[Assyria] le nouvel Ystari avec quoi dedans ?

Espinha de Bacalhau dit:
Si tous jeux à pavage hexagonal étaient dépourvus d'âme, alors il faudrait se résoudre à y inclure AOS, Mister Jack et une kyrielle d'autres excellents jeux!
Il a fallu ton message pour que je me rende compte que ce sont des hexagones dans age of steam et pas des terrains sur lesquels on met des rails...
je me demandais comment il avait fait ce wallace pour faire que toutes les tuiles collent parfaitement aux terrains ... :clownpouic:

Espinha de Bacalhau dit:Et les dés, t'as r'marqué qu'ils étaient cubiques ?
Seulement les D6 ...

Karis dit:Ce n'est pas parce qu'il y a un pays dessiné, que c'est plus concret qu'un hexagone, parce que ce qui compte c'est avant tout ce qu'on y fait.



Cette phrase m'étonne et m'éclaire finalement assez bien. Si je cerne correctement l'approche de Karis, la fonction prime sur la forme. En même temps, cela laisse supposer que toutes les formes se valent, qu'elles perdent toute force évocatrice. Et si je comprends bien le point de vue de MOz, il considère que la forme fait au moins autant sens. Les formes sont chargées de significations, avis que je partage avec lui. On en revient finalement toujours à cette discussion éternelle sur le fond et la forme. Sur le rapport signifiant-signifié.

Je disais que cette phrase m'éclairait parce qu'elle m'apporte une précision complémentaire sur ce que certains nomment ici "l'aridité" du style Ystari, et la difficulté à s'immerger dedans. Cette aridité reste très cohérente avec l'idée que la fonction prime.

Après, je ne connais pas Assyria et attendrai avec impatience d'en apprendre plus d'ici sa sortie.

Juste histoire d'abreuver la polémique sur cette histoire d'hexagone (:kingboulet: :mrgreen: ), je me pose cette question depuis hier : est-ce pertinent de représenter le nomadisme en ayant recours à une forme fermée comme l'hexagone ? Ce matin, je me suis dis que j'aurais certainement retenu le point, une simple coordonnée ; et là je vous renvoie à la seule idée géniale de leader foot : son plateau de jeu. Voir :
(//www.trictrac.net/jeu-de-societe/leader-foot).
La grille s'efface tout en restant lisible. A mon avis une belle réussite en la matière, où fond et forme s'intègrent l'un dans l'autre et font corps.

Je viens de me taper les 5 pages sur Assyria avec des hexagones ou des carrés, de la meilleure représentation du terrain, etc etc

Et ça m'a fait penser à ....... Sylla !
Oui, ce jeu où une polémique s'est pointée sur le temps de l'empire romain divisé en 5 tours de jeu de 80 ans ou pas, sur la réalité historique, sur "les chrétiens existaient-ils en -79 av. JC ?", etc etc

En fait, à Ystari, y doit y avoir une méga bourrine équipe marketing pour trouver un sujet, un thème de jeu qui fera polémique pour qu'on parle du jeu 6 mois à l'avance ! :mrgreen: :wink:

Trop trop fort Ystari ! :pouicok: :mrgreen:

Et puis sinon mon avis perso :
Hexa - carré - ovale / réalité historique juste ou pas : qu'importe tant que le jeu est bon. S'il l'est, tant mieux, si ça n'est pas le cas, on passera à un autre.
Attendons de le tester, d'y jouer pour se faire une idée concrète.

Bibiliard dit:
Trop trop fort Ystari ! :pouicok: :mrgreen:
Et puis sinon mon avis perso :
Hexa - carré - ovale / réalité historique juste ou pas : qu'importe tant que le jeu est bon. S'il l'est, tant mieux, si ça n'est pas le cas, on passera à un autre.
Attendons de le tester, d'y jouer pour se faire une idée concrète.


Et pourtant si tu savais comme ça me gonfle !

Je sais que pas mal de gens pense qu'il faut faire parler en bien ou en mal, mais perso je vis mal notre passage à plus de notoriété...

Depuis qu'on est plus vu comme un petit éditeur (pourquoi ? Je n'en sais rien, car rien n'a changé au bureau) je note toute une série de comportements étranges et qui me font petit à petit venir moins sur ce forum.

Enfin bref, c'est la vie mais quoi qu'il en soit, je ne me nourris pas de la polémique...

jean Patrick dit:
Karis dit:Ce n'est pas parce qu'il y a un pays dessiné, que c'est plus concret qu'un hexagone, parce que ce qui compte c'est avant tout ce qu'on y fait.


Cette phrase m'étonne et m'éclaire finalement assez bien. Si je cerne correctement l'approche de Karis, la fonction prime sur la forme. En même temps, cela laisse supposer que toutes les formes se valent, qu'elles perdent toute force évocatrice. Et si je comprends bien le point de vue de MOz, il considère que la forme fait au moins autant sens. Les formes sont chargées de significations, avis que je partage avec lui. On en revient finalement toujours à cette discussion éternelle sur le fond et la forme. Sur le rapport signifiant-signifié.
Je disais que cette phrase m'éclairait parce qu'elle m'apporte une précision complémentaire sur ce que certains nomment ici "l'aridité" du style Ystari, et la difficulté à s'immerger dedans. Cette aridité reste très cohérente avec l'idée que la fonction prime.
Après, je ne connais pas Assyria et attendrai avec impatience d'en apprendre plus d'ici sa sortie.
Juste histoire d'abreuver la polémique sur cette histoire d'hexagone (:kingboulet: :mrgreen: ), je me pose cette question depuis hier : est-ce pertinent de représenter le nomadisme en ayant recours à une forme fermée comme l'hexagone ? Ce matin, je me suis dis que j'aurais certainement retenu le point, une simple coordonnée ; et là je vous renvoie à la seule idée géniale de leader foot : son plateau de jeu. Voir :
(//www.trictrac.net/jeu-de-societe/leader-foot).
La grille s'efface tout en restant lisible. A mon avis une belle réussite en la matière, où fond et forme s'intègrent l'un dans l'autre et font corps.


Oui enfin merci mais je ne voulais pas vraiment dire ça...

En fait pour moi il peut très bien y avoir un hexagone et un jeu très thématique derrière ou alors un pays et un jeu très abstrait. Je ne qualifierai pas Imperial de "très abstrait", mais aucun élément mécanique du jeu ne vient renforcer les spécificités des différents pays, et on aurait donc pu placer le jeu ailleurs sans trop de problème. Et ce n'est pas une critique !

Quand à "l'aridité" des jeux Ystari, je ne suis pas trop d'accord avec ce fait. Disons que cela fait désormais partie du decorum...

MOz dit:
Les jeux sont des représentations de la réalité.


:shock: :shock: :shock:
J'arrive un peu après la bataille, mais je peux difficilement laisser dire ça. Pas besoin d'envisager les jeux comme autre chose que ce qu'ils sont pour estimer qu'ils sont toujours autre chose que la simple somme de leurs mécanismes. Mais la magie est injectée par les joueurs, qui, eux, sont vivants, et intègrent dans les mécanismes d'un jeu un peu de ce chaos qui régit la vie...

Mais les jeux, intrinsèquement, ne représentent rien. Ils citent la réalité, pour favoriser l'immersion, créer une dimension symbolique. Mais ils ne modélisent pas grand chose.

Je ne sais plus quand, quelqu'un a demandé sur ce forum quel jeu serait le meilleur pour la formation à l'économie, dans un cadre entrepreneurial. La réponse la plus lumineuse a été, approximativement, celle-ci : aucun jeu. Car chacun propose un système d'économie permettant un équilibre cohérent avec le reste des mécanismes, pas une simulation de systèmes existants (au mieux, comme je disais une "citation"). Un jeu est une symbiose de mécanismes abstraits, c'est sûr. Avec supplément d'âme, dépendant de la tablée.

Tout à fait d'accord avec ça...

Xbug-pirate dit:Mais les jeux, intrinsèquement, ne représentent rien. Ils citent la réalité, pour favoriser l'immersion, créer une dimension symbolique. Mais ils ne modélisent pas grand chose.


Je n'ai jamais parlé de "modéliser la réalité". C'est Karis qui conçoit les jeux ainsi, pas moi. Le Sacre de Napoléon de David représente le sacre de Napoléon. Est-ce qu'il modélise quoique ce soit ? Non. C'est la physique qui modélise la réalite. Alors, on peut effectivement voir un jeu comme un système de règles dont le but est de rendre compte de certains aspects de la réalité (comme le fait la physique avec ses lois), mais ce n'est certainement pas ma vision des choses. Et ce n'est certainement pas ce que signifie le verbe "représenter".

MOz dit:
Xbug-pirate dit:Mais les jeux, intrinsèquement, ne représentent rien. Ils citent la réalité, pour favoriser l'immersion, créer une dimension symbolique. Mais ils ne modélisent pas grand chose.

Je n'ai jamais parlé de "modéliser la réalité". C'est Karis qui conçoit les jeux ainsi, pas moi.

Moi ? Sûrement pas...
Par ailleurs je me permet de te citer :
MOz dit:Les jeux sont des représentations de la réalité, pas forcément des abstractions.

Karis dit:Moi ? Sûrement pas...


Bah, ce n'est pas moi qui parle de "simulation" et qui dit qu'un hexagone est moins abstrait qu'un carré mais plus abstrait qu'un octogone. Ou alors c'est juste une nouvelle illustration du fait qu'on ne se comprend pas. :)

Oui, les jeux représentent la réalité. Je l'ai dit et je le redis. Mais "représenter" ne signifie pas "modéliser".

MOz dit:
Karis dit:Moi ? Sûrement pas...

Bah, ce n'est pas moi qui parle de "simulation" et qui dit qu'un hexagone est moins abstrait qu'un carré mais plus abstrait qu'un octogone. Ou alors c'est juste une nouvelle illustration du fait qu'on ne se comprend pas. :)


En fait le passage sur les carrés et les octogones était une boutade...

Ma position est qu'un jeu est la forme abstraite d'une certaine réalité. Non pas pour la simuler stricto sensu, mais pour jouer dans un certain contexte (un peu comme des enfants qui jouent au cowboys et aux indiens). En ce sens, il n'est pas utile d'aborder toutes les spécificités de la réalité, mais juste les parties qui permettent d'obtenir un bon jeu, intéressant et immersif pour les joueurs. Cela peut passer par des hexagones ou par une carte de pays, mais je m'en fiche tant que le jeu est bon ! Bref, un jeu est avant tout...un jeu.

karis dit:
Quand à "l'aridité" des jeux Ystari, je ne suis pas trop d'accord avec ce fait.


Ben ouais mais faut arrêter de faire des jeux dans le désert alors ou avec des chameaux :p

MOz dit:Oui, les jeux représentent la réalité. Je l'ai dit et je le redis. Mais "représenter" ne signifie pas "modéliser".


L'exemple de la modélisation était l'abord d'une possible facette de la représentation, pas la seule manière dont j'imagine que tu envisages ce concept.

Pour reprendre ton exemple du Sacre de Napoléon, voici, typiquement, une oeuvre d'Art qui ne représente absolument pas la réalité. C'est un symbole de pouvoir qui utilise la réalité comme matière première, c'est tout. Napoléon se couronne lui-même et sa mère est présente dans le public, aucune de ses deux choses ne relate quoi que ce soit qui aie réellement eu lieu. Le traitement de la plupart des sujets est loin de l'idée de rprésentation en peinture. La peinture d'histoire est souvent une relecture imaginaire pour favoriser le rayonnement d'un état, ou d'un monarque contemporain, ou d'un peuple... Le naturalisme revêt une dimension politique et propose une nouvelle manière d'envisager l'Homme, un portrait est toujours une mise en scène pour incliner dans un sens ou un autre la postérité. Faits historiques connus, modèles humains, traits du visage ne sont que le matériau d'un discours. Et ce discours ne peut être reçu pleinement que dans un certain contexte, ou en ayant une bonne connaissance préliminaire de ce contexte.

On peut se dire que Brass propose une lecture orientée de la Révolution industrielle, car Wallace a une vraie démarche d'auteur. Mais Brass n'est qu'un ensemble de mécanismes abstraits, et une lecture politique n'en sera faite qu'à une tablée de joueurs ayant déjà un avis sur la question. En cela, un jeu est moins puissant qu'un tableau (il n'y a qu'à voir comment, pour favoriser le sentiment ou faire passer un discours, un jeu vidéo doit en passer par les cinématiques, pas par l'interactivité) mais même s'il l'était autant, il n'aurait aucun pouvoir de représentation, puisqu'il serait tout de même, comme un tableau, une construction fantasmatique utilisant des fragments d'une certaine idée du réel dans son architecture.

noisettes dit:
karis dit:
Quand à "l'aridité" des jeux Ystari, je ne suis pas trop d'accord avec ce fait.

Ben ouais mais faut arrêter de faire des jeux dans le désert alors ou avec des chameaux :p


Un point pour toi ;)

Xbug-pirate dit:
MOz dit:Oui, les jeux représentent la réalité. Je l'ai dit et je le redis. Mais "représenter" ne signifie pas "modéliser".

L'exemple de la modélisation était l'abord d'une possible facette de la représentation, pas la seule manière dont j'imagine que tu envisages ce concept.
Pour reprendre ton exemple du Sacre de Napoléon, voici, typiquement, une oeuvre d'Art qui ne représente absolument pas la réalité. C'est un symbole de pouvoir qui utilise la réalité comme matière première, c'est tout. Napoléon se couronne lui-même et sa mère est présente dans le public, aucune de ses deux choses ne relate quoi que ce soit. Le traitement de la plupart des sujets est loin de l'idée de rprésentation en peinture. La peinture d'histoire est souvent une relecture imaginaire pour favoriser le rayonnement d'un état, ou d'un monarque contemporain, ou d'un peuple... Le naturalisme revêt une dimension politique et propose une nouvelle manière d'envisager l'Homme, un portrait est toujours une mise en scène pour incliner dans un sens ou un autre la postérité. Faits historiques connus, modèles humains, traits du visage ne sont que le matériau d'un discours. Et ce discours ne peut être reçu pleinement que dans un certain contexte, ou en ayant une bonne connaissance préliminaire de ce contexte.
On peut se dire que Brass propose une lecture orientée de la Révolution industrielle, car Wallace a une vraie démarche d'auteur. Mais Brass n'est qu'un ensemble de mécanismes abstraits, et une lecture politique n'en sera faite qu'à une tablée de joueurs ayant déjà un avis sur la question. En cela, un jeu est moins puissant qu'un tableau (il n'y a qu'à voir comment, pour favoriser le sentiment ou faire passer un discours, un jeu vidéo doit en passer par les cinématiques, pas par l'interactivité) mais même s'il l'était autant, il n'aurait aucun pouvoir de représentation, puisqu'il serait tout de même, comme un tableau, une construction fantasmatique utilisant des fragments d'une certaine idée du réel dans son architecture.


Dans mes bras ! :pouicok:

Je persiste à penser qu'on ne parle pas de la même chose ou du moins qu'on ne parle pas la même langue.

Xbug-pirate dit:Pour reprendre ton exemple du Sacre de Napoléon, voici, typiquement, une oeuvre d'Art qui ne représente absolument pas la réalité. C'est un symbole de pouvoir qui utilise la réalité comme matière première, c'est tout. Napoléon se couronne lui-même et sa mère est présente dans le public, aucune de ses deux choses ne relate quoi que ce soit qui aie réellement eu lieu. Le traitement de la plupart des sujets est loin de l'idée de rprésentation en peinture. La peinture d'histoire est souvent une relecture imaginaire pour favoriser le rayonnement d'un état, ou d'un monarque contemporain, ou d'un peuple... Le naturalisme revêt une dimension politique et propose une nouvelle manière d'envisager l'Homme, un portrait est toujours une mise en scène pour incliner dans un sens ou un autre la postérité. Faits historiques connus, modèles humains, traits du visage ne sont que le matériau d'un discours. Et ce discours ne peut être reçu pleinement que dans un certain contexte, ou en ayant une bonne connaissance préliminaire de ce contexte.


Où ai-je dis le contraire ?

Je vais nous faire gagner du temps. Je vais poser la seule question qui importe dans ce débat, puisque c'est le noeud du problème : qu'entends-tu par "représentation" ?

Je vais laisser le Wiki causer à ma place. Je choisis les acceptions sémiotique et artistique, les autres me semblent trop loin de notre sujet

en sémiologie : traduction par des signes (ou avec des réseaux de signes) d'une réalité physique ou conceptuelle.

dans les arts visuels : mode sémantique consistant en l'imitation de l'apparence.


Je ne crois le jeu capable d'être l'un ou l'autre.

Même si la deuxième définition, je l'accorde, accepte bien le Sacre de Napoléon

en sémiologie : traduction par des signes (ou avec des réseaux de signes) d'une réalité physique ou conceptuelle.

Je laisse de côté cette définition, qui ne m'intéresse pas.
dans les arts visuels : mode sémantique consistant en l'imitation de l'apparence.

En fait, tu entends la représentation uniquement comme une mimesis ?
Xbug-pirate dit:Je ne crois le jeu capable d'être l'un ou l'autre.

Avec des acceptions pareilles, je suis bien d'accord.
Xbug-pirate dit:Même si la deuxième définition, je l'accorde, accepte bien le Sacre de Napoléon


Alors, au fond, Le Sacre de Napoléon représente quelque chose ou pas ?