Unlock : Délivrez-vous des malles !

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Unlock, presque sans aucun doute, vous connaissez. Déjà la sixième boîte de sortie (et pas la dernière). Nous avons même un peu de retard, puisque nous n’avons point pu vous teaser les Timeless Adventures en amont, comme nous étions coutumiers du fait jusqu’à présent (mais promis, on va se rattraper). Alors on va s’y prendre autrement. On va vous faire la review, mais aussi une petite analyse du travail accompli récemment, et vous titiller avec le dernier scénario démo en date/à venir, car il a sa propre petite histoire.

Tric Trac

A travers le temps et les cartes

Un retour sur la dernière boîte tout d'abord. Comme ses paires, Timeless Adventures propose 3 récits à résoudre en 60 minutes, au niveau de difficulté allant crescendo, le tout avec mix de physique, de cartes, de cerveau et d'applis, pour des équipes de 1 héros fabuleux à 6 décodeurs d'énigmes bien soudés. Cette sixième boîte répond aux canons devenus réguliers d'Unlock (mais qu'on aime pourtant retrouver, comme une bonne série télé, qui ne demande qu'à se rouler en boule sous la couette, affalé dans le canapé, là où l'on a laissé le creux habituel et conconnant). On y retrouve une aventure du machiavélique Noside, un récit issu d'un roman/conte, et une grosse aventure bousculant les règles générales.

The Noside Show

nous convie à spectacle circassien de toute beauté, mais aussi de toute dangerosité. On retrouvera l'humour tordu de l'univers absurde de Noside, ainsi que des manipulations barrées aux effets multi-couches forts sympathiques de ce genre de mission (mention spécial à l'hommage aux Panini). Côté application, on sent une évolution dans la veine des précédentes, accouchée du partenariat avec les Volumiques, où certaines interfaces à plusieurs entrées et/ou animées viennent apporter une vie et une fraîcheur au scénario.

Arsène Lupin et le Grand Diamant Blanc

adapte l'ambiance, plus qu'un roman précis, du petit monde de la cambriole d'Arsène Lupin. L'on navigue à travers Paris, par le biais des cartes et d'une grande map qui ne sera pas de trop, et ce à plus d'un chapitre. Le tout est guidé par un jeu de piste, mené à votre adresse par le mestre Arsène. Un récit très écrit, qui vous guide, par le biais des cartes et des surprises de l'application, d'une péripétie à une autre, comme un film d'aventure dont on serait plus que spectateur.

Perdus dans le Chronowarp !

Pour cette dernière aventure, l'on plongera dans les affres du temps. Perdu dans le Chronowarp prend le parti-pris d'une certaine délicatesse. Si certains détails temporels dans l'usage du voyage à travers le temps pourront faire tiquer (en même temps, n'est-ce pas l'apanage commun de toute histoire de voyage dans le temps ?), il est assez agréable de voir l'importance donnée au récit, et à sa simplicité. Plutôt que de tomber dans des angoisses cosmiques, l'histoire se concentre sur une simple et douce histoire de famille. Ce sont des réflexions tout à fait quotidiennes qui, par le truchement des énigmes, permettront d'éviter les paradoxes, plutôt que des actions explosives d'éclat. Comme un goût de légèreté décalée rappelant l'exquise écriture anglaise des comédies romantiques de Richard Curtis.

Travail éditorial

Cette sixième boîte n'est pas révolutionnaire, du moins en apparences, mais elle n'en est pas moins très plaisante. L'on pourrait critiquer le manque de montée en puissance, jusque-là généralisé par Unlock, qui range cette boîte au même niveau que la précédente plutôt qu'un cran au-dessus. N'est-ce pourtant pas déjà un beau compliment que de trouver dans cette boîte le même plaisir d'expérience ludique antérieure ? Ce sentiment est le fruit du travail éditorial cohérent mené par les Space Cowboys, et plus particulièrement par M. Thomas Cauet (alias Grunt), qui a pris à bras le corps les dernières boîtes pour les mener vers un cap précis.

Et au vu du plébiscite de Heroic Adventures, on sent que ce travail, poursuivi dans Timeless Adventures, fait mouche. La narration s'est vue de plus en plus affinée, l'importance des univers et de leur rendu, que ce soit par les mécaniques, mises en énigmes, illustrations ou interactions, s'est vue poussée toujours plus loin. Ces deux dernières boîtes offrent de vrais récits mis en jeu. Côté application, on sent aussi un vrai travail d'amélioration de l'interface, une envie de pousser les effets et idées plus loin, sans pour autant les détacher du physique. Celui-ci prend d'ailleurs une part de plus en plus importante dans la manipulation, avec des effets d'empilements, d'agencement, par le truchement d'outils pour chaque scénario (livrets, plateaux, papiers...), mais aussi par des énigmes de manipulation mêlant cartes et application.Ce travail de fond, mené sur Heroic et Timeless tout à la fois, s'est donc établi en apothéose sur le premier, et se confirme en délicatesse sur le second. Car pour Timeless, la dynamite créative s'est estompée, laissant place à des retouches par la finesse et la légèreté. Des histoires douces, comiques et plaisantes plutôt qu'hilarantes, bien menées, et une application peaufiné dans ses détails, jusqu'à, point s'éliminant tout en douceur mais révélant une longue recherche afin d'y parvenir, la disparition de l'outil "code à 4 chiffres", trop connoté escape. Ce type d'énigme n'a pas disparu, mais il se fait désormais plus discret, mêlé à la mécanique des machines. Pour faire plus corps encore à l'histoire, cet élément devient cohérence d'événements avec l'univers du récit, plutôt que numéros bruts à entrer dans l'appli, le tout avec une agréable et fort travaillée douceur.

On se quitte en bonus

Concluons avec le dernier (et à la fois prochain, à l'heure où tombent mes doigts sur ses mots) scénario démo. Rebondissant sur la dernière proposition, Noël en Juillet, le nouveau scénario voit récidiver au dessin le grand auteur de bande dessinée Lewis Trondheim. Et c'est ici non pas avec un univers créé pour l'occasion que l'auteur s'amuse, mais bien plutôt avec une de ses propres créations, Ralph Azham. On vous invite d'ailleurs à vous pencher sur la série, dont l'ultime tome sort tout prochainement.

Ce travail sur une série personnelle n'est pas anodin, puisqu'il accompagne la fin de prépublication du dernier tome dans le magazine Spirou. C'est donc tout d'abord en tant que bonus du magazine que Le Foie de l'Axolotl (et on vous jure qu'on n'y est pour rien) sera trouvable. Niveau difficulté, ne vous attendez à rien d'extrême. Nous sommes dans un niveau de démo plutôt facile, à portée d'un public ne connaissant pas Unlock.

Mais si vous êtes amateur, vous saurez apprécier le mélange de mécaniques diverses et bien amenées, le trait inimitable et vivant de Trondheim, ainsi que la mise en situation très narrative et bédéphile qui a été conçue. Un très bon travail de mise en scène, signé Pierre Chabosy, le fils du maître (car certains plaisirs ne se refusent pas en famille). Le Foie de l'Axolotl est déjà entre les mains des abonnés du magazine, et disponible dès demain (mercredi 24 Juillet) en kiosque. Comme Spirou ne se trouve pas partout, et que l'on ne sait quand il sera disponible en PnP, on vous invite à faire un tour sur ce lien pour découvrir comment l'acquérir (et lire de bonnes BD au passage).

Tric Trac

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