Runebound V3: Jamais 2 sans 3 ? L'humble avis de Fatmax66 sur la bête.

Runebound V3: Jamais 2 sans 3 ? L'humble avis de Fatmax66 sur la bête.

Un peu d’histoire…

Runebound dans sa seconde édition fit partie des premiers titres que j’ai découvert lors de ma plongée, il y a quelques années, dans le monde du jeu de société moderne. Avec mon petit passé de rôliste mais surtout de figuriniste adepte du médiéval fantastique, les promesses de vivre des aventures trépidantes m’avaient alléché. L’usine à gaz de World of Warcraft sur plateau avec ses centaines de cartes, tokens et figurines pour des parties interminables m’avait refroidi et tous les espoirs étaient permis avec ce nouveau titre, plus concis, simple mais visiblement riche de possibilités.

Au final, et malgré mon insistance, le jeu m’avait vite lassé, les parties trop longues à 4 joueurs, le côté fort aléatoire des combats et le système de déplacement peu lisible et étrange avec des dés, avait tôt fait de me faire jeter l’éponge et ce malgré une appétence forte à la base et une certaine insistance…

Aussi, quand une troisième édition pointa le bout de son nez, les rêves que j’avais nourris au second opus refirent surface. La base du jeu est bonne, il suffisait juste d’améliorer de menus défauts. Et la promesse de vivre une aventure aussi riche sur plateau n’avait pas perdu de son attrait. N’écoutant que mon instinct et croisant les doigts, je me décide enfin à débourser quelques écus pour faire entrer le sésame dans ma ludothèque. Pour le coup je n’écoutais pas la petite voix dans ma tête qui me dit de me méfier du temps de jeu annoncé toujours aussi long, et du déplacement avec les dés qui a été gardé.

Grands principes du jeu

Dans Runebound les joueurs vont jouer contre la mécanique du jeu, mais ce n’est pas un coopératif pour autant. Une échelle temporaire va « timer » le jeu, et durant ce laps de temps accordé, les héros vont devoir monter en puissance avant d’affronter au final un boss de fin. Dans la boite de base du jeu, deux scénarios sont proposés. Dans le premier, vous devrez affronter un énorme et puissant Dragon qui se réveille à la fin du jeu et l’empêcher de détruire une des villes principales au prix d’un combat en face à face. Le second scénario vous met face à un nécromancien qui va réveiller au fil du jeu des hordes de zombies sur le plateau, plus ils seront nombreux au moment de l’affrontement final et plus le nécromancien sera puissant. Si l’objectif est commun, le jeu n’en est pas un coopératif pour autant, et seul le héros qui réussira à défaire le boss gagnera la partie. Les scénarios restent difficile et il n’est pas impossible, voire fréquent aux premières parties que tous les héros perdent !

Alors cette V3 ça change ?

Ma foi, la première partie faite avec mon fils ne m’a pas laissé un goût impérissable, la faute vraisemblablement à l’assistance permanente que je dû lui apporter pour l’aider à cerner le mécanisme. On avance, on tape, on fait des quêtes, on évolue, et on se fait massacrer par un Dragon sur vitaminé…Bref, rien de trépidant pendant les deux heures de cette partie d’initiation à deux. Mon fils adore quant à lui. À ce titre, si votre enfant sait lire, le jeu est abordable jeune même si il ne maîtrisera pas tous les tenants et aboutissants à la première partie...mais comme papa en fait !

En effet, j’avais pris le jeu par le mauvais bout. Runebound n’est pas un bête jeu de « j’avance et je tape et je me stuffe »…Sous ses aspects de jeu d’aventure pour grand enfant se cache une mécanique fort bien huilée qu’il convient de cerner. Si l’évolution de votre personnage est bien au centre de la problématique, elle ne se fera pas en avançant bêtement sur chaque mission et en upgradant avec ce que l’on vous donne. Si la chance intervient bien comme dans tout bon améritrash qui se respecte, elle sait aussi se faire malléable par de nombreux et finalement assez subtils mécanismes. Il conviendra en effet de faire monter vos cartes de compétences, en vous reposant souvent afin d’avoir un plus grand choix et davantage adapter votre héros et sublimer ses compétences de départ. Car les équipements que vous allez acheter et les compétences que vous allez acquérir seront les deux piliers de votre réussite dans ce jeu. Et Dieu sait qu’ils devront être solides car le challenge est ardu. C’est d’ailleurs une des forces du jeu, car la victoire ne s’obtient pas facilement et de ce que j’en lis auprès des autres joueurs, il faut plusieurs parties pour arriver à gagner. Fort de l’adage qu’à vaincre sans péril on triomphe sans gloire, cette difficulté est un réel moteur pour jouer et jouer encore rendant par la même la durée de vie du titre fort louable.

Ajoutez à cela 6 héros vraiment typés et un nombre de cartes élevées et vous obtenez autant de raisons de rejouer le jeu des dizaines de fois rien qu’avec cette première boîte. « Première boîte ? » Et oui, car comme l’opus précédent, Runebound devrait se faire fort d’extensions proposant de nouveaux défis et personnages. Deux sont déjà prévues, une comprenant un nouveau héro et une autre proposant un nouveau héro et surtout un nouveau scénario vous mettant en face d’arachnides peu accueillantes et démesurément grandes qui comptent bien faire de Terrinoth leur territoire, le plongeant par la même occasion dans les ténèbres.

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Et les vraies nouveautés ?

Les principales nouveautés sont les combats avec des disques cartonnés. On ne jette plus de dés, chaque disque a deux faces différentes et les combinaisons des divers faces vont vous permettent de blesser, vous protéger, activer des pouvoirs ou encore retourner des pions. Les adversaires fonctionnent sur le même modèle. Si chaque héros démarre avec trois jetons qui lui sont propres, il pourra en acquérir d’autres avec divers équipements achetés aux marchés. Ces disques qui peuvent laisser perplexes de prime abord apportent énormément au jeu, l’aléatoire y est moins présent qu’avec le dé, plus tactique par les combinaisons et combos proposés et aussi plus rapide. Bref, une réussite à part entière à mon sens.

Le grief des dés de déplacement de l’ancienne version ne tient plus non plus. Ils sont bien plus lisibles, et la présence de routes et le fait de pouvoir en relancer certains contre des cartes (on se « dépasse ») rendent le tout bien plus clair. Ces dés de déplacement sont un héritage de l’ancienne version, je ne sais pas s’ils sont indispensables au jeu et si l’éditeur n’aurait pas pu réfléchir un système plus conventionnel, mais au final les aménagements faits passent très bien.

Conclusion :

Au final, ce Runebound est un véritable coup de cœur. La durée des parties avoisine les 45 minutes par joueur ce qui fait que je le sors principalement à deux, voire à trois. On ne voit pas le temps passer et le dynamisme des tours de jeu fait qu’on ne s’ennuie pas entre les tours des joueurs, ce qui est un des dangers avec des jeux aussi longs. La montée en puissance des héros est vraiment intéressante d’autant que le champ des possibles est très vaste, les évènements aléatoires relatifs aux scénarios viennent renforcer cette diversité dans les parties. C’est un très beau et bon produit que nous livre là Fantasy Flight Games et Asmodée qui a su créer le mouton à cinq pattes du jeu d’aventure que j’attendais depuis des années. Et pourtant je ne pensais pas que Runebound serait la source de cette révélation tant l’opus précédent était pour moi perfectible. Ils ont remanié avec brio leur bébé. À présent je n’ai qu’une hâte, c’est de voir, acheter et jouer les extensions à venir, car le jeu a tout pour être une boite à outils fourmillant de scénarios trépidants et de nouveaux personnages charismatiques car la mécanique globale garde le jeu ouvert à toutes les libertés scénaristiques et apports en mécaniques originales pour typer les boss. Avec mon fils Runebound est devenu une religion à la maison et mes comparses de jeux ont tous aussi adoré.

Je profite de cet article pour lancer un appel à Asmodée pour nous tenir au courant des extensions, car la communauté de joueurs de Runebound semble s’étoffer et on en veut toujours plus !!! :D

3 « J'aime »

Si on joue tous contre la mécanique du jeu, y-a-t-il des interactions entre les joueurs ? (et de quels genres ?)

On se tape dessus.

Linteraction n est pas tres importante. On gère les combats des méchants. Les combats entre joueurs pour ainsi dire inexistants car contreproductifs ( dans les scenars proposés pour l instant du moins). Apres on doit garder un oeil sur le developpement des persos adverses et eviter de se faire piquer les objets convoités au marché. Bref pas grande interaction car le but n est pas là.

Pour régler les combats déjà, il y a une interaction systématique entre les JOUEURS (plus rarement entre les personnages des joueurs)

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ce jeu n’est à priori pas adapté au solo car le choix des attaques par l’adversaire est stratégique…

Ca y est, les 4 premières extensions sortent très prochainement en vf…

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