère surprenant. M'attendant à un film bouleversant (c'est peut-être mon erreur) je suis assez déçu.
L'avez vu ?


En quoi tu aurais voulu qu'il soit bouleversant?

Je vais essayer de donner mon avis sur le film sans trop spoiler ! :mrgreen:

C'est plutôt un film sur la confrontation des 2 personnages cupides et solitaires qui sont à la recherche de l'argent par des voies différentes mais liées au pétrole...

Daniel Planview cherche à susciter de la sympathie auprès de ses clients en "utilisant" son fils, bien qu'au cours du film on donne des indices pour évaluer si finalement il l'utilise vraiment ou s'il l'aime en fait par dessus tout... Et là c'est à la libre interprétation du spectateur.

Tandis que Eli Sunday, le prêtre, cherche l'argent et la renommée par la foi.

Le réalisateur cherche alors à voir quelle voie serait la plus "noble" pour arriver à ces fins, quel mensonge est le plus acceptable si mensonge il y a?

Au final on assiste au clash entre ces deux personnages représentatifs du Mal et du mensonge. Et tout le film donne des indices afin de mieux cerner leurs motivations, leurs attentes. Pour moi, enfin il faudrait que je revoie le film, mais je suis quasiment certain qu'aucune scène ne soit superflue de ce point de vue là.

Je comprends par contre que le film puisse décevoir si on s'attend plutôt à un film type fresque historique sur la découverte des 1ers gisements de pétrole aux USA étant donné que c'est ce que le film n'est pas vraiment puisque Paul Thomas Anderson l'utilise plutôt comme un contexte.

Moi je l'ai pas vu mais on m'a dit, je cite :
"c'est le film parfait, chaque plan est porteur d'une idée, d'une émotion, d'un indice sur le caractère des personnages, leurs intentions... "

McLovin dit:Moi je l'ai pas vu mais on m'a dit, je cite :
"c'est le film parfait, chaque plan est porteur d'une idée, d'une émotion, d'un indice sur le caractère des personnages, leurs intentions... "


Celui qui t'a dit ça n'a pas menti ^^

Voici ce que j'en pense, dit sur un autre topic:

Posté le: Mar Fév 26, 2008 9:24 Sujet du message:


Tiens, hier soir j'ai vu There will be blood, et le grand film (tant) attendu était bien au rendez-vous, le sang aussi .
Je ne vais pas spoiler mais la comparaison avec Citizen Kane n'est pas ridicule, à bien des égards (...).
La performance des acteurs est exceptionnelle, à l'image de D.D Lewis bien sûr mais aussi Paul Dano, déjà impressionnant dans le buzz de 2006 little miss sunshine.
En parlant de buzz (en réponse à un post plus haut), celui autour de ce film a été énorme depuis plusieurs mois sur la toile et un peu partout ailleurs .

_________________

J'en pense toujours que du bien, j'en garde de nombreuses images en mémoire et quelques interrogations, car chaque scène est assez subtile, il faut être attentif à chaque mot, chaque image...ce qui est dit plus haut est vrai! :pouicok:

dardar dit:
Tiens, hier soir j'ai vu There will be blood, et le grand film (tant) attendu était bien au rendez-vous, le sang aussi.


A ce propos, j'aimerai bien savoir si c'est très violent ou pas...

shingouz dit:
dardar dit:
Tiens, hier soir j'ai vu There will be blood, et le grand film (tant) attendu était bien au rendez-vous, le sang aussi.

A ce propos, j'aimerai bien savoir si c'est très violent ou pas...


:arrow: Non honnêtement non. La violence est ancrée dans les personnages, pas dans l'image ni le son. Par contre elle peut-être légèrement psychologique.

Je ne connais pas la recommandation du CSA mais "-de10", ça me semblerait correspondre. :wink:

J'ai été frappé en voyant le film de retrouver les mêmes thématiques déjà présentes dans Magnolia. Le faux prédicateur, le questionnement sur la filiation.


Dans There Will Be Blood, on voit couler le sang des pionniers : le pétrole qui donne sa vitalité aux hommes, un sens à leur action. D'ailleurs, dans le film, le sang est noir, sombre, épais.
Paul Thomas Anderson nous raconte donc l'ascension d'un homme peu scrupuleux, Paul Planview ; on suit sa confrontation entre lui, qui vient de la terre, des Enfers, et Eli Sunday, l'homme d'Eglise, messager de Dieu, du Ciel. Deux imposteurs. Deux menteurs. Qui se reconnaissant très vite l'un et l'autre, l'un dans l'autre. Mais ce n'est pas le sujet du film, pas plus que la fresque mythologique de l'âge des pionniers de l'or noir. Il faut attendre la fin du film pour mieux s'en convaincre.

Devenu notable fortuné, Paul Planview n'a rien perdu de son aridité et vit retiré du monde, comme il se l'était promis. Mais ce monde n'est déjà plus le sien. L'époque des pionniers au visages terreux a vécu. Place aux hommes d'affaires bien habillés et polis. Son monde est fini. C'est l'achèvement d'une ère, autant que la fin d'un homme à qui il ne reste que les yeux pour pleurer. La scène finale se déroule sur une piste de bowling, une aire de jeu sans joueurs.

Il est devenu un dieu sans royaume. Sans loi, ni celle des hommes ni celle de Dieu. La Loi du tricheur, du roublard l'a emporté. C'est toujours de vol dont il est question dans le film : le prédicateur détrousse les âmes, le pétrolier les terres des bouseux. Ou de mensonge : le faux prédicateur, le faux frère, le faux fils…

Et lui qui a tout, qui possède tout, que lui manque-t-il ? L'essentiel, le plus précieux.
En un sens, le film me rappelle Citizen Kane.

Où est son Rosebud ?
L'enfance qu'on lui a volé.

Sous une forme faussement classique, sous une toile de fond historique, Paul Thomas Anderson brouille les pistes, triche autant que ses personnages (à noter le parallèle entre le nom du réalisatuer et celui du personnage principal). Comme Charles Foster Kane, le personnage emblématique de Citizen Kane, qui meurt seul avec son secret, reclus dans son palais de Xanadu, Paul Planview finit seul avec le sien dans une maison aussi vaste que son désœuvrement.
Des fragments de réponses sont peut-être à chercher dans ce qui n'est pas montré justement dans le film (l'absence des femmes, ou si vite écartées), ou juste évoqué (des photos de famille jaunies entre les pages d'un livre, quelques lignes d'un journal de bord, des pleurs arrachés à la lueur d'un feu de camp…), et la relation complexe qu'il entretient avec cet enfant, son fils ?

La vérité intérieure du personnage reste ambigüe, dans l'ombre…. à part, peut-être, dans l'unique flash-back du film.



Je pense que There Will Be Blood ne plaira pas à tout le monde. Déjà beaucoup le juge trop long, mou, à l'histoire diluée, bling-bling même (?????) selon Serge Kaganski des Inrocks (la critique, parfois, à force de vouloir être tendance, c'est elle qui devient bling-bling).

Je l'ai trouvé puissant, ample, imposant, crépusculaire.

rsidie dit:En quoi tu aurais voulu qu'il soit bouleversant?

Aucune idée.
rsidie dit:
C'est plutôt un film sur la confrontation des 2 personnages cupides et solitaires qui sont à la recherche de l'argent par des voies différentes mais liées au pétrole...

Je dirais "c'est aussi sur la confrontation..."
rsidie dit:Je comprends par contre que le film puisse décevoir si on s'attend plutôt à un film type fresque historique sur la découverte des 1ers gisements de pétrole aux USA étant donné que c'est ce que le film n'est pas vraiment puisque Paul Thomas Anderson l'utilise plutôt comme un contexte.


Je suis d'accord avec ça. Personnellement je n'avais pas d'attente de ce point de vue. Le problème n'est pas là. Le problème est que cela ne m'a guère touché, peu intéressé, peu surpris : ça m'a laissé assez froid.

Remarquez je n'avais pas accroché non plus à Magnolia...

Il n'est pas schizo. C'est un misanthrope, un vrai, qui vire à l'alcoolisme et sa réussite le détruit puisqu'il a atteint son objectif et n'a plus de sommet vers lequel s'élever, il ne lui reste alors qu'à tout détruire (sa vie, ce qui l'entoure, ce qu'il est).

J'ai beaucoup aimé.
greuh.

xavo dit:Le film est pour moi être un tableau réaliste d'une époque et le portrait d'un alcolo virant schizo. Je ne suis pas cinéphile mais l'ensemble m'a paru être de qualité : image, jeu d'acteur et documentation.
Le film est de qualité mais voilà, il m'a laissé froid, il est passé sur l'écran c'était intéressant et bien fait mais je trouve guère surprenant. M'attendant à un film bouleversant (c'est peut-être mon erreur) je suis assez déçu.
L'avez vu ?


Je suis d'accord avec ta critique sauf que ... il m'a pas "seulement" laissé froid, j'ai trouvé le film superbement filmé, superbement joué mais aussi et surtout superbement chiant, exceptionnellement mou et indescriptiblement inintéressant :?

Sinon pareil, aucune surprise, j'ai trouvé l'enchainement des évènements très prévisible et je n'ai pas saisi "l'intérêt" de ce film, son message, sa raison d'être. La forme est parfaite je pense qu'on est tous d'accord là-dessus mais le fond ...

Et encore y'a qd même qqes effets de style qui font que la forme aussi parfois est étrange. Un 1er 1/4h sans dialogue, sans musique quasi sans un son ... ça aurait pu être surprenant mais j'ai trouvé ça nul, en voyant ce qu'il se passe difficile d'imaginer que tous les personnages présents aient pu garder un tel silence ... c'est complètement surréaliste, d'une incohérence rare ...

Sinon question violence c'est vrai qu'elle est surtout psychologique mais y'a aussi 2-3 scènes bien violentes et c'est une violence crue et cynique dù un certain malaise possible, une interdiction -12 me semblerait pas volée.

Ah sinon on devait être une cinquantaine dans la salle, 4 ou 5 sont partis avant la fin et j'en aurais sûrement fais partie si j'y étais pas allé seul. Ca me parait assez énorme surtout qu'il ne s'agissait manifestement pas de "djeuns" qui se seraient trompés de salle.
D'ailleurs par curiosité je suis allé voir les avis sur allocine et y'a pas mal d'avis négatifs et surtout d'avis négatifs bien construits, pas de "c tou nul y spas r1" mais des avis qui ressemblent au tien Xavo ou au mien.
Bref : nous ne sommes pas seuls ! :lol:

Vu hier et mon coeur balance également. C'est un film assez monstrueux, avec des moments géniaux par éclats et d'autres plus pénibles (cette musique, franchement...) Les acteurs sont excellents, il y a quelques scènes à couper le souffle, le thème est très intéressant, le scénario très bien construit, la photographie est superbe. Dommage cependant que parfois la dimension métaphorique du propos, le coté "auteur", la ou les références (Xanadu, etc.) soient trop soulignées et vienne nous faire décrocher du cours du récit. Il y avait typiquement des moments où j'étais immergé, le souffle coupé, frappé par ce qui était donné à voir, et d'autres où je me disais: "Tiens, c'est intéressant cette référence implicite à Orson Welles, via la dernière demeure..." Bref, décroché... Je n'attend pas du cinéma qu'il me fasse réfléchir, mais plus qu' il parle à mes tripes. ce que There Will be blood réussit en partie. Ceci dit, il est très au dessus de la mêlée actuelle. Mais ne crions pas trop vite au chef d'oeuvre... Mériterait d'être revu cependant.

greuh dit:Il n'est pas schizo. C'est un misanthrope, un vrai, qui vire à l'alcoolisme et sa réussite le détruit puisqu'il a atteint son objectif et n'a plus de sommet vers lequel s'élever, il ne lui reste alors qu'à tout détruire (sa vie, ce qui l'entoure, ce qu'il est).
J'ai beaucoup aimé.
greuh.


+1
ben tout pareil j'ai adoré...

tupak amaru dit:
greuh dit:Il n'est pas schizo. C'est un misanthrope, un vrai, qui vire à l'alcoolisme et sa réussite le détruit puisqu'il a atteint son objectif et n'a plus de sommet vers lequel s'élever, il ne lui reste alors qu'à tout détruire (sa vie, ce qui l'entoure, ce qu'il est).
J'ai beaucoup aimé.
greuh.

+1
ben tout pareil j'ai adoré...


J'ai aussi beaucoup aimé, et jusqu'au 2/3 tiers je pensais que cela serait un chef d'oeuvre. Mais la dernière partie est trop brouillonne à mon goût, son propos n'est plus aussi clair (même si elle recelle de superbes scènes comme celle du bowling).

J'ai beaucoup aimé aussi, les oscars ne sont pa volés !
Certains de vos avis plus hauts sont intéressants mais ça spoil quand mm pas mal au niveau de l'intrigue..
un petit article au passage sur le film :
http://agate-cinema.blogspot.com/2008/0 ... blood.html

greuh dit:Il n'est pas schizo. C'est un misanthrope, un vrai, qui vire à l'alcoolisme et sa réussite le détruit puisqu'il a atteint son objectif et n'a plus de sommet vers lequel s'élever, il ne lui reste alors qu'à tout détruire (sa vie, ce qui l'entoure, ce qu'il est).


Ignorer que l'alcool le détruit également me surprend. J'ai autour de moi plusieurs exemples de personnes dont l'alcool les a fait viré dans une paranoïa assez dure. Les effets de l'alcoolisme sur la santé mental ne sont plus à démontrer. Son mal-être familial est une excellente source pour le pousser à la boisson. Tout cela me semble trés cohérent et aucunement en contradiction avec sa misanthropie.

Enfin vu hier soir. Quelle claque mes amis !

Des images, des acteurs, du son, du souffle, c'est du grand grand grand machin. J'ai adoré quasiment chaque minute.

La scène finale est un éblouissement.

Je suis allergique au réalisateur, du coup, je crois pas que j'irai... :kwak: