Boutique et rentabilité

cho7 dit:Pour les librairies j'ai déjà eu ma réponse : les invendus sont retournés à l'éditeur


pour les livres : retour à l’éditeur des nouveautés, à condition d'accepter de les recevoir d'office (sans commande particulière) et de les garder 3 trois mois minimum, le paiement se faisant à 60 jours et remboursement sous forme d'avoir donc faut sortir les sous... et faut pas rêver les livres retournés sont payés de toute façon par le client final...

KiwiToast dit:A cela il faut déduire salaires, locaux, frais de fonctionnement, de publicité ...


Je ne sais pas comment cela se passe lorsque le propriétaire d'une boutique se verse son propre salaire, mais en France, en moyenne, un salaire coute à l'employer 1,8 fois le salaire net perçu par l'employé. C'est à dire que pour un salaire net de 1000€ (environ 1300€ brut), l'employeur débourse en réalité 1800€.

Je ne peux pas dire que je parle de ce que je connais, mais il me semble que des petites boutiques installées dans des villes disons intermédiaires peuvent "s'allier" avec des magasins plus renommés et/ou basés dans de grandes villes, pour gérer leur stock.

Concrètement, rognent-ils sur leur marge, vendent-ils un once d'euro plus cher (j'opte pour celle-là, qui semble la plus viable), je n'en sais fichtre rien.

Mais, il est possible que cette pratique s'articule autour de ces idées: ils font entrer en boutique des jeux à discrétion, fonction du succès attendu, fonction des souhaits des clients, et ils peuvent en cas d'empoussiérage avéré le refourguer à la grande "boutique" qui aura, vraisemblablement, plus de facilité à écouler le produit.

Je ne maîtrise pas forcément le sujet, mais je crois que cette pratique existe, sous une autre forme peut-être.

Je ne sais pas comment ça se passe non plus. Je pense que certains propriétaires, au lieu de se faire un salaire, récupèrent des sous sur le résultat. Du coup, pas de cotisations, et peut-être moins d'impôts (ça j'en sais rien).

Mais bon du coup pas de chômage et vive les minima sociaux en cas de problème. C'est un peu une stratégie de pis-aller.

Je ne sais pas comment cela se passe lorsque le propriétaire d'une boutique se verse son propre salaire, mais en France, en moyenne, un salaire coute à l'employer 1,8 fois le salaire net perçu par l'employé. C'est à dire que pour un salaire net de 1000€ (environ 1300€ brut), l'employeur débourse en réalité 1800€.


Tout dépend de la forme juridique de ta structure.
Entre un commerçant et un gérant salarié de sa boite, y'a déjà de gros écarts de charges. Mais le commerçant n'a pas la protection de l'assurance chômage, etc...
Le mieux, si le sujet t’intéresse vraiment et que tu envisages de monter ta boutique, contacte la chambre de commerce de ta région et/ou des réseaux comme les boutiques de gestion.
Quand j'ai monté la mienne, ils m'ont énormément aidé à dégrossir le projet.

KiwiToast dit:Du coup, pas de cotisations, et peut-être moins d'impôts


parce que tu crois que l'URSSAF et autres vont t'oublier :mrgreen:

Doit avoir un forfait de base + des cotis/impots sur les bénéfices (de base 30 ou 40%...)

Si tu veux te verser un SMIC (1800€ de frais pour la boutique), un loyer (500€ je pense), tes charges fixes (300€ peut être), faut vendre environ 3 fois plus. Donc là, 8000€. Dans les fatis, en-dessous de 10, c'est quand même très chaud. Dans des villes de moins de 100.000 habitants, c'est toujours dur.
Maintenant, si tu ne te verses pas de salaire, que tu te fait entretenir par quelqu'un, que ton loyer n'est pas très élevé, t'as pas besoin de vendre beaucoup. Si tu veux en vivre en te payant au SMIC, faut quand même vendre quelques boites.

azashub dit:Reste que je serais très interessé de savoir combien ca coute en moyenne (loyer, salaire minimum, EDF, impots, etc...) de tenir une petite boutique dans une ville moyenne. Bien sur il doit y avoir des écarts importants entre les villes, mais c'est histoire de se faire une idée :)
Merci en tout cas pour vos réponses !


Pour une petite boutique dans une ville moyenne je dirais qu'il faut compter entre 15 000 et 20 000 euros de charges fixes annuelles (loyer, électricité, assurance, comptable, banque). Tu comptes ensuite entre 25 000 et 30 000 euros de salaire chargé. Grosso modo on arrive à 40 000 / 50 000 euros, donc il te faudra vendre entre 100 000 et 110 000 euros de jeux pour atteindre l'équilibre une fois que payé ta TVA, soit entre 8 000 et 9 000 euros par mois. (Après il y a la question des impôts mais ça va dépendre du type de société et du régime choisi.)

Il y a bien sûr une saisonnalité importante et tu vas (c'est souhaitable en tout cas) réaliser une part importante de ce chiffre entre octobre et décembre.

Outre le public, tu peux réaliser une partie de ton chiffre auprès de collectivités (ludothèques, centre de loisirs, écoles) ou de comités d'entreprise.

Les chiffres sont "à la louche", c'est difficile de généraliser, je parle pour des cas que j'ai examinés dans l'optique d'une reprise et simplement pour te donner une idée.

Tu ajoutes à tout ça l'achat d'un stock de départ, un éventuel pas-de-porte, peut-être des travaux (dans tous les cas un minimum), des dépenses en publicité/communication. Il faut être sûr de soi, très motivé et avoir un peu de sous de côté pour se lancer. La passion est loin de suffire.

J'ai pas lu toutes les réponses, mais d'après ce que j'ai lu et entendu ici et là, je crois que Magic fait vivre pas mal de boutiques... En tout cas 2 des 3 boutiques près de chez moi misent tout sur Magic, avec 1 tournois toutes les semaines (de draft, donc vente de boosters) et des fans tous les jours qui jouent dans le magasin. Les jeux, ils ont pas l'air d'en vendre des cartons entiers. J'imagine donc que les fêtes de fin d'année et les cartes Magic représentent vraiment beaucoup de leur chiffre d'affaires.

Après, je pense pas que tu puisses devenir riche avec un magasin de jeux de société physique (et commencer aujourd'hui sur le net semble quasiment impossible vu la concurrence...). Mais avoir un salaire décent et surtout te faire plaisir, ça oui. Mais faut du temps, de la motivation, et surtout tout bien préparé. Mais les jeux de société reprennent du poil de la bête, donc l'avenir ne semble pas si morose (malgré la concurrence des sites Internet...).

Après, viser une grande ville, c'est aussi avoir de la concurrence. C'est pas toujours évident de "récupérer" de grands joueurs de Magic and Co (et donc de grands consommateurs) chez la concurrence. Restera donc les joueurs occasionnels et les fêtes de fin d'année... D'ailleurs, dans ma ville, il y a une très jolie boutique de jeux qui s'était montée il y a quelques années à 500 mètres d'un "ancien" qui était et qui est toujours là depuis bien longtemps, près du centre ville. La boutique a pas fait long feu alors que l'espace pour jouer était vraiment important et tout refait à neuf (je dirais même trop grand...).
Donc, sans généraliser car il y a pleins de facteurs qui jouent, je suis pas sûr que viser le centre ville d'une grande ville soit la meilleure chose à faire pour se lancer (sans reprendre un ancien magasin).

Un pote a lancé sa boutique il y a quelques années, dans une petite ville de province.
Je sais qu'au niveau salaire, ça a été raide pendant très longtemps. Surtout qu'il a ouvert avec un tout petit capital, et que tout ce qu'il gagnait partait en remboursement de crédit et en achat de stock pour étoffer les rayonnages.
Son salaire à lui s'est longtemps limité au black qu'il faisait sur les boissons et les sucreries*. Et avec le seul revenu fixe et déclaré de sa copine, ils ont mis un moment avant de pouvoir louer leur propre appart' et quitter l’hébergement parental gratuit.

Maintenant, je crois savoir que les JCC et surtout Magic sont une grosse source de revenus pour la boutique, mais avec la concurrence du net, il est obligé de ne quasiment pas marger et de compter sur le volume.
Mais pour ça, il a du se construire une réputation de sérieux dans le domaine. Et avec les (gros) joueurs et la DCI, c'est un cercle vertueux : plus une boutique est la référence de la région, plus elle devient incontournable. C'est là qu'on joue*, qu'on échange* et qu'on achète (à l'unité ou en booster).



Je ne sais pas si il a fini par déclarer cette activité. Il me semble que c'est un gros bordel pour avoir le droit de vendre de l'alimentaire, même si ça se limite à des cafés, des canettes de soda et des sucreries en sachet.

*et hop, retour à la cafet'.

Un jeu vendu 100 euros (TTC) est en réalité vendu 80 euros donc (20% de TVA).
Ce jeu est en général acheté 50 euros (HT), ce qui fait 30 euros de marge brut pour un jeu à 100 euros.
A cela il faut déduire salaires, locaux, frais de fonctionnement, de publicité ...


ben oui mais.... et le réassort? parce que sur de nombreux jeux il faut en reprendre le même nombre... donc sur tes 30 euros ben y'en a... 50 qui partent :shock:

Et mixer une boutique ouverte mi-temps avec un mi-temps events dans les écoles/sociétés ou autre ?

Souvent, en allant dans mes boutiques préférées, je me pose la même question " Mais comment font ils ? "... Je me dis qu'ils doivent vendre leurs jeux le jour et monnayer leurs corps la nuit...
Et pis je les regarde, ils me regardent, je les regarde, ils me regardent encore ...
Et pis non, ça doit être autre chose !... ;-)

Je vais te livré mon expérience de la choses, en tant que client :

A chaque fois que je déménage dans une nouvelle ville (ce qui arrive tout les 4 ou 6 ans environs), je découvre une ou deux boutiques de jeu physique.

Souvent, très souvent, elle ferme dans les 6 à 12 mois suivant mon arrivé pour être remplacé par aucune.

J'ai vu de nombreux modèle de boutiques fermé :

Les petites, qui ne peuvent pas assurée leur charge et coule, leur client sont souvent des gens qui viennent testé les jeux chez le vendeur et achète sur internet, parce que moins chère de 4 à 6 €.

Les grosses boutiques, avec une ou deux tables de jeu, ferme aussi, les joueurs stagnes, il y a du monde dans la boutique, mais les non habitués hésites (c'est vrai qu'une horde de gros geek puant, attablé autour d'un ASL ou d'un Cailus, ça donne pas envie de l'extérieur et on fuit si on a le courage d'entrée, après quelques minutes). Du coup, la clientèle ne se renouvelle pas, les habitués prennent le lieu pour la MJC / ludothèque local, mais en gratuit et avec un mec sympas, qui tentent de survivre... Modèle économique flippant ne rien vendre, à des geek au chômage, joueur de ADD, qui te raconte leur speudo histoire vécu autour d'une table de jdr, à longueur de journée parce qu'ils sont au chômage et que chez toi, c'est chauffé, il y a leur potes et des jeux à tester ! J'aurai presque envie d'aller pointé à l'usine au lieu de monté un commerce dans ce genre là.

Les seules endroits, en France où je connais des boutiques qui dure, c'est Descartes Rue des écoles, L'oeuf Cube à la Sorbonne, Starplayer...

Même des grosses boutiques, comme L'antre du Dragon sur Bordeaux, qui a tenus pas mal d'années, à finis par fermé, tuer par la concurrence Web.

Je me posais la même question surtout qu'il y a beaucoup de personnes qui viennent regarder mais n'achètent rien. Aucun vendeur sur le forum qui pourrait nous expliquer ? :)

J'ai bossé a Noël en boutique l'année dernière.

En effet les JCC (surtout Magic et Yu gi Ho, en tout cas quand j'y été) font vivre la boutique toute l'année. Mais pour cela il faut créer des événements et de l'animation à l'intérieur de ta boutique, pour que les gens se déplacent te voir. Notamment à chaque sortie de nouvelles cartes, de decks (j'ai oublié les termes, je joue pas du tout à ça...) Mais cela signifie avoir unendroit à l'intérieur de ta boutique, où les joueurs peuvent venir jouer SANS ENTRAVER la circulation des clients à l'intérieur même de ta boutique ! c'est vraiment primordiale, car comme le disait la personne avant moi, ça risque vraiment de faire fuir les clients potentiels.
Warhammer fait aussi vivre à l'année la boutique, mais d'après ce que j'ai compris, les prix sont fixes et imposé par Games Workshop, donc très peu de marge pour la boutique au final.

Par contre, pour Noël, ces produits ne se vendent quasiment pas, et le très gros du chiffre se fait sur les jeux de société (surtout les jeux entre 10 et 25 euros, plus ou moins party game) et les jeux en bois traditionnelles genre échec, dames, casse-tête, carom...

Faut savoir doser ce subtil mélange, et agencer ta boutique de la meilleur des manières.

Après c'est pas non plus un monde très rose, et j'ai entendu et vu pas mal de haine entre commerçants ludiques, des implantations un peu sauvages juste en face d'un concurrent, des vols de colis, des "tu t'implantes à côté de moi mais tu proposes des trucs complètements différents et tu pense qu'on peut être complémentaire ? Je vais proposer la même chose que toi pour te couler espèce de connard !" , et autres joyeusetés...

Aresh dit:
A chaque fois que je déménage dans une nouvelle ville (ce qui arrive tout les 4 ou 6 ans environs), je découvre une ou deux boutiques de jeu physique.
Souvent, très souvent, elle ferme dans les 6 à 12 mois suivant mon arrivé pour être remplacé par aucune.

Je ne vois qu'une explication : tu leur portes la poisse :mrgreen:
Aresh dit:
J'ai vu de nombreux modèle de boutiques fermé :
[plein de trucs bien dommage à lire]

j'ai vu des solutions mixtes que je trouve pas mal : un espace pour jouer mais à l'écart voir dans une autre salle. La mère de famille n'a pas l'impression de tomber dans un repère de dingues, les amateurs de jeux peuvent profiter de la boutique physique pour essayer des jeux.
Aresh dit:
tuer par la concurrence Web.

est-ce vraiment le web la cause ? J'ai le cas inverse dans ma ville où une nouvelle boutique s'est ouverte (mais bon orienté tous jeux , y compris vidéo). Je me demande si certaines boutiques ne s'ouvrent pas que par passion et la perspective idéaliste d'échanger jeu avec les clients et leur faire découvrir la dernière bombe d'Essen. La boutique est d'abord un commerce avec ses contraintes et trucs peu enthousiasmant qui peuvent avoir vite raison de la motivation de vivre de sa passion. Peut-être ce qui explique les témoignage de joueurs peu motivés par leur boutique dans laquelle le vendeur reste grise mine derrière son comptoir en attendant que ça se passe.

Pour le web à titre perso, j'en suis revenu et ne le sollicite plus guère que pour de l'import (et encore, souvent c'est possible de passer par sa boutique). Les tarifs sont attractifs mais il y a les frais de port et là il y a 2 options pour compléter la commande :
- attendre d'avoir un prochain jeu à commander.
- acheter des jeux en complément de commande
Dans le premier cas, je dois me passer d'un temps d'un jeu que j'aurais eu tout de suite en main propre en boutique, dans le second j'ai remarqué que j'ai accumulé un paquet de jeu de "complément de commande" que je n'ai guère sorti . Le gain du Web est finalement très relatif.


Sinon dans le genre "mais comment font-ils pour vivre" je me suis toujours posé la question pour les boutiques genre mode/déco qui proposent guère plus que 3 foulards, 4 bijoux et 2 vases :D

Et les boutiques de restauration de poupées anciennes, hein ?

ou de rempaillage de chaises ?

Je pense que beaucoup de boutiques sont ouvertes par des passionnés, et que ça nuit à la réalité économique de la chose.

Il y a quelques années à la fac, on nous a fait "analyser" des bouquins écrits par des historiens souvent, mais dans le cadre de leur passion plutôt que dans le cadre professionnel. La qualité de ces livres, du point de vue de l'historien, était catastrophique. Pas parce que les auteurs étaient de mauvais historiens, mais tout simplement parce qu'emportés par la passion, ils pédalaient dans la choucroute. :o

Et au quotidien dans ma boutique j'ai le même problème : Tel jeu est une tuerie ! Ouaip mais je sais que je vais jamais le vendre ... Mais en même temps c'est une tuerie, c'est la classe de l'avoir en rayon ! Ouaip mais je vais pas le vendre ... Mais c'est important d'avoir la classe pour les clients !

Cette année j'ai essayé d'ouvrir un rayon wargame et un rayon JDR. :roll: J'espère que ce n'est pas une faute, et que même si je sais que j'en vendrai jamais ( comprendre "très rarement" ), ces jeux serviront de produits d'appel ( = feront venir des clients qui, au passage, achèteront d'autres trucs ). Mais honnêtement si j'étais pas passionné par les JDRs, je n'aurai jamais eu cette démarche. J'aurai pris moins de risque.

Après, je ne dis pas qu'être passionné est une mauvaise chose bien entendu. Mais je pense que ça pousse à prendre plus de risques.

Dans l'idéal à mon avis, pour qu'une boutique puisse tourner (plus de 2 ou 3 ans), il faut des passionnés, mais aussi des non passionnés qui modèrent les premiers.


Regardez l'exemple des tables de jeux dans les boutiques. Est-ce que ça fait vraiment rentrer des sous ? Entre une table pour 5 joueurs et un meuble permettant de proposer 40 références de plus, ou d'économiser 2m3 de stock, je pense que la question doit vraiment se poser, et qu'un passionné qui compte bien passer quelques heures à cette table n'est pas forcément le mieux placé pour y répondre. :D