test the battle at kemble's cascade

[The Battle at Kemble’s Cascade]

Vous êtes fan de jeu de société, mais aussi de jeux vidéo (rétro si possible), et vous vous êtes toujours dit qu’il était impossible d’allier ces deux plaisirs. Et bien ne cherchez plus, amateurs de pixels et de pions, The Battle at Kemble’s Cascade (que j’appellerai ensuite TBAKC si vous le voulez bien) est fait pour vous ! Oui je suis affirmatif, et je le revendique. Amoureux de jeux vidéo rétro, de shoot them up, et d’espace infini ce test est pour vous, oui je vous le dédie, vous l’avez bien mérité après toutes ces années à vous faire traiter de nerd !

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The Battle at Kemble’s Cascade
Un jeu de Anders Tyrland, Olle Tyrland
Illustré par Chris Quilliams, Philippe Guérin
Publié par Filosofia, Z-Man Games
1 à 5 joueurs
A partir de 14 ans
Langue de la règle: Française
Durée: 45 minutes
Prix: 39,95 €


Préambule

Aussi fou que cela puisse paraître, il s’agit du premier jeu de Anders Tyrland et Olle Tyrland, je ne peux donc pas vous parler de leurs ludographies. Par contre, je pourrais vous dire quelques mots sur le thème du jeu. Celui-ci s’inspire clairement des jeux vidéo rétro des années 80 et 90 qui ont connu des titres phares comme R-type, Salamander, Thunder Force ou encore Gradius à qui TBAKC fait un joli clin d’œil avec le design de sa boîte. Il s’agissait de jeux à scrolling forcé, c’est-à-dire que le décor défilait continuellement, obligeant le joueur dans son vaisseau à esquiver les ennemis tout en les canardant. Bien entendu à cette époque les jeux étaient en 2D et les sprites faits à partir de pixels. Voici quelques bases utiles pour aborder ce test. Je ne vous ferai pas l’affront de vous parler de Filosofia, si ce n’est pour vous dire que ce choix éditorial osé est tout à leur honneur.

Règles

Votre but est clair : avoir le meilleur score à la fin. Et survivre au passage pourrait être un plus.

Vous allez incarner un commandant de vaisseau, lancé dans l’espace intersidéral. Devant vous, un écran de bord sur lequel vous allez disposer 2 gros cubes représentant votre énergie, allant de 0 à 7, utile pour certaines actions en plus d’être vos points de vie, et le danger qui va de 0 à 7. Celui-ci représente les attaques ennemies que vous n’aurez pas pu esquiver et qui vont engendrer des dégâts. En dessous, 4 emplacements : le premier accueillant votre tourelle de tir directionnelle, et les 3 autres pour les améliorations. Enfin, encore en dessous, un rappel des actions lors d’un tour de jeu, qui sont :

  • Déterminer l’ordre du tour : en jouant chacun et simultanément une carte senseur, le joueur ayant joué la plus forte valeur commence.
  • Piocher une nouvelle carte senseur
  • Actions des joueurs
  • Et enfin le défilement, où les cartes posées sur la dernière rangée du bas disparaissent pour en faire apparaître de nouvelles tout en haut de la piste.

À son tour de jeu, un joueur aura le choix entre 2 actions principales :

  • Le combat, où le joueur pourra avancer d’une case dans l’une des 8 directions (sauf s’il possède un moteur qui lui donnera un bonus) et attaquer une fois. En usant une énergie, il pourra avancer ou attaquer une seconde fois, c’est ce que l’on appelle une surcharge. Il pourra en refaire une pour 2 énergies supplémentaires.
  • Arrêt du système : le joueur n’effectue aucune action durant ce tour, mais en échange il pourra récupérer 2 énergies et acheter des améliorations. Le nombre d’achats n’est pas limité, il faut juste posséder assez de Bélonium.

Une fois qu’un joueur a effectué son tour, on vérifie son niveau de danger en fonction des ennemis capables de le toucher, d’après leurs symboles et attaques, entraînant la perte de précieuses énergies. Si un joueur meurt, il devient astral et continue de jouer. Il peut à tout moment durant son tour, réapparaître sur le plateau de jeu, comme s’il avait simplement perdu une vie. Par contre, ses adversaires gagnent des points de victoire grâce à ce décès souvent involontaire, voire des points supplémentaires si ces derniers l’ont également canardé en cours de partie.

Plusieurs cartes différentes composent le jeu, que ce soit au niveau des ennemis, des bonus ou des obstacles qui viennent pimenter le jeu. Il existe 4 boss différents. Je vous ai bien sûr présenté le jeu dans les grandes lignes, car quelques subtilités viennent compléter mes explications.

Toutefois, le jeu propose diverses variantes : commencer le jeu sans tourelle rotative, jouer en équipe, jouer en solitaire, avec des astéroïdes et des tunnels et enfin avec des cartes spéciales.

Matériel

L’ouverture de la boîte est un véritable plaisir ! Je sais que je vous spoile un peu la chose, tout en passant pour un geek de base, mais si vous avez connu cette époque bénie des jeux vidéo, vous serez véritablement émoustillé par le matériel. Des petites figurines de vaisseaux toutes différentes, des cartes espace au look pixélisé, un panneau de contrôle personnalisé par joueur, des cartes rétro-futuristes, tout le design a été pensé en hommage aux anciens shoot them up. C’est un véritable plaisir. La simulation du scrolling se fait à l’aide de « gouttières » très bien pensé, uniformisant la zone de jeu tout en permettant aux cartes de ne pas bouger. Quant à la règle du jeu, un soin tout particulier y a été apporté pour la mise en page, ça colle parfaitement au thème tout en étant clair et lisible ; le schéma de mise en place est un exemple à suivre. J’ai vraiment eu l’impression d’être devant un marquee d’une borne de l’époque. Le jeu n’est pas simple à aborder, mais tout a été fait pour vous faciliter la tâche.

Le matériel abondant envahit totalement la très belle boîte, aussi bien au niveau du graphisme que de la qualité de fabrication, faisant de TBAKC un jeu jouissant d’une excellente édition que je salue d’une triple envolée de chapeau. Bref, j’ai été conquis.

Ressenti durant la partie

Je préfère le dire de suite, car c’est le sentiment que vous risquez d’avoir lors de votre première partie, TBAKC est un jeu difficile à aborder, enfin dans lequel il est difficile de se sentir immergé dès les premiers instants. Il vous faudra plusieurs tours de jeu, afin de comprendre les mécaniques ainsi que les possibilités, mais aussi pour assimiler l’originalité du titre. Car TBAKC n’est pas forcément difficile à comprendre en soi, les règles bien qu’assez touffues sont bien expliquées et une fois maîtrisées elles semblent logiques et fluides. Le plus compliqué sera de s’y plonger et de lui accorder un peu de temps. Il faudra s’habituer à lui comme on doit s’habituer à une nouvelle paire de chaussures avant qu’elles ne deviennent les compagnons de vos plus belles balades.

Une fois dans le jeu, TBAKC s’avérera d’une efficacité et d’une fluidité prenante. On finit par s’imaginer à bord de notre vaisseau en train de chasser les vilains envahisseurs, tout en l’upgradant afin de le rendre plus performant pour le combat final. On arpente la galaxie, détruisant ses ennemis au passage, tout en récoltant des points et en gérant notre énergie, tandis que l’espace défile en fond. Tout ceci paraît bien calme, mais c’est sans compter sur le boss de fin, qui telle une relique du passé vient vous défier de ses fiers tentacules. Jusqu’au bout vous ne saurez pas à qui vous aurez à faire, mais une fois la carte dévoilée, c’est une première rangée menaçante qui vous fait face. Vous toisant de ses innombrables points de vies et ses multiples attaques, le boss n’attend que vous, et vous que lui pour enfin gagner un maximum de gloire. Votre heure est venue de devenir un héros !

C’est vraiment ainsi que j’ai vécu mes différentes parties, transformant l’assaut final en jeu semi-coopératif, où chacun tente d’établir une stratégie survivaliste dans le but de récolter le maximum de points. Tout débute doucement, pour finir en apothéose devant un boss qui prend toute la largeur de 2 rails. C’est assez épique, et c’est le sentiment le plus fort qui me reste en tête après avoir fini une partie, et en y resongeant le lendemain.

Pour ce qui est du respect de la principale source d’influence : le shmup, tout est là. Le vaisseau, l’espace, les ennemis, les power up, le tableau de bord, les scores et surtout le boss de fin ! Rien ne manque à l’appel, pour faire de TBAKC une farandole rétro-nostalgique de premier choix.

Durée de vie

Le jeu propose différentes cartes marquées de lettres pour configurer ses parties. Bien entendu au début vous jouerez avec les cartes conseillées, mais rien ne vous interdit par la suite de créer votre propre parcours, et d’enchaîner les niveaux. Le jeu se renouvelle parfaitement avec ce scrolling, tout comme les stratégies que vous aurez envie de tester. Si vous accrochez au style graphique, et que l’originalité ne vous fait pas peur, TBAKC aura de quoi vous satisfaire. Entre amis ou en famille avec de grands gaillards ou gaillardes, le jeu remplira son office et vous fera passer une excellente soirée. De celles que l’on passait autrefois devant les bornes d’arcade, qui goulûment dévoraient nos pièces de 10 francs (je ne pensais pas réécrire le mot franc un jour).

La durée de vie devrait donc être très bonne, surtout que pour profiter pleinement du jeu, je vous recommande d’y jouer plusieurs parties assez rapprochées, car l’on a vite fait d’oublier quelques points de règles. Avec son parcours différent et ses 4 boss, le jeu a du challenge à vous proposer. Un jeu avec un certain goût de reviens-y.

Avis

Je dois dire que j’ai eu quelques réticences à me plonger dedans en découvrant l’épais livret de règles (16 pages), surtout que je voyais assez mal comment cela allait se dérouler. Puis voulant découvrir le jeu j’ai commencé à feuilleter le livret, puis à faire la mise en place pour mieux comprendre, puis à lire la suite et c’est ainsi que ma première partie eut lieu sans que je m’en rende compte. Et alors que je ne voulais lui consacrer qu’une demi-heure, j’étais parti pour 2h de jeu que je n’ai pas vu passer.

Immergé au fin fond de la galaxie, chassant les innombrables créatures, puis grisé par l’affrontement final, je suis ressorti de mes parties le sourire aux lèvres, alors qu’un soir j’avais débuté la partie en bougonnant. Il faut croire que TBAKC a un effet euphorisant. Mais ça serait dévaloriser le travail remarquable qui a été réalisé sur le jeu, transformant littéralement un jeu vidéo en jeu de plateau, tout en conservant l’énergie et le fun de ces jeux spatiaux. Et le travail d’édition mérite lui aussi quelques encouragements, car les graphistes n’ont pas chômé et le résultat est là.

Certes TBAKC n’est pas un jeu simple, ni forcément à la portée de tous, aussi bien en terme d’âge que de public. Il faut une certaine âme de retrogamer pour l’apprécier et l’aimer à sa juste valeur, mais c’est parce qu’au-delà de ces aspects rétro il offre une expérience de jeu unique qui parlera à tous les joueurs qu’il faut laisser sa chance à The battle at Kemble’s Cascade. Ça serait criminel de ne pas l’essayer une seule fois et du coup de passer à côté d’un jeu novateur et orignal. Et c’est justement pour vous pousser à le tester que je lui attribue le prix du dé ludique.

Merci à Quilicus pour sa correction.

Plus de tests et d’articles sur Les 1D Ludiques.

Vendu ! ça a l'air excellent :D

J'ai la musique de Xenon 2 dans la tête maintenant...

Je suis bien content d'avoir réussi mon pari, le jeu le mérite ! Il est original et c'est la moindre des choses de lui faire découvrir son public.

Moi j'ai la musique d'Ikaruga en tête, parfois je change avec celle de Darius Gaiden :)

Ah ouais Ikaruga ça tabasse aussi, mais le gameplay est chaud, j'ai jamais passé le stage 3 je crois...

Les derniers que j'ai fait bien à fond sont Dodonpachi Resurrecction et surtout Deathsmiles, comment j'ai kiffé !

J'en ai parlé à madame à midi, ce sera peut-être mon cadeau de noël !

Alors tu en devrais pas être déçu ^_^

Moi j'ai une grande affection pour Parodius, je sais c'est spécial mais c'est un excellent souvenir d'enfance. Dodonpachi il est bien chaud ! Il y a beaucoup d'autres shmup excellents sur Dreamcast, Trizeal, Under Defeat, Zero Gunner ...