OCEANS - un flot d'espèces

[Oceans (Édition Limitée)]

On y plonge

En juillet, ce sera l'Océans. Si certes, on rêve tous de piquer une tête dans la mer ou se faire dorer la pilule sur une plage durant l’été, je ne parle pas ici de vacances, mais du prochain jeu localisé en français par Funforge. Cela fait un bon moment qu'on en parlait, mais le voici prêt à faire surface !

Pour celles et ceux qui savent, vous avez tout de suite deviné que celui-ci s'inscrit dans la continuité de Evolution, au vu de son design, son thème et ses illustrations très colorées.

Pour faire un bref rappel, Evolution est également un jeu localisé par Funforge et qui, ma foi, a fait beaucoup parler de lui pour son look et son thème atypique. Dans Evolution, nous étions projetés à l'ère jurassique en pleine expansion des nouvelles espèces animales et plus particulièrement celles des mammifères et autres bestioles terrestres. Il s'agissait alors de les créer, de les nourrir et de développer au mieux leur population pour récolter des points de victoire. Un succès qui s’est d’ailleurs étoffé de l’extension "Climat"

Cette fois, l'éditeur nous plonge dans l'océan jusqu'à atteindre les profondeurs abyssales. Même si le rapport est fait entre ces jeux et que la continuité est bien présente, Océans n'est pas une extension mais un jeu à part entière avec ses propres mécaniques.

Pour ma part, me voilà avec une version "Deluxe" en main, une belle grosse boite bien remplie. Mais rassurez-vous ! J'ai choisi de vous parler et de photographier aussi les éléments de la version standard. Je ne manquerais pas de vous parler aussi des différences entre les versions au fil de cet article.

Mais pour l'instant, mettons de côté le matériel et plongeons-nous dans les profondeurs d'Océans.

Ça ne bulle pas dans les océans.

Dans ce jeu, les joueurs vont créer et développer des espèces marines. C'est dans le milieu aquatique que des cellules organiques vont fusionner et, peu à peu, former toutes les espèces. D’ailleurs, tous les scientifiques vous le diront, on vient tous de là ! Oui, vous aussi, même si vous ne savez pas nager !

Mais avant de créer ce monde, on plante d’abord le décor. Au centre de la table, on place un plateau contenant plusieurs casiers, ce sera "l'océan" et sur le côté un autre casier qui représente les récifs. Tous ces petits casiers seront alors remplis de petits poissons qui serviront à la fois à multiplier la population de vos futures espèces, mais aussi à les nourrir et les faire vieillir. C'est d'ailleurs cette phase de vieillissement qui sera source de points de victoire.

En effet, à la fin de votre tour, il faudra défausser un, voire deux poissons, de chacune de vos espèces. Ils seront mis de côté derrière votre paravent ou le joli petit sac de la version Deluxe et deviendront des points.

On comprend alors très vite que la vraie stratégie gagnante d'Océans sera de multiplier vos espèces et d'en garder un maximum devant vous pour accumuler le plus possible de points. Plus vous aurez d’espèces, plus vous accumulerez de poissons en les faisant vieillir.

Note : Les protèges cartes sont dans la version Deluxe

Pour créer ou caractériser une espèce, il faudra lui attribuer des "traits", c'est à dire des capacités propres qui devront suivre quelques règles pour donner des avantages et parfois des contraintes.

Pour créer une espèce, on prend un petit plateau population et on lui attribue un premier trait.

On ajoutera ensuite d'autres traits avec d’autres cartes dans une limite 3 traits maximum sauf si, bien sûr, un trait permet d'aller plus loin.

Spécialités d’espèces

J'avoue qu'à ce niveau, le plaisir est vraiment présent. On ressent, ma foi, ce véritable pouvoir de créateur du monde animal qu’on retrouvait aussi dans évolution. Ce plaisir ira même crescendo, si votre espèce se distingue des autres par un caractère précis.

Par exemple, ce sera un vrai bonheur d'annoncer que l’une de nos espèces est une "vraie tueuse », lorsque celle-ci sera capable de faire un carnage chez vos adversaires, ou encore de déclamer que c'est une "grosse goinfre" si elle se gave de planctons sur les récifs, mais aussi une espèce "blindée", si elle est super protégée... Bref, on n'hésitera pas à avoir une certaine fierté si nos espèces se spécifient et qu'on arrive à les faire vivre longtemps.

Mais, je vous rappelle qu'il faudra les faire vieillir pour accumuler des points. Ceci se fait en défaussant un poisson de chacune d’elles à chaque tour. Si cette action n'est pas possible pour l'une de vos espèces, alors elle s'éteint. Elle meurt et disparaît et ne rapportera plus rien.

Pour vivre, une espèce devra se nourrir afin, justement, d’assurer la défausse de poissons au moment de vieillir ! Mais ce ne sera pas aussi simple qu’il n’y parait.

En effet, on a bien vu qu'on devait faire vieillir toutes nos espèces à la fin du tour, mais on ne pourra, en revanche, en nourrir qu'une seule par tour !

Mais alors, comment faire ? Et bien c'est simple, il faut nourrir celle-ci suffisamment pour qu'elle tienne sans devoir la nourrir à nouveau, le temps de le faire pour les autres et pour que chacune puisse vieillir sans disparaître. Tout sera une question de synchronisation ! Et c’est là que se trouve tout le sel (de mer) d’Océans.

Pour cela, il faut donc attribuer les bons "traits" pour manger assez, sans devoir s’en occuper à chaque tour et, ainsi, satisfaire toutes nos espèces.

Certaines espèces se contenteront de manger sur les récifs tout en laissant les autres en toute tranquillité (des espèces pacifiques pour faire un mauvais jeu de mots). Mais d'autres seront agressives et s'attaqueront à des espèces adverses pour se nourrir (même à vous, si vous êtes sadomasochiste ou selon votre stratégie).

Bien entendu, ces « tueurs » adverses viendront manger chez vous et pourront vous poser un problème pour assurer le vieillissement de vos espèces !

On pourra même avoir quelques espèces parasites qui, grâce à quelques traits, viendront vous voler du poisson sans même devoir passer par la phase de nourriture !

Bien entendu, qui dit se faire attaquer ou parasiter, dit se défendre ! Là aussi des "traits" permettront de se protéger. Mais n'oubliez pas ! Vous serez limité par le nombre de traits.

Note :Cette espèce a 10 en défense. Les poissons en acrylique sont dans la version deluxe

En tous cas, soyez certains que si vous possédez qu'une bande d'espèces pacifiques et sans défense, vous serez sûrement la cible préférée d’adversaires sans scrupules.

Dans Océans, quelques "traits" indiqueront une direction immédiatement à droite ou à gauche. Ceci veut dire que ceux-ci s'appliqueront à l'espèce juste à côté, selon l'indication. Cette petite règle viendra pimenter le jeu, puisqu'il sera alors possible de viser l'espèce d'un adversaire immédiat. Il suffit juste que votre espèce se trouve bien placée.

En plus clair, un parasite qui vise une espèce à droite a tout intérêt à se trouver à votre extrême droite pour attaquer la plus à gauche de votre voisin. Ce n'est pas de la politique, mais la loi du plus fort ! (ou du plus fourbe, ha ha !)

Tout ceci devrait vous faire comprendre qu'il ne s'agira pas de se développer tranquillement dans son coin, mais aussi de bien surveiller ce qui se passe ailleurs ! S'attaquer au plus faible, c'est tentant, mais laisser agir le plus fort, lui permettra sûrement de le devenir encore plus ! Alors, méfiance…

C'est à ce moment que les discussions et les coalitions pourront se faire et que vous pourrez regarder les autres avec une belle tête d’innocent en persuadant les autres de vous laisser tranquille.

Pour parler un peu des règles, peu à peu les casiers vont se vider au fil du jeu. Si celui du récif est vide, cela pourra signer la mort des espèces qui fouissent le plancton. Heureusement, les cartes pourront aussi servir à déplacer du poisson d'un casier à un autre.

Enfin, si le premier casier de l'océan se vide, il enclenche l'explosion Cambrienne... Non ! Non ! Ne cliquez pas sur Wikipédia ! Sachez seulement qu’il s’agit d'une période théorique où le développement des espèces a fait un bond en avant. Dans Océans, ce sera aussi le cas et le jeu va s’accélérer.

A partir de ce moment, il faudra s'attendre à voir plus d'extinctions d'espèces, sauf si tactiquement vous avez anticipé le phénomène. Dans tous les cas, on file droit vers la fin de la partie et le moment du décompte final.

Une partie prendra fin lorsque tous les casiers 'océans' seront vides. Je ne vous cache pas que celui qui se sent en tête va surement tout faire pour les vider au plus vite en déplaçant des poissons vers le récif grâce à ses cartes, tout en essayant de garder ses espèces en vie.

Du scénario et des abysses

Océans propose en option des petites cartes "scénarios", il s'agira en fait de deux cartes qui viendront pimenter le jeu par des événements déclenchés ou des options supplémentaires. Je vous les conseille vivement pour faire varier vos parties et ajouter des contraintes stratégiques.

Par exemple, un astéroïde pourra vernir s’écraser et engendrer quelques pertes imprévues. C'est tellement amusant lorsque cela arrive au plus mauvais moment pour les adversaires !

Océans propose aussi l’utilisation de traits puissants : Les abysses. Ce sont des traits uniques qu’il faudra payer par des points de victoire, mais qui pourront rendre certaines de vos espèces encore plus redoutables ou puissantes. En général, on en utilise quelques-unes parmi les nombreuses qui sont proposées, ce qui permettra de faire, là aussi, varier vos parties par de belles surprises.

Evolution d’Océans

Pour ma part, j’ai trouvé Océans encore plus tactique que son prédécesseur. On se délecte parfois de nos créations d’espèces quand elles résistent au fil des tours sans s’éteindre. Toutes les espèces peuvent résister, qu’elles soient agressives, pacifiques ou encore parasites. C’est vraiment amusant de combiner tous les éléments pour parvenir à leur donner un caractère particulier.

Océans se veut interactif et vous serez souvent la cible de vos adversaires pour vous mettre dans les bâtons dans les rouages de votre vieillissement. Il faudra être sans cesse sur ces gardes et tâcher de prévoir l’imprévu. Toute la saveur tient dans cette subtile combinaison à nourrir une seule espèce et les faire vieillir toutes, provoquant ainsi des situations tendues.

Fiche technique

Éditeur : Funforge et North Star Games LLC

Auteur : Dominic Crapuchettes, Nick Bentley, Ben Goldman et Brian O'Neill

Illustrateurs : Guillaume Ducos et Catherine Hamilton

Nombre de joueurs : 2 à 4 joueurs (5/6 avec édition limitée et +)

Âge : 12+

Durée : 60 minutes

16 « J'aime »

Merci pour cette délicieuse lecture =)
Comme j’attends encore impatiemmennnnnnnnnnt mon pledge ! =O

2 « J'aime »

Belle plongée dans ce nouvel opus d’Evolution. Merci! Ça m’a mis l’eau (de mer) à la bouche. Mais question : sur la carte symbiose, on lit qu’une espèce “a foui”… c’est le participe passé de quel verbe? À part si le jeu a été traduit en Belgique (moquerie sans méchanceté), je ne vois pas.

Ah ben j’ai trouvé tout seul, désolé… c’est creuser le sol. Peu usité quand même… niveau linguistique impressionnant !

verbe fouisser (manger dans les récifs pour le jeu)

plutôt le verbe fouir. Fouisser n’existe pas.

Bon sang, je vais y jouer en VO je pense… le français est trop compliqué pour moi! :slight_smile:

ah oui m… c’est fouir … D’où l’expression “fouissez pauvres fous !”

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