Suricat’Cache et les nouveautés asmodee pour GSA... GSA ?

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GSA, le terme ne vous dit peut-être rien. Cela signifie Grande Surface Alimentaire. C’est ainsi qu’on nomme l’hyper ou supermarché du coin en langage pro.

Comme vous avez pu le voir dans certains de nos précédents articles, l’éditeur Asmodee continue son petit bonhomme de chemin et s’attaque depuis un moment au marché des GSA. Ces lieux de ventes ne répondent évidemment pas aux même exigences que les grandes surfaces spécialisées et encore moins aux boutiques dîtes ultraspé puisque l’impulsion d’achat n’est pas la même.

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Pour être vendu en grande surface, il faut que l’identification du produit soit immédiate. Pour cela, il faut les infos soient déjà connues du consommateur par le biais de publicité TV par exemple, où que le produit soit suffisamment simple à identifier en s’appuyant sur des codes visuels déjà existants.

L’intérêt pour un éditeur est assez évident c’est la quantité. Mais ne croyez pas qu’une implantation soit simple et gage de ventes assurées.

On a déjà vu des sociétés ne pas résister à une mauvaise implantation en grandes surfaces. Ne pas résister c’est disparaître purement et simplement.

La première chose c’est que pour alimenter ce circuit, il faut produire beaucoup. On est très loin des tirages de produits plus spécialisés. Cela veut donc dire être capable d’investir énormément avant d’attendre le retour financier. Il faut ensuite savoir persuader les acheteurs qui sont loin d’être des tendres et où la beauté de la chose et l’amour de l’art risquent de ne pas suffire.

Cela vous paraîtra peut-être étrange mais ce monde possède ses propres codes et sa propre culture. Une culture au service de la rentabilité et de l’efficacité certes mais une culture quand même.

Pour cela un travail en amont est nécessaire et c’est loin des salons médiatisés que va se dérouler des opérations de séductions et de persuasions. Vous ne le connaissez surement pas mais un salon se déroule à Deauville tous les ans. Là-bas pas de public, pas de grands halls mais des chambres d’hôtels transformées en showrooms où vont se jouer l’avenir des futurs jeux et jouets.

Ça va très vite, il faut être compris rapidement et s’assurer de l’adhésion des acheteurs parce que sinon ce n’est même pas la peine de tenter la phase de production.

Tout est dans le dosage subtile d’un jeu qui possède à la fois les qualités éprouvés de jeux similaires qui ont fait leurs preuves et une nouveauté dont on estime qu’elle suscitera l’intérêt des clients tout en assurant qu’une campagne d’information digne de ce nom sera mise en branle.

Si vous vous demandiez encore pourquoi les jeux de gamers ne se trouvaient pas dans les rayons des grandes surfaces c’est juste que les gamers ne représentent qu’une quantité infime bien insuffisante pour fonctionner dans cette démarche. Pour cela seul un réseau de boutiques ultraspé pourra se permettre de vendre au compte-goutte tout en assurant un service de conseil adéquat.

Cela ne veut pas dire qu’on trouvera pas de “Colons de Catane”. Dès que le jeu passe un certain seuil de popularité et que son éditeur commence à avoir une assise solide tout est possible.

Si vous prenez le cas de “Jungle Speed”, le jeu devenu très populaire a été la cible des acheteurs de GMS (grandes et moyennes surfaces) et de GSS (grandes surfaces spécialisées). Asmodee qui était encore à l’époque Asmodée a du freiner des deux pieds pour résister aux offres de mise en place. Là il ne s’agissait plus de séduire mais d’attendre au contraire le moment venu pour résister au rouleau compresseur.

Ces jeux qui ont acquis leur popularité sur le terrain, par les effets conjugués de la qualité du jeu, de son existence dans l’air du temps, du bouche à oreille et de la viralité des spécialistes prescripteurs doit aussi avoir l’âge de raison pour devenir un produit pour les “gros”.

Se rater là-dessus c’est mettre en péril la santé de l’éditeur mais aussi signifier la mort du produit qui n’aura jamais de seconde chance en cas d’échec ou même de ventes moyennes.

C’est ainsi que le Asmodée de l’époque a “retenu” les jeux qui attiraient les acheteurs. Non ! Pas cette année. Peut-être l’année prochaine… Ne pas céder aux chants des sirènes trop tôt.

Comme l’expliquait monsieur Phal dans un précédent article, les frontières entre les deux mondes, celui de la spécialisation et celui de la grande distribution semblent devenus plus poreux.

D’abord parce que les acheteurs ont réalisés que le public spécialisé et des éditeurs tout aussi spé peuvent contribuer à faire que les qualités d’un jeu puissent lui donner la taille et la notoriété suffisante pour venir se frotter aux éléphants du genre.

Seulement voilà, des “Jungle Speed”, des “Loups-Garous” ou des “Catane” ne se fabriquent pas en claquant des doigts. Ces jeux, destinés à un public avisé, ont mis des années avant d’atteindre une maturité suffisante.

L’autre solution est donc de concevoir des jeux possédants les qualités requises en amont. Les jeux d’action pour enfants sont donc parfaits pour cela. Une culture bien implantée depuis des années, et des jeux qui se comprennent rien qu’en regardant la couverture.

Asmodee après quelques essais se lance cette année avec trois jeux de cette gamme et en simultané. Le premier c’est “Suricat’Cache”.

Un jeu de parcours qui mixe hasard, et réflexes.

Les jeunes joueurs y endosseront le rôles de ces très mignonnes bestioles pour devenir le roi des suricates lors d’une course annuelle. À son tour, on pioche une carte. Si celle-ci montre des empreintes, on avance d’autant de cases sa figurine. Si c’est un scarabée, la figurine doit se placer sur la case scarabée la plus proche. La plus proche ça veut dire aussi la plus proche derrière ! Pas de chance ! Enfin et là c’est le plus rigolo, si la carte montre un aigle c’est que l’aigle arrive pour attraper les suricates.

Cela ne concernent que les suricates déjà arrivés sur la colline. Le joueur qui a pioché un Aigle appuie alors sur le rocher de l’aigle. Si l’Aigle sort (ce n’est pas obligatoire) il faut vite appuyer sur son bouton coloré. Cela permet à ses suricates de se cacher. Le dernier à le faire est capturé et doit revenir au départ.

Et comment on gagne ?

Le premier qui amène son troisième pion suricate sur la colline remporte la partie.

Ce jeu ne nécessite pas de piles électriques.

On se parle des prochains jeux de cette série très bientôt.

Vous savez tout ou presque.


“Suricat’Cache”
Un jeu de la team Asmodee
Publié chez Asmodee
Distribué par les mêmes
Pour 2 à 4 suricates dès 5 ans
Public : Jeunesse
Durée : 10 min
Disponible le 30 août 2013 dans les 20€