De la méthode employée
Cette année, on change tout ! Au lieu de commencer à arpenter les allées des différents halls de façon frénétique, frustrante et parfois peu productive, nous avons choisi d’essayer quelques jeux qui nous avaient fait de l’oeil, commençaient à buzzer sur les réseaux, nous avaient été indiqué par quelques connaissances du milieu ludique, ou tout simplement repérés par la Team Tric Trac.
D’ou la promenade ludique proposée ci dessous.
ATTENTION ! nous n’avons pas forcement fait des parties complètes des jeux qui vont suivre.
Sachez toutefois que notre petite expérience nous permet de décerner un coup de coeur à la plupart d’entre eux (mais ne faites pas ça chez vous !).
Autobahn
Jeu de gestion et d’économie autour du développement des autoroutes allemandes de 1945 à nos jours, voilà un thème qui fleure bon les classiques « à l’allemande ».
Il faudra construire des autoroutes, livrer de marchandises, déployer un réseau de stations service et surtout envoyer ces meeples dans les différents conseils d’administration, puis rejoindre le prestigieux building de la Bundesautobahn ou les meilleures places permettront de s’assurer la victoire.
Classique certes, mais rempli de mécaniques originales, il mérite un petit coup de projecteur.
Un jeu de Fabio Lopiano (Calimala, Merv) et Nestore Mangone (co-auteur de Newton), illustré par Javier González Cava, et édité par Alley Cat Games. Une version française est prévue prochainement.
Challengers
Comment réussir à décrire cet OLNI en quelques mots ? Jeu de deck building et de capture de drapeau, dans lequel joueuses et joueurs vont s’affronter au cours de sept rondes successives pour récupérer le plus de points de victoire.
D’une durée de 45mn, quelque soit le nombre de participants, il faut avant tout essayer ce jeu extrêmement addictif pour se faire sa propre idée. Car en tant que spectateur, on va trouver très étrange de voir comment on mélange son paquet avant chaque affrontement avant de retourner les cartes une par une, comme dans une vulgaire bataille.
En effet, le concept d’auto Chess, ou auto battler, assez répandu dans le jeu vidéo, se voit ici adapté pour la première fois en jeu de plateau. Il consiste à peaufiner son deck/équipe dans les moindres détails, avant de laisser une certaine dose de hasard dans l’affrontement qui conclut chaque ronde.
Un jeu de Johannes Krenner et Markus Slawitscheck, illustré par Jeff Harvey et édité par 1 more time game et Z-Man games.
Copan
Bientôt proposé en financement participatif, Copan va vous plonger dans les délices de la gestion de la plus grande des cités maya au sixième siècle de notre ère.
Jeu de pose d’ouvrier, il se révèle beaucoup plus original que la salade de points qu’il suggère au premier abord : des zones de jeu très différentes permettant de nombreuses stratégies de victoire, un système d’amenuisement puis de disparition des ressources simulant la chute de l’Empire Maya, une matérialisation de sa propre gloire pérenne avec la construction de son masque de jade, et une belle mécanique permettant des enchainements de coups en combo font de ce jeu une belle découverte ludique.
Un jeu d’Eric Dubus et d’Olivier Melison (duo à l’oeuvre dans Museum et Encyclopedia), illustré par Ronan Toulhoat et édité par Holy Grail Games.
Hamlet
Petite déception de cette première journée du salon, nous aurions voulu aimer Hamlet. Le matériel est magnifique (issu d’un financement participatif) et le thème de construction de village donne très envie.
Hélas, une ergonomie très particulière, des tuiles inutilement tarabiscotées et une attente insupportable entre deux tours rendent le rythme de jeu très mou et l‘expérience de jeu plutôt décevante, du moins à quatre joueuses et joueurs.
Dommage. Mais avant de le précipiter dans le puit sans fond des buzz d’Essen sans lendemain, il conviendra d’y rejouer à deux ou trois, histoire de lui donner une dernière chance.
Un jeu de David Chircop, illustré par Yusuf Artun et édité par Mighty Boards. Une version française est prévue dans les prochains mois.
Heat
Coup de coeur partagé par toute la rédaction de Tric Trac, Heat signe le retour fracassant de Days of Wonder à Essen. A l’ouverture, la boite évoque les riches heures des Memoire 44, Smallworld et autre Five Tribes.
4 circuits, un matériel de jeu abondant, trois modules de règles avancées et un mode championnat : c’est un choix éditorial audacieux qui propose dans une seule boite toutes les expériences ludiques proposées par le jeu.
Formidable jeu de course dont le coeur est la gestion fine de sa voiture, que vous devrez pousser à la limite du point de rupture, mais sans jamais le dépasser.
Le tout avec des règles simples et fluides, et une ambiance de course très bien rendue.
Un jeu de Asger Harding Granerud et Daniel Skjold Pedersen, illustré par Vincent Dutrait et édité par Days of Wonder
Hegemony : Lead your class to victory
Si je vous dis simulation économique et politique, avec un moteur de card-driven, beaucoup d’interaction (rendant parfois les parties très animées), une petite dose de cynisme et une asymétrie très forte, tout ça en deux ou trois heures de jeu ?
Bravo à vous qui êtes resté me lire, car voilà un jeu qui certes ne va pas s’adresser à tous les types de public, mais qui représente une forte expérience ludique.
Le but va être de gérer un pays, sachant que joueuses et joueurs vont se partager quatre rôles très différents : la classe ouvrière, la classe moyenne, le grand capital et l’Etat. Chacun et chacune auront du matériel et un plateau bien à eux, des buts différents des autres, et des méthodes de calcul de score parfois à l’opposé.
Un jeu de Vangelis Bagiartakis (le temps des moissons, Kitchen Rush, Dice city) et de Varnavas Timotheou (multi diplômé en sciences politique), illustré par Jakub Shop et édité par Hegemonic Project Games.
Sortie prévue en français pour le premier ou deuxième trimestre 2023 chez Don’t Panic Games
Ready Set Bet
Et on fini ce premier tour d’horizon par notre coup de coeur immédiat du salon, catégorie jeu stupide mais très addictif. Vous voilà en effet transporté dans le bar PMU de votre quartier, ou vous allez miser de façon frénétique sur les résultats de différentes courses hippiques.
Il va suffire de parier de façon simultanée sur les possibilités que votre ou vos chevaux favoris gagnent la course, avant que les autres joueurs et joueuses ne raflent les meilleurs emplacements.
On peut même utiliser une application pour téléphone ou tablette qui vous fera vivre la course avec encore moins de manipulation.
Plongé dans l’ambiance de la course, on se surprend à encourager ses favoris, et l’ambiance est vraiment au rendez-vous.
Un jeu de John D. Clair (Mystic Vale, Cubitos) illustré par Kirk W. Buckendorf et Athena Cagle et édité par AEG.
Vous voulez retourner à vos jeux favoris, et rendez vous dans un prochain article pour la suite de nos découvertes.
