Remise du Spiel des Jahres 2006

Remise du Spiel des Jahres 2006Et voilà, c’est fait ! L’aventure du SdJ 2006 est terminée, et nous revenons en France avec plein de souvenirs et d’images numériques. Après tous ces comptes-rendus lus au fil des ans sur le web ludique, il semble bien que ce soit mon tour de vous faire partager mes impressions. Je vais tâcher de m’en acquitter au mieux…
Après un voyage sans histoire, nous voici donc à Berlin. Il est plutôt tôt et nous sommes au lendemain de la « Love Parade » qui a vu la ville s’embraser. Les grandes avenues de la ville sont donc étrangement vides et calmes. Après avoir posé nos bagages au luxueux Grand Esplanade Hôtel, qui servira de cadre à la cérémonie (et où les stands commencent à s’installer), nous partons faire un peu de tourisme en attendant le soir, et surtout le lendemain (l’organisation du Spiel a changé depuis l’année dernière : désormais, les résultats ne sont plus annoncés lors d’un dîner à effets spéciaux le dimanche soir, mais lors d’une conférence de presse le lundi matin).
Bon, je ne vais pas vous faire l’article sur Berlin. C’est une grande ville, sans véritable centre, avec de multiples quartiers très sympathiques. Il fait très chaud, mais Berlin vaut décidément le détour ! Retour à l’hôtel après un repas avec Hutter Trade/Zoch (les distributeurs d’Ystari en Allemagne) pour assister au vin d’honneur organisé par le jury, qui vient de délibérer à bulletins secrets. A cet instant, une seule personne est au courant du résultat tant attendu par toute la profession : Stephan Ducksch, le nouveau président du SdJ. Malgré l’importance des enjeux, l’ambiance est franchement cordiale et le casting impressionnant ! Mais la journée à été longue, donc au dodo !
Le lendemain, après un rapide petit déjeuner, nous retrouvons Stephan pour un rapide briefing sur le protocole de la cérémonie, et pour recevoir nos certificats. La salle commence à se remplir de journalistes et nous prenons place. Andreas Seyfarth, très détendu la veille, nous avoue avoir passé une très mauvaise nuit ! Pierre Gaubil et Bruno Cathala ouvrent le bal pour le prix spécial des chevaliers de la table ronde, puis c’est notre tour. Tout va assez vite, mais la récompense est là : le fameux « pöppel » dans la main, nous retournons nous asseoir pour assister à la suite de la grand-messe…
D’abord, le KinderSpiel. Birgit Nößler présente les nominés. Tout le monde attend Nacht der Magier ou éventuellement Los Mampfos pour créer une grosse surprise et finalement, c’est l’outsider Der schwartze Pirat (Haba) qui raffle la mise. Il faut voir la joie extrême de Guido Hoffmann (l’auteur) pour comprendre l’importance de ce prix ! Malgré leur déception légitimes, les perdants sont très fair-play et applaudissent chaleureusement le gagnant et rigolent à ses blagues (ne parlant pas l’allemand, j’en ai raté quelques unes !).
La tension monte d’un cran. Stephan Ducksch se lance dans un long discours expliquant par le menu les motivations du jury cette année (je remercie Hermann Hutter pour la traduction simultanée dans mon oreille). Le président commence par rendre un hommage appuyé aux deux prix spéciaux français, en expliquant à quel point le jury a apprécié ces jeux. Il explique ensuite pourquoi ces jeux ont été récompensés par un prix spécial, plutôt que nominés (basiquement : ces jeux ne correspondaient pas à l’orientation que le jury voulait donner au prix. Les mêler à une liste de jeux à tendance « famille » aurait donc été inutile et injuste, dans le sens où ces jeux n’auraient eu aucune chance de gagner –ce qui n’était pas acceptable). Vient ensuite une discussion sur l’orientation actuelle du marché allemand. Le jury veut redonner au public l’envie de jouer. Pour cela, il a décidé de mettre en lumière des jeux à tendance simple, dont les règles tiennent en quelques lignes (A ce moment, je me dit que le prix risque fort d’aller à Just4Fun, qui semble être le parfait portrait-robot du jeu souhaité par le jury). Après une présentation in extenso (avec de petites anecdotes) de chacun des jeux de la liste, Stephan s’empare alors de l’enveloppe rouge qui contient le nom du gagnant. Suspense…et c’est finalement T&T, le grand favori qui gagne le gros lot sous un déluge d’applaudissements ! Là encore la joie d’Andreas Seyfarth et de sa femme fait très plaisir à voir, d’autant que l’homme est éminemment simple et sympathique !
Tout le monde (éditeurs, journalistes, TV) se dirige à présent vers la salle où sont dressés les différents stands des éditeurs, présentant les nominés. Evidemment, le stand d’Hans im Glück est pris d’assaut par les caméras et les micros, mais les « perdants » ne sont pas en reste, et les journalistes, en échange d’une carte de presse, repartent avec tous les jeux de la liste dans les bras ! Une heure plus tard, la salle commence à se vider et les éditeurs allemands se réunissent pour leur réunion post SdJ annuelle. Il est temps pour nous de prendre congé en espérant revivre cela un jour prochain…
Epilogue : avant de rentrer à la maison, il ne nous reste plus qu’une petite visite à effectuer : le Pergamom Museum, où nous attend la porte d’Ishtar. J’ai besoin de prendre quelques photos pour un prochain jeu. Coïncidence amusante : William nous révèle que dix ans auparavant - jour pour jour - un certain Reiner Knizia faisait le même chemin pour se documenter pour l’un de ses projets : Euphrat & Tigris !
Pour les photos : cliquez là !

Pour Tric Trac,
Cyril Demaegd, Reporter.
Crédits photos :
Cyril Demaegd