Je profite de cet article un peu plus court qu’à l’accoutumée pour me présenter brièvement. Mon pseudo sur TricTrac est Arthelius mais mon vrai nom est Vianney Carvalho, je suis illustrateur-graphiste, et depuis quelques années je m’intéresse à la création ludique, et au monde du jeu en général qui ne cesse de me passionner. J’ai donc commencé à me renseigner sur cet univers si riche, et plutôt que de garder jalousement ces informations, ainsi que mes expériences, j’ai décidé il y a un peu moins d’un an de lancer un blog sur la création ludique : Les 1D Ludiques. Qui a pour but de promouvoir la création ludique, donc si vous avez des idées dans ce sens n’hésitez pas à me contacter, je suis très ouvert.
Bien entendu je n’ai pas la science infuse (et je ne pense pas la détenir) et je continue d’apprendre chaque jour (et je pense que jusqu’à ma mort ça sera ainsi), il m’arrive donc de me tromper dans ma précipitation, dans ma passion fougueuse, il ne faut donc pas hésiter à me reprendre. Je pars du principe (peut-être idiot), qu’il vaut mieux écrire et corriger au fur et à mesure, plutôt que d’attendre indéfiniment une version parfaite qui ne verra surement jamais le jour (ça serait prétentieux), laissant passer l’information et son partage. Car mon initiative principale est que l’information se diffuse, je ne désire pas qu’elle reste emprisonnée, donc emparez-vous d’elle, modifiez-la, inspirez-vous-en,diffusez-la, faites la vivre ! J’espère avoir soulevé ce voile de mystère et vous avoir donné envie de me suivre sur ce chemin si humain du jeu de société.
Quelques conseils
S’il y a bien un aspect de la création ludique, que nous autres créateurs de jeu redoutons et tentons de remettre à plus tard, c’est bien la rédaction des règles. Pourtant, cette étape fastidieuse, longue et très litigieuse, est la clé de voute de toute création ludique. C’est par celle-ci que les joueurs, mais aussi les éditeurs vont découvrir votre jeu.
Il faudra passer par cette étape, pour pouvoir apprécier à sa juste valeur un jeu, c’est une étape inexorable. Et nous le savons tous, une règle mal écrite ne donne pas envie de jouer, même pire, cela peut rendre un jeu injouable. Il n’y a pas de véritables règles de conduite pour les écrire, pourtant en décortiquant celle de nos jeux préférés il est possible de comprendre sa structure, de bien cerner les points importants à ne pas négliger, et l’écrin rédactionnel dans lequel il va falloir englober le tout pour les rendre digestes.
Comme j’aime le répéter assez souvent, je n’ai pas la science infuse, tout comme je n’ai pas joué à tous les jeux qui existent, les propos tenus dans cet article sont donc basés sur mon expérience, avec ce que cela implique de subjectivité. Bien entendu le but est également de lancer le débat pour recueillir vos avis et conseils sur la question, donc n’hésitez pas à participer activement à cet article par le biais des commentaires.
Le contenu des règles habituellement
Lorsque l’on prend plusieurs règles, il y a certains points en commun qui reviennent. Voici ce que l’on retrouve la plupart du temps :
Liste du matériel : on retrouve une liste assez détaillée des éléments présents dans la boite (ou autre)
Informations : l’âge proposé pour jouer au jeu (tout du moins l’apprécier à sa juste valeur), la durée d’une partie, et le nombre de joueurs.
But du jeu : car c’est toujours bien de savoir ce que l’on doit faire.
Mise en place : il n’est pas toujours présent, surtout pour les petits jeux. Il est par contre indispensable pour les jeux où le matériel est en nombre.
Déroulement de la partie : je ne rentrerais pas dans les détails, car c’est le gros de la règle.
Fin de la partie : condition mettant fin à la partie.
Mémo ou aide de jeu : c’est une chose que l’on voit de plus en plus dans les boites depuis quelques années, et je trouve ça très bien. Il s’agit souvent de feuillets imprimés à part et distribué aux joueurs, résumant un tour de jeu ou divers éléments importants.
Les illustrations ou schémas : ils expliquent des cas de figures un peu complexe qu’il est parfois difficile d’assimiler par le texte. Il suffit de se référer à l’adage qui dit « une image vaut mieux que milles mots ».
Lorsque vous débutez la rédaction de vos règles, il est intéressant de placer déjà ces quelques points sur votre document avant d’écrire quoi que ce soit, afin de s’y retrouver plus facilement pour ensuite détailler le reste. Il y a une méthode qui je trouve, fonctionne plutôt bien, partir de l’ordre chronologique d’une partie pour expliquer chaque phase. Les cas particuliers pouvant être détaillés dans des encarts.
Un peu de conseils
Viennent ensuite quelques conseils. Le but est de réussir à synthétiser vos idées, de ne pas perdre le joueur lors de la lecture (qui je le rappel est souvent un moment assez rébarbatif, sauf pour quelques masochistes), pour cela rien de tel que de faire des phrases courtes, et de séparer son texte en plusieurs paragraphes titrés. De même, il peut être intéressant d’associer un verbe à une action, et donc d’éviter d’utiliser le même verbe ou mot pour deux actions différentes, surtout pour des jeux abstraits. Le fait de vouloir éviter les répétitions est une bonne chose, dans le sens syntaxique, mais pour l’écriture d’une règle il vaut mieux parfois sacrifier les convenances littéraires pour gagner en compréhension et en clarté. Pour les jeux plus complexes, n’hésitez pas à bien séparer les effets ou actions du reste de la règle, et de créer un petit mémo ou lexique.
Autre point important n’hésitez pas à donner quelques exemples aussi bien textuels qu’illustrés. De même, vous pouvez abuser des images et des icônes à travers la règle, faire des petits rappels ou remettre la carte ou la tuile concernée par le texte ne peut qu’aider le joueur. Un mot sur les exceptions, évitez de les intégrer directement dans les règles, si vous voulez que les joueurs les intègrent bien, aménagez-leur une place bien spécifique : un encart ou un paragraphe (illustré si possible).
Bien entendu, le style linguistique de même que la forme pourra différer selon la nature du jeu. Un jeu pour enfants ne s’expliquera pas de la même façon qu’un jeu d’ambiance ou un jeu de gestion. Cela aura également une incidence sur le nombre de pages, un jeu pour enfants ou d’ambiance qui fait plus de 2 pages sera surement trop compliqué et longue pour le genre.
Dernier conseil et non des moindres, et pourtant le plus dur et à appliquer garder à l’esprit : les joueurs ne sont pas dans votre tête. Votre règle doit donc être claire, précise et surtout adaptée pour être lue et comprise par les autres. N’hésitez donc pas à faire lire votre règle par des personnes ne connaissant pas votre jeu, pour ainsi recueillir leurs avis et pointer du doigt les zones obscures de votre règle.
Si vous désirez retrouver certaines règles alors que vous en possédez pas les jeux je vous invité à visiter le site ludism.fr, sur lequel vous pourrez retrouver de très nombreuses règles. Parmi les règles qui me semblent intéressant d’étudier il y a : 7 wonders, stratopolis, seasons, andor, zombie kidz, sharur et surement beaucoup d’autres que je n’ai pas évoqués.
La rédaction des règles est donc une étape importante qui j’espère vous semblera plus accessible grâce à cet article.
Pour les fautes je m’en excuse par avance, j’écris, lis, relis l’article avant de le passer au logiciel Antidote, et de le relire (et de faire relire par d’autres). Après malheureusement les fautes qu’il reste sont donc invisibles à mes yeux, veuillez m’en excuser.