ce soir 20:30 sur arte : princesse Mononoké

Rody dit:
dardar dit:Elle devrait adorer, les 2 étant extrêmement proches...Par certains aspects, Mononoke est même un remix de Nausicaä.

Oui, je le sais bien (je les ai vus plus de 10 fois chacun), mais je laissais les deux plus violents pour quand elle serait un poil plus grande. Il n'en reste plus qu'un maintenant :wink:


Bien sûr, loin de moi l'idée de mettre en doute ne serait-ce qu'une seconde ta culture "Ghibliesque"! :wink:

Sinon vous pensez quoi de porco rosso? On en parle jamais de celui là. Il est passé sur Arte ou pas encore? Quand je l'ai vu je ne connaissais pas encore Miyazaki, j'ai bien aimé mais je l'apprécierait probablement plus maintenant...

Chihiro est en effet son film le plus "japonais" et on apprécie d'autant plus le film quand on comprend certaines de ces références (pourquoi yubaba décide de l'appeler Sen par ex, même si on peut comprendre par simple déduction visuelle)
Malgré cela, c'est pour moi son film le plus abouti avec Nausicaa. Sûrement son plus beau film déjà. Ensuite si vous voulez en savoir plus => http://www.buta-connection.net/films/ch ... nalyse.php

Malgré tout mon film préféré reste Porco Rosso qui dégage une atmosphère unique. C'est le film le plus "réaliste" du maitre et il est donc très accessible.

Merci pour le lien, je regarde ça de suite!

dardar dit:Sinon vous pensez quoi de porco rosso? On en parle jamais de celui là.


C'est son film le plus adulte, par les thèmes abordés. Un héros adulte, confronté à son passé, à ses amours perdues. C'est son film le plus nostalgique.
Une merveille, un peu à part des autres films dans mon esprit. Un de mes préférés aussi. Mon intérêt pour Porco Rosso a grandi au fur et à mesure des visionnages.

Et puis le ciel dans un film d'animation n'a jamais été aussi beau que dans Porco Rosso. Certains plans où l'avion vole sont presque 20 ans après toujours aussi impressionnants et magnifiques.

Chihiro est mon préféré même si je n'ai pas du comprendre toutes les références.
Et le Chateau Ambulant m'a déçu après Chihiro car j'ai eu la sensation d'une histoire artificielle...

Un petit détail de puriste : Initialement, un manga est une bande-dessinée (c'est la traduction directe). Les dessins animés sont des "anime" (prononcer "animé"). Mais bon, maintenant l'abus de langage est passé dans le domaine courant... :P


Pour la beauté des décors et leur côté aquarelle, c'est simple : c'en est. Miyazaki a utilisé les techniques classiques du cinéma d'animation le plus longtemps possible. Il me semble qu'il n'a commencé à exploiter l'infographie que dans Mononoke. Par contre, elle est bien présente dans Chihiro.

Cela donne de nombreux ouvrages "art of" sur chacun de ces films qui sont pleins d'images superbes (petit exemple avec une de mes images préférées, un décor de Omohide poro poro, un film Ghibli de son compère Isaho Takahata). Certains de ces livres ont même été traduit chez Glénat, alors n'hésitez pas à y jeter un oeil (on les trouve assez facilement dans les grandes librairies de BD).

Pour les personnages, c'est un style. Dans chacun des films de Miyazaki, on retrouve ces personnages pour lesquels il a un certain attachement : les enfants (innocence et courage), et les personnes âgées (sagesse et un brin de folie). Ce sont surtout ces dernières qui sont représentées avec ces apparences "grotesques" qui véhiculent bien ces deux traits et rappellent en effet certains masques théâtraux...

Pour les histoires, il est à noter concernant le scénario du Château ambulant que ça doit être son premier film pour lequel il adaptait une histoire existante (un roman de Diana Wynne Jones), alors que jusqu'ici il écrivait ses propres scénarios. Dans Le château ambulant, le film donne une impression de coupes franches, de choses manquantes, et de fin incomplète. La lecture du livre permet en effet de "boucher les trous", en particulier en ce qui concerne la fin de l'histoire qui du coup tombe un peu moins comme un cheveu sur la soupe...

Un autre point important des films de Miyazaki qui n'a pas encore été cité ici, c'est la musique. Son partenariat avec Joe Hisaishi qui est son compositeur attitré a donné naissance à plusieurs airs d'anthologie. Les envolées de Nausicaä et de Laputa, la puissance de Mononoke, la chanson enfantine de Totoro, tout cela reste dans la tête bien après que les dernières images aient disparu de l'écran.
A noter que Hisaishi est aussi le compositeur attitré d'un autre réalisateur japonais qui oeuvre dans un style tout autre : Takeshi Kitano.

Concernant la diffusion Arte, on peut noter l'absence de Porco Rosso, mais aussi de Kiki la petite sorcière. Pour Porco Rosso il y a peut-être une problématique de droits. En effet ils ont un temps appartenu à Canal+ qui avait fait connaître ce film en France avant l'accord avec Buena Vista (voir l'anecdote ci-dessous), avec une diffusion cinéma en 1995 avec la voix de Jean Réno...



Une anecdote au passage : Il existe deux versions de Laputa en ce qui concerne la musique. Je précise que je n'ai pas de références précises, mais ce sont les informations qui nous sont parvenues à l'époque dans les réseaux d'"amateurs éclairés" d'animation japonaise...
Quand
Nausicaä est sorti en 1984, les américains ont récupéré les droits du film pour une distribution à l'extérieur du Japon. Comme il s'agissait d'un dessin animé, ils visaient un public d'enfants et ont donc décidé d'opérer des coupes dans cette oeuvre jugée trop longue. Charcutage en règle, remontage différent, le film a été massacré. Il est sorti en France en vidéocassette sous le titre "Zendra, princesse des étoiles" (je l'avais vu à l'époque, c'est une horreur : fuyez-le !). Miyazaki a décidé "plus jamais ça", et a refusé par la suite de vendre ses droits pour les autres films. Cela explique en partie le temps que cela a pris pour que les oeuvres du studio Ghibli puissent être connues chez nous, leurs films n'étant diffusés que lors de festivals, ou lors de séances privées avec des copies de versions japonaises chez des amis qui connaissaient des amis qui... (on regardait les films en VO non sous-titrée, avec la traduction en anglais des dialogues sur une feuille imprimée sur les genoux)
En 1996 lors de la production de
Mononoke, un accord est passé entre Ghibli et Buena Vista, filiale de Walt Disney. Les fans s'inquiètent, mais les termes de l'accord qui finissent par se faire connaître laissent espérer : Buena Vista a le droit d'effectuer le doublage des oeuvres... et c'est tout. Pas d'autre changement, d'aucune sorte : pas de coupe, pas de remontage, rien, nada. Encouragés par le succès international de Mononoke, Buena Vista sort les films précédents du studio.
Arrivés au tour de
Laputa, un problème émerge. Ce film s'inscrit dans une perception propice à un public d'enfants, mais la présence de plusieurs séquences sans musique dérange Buena Vista qui n'ose pas se risquer à présenter aux enfants américains un film qui fait plus de 2h et présente en plus des passages sans musique. Ils demandent à Miyazaki l'autorisation de compléter la bande son, et ce dernier refuse. Quand Buena Vista explique qu'alors ils ne sortiront pas le film, Miyazaki laisse le choix de cette décision à son compositeur, Joe Hisaishi. Changeant de fusil d'épaule, Buena Vista demande donc à Hisaishi que la bande son soit complétée, et proposent que ce soit lui qui le fasse, de façon à garantir la préservation de l'ensemble. Hisaishi refuse de "boucher les trous", mais si on lui donne un orchestre symphonique (ce que les studios Ghibli ne pouvaient pas financer en 1986), il réécrit toute la partition. Les américains acceptent...

L'analyse proposée par le site doit être incomplète, si je m'en réfère à celle de Mononoke qui passe (peut-être volontairement) à côté des 3/4 du film.

Je trouve que ça ressemble davantage à un éclairage global, celui qu'on peut faire de mémoire par ex. On y apprend en ravanche que la scène la plus intriguante de chihiro (le train) n'a pas de réelle explication thématique! :pouicboulet:

Pourtant ce sont des oeuvres qui méritent des analyses 5 étoiles, comme celles que j'ai pu lire dans la presse pour mononoke (une dizaine de pages!).

Je pense aussi qu'il ne faut pas essayer de comparer les différents films, même s'ils ont parfois beaucoup de points communs (cf plus haut).

Par ex. Les 3 chateaux (cagliostro, ambulant et Laputa) sont de vrais films de divertissement, en comparaison d'oeuvres plus matûres comme Mononoke, Nausicaä voire porco rosso amha. Même si on peut admettre que les multiples lectures sont valables pour chacun de ses films.

Et vous savez quoi? J'ai jamais vu TOTORO... :oops:
Il repasse?

C'est vrai qu'on avait oublié la musique et le travail d'hisaichi. C'est d'ailleurs une de mes grosse déceptions de chihiro. Les themes principaux sont des réchauffés de ceux de mononoke, pourtant la redite est très rare chez hisaichi, dont je suis fan depuis longtemps (en partie grâce à kitano, donc :wink: ).

edit:
à écouter: la B.O fabuleuse de "l'été de kikujiro" qui me fait hérisser les poils à tous les coups...

Dncan dit:Pour la beauté des décors et leur côté aquarelle, c'est simple : c'en est. Miyazaki a utilisé les techniques classiques du cinéma d'animation le plus longtemps possible.
Merci pour la précision. Effectivement je trouve que cela donne une coté lumineux et des couleurs magnifiques sur certains plans.
Dncan dit:...Ce sont surtout ces dernières qui sont représentées avec ces apparences "grotesques" qui véhiculent bien ces deux traits et rappellent en effet certains masques théâtraux...
C'est ce que je me disais, surtout vu la persistance de ces caractéristiques d'un film à l'autre. J'ai un peu de mal avec mais je suppose qu'avec de multiples visionnages on doit passer par dessus ce n'est juste pas trop mon truc surtout dans la juxtaposition dans le même plan d'un personnage presque photo réaliste et d'une caricature (mais bon ça me choquait déjà dans les estampes).
Dncan dit:Pour les histoires, il est à noter concernant le scénario du Château ambulant que ça doit être son premier film pour lequel il adaptait une histoire existante (un roman de Diana Wynne Jones), alors que jusqu'ici il écrivait ses propres scénarios. Dans Le château ambulant, le film donne une impression de coupes franches, de choses manquantes, et de fin incomplète. La lecture du livre permet en effet de "boucher les trous", en particulier en ce qui concerne la fin de l'histoire qui du coup tombe un peu moins comme un cheveu sur la soupe...
Là encore merci... C'est vrai qu'au premier abord tu te demandes si cela ne tient pas plus de la collection de belles images que du scenario.

Cheesegeek dit:C'est vrai qu'au premier abord tu te demandes si cela ne tient pas plus de la collection de belles images que du scenario.


C'est ce que j'ai toujours reproché à ce film.

Merci Dncan pour tous ces éclaircissements.

De mon côté, c'est Mononoke que je préfère. C'est aussi le premier Ghibli que j'ai vu.
La musique est sublime et cette histoire me fait toujours rêver !

Ensuite viennent Nausicaä, Porco Rosso et Laputa !

pour reparler Ghibli mais pas Myazaki, j ai un très gros faible pour le tombeau des lucioles mais il n'a rien à voir avec le reste de la production..

Sinon j ai récupéré "Gauche le viloncelliste" que j ai trouvé très sympa et j ai aussi "Si tu tends l'oreille" en VOST mais je ne me suis pas encore penché dessus, je vous tiens au courant dès que je le vois.

dardar dit:C'est vrai qu'on avait oublié la musique et le travail d'hisaichi. C'est d'ailleurs une de mes grosse déceptions de chihiro. Les themes principaux sont des réchauffés de ceux de mononoke, pourtant la redite est très rare chez hisaichi, dont je suis fan depuis longtemps (en partie grâce à kitano, donc :wink: ).
edit:
à écouter: la B.O fabuleuse de "l'été de kikujiro" qui me fait hérisser les poils à tous les coups...


effectivement ça joue beaucoup pour mon intérêt pour les films de kitano

L'ayant en DVD, je vais pas le regarder ce soir, mais j'encourage effectivement tout le monde à le regarder au moins une fois...enfin, pour ceux qui s'interessent à l'univers manga évidemment.

Le Zeptien dit:L'ayant en DVD, je vais pas le regarder ce soir, mais j'encourage effectivement tout le monde à le regarder au moins une fois...enfin, pour ceux qui s'interessent à l'univers manga évidemment.


c'était hier :-)

...En Belgique c'était hier, mais pas en France...oui, je sais c'est étrange, faudrait en parler à Mulder... :pouicboulet:

jokerounet dit:Sinon j ai récupéré "Gauche le viloncelliste" que j ai trouvé très sympa et j ai aussi "Si tu tends l'oreille" en VOST mais je ne me suis pas encore penché dessus, je vous tiens au courant dès que je le vois.

Gauche j'aime bien, déjà parce que j'aime Beethoven, et en particulier la symphonie pastorale...
Si tu tends l'oreille est mon préféré, même si je ne dirais pas que c'est un des meilleurs. Il m'a simplement plus touché, à un niveau personnel...

Le Zeptien dit:...En Belgique c'était hier, mais pas en France...oui, je sais c'est étrange, faudrait en parler à Mulder... :pouicboulet:


décalage horaire on va dire :-)

Dncan dit:
jokerounet dit:Sinon j ai récupéré "Gauche le viloncelliste" que j ai trouvé très sympa et j ai aussi "Si tu tends l'oreille" en VOST mais je ne me suis pas encore penché dessus, je vous tiens au courant dès que je le vois.

Gauche j'aime bien, déjà parce que j'aime Beethoven, et en particulier la symphonie pastorale...
Si tu tends l'oreille est mon préféré, même si je ne dirais pas que c'est un des meilleurs. Il m'a simplement plus touché, à un niveau personnel...


bon bah ça y est, tu m as donné envie de le regarder, jai le temps de rien mais j ai tout à faire^^

Ah ben on va essayer de remettre une couche alors... :mrgreen:

Si tu tends l'oreille est le premier film du studio Ghibli qui ne soit pas réalisé par Hayao Miyazaki ou Isao Takahata. C'est à Yoshifumi Kondo que l'on doit cette petite histoire intimiste où se mèlent adolescence, poésie visuelle et musique.
Les deux scènes du coucher de soleil et du lever de soleil resteront parmi mes plus fortes impressions que des films d'animation auront pu me laisser... :shock::pouiclove:

Yoshifumi Kondo travaillait chez Ghibli depuis quelques films en tant qu'animateur puis chef animateur. Hayao Miyazaki commençait déjà à parler de départ à la retraite après Mononoke, et Yoshifumi Kondo était celui qui était pressenti pour prendre sa relève à la tête du studio Ghibli. Mais le père de Nausicaä a dû réviser ses projets quand Yoshifumi est mort en 1998, d'une rupture d'anévrisme (il avait 48 ans). Si tu tends l'oreille restera donc son unique film en tant que réalisateur, et c'est bien dommage. :cry:

A noter que les décors de ce film ont fait appel à un peintre japonais contemporain dont les tableaux ont servi aux scènes de "l'histoire dans l'histoire" (Shizuku, le personnage principal, écrit elle-même une histoire). Ces différences de paysages permettent ainsi de bien distinguer les deux plans réalité/rêve. Il s'agit de Naohisa Inoue, dont l'ensemble de l'oeuvre décrit un monde imaginaire de rochers flottants : le monde d'Iblard.


Le Royaume des chats, autre film du studio Ghibli sorti en 2002 est en quelque sorte une suite à Si tu tends l'oreille. "En quelque sorte", car il réutilise certains intervenants du film de Kondo, mais en dehors de ça, ce deuxième film n'a absolument rien à voir avec le premier, ni sur le fond (l'histoire), ni sur la forme (réalisation).