Et voilà, lorsque vous lirez ces quelques lignes, Essen Spiel’22 aura commencé et nous arpenterons les travées sans fin du GrugaHall pour ressentir, voir, jauger, jouer même éventuellement (c’est un comble, n’est-il pas ?).
Pourtant, au moment où j'écris ces lignes, je suis là, avec mes listes de listes... Et après avoir passé en revue plus de 1200 jeux (et il n'est même pas sûr que tout ce qui est présenté à Essen soit bien et totalement listé), me voilà à me dire : "Mais bon sang, qu'est-ce que je fais de ça, moi, maintenant ? Comment je garde ma santé mentale ?"
De fait, je ne peux nier qu'il y a des titres attirants, qu'il y a des titres qui font déjà le buzz sur la toile, les réseaux sociaux, dans les différents discords, via les influenceurs-influenceuses and co.
Ce qui est sûr c'est que le narratif, les applications et les enquêtes ont de beaux jours devant eux. Ce qui est certain, c'est que les jeux de gestion, les eurogames de tout poil continuent de faire fristouiller la joueuse et le joueur. Ce qui va sans dire, c'est qu'il y a, dans toutes ces sorties, pas mal de "ok games" comme on dit dont il ne restera rien l'année prochaine... Et certainement même avant !
Seulement, en attendant, pendant Essen, la passion du jeu nous emporte, chacun croit à ses chances, et tous ceux qui sont là enchaîneront animations, parties, rendez-vous professionnels pour porter au plus loin cette chance que "son jeu" existe...
Oh, eh, allez... Et puis zut... vous savez quoi ? je vais poser ici une petite liste restreinte (ça reste relatif) de certains de ces jeux qui m'attirent. Pas forcément les plus en vue. Ceux-là, on vous en parlera plein de fois par ailleurs, ce n'est pas la peine d'en rajouter.
Non, je vais mettre ici "mes petites exceptions" (ou pas) en mettant pourquoi, tout simplement, j'ai envie d'aller voir ce qu'il y a à l'intérieur de ces boites, derrières ces pitchs et ces illustrations... dés lors, vous qui lisez ces lignes, sachez que nous sommes certainement en train de vérifier si les jeux sont intéressants et s'il vaut le coup de vous en parler ensuite, dans notre débrief'... Et ça, c'est toujours un chouette moment de partage avec vous !
Resist : Du solo qui raconte une histoire de résistance dans le maquis contre Franco avec une vraie patte graphique ! Top, pas besoin de plus, vous m'avez eu ! Et en plus, ça devrait arriver chez Nuts Publishing. C'est juste pour prendre de l'avance !
La Famiglia : The great mafia war : C'est illustré par Weberson Santiago et c'est chez Feuerland. Il se joue en équipe de 2 contre 2 pour prendre la tête de la Sicile avec de l'assymétrie. C'est beau et ça a l'air bon. Let's go !
Keep the heroes out : Je garde un souvenir ému de mes parties de Dungeon Keepers et j'ai longuement hésité à pledger ce jeu. Maintenant, je l'ai vu, je vais y jouer... Et je crois, j'ai envie que ça me plaise. Des meeples trop chouettes, des héros à poutrer pour leur faire ravaler leur chique. Miam !
Tindaya : Un peu comme pour Horizons of Spirit Islands mais avec une version compétitive, voici un jeu où les natifs du côté des îles Canaries vont devoir survivre à la fois aux catastrophes naturelles mais également aux conquistadors... Et tout ça avec de la gestion type Euro. Tout ça me raconte une histoire et me donne envie de jouer.
Earthbone rangers : de la coopération à base de cartes, en campagne et en post-apo où notre deck représente notre avatar, un ranger qui protège son environnement, améliore ses équipements tout autant que ses compétences. Chaque partie est une journée qui se passe sur un point de la carte jusqu'à ce qu'on décide de s'arrêter pour la nuit... Avant de bouger le lendemain ! Mais je veux voir ce que ça donne en jeu, ça !
Death Valley : Ne cherchez pas loin, j'ai juste trouvé les cartes magnifiques. Du coup, si c'est comme Parks et qu'en plus le jeu est bon... Tant mieux... Sinon... Ben tant pis !
Radlands : Ce jeu à deux, nerveux et tendu de ouf' est une petite tuerie addictive et qui se renouvèle parfaitement. Avec en plus une identité visuelle particulière, et une vf qui approche, il n'y a aucune raison de ne pas vous faire saliver avec cet affrontement très malin, post-apo.
1998 ISS : Cette collection nous arrive en ce moment via Origames, et certains sont vraiment très très bon. Du coup, allons voir ce que le nouvel opus autour de la station internationale propose. Entre formation de spationaute et envoi de fusées, là encore, j'aime bien ce que ça me fait imaginer.
Gallileo Project : ça, c'est déjà en français chez les SWAFs. Mais si ça a la qualité ludique de Ganymède (d'ailleurs, ça se passe 30 ans après Ganymède), avec David Sitbon aux illustrations, cela laisse entrevoir du tout bon puisqu'il s'agit de construire un moteur qui engendrera des combos.
Dogfights : Rule the skies in 20 minutes : Jusqu'à présent, Paolo Mori, avec Blitzkrieg et Caesar, m'avait convaincu dans ces petits jeux, warteaux maîtrisés, aux contextes historiques forts et aux règles de duel très malignes. Voyons si la proposition de Carlo A. Rossi tiendra la comparaison. Ce qui est sûr, c'est que le pitch me plait bien.
Dice conquest : Une petite boite, des monstres et des héros sous forme de cartes et un assortiment de dés "rôlistiques". Il n'en faut pas plus pour se mettre sur la tronche et tenter de repartir avec une collec' de trophées plus impressionnantes que le héros d'à côté. Le jeu a l'air tout con, mais si ça marche, ça va me faire bien rire... Même si les dés ne m'aiment pas... Surtout si les dés ne m'aiment pas, en fait !
12 rivers : Celui-là, c'est Pénélope qui me l'a mis devant le nez. Et lorsqu'on voit le plateau en 3D avec ce principe de pachinko comme dans le kinderspiel La colline aux feux follets, moi, ça m'amuse direct. Je vois les billes qui descendent, le long des bras de la rivière... Et j'ai envie d'y jouer !
Marvel remix : J'aime Fantasy Realms, j'aime les super-héros, on me mets les deux dans une même boite ?!? Banco !
Les tours enchantées (titres approximatifs) : Pareil, ça arrive en français via Oya et il ne faut pas rater ça. Un Kramer et Kiesling qui marche si bien. Une course dans la course avec des tours qui bougent, des magiciens qui se font enfermer, puis qui ré-apparaissent... Mais c'est tellement évident que c'est bon, ce jeu !
Endeavor : Deep Sea : Rien à ajouter, j'adore Endeavor. Ici, c'est un stand alone, lors d'une nouvelle ère mais avec des mécanismes qui ne devraient pas dérouter les fans d'Endeavor. Shut up and take my money !
Eleven Football Manager board game : J'adore Blood Bowl Team Manager. Cette simulation de gestion d'équipe de BB marche tellement bien pour moi. Et là, on me dit que, même si je suis pas trop "footeux", je pourrai faire la même chose avec une équipe de foot ? Et ça arrive en français déjà chez Iello. Mais allez, je vais y aller en char à voile, moi, sans problème !
Keydom's Dragon : J'apprécie la série des "Key" de Richard Breese, même si l'exigence du jeu fait que je n'y joue pas assez régulièrement pour la maîtriser. Mais je lui reconnais cette intelligence de game design. Aussi, lorsque j'ai vu ce nouvel opus, j'ai dit : "allez, cette fois, il y a des dragons, plus aucune excuse... Pour ne pas ressortir aussi ceux que tu as à la maison !"
Allez, un p'tit dernier, sur lequel je me questionne clairement quant à la qualité ludique... Mais simplement parce que, chaque année, à Essen, il y a un ou deux jeux un-peu-beaucoup-à-la-folie de chez WTF de chez Quoi-Comment, voici donc :
Influencer!: #fame #shame #game : J'adore le cynisme de la baseline : "Parcourez la ville à la chasse aux posts les plus... Lucratifs". Qui arrivera le plus vite aux 1 millions de followers ? balancez une shitstorm à la tronche de vos adversaires mais attention à ce qu'ils ne s'en trouvent pas avec encore plus d'abo... Postez des photos de vous, chill dans le parc le matin, et dancy en boite le soir...
Il vaut peut-être mieux en rire qu'en pleurer... Peut-être...
Et puis celui qui est énorme dans ce qu'il promet, un Scott Almes qu'on retrouve habituellement dans la série des Tiny Epic :
So, you've been eaten : Un jeu à 2 joueurs assymétrique. L'un joue le mineur qui doit miner du cristal en quantité suffisante pour que la compagnie accepte de l'extraire de la mine... et le soigner... Pendant que l'autre joueur joue le virus mutant qui l'infecte et qui doit l'emporter en dépassant les défenses immunitaires du pauvre mineur. Seulement voilà, vous pouvez jouer Solo. Car il y a une IA pour le virus (si vous jouez le mineur) et une IA pour le mineur (si vous jouez le virus)...
Et donc il est possible de jouer à 0 JOUEUR... OUI !!! Vous pouvez faire s'affronter l'IA Virus à l'IA Mineur... Et vous voilà le robot-humain des deux robots-joueurs !!
Non mais Whaaaattt ??? Mais c'est juste énorme d'ironie !! Mais je veux voir comment ça marche pour voir si ce n'est qu'un argument pour faire parler (et ça marche !!).
Allez, demain matin, je commence par ça !
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