C’est peut-être juste une sensation très personnelle mais il a semblé que cette année, les As d’or ont su prendre une nouvelle dimension. Un prix qui a su faire l’unanimité et une remise des récompenses très agréable.
Cette année, exit le Carlton et bienvenue au palais dans le salon des ambassadeurs, au 4e étage pour le traditionnel repas du festival rassemblant les professionnels présents, des personnalités locales et des représentants de la presse locale et nationale. En tout, 280 invités venus aussi assister à la remise des récompenses.
C’est Cyril Demaegd qui débute la présentation des nominés, en tant qu’éditeur d’Agricola. Suivent des personnalités connues du monde du jeu français. Bruno Catahala, Matthieu d’Epenoux, Nicolas Benoist, etc. Chacun évoque son jeu en quelques mots, glisse à l’occasion son contentement parce qu’il en vend des palettes. C’est aussi l’occasion de découvrir des visages moins connus comme l’équipe de Dixit ou celle de Kaleidos. Les Italiens, Spartaco Albertarelli, Elena Prette et Marianna Fulvi, ainsi que les Allemands Jens-Peter Schliemann et Bernhard Weber ont fait le déplacement de Cannes, spécialement pour les As d’or.
Une fois les présentations faites, c’est au tour du jury d’occuper la scène. Monsieur Phal et le docteur Mops ouvrent le bal avec le prix spécial. Une récompense orientée “joueurs” qui devrait s’institutionnaliser à l’avenir. Et c’est sans surprise Agricola, un jeu “qui tue sa mère”, offrant pour la deuxième année conscutive cette récompense à Ystari. Pour ce prix, pas de surprise, tant le jeu a été plébiscité tout au long de l’année. Ce sont ensuite Catherine Watine et Didier Guiserix qui prennent la parole pour le prix enfants. A cause d’une petite boulette au roquefort, le suspens n’a pas duré et c’est un Jens-Peter Schliemann rayonnant de joie qui est allé chercher sa deuxième récompense à Cannes, deux ans après “La nuit des magiciens”. Reste alors à Dany Gagnon et Michèle Lecreux l’honneur d’annoncer le vainqueur de l’As d’or et c’est avec surprise que l’équipe de “Dixit”, Jean-Louis Roubira, Régis Bonnessée et Marie Cardouat, se voit appeler sur scène.
Durant les dernières semaines, les pronostics se partagaient surtout entre “Jamaica” et “Kaleidos”. “Dixit” n’est sorti qu’en décembre dernier et il n’avait pas bénéficié d’un buzz important malgré tout le bien qu’on en pensait déjà. La date de la remise des prix avançant, certains ayant eu le temps de l’essayer, la rumeur commençait à enfler, évoquant ce troisième larron poitevin. Tous ceux qui y jouaient étaient unanimes sur ses qualités, ludiques et esthétiques. A tel point qu’à la fin du week-end, Libellud était en rupture de stock. Les visiteurs essayaient et repartaient aussitôt avec une boîte.
Ces instants de fièvre passée, la soirée s’est ensuite continuée tranquillement. Les perdants pouvaient noyer leur chagrin dans l’alcool et les vainqueurs célébrer leur victoire dans les mêmes boissons. Le tout animé par un magicien spécialiste de close-up. Puis, c’est forcément au Off que la soirée s’est terminée sans qu’aucun incendie ne soit à déplorer.
Certains ont déjà demandé à ce que la cérémonie soit de nouveau publique comme cela fut le cas, par exemple, en 2007. Il est très compréhensible que les personnes présentes à Cannes aient envie de connaître le résultat sans devoir attendre mais en même temps, la cérémonie actuelle a donné satisfaction à toutes les personnes présentes. C’est vrai qu’elle est réservée aux professionnels du jeu et aux acteurs ludiques mais, actuellement, c’est aussi le meilleur moyen de lui donner une visibilité nationale. Peut-être sera-t-il possible, l’année prochaine, de diffuser la remise des prix dans une salle du palais sur écran géant - ce qui permettra à tout le monde d’admirer l’Asmodée Comédie Club en live - mais cela engendre des coûts et le budget du festival ne permet pas vraiment d’extras actuellement. Surtout pour une cérémonie de 30 minutes.
La seule véritable amélioration que pourra connaître cette cérémonie, sera de voir le docteur Mops et monsieur Phal venir remettre un prix en smoking. Dès l’année prochaine ?
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Pour Tric Trac,
Monsieur 20100, Reporter.
Crédits photos : Monsieur 20100.