うそつき王国, au royaume des menteurs !

うそつき王国, au royaume des menteurs !

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Soyez les bienvenus dans le Royaume des Menteurs, un pays où il fait bon vivre au milieu des esclaves, des assassins et des nobles. Un royaume où la fidélité est récompensée par la mort, par le remerciement des faibles ou des points de victoire ! Les nobles feront tout ce qui est en leur pouvoir pour profiter au mieux des esclaves qui leur sont attachés. Les assassins, dans l’ombre du souverain, seront toujours aux aguets, prêts à dégainer leur couteau précis et meurtrier. Mais, ne vous inquiétez pas trop, au final, tout ceci n’est qu’une vaste mascarade où les ambitions de chacun, sauf bien sûr celles inexistantes des esclaves, sont au cœur des mensonges et des trahisons.

Dans ce jeu où il fait bon vivre au milieu des bonimenteurs et des héros en carton pâte, chaque joueur est muni de trois cartes : une carte Assassin, une carte Noble et une carte Esclave. Se joignent à ces éléments de départ, trois petits jetons en carton, eux aussi illustrés aux couleurs des trois personnages présents dans le jeu.

Votre objectif, si vous parvenez à survivre dans ce monde cruel, est d’obtenir le premier les points de victoire qui vous permettront de finir vos jours dans la gloire et le stupre.

うそつき王国, Uso Tsuki OuKoku, est un jeu de Miyano Kaya, créé et peaufiné en groupe via Meeting of Board Games (MoB Games) avec des graphismes signés Tansan et Co. Le jeu se joue en 30 minutes max, de 2 à 6 joueurs pour des enfants de 10 ans et plus (moins de 10 ans, l’esclavage n’est pas acceptable, paraît-il… Ah, ce monde politiquement correct).

Avant toute chose, quelques remarques… Le jeu était disponible à Osaka pour le Game Market. Les règles en VF et en anglais n’existent pas (encore). Si vous cherchez bien sur BGG, vous pourrez trouver une traduction un peu rough des règles, que j’ai réalisée pour aider un expatrié anglophone peu japonisant. Il manque cependant les règles pour deux et la mise en contexte. Pour ceux qui se montreraient déjà intéressés avant même de lire le texte -oui, toi là ! - attendez un peu, les règles ne sauraient tarder.

Comment qu’on joue ?

Les composants du jeu devraient vous mettre sur la voie… Des cartes représentant trois personnages distincts, avec trois jetons les représentant aussi… vous vous dites déjà qu’il y a de la fourberie là dedans et vous avez entièrement raison.

A chaque tour, en partant du premier joueur, on pose une carte personnage face cachée devant soi. On pose aussi un jeton personnage sur la carte, cette fois, livré au regard de tous. On fait un premier tour de table, et une fois que tout le monde a posé sa carte, et un jeton, mais cette deuxième action, sachez-le, est facultative, on refait un deuxième tour. Dans ce deuxième tour, qui est une règle facultative que l’auteur testait pendant le Game Market, les joueurs ne peuvent plus changer le jeton s’ils en ont posé un sur leur carte. Par contre, ils peuvent tout à fait changer la carte cachée sous le jeton.

Une fois que le deuxième tour est terminé, on résout les effets de carte car oui, vous l’aurez deviné cela aussi, chaque carte a un effet particulier.

Noble, assassin ou esclave ?

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Allez, vous pouvez tout me dire, vous le savez. Qui parmi vous n’a jamais rêvé de devenir un jour esclave ? Avec en tête une mort atroce à la Spartacus, après quelques litres de gros rouge, et l’espoir ridicule d’une libération ! Dans Le Royaume des Menteurs, le destin vous sera plus-être plus favorable. Enfin, rien n’est jamais sûr en ce bas monde.

Les cartes vous permettront de gagner des points de victoire, à une seule condition : que vous soyez encore en vie à la fin de la manche. Ainsi, si vous avez choisi de jouer la carte « Royauté », vous pourrez engranger des points, si et seulement si aucun assassin n’est présent. S’il y a un assassin dans le coin, ni une ni deux, c’est le couperet. Couic, plus de noble. Si c’était si facile !

Par contre, si les assassins ont décidé de fêter le 1er mai comme tout bon travailleur avec des principes, alors, vous remporterez 2 points de victoire si des esclaves sont présents, et 1 point de victoire supplémentaire si vous êtes le seul noble en jeu. 3 points alors qu’il en faut 6 pour gagner la partie, c’est un coup risqué mais quand ça paye, le sourire s’ouvre jusqu’aux lobes d’oreille. Et je parle d’expérience.

Dégâts collatéraux oblige, les esclaves devront payer de leur personne pour que le noble puisse profiter un peu de ses richesses. Si un noble ou plus survit en fin de manche, les esclaves ne gagnent aucun point de victoire. Et c’est là que l’assassin prend tout son sens. Son côté Robin des Bois chez Spartacus fait de lui le sauveur.

En effet, si vous jouez un assassin, vous tuez le noble. Le noble maintenant juste décédé, les esclaves sont libérés et gagnent, grâce à leur nouvel ami aux lames affûtées, quelques points de victoire, 1 ou 2, selon la situation. Mais, attention, vous êtes déjà en train de vous dire : trop facile, suffit de jouer l’assassin et dans tous les cas, c’est win-win ! Oui, mais non. Vous me rangez tout de suite ce sourire, genre je suis découvreur de martingale à plein temps et vous me lisez jusqu’au bout, jeune saligot.

Car oui, un seul assassin pourra bénéficier des bons effets de son crime. Trois assassins sur un noble… comment dire, c’est un soupçon exagéré. Du coup, seul l’assassin le plus proche du 1er joueur pourra profiter des points de victoire. Les autres, que dalle, rien, nada, juste un coup de lame gâché.

Je résume, parce que j’ai l’impression de vous avoir perdus :

Le noble : S’il est vivant en fin de manche, il gagne 2 points de victoire si des esclaves sont présents. Il gagne 1 point de victoire supplémentaire s’il est seul en jeu.

L’assassin : L’assassin tue le noble mais seul l’assassin le plus près du premier joueur pourra bénéficier des points de victoire. Disons qu’il a été le premier à téléphoner pour revendiquer son crime. En plus, il gagne 1 point supplémentaire s’il n’y avait qu’un noble.

L’esclave : Il semble ne servir à rien mais il est sans doute celui qui prend le moins de risque. On se dit qu’il y aura toujours un assassin pour s’occuper du noble de trop et du coup, il gagne 2 points si les nobles sont absents, par intention ou 1 point s’il y a plusieurs esclaves mais que le ou les noble(s) a (ont) été tué(s). 1 point de plus si vous êtes le seul esclave.

On perd même des points, dit !

Et oui, vous pouvez perdre des points plutôt que d’en gagner dans ce jeu. Par quelle étonnante idée mécanique cet effet peut-il s’appliquer ? Vous vous souvenez des petits jetons en carton que les joueurs posent sur leur carte ? Et bien, vous pouvez évidemment dire la vérité et poser le jeton qui correspond à la carte que vous avez choisie, faisant de vous l’idiot du village le joueur honnête en toute occasion, ou alors, chose si humaine que ça en devient gênant, vous pouvez mentir, cacher votre identité et même en jouer. Par contre, si vous échouez dans votre mission, en tant que noble, assassin ou esclave et que la vérité se fait jour, non seulement vous ne gagnez aucun point mais en plus, vous en perdez… Pesez, sous-pesez bien les risques avant de vous lancer à corps perdu dans le vice et le stupre, euh… le mensonge, on va se limiter à ça pour le moment, si vous voulez bien.

Pourquoi c’est bien ?

Parce que c’est vicieux, c’est plein de mensonges et de trahisons, bref, de ce qui fait de l’homme ce qu’il est depuis la nuit des temps. Du bluff, ou de la vérité qu’elle peut pas être vraie, vous êtes invités à essayer, en quelques minutes à peine, de gagner des points en espérant avoir choisi le bon personnage au bon moment, avoir dit la vérité ou bluffé quand vos adversaires sont plus fébriles, pris parti de votre position de départ avec intelligence… de l’opportunité et du coup dans le dos, voilà bien de quoi passer une bonne soirée avec des gens que vous venez de rencontrer.

L’équilibre un peu fragile qui se crée autour de ces trois rôles, tous liés intimement les uns aux autres, fait du Royaume des Menteurs une petite sucrerie amère qui plaira à tous. Très facile à manipuler, avec des composants de bonne qualité, des illustrations encore une fois uniques et détonantes, et une boîte pour ranger tout ça qui hésite entre un style graphique 8 bits et des illustrations enfantines mais au goût d’adulte dedans, c’est un petit objet à prendre si vous le voyez passer.

Un petit air de One Night Werewolf dans sa fabrication même, c’est du jeu avec encore moins de composants que les jeux les plus minimalistes de Seiji Kanai. La compétition bat son plein ! Qui osera le jeu en une demie-carte ? Hein, dites ? Ou mieux, mieux, juste un jeton, sans graphisme, juste un bout de papier ou de carton en somme, tout blanc, qui proposerait des milliers d’heures de plaisir !?

Izobretenik

4 « J'aime »

Sur BGG, j'ai bien cherché : avec le nom du jeu en japonais, en anglais, en français ; avec le nom de l'auteur et de l'illustrateur. Je n'ai pas trouvé la fiche du jeu et encore moins la fameuse "rough" traduction. J'ai trouvé sur Google le site du japonais qui fait tout ça, mais pas les règles anglaises. Help !

@Toftof

Pour ceux qui se montreraient déjà intéressés avant même de lire le texte -oui, toi là ! - attendez un peu, les règles ne sauraient tarder.

Pourtant, c'est bien dans le coin :

http://www.boardgamegeek.com/article/15207398#15207398

Il manque des précisions à la règle mais si tu ne peux pas attendre, c'est par là :)

Ah... encore un jeu qu'il va me falloir fabriquer moi même ! Merci Izo pour l'article !

J'ai constaté quelques coquilles, en comparaison avec ta traduction en anglais sur BGG

- Sur le deuxième tour facultatif, ce que l'on ne peut pas changer (la carte sur BGG, le jeton ici)

- Le score à atteindre (6 sur BGG ou 7 ici)

- Les points gagnés par les esclaves lorsqu'au moins un noble a été joué mais assassiné (1 sur BGG, 2 ici)

Un jeu a priori très intéressant, j'attends ta traduction avec impatience !

@deltajordan Salut ! Oui, en effet, il y a quelques différences entre les règles que j'ai décrites dans l'article et celles que j'ai traduites sur BGG. Je vais modifier le corps de l'article, dont j'ai décrit les règles de mémoire. Sur BGG, j'en ai fait la traduction rapide via scan. J'ai maintenant le jeu et la règle. Je vais attendre l'accord de l'auteur pour les traduire.

Hâte de voir la trad :)

Les illustrations sont super jolies.

C'est moi ou le jeu ressemble à un shifumi à plusieurs? ;)

@Arthur LeBris 最初はグー、じゃんけんぽん

https://www.youtube.com/watch?v=9srvtoub5iM

Dans la série, what the phoque, à la japonaise. :=) Ici, Pierre Papier Ciseaux, c'est une pratique du quotidien... C'est tellement inscrit dans les moeurs que je me demande comment les Japonais peuvent prendre des décisions autrement.

@Arthur LeBris Les ciseaux Assassin découpent le papier Noble, le papier Noble étouffe la pierre Esclave et la pierre Esclave euh... ne fait rien aux ciseaux !

Je vais l'imprimer, ca pimentera les prises de décisions difficiles (qui fait la vaisselle? qui s'assoit devant dans la voiture?...) :)

Youhou, j'ai enfin réussi à faire venir 2 exemplaires en France :D

Je m'attaque à la lecture fine des règles, mais j'avoue que la traduction anglaise présente quelques difficultés d'explication, notamment la résolution des points en fin de partie (quand et qui commence...).

Avez-vous une version plus récente et consolidée ?

J'ai un brouillon de mon coté, je peux le partager volontiers pour une écriture commune :)