Le marché du jeu vite fait

Les petits qui montent, qui montent...

Le marché du jeu vite fait

Le secteur du jeu est en mutation. Une mutation du public qu’il est difficile de chiffrer sans une analyse sociologique mais dont l’ensemble de la profession sent les effets divers.
Il s’agit essentiellement d’une nouvelle perception des jeux.
Les jeux abstraits, semblent tomber de leur piédestal de jeux pour intellectuels. De plus en plus de monde semble s’intéresser aux grands classiques comme les échecs. Le backgammon revient en force ainsi que l’intérêt pour le go ou d’autres jeux asiatiques, même si cela reste encore très faible en part de marché.
On a vu les aweles apparaître dans les grandes surfaces alors qu’ils n’étaient encore il y a peu relégué au rang de curiosité exotique.
Mais la grande révolution reste sans aucun doute la montée en force des « petits jeux ».

Si l’on possède peu de chiffres sur le marché des boutiques spécialisées, celles-ci semblent plutôt satisfaites du bilan de l’année 2002.
Les jeux de sociétés y ont progressé de 10 à 20% suivant les cas.
Visiblement le marché est tiré en avant par les petits jeux qui allient à la fois un coté pratique et un faible prix, permettant au public de tester le plaisir ludique sans trop avoir à investir.
Si le plaisir est au rendez-vous, et il semble l’être, ce même public passera plus facilement à des produits plus consistants.

Les grandes surfaces et les chaînes de ventes spécialisées sont mieux fournis en études.
Ainsi, on voit que, là aussi, les jeux et puzzles tirent le marché vers le haut.
Le mois de novembre a été particulièrement étonnant avec ses +26,5%, tandis que le marché annuel progressait de 14,1%
Les jeux pour enfants montent fortement avec +34.3%, les jeux familiaux +21.9%.
Les jeux de cartes à collectionner explosent à + de 80% en novembre pour une progression générale de +3.5% à cause de l’effet Yuh Gi oh !. Il faut dire que ce marché avait subit une forte régression dans les premiers mois de l’année.
Les puzzles progressent de 14 ,8 %

Ces chiffres concernent uniquement les super/hyper et chaînes spécialisées. On peut en déduire que la pertinence de la demande du public a eu sûrement encore plus d’effet dans les boutiques indépendantes.

On voit également cette progression dans les investissements publicitaires des fabriquants qui privilégient toujours la télévision à 98% et où les deux secteurs de tête sont respectivement les poupées et … les jeux de société.

D’un autre coté, on peut voir un léger cafouillage sur le marché allemand beaucoup plus en avance que dans l’hexagone pour leur goût ludique.
Ce marché semble saturé, dopé par une course aux prix et l’on retrouve les produits bradés après un temps très court d’exploitation. Il faut dire que l’offre est là-bas très forte tandis que la demande semble avoir atteint son équilibre.

Si l’on peut se réjouir de la progression du marché ludique en France, il est à craindre, paradoxalement, que les plus gros éditeurs se réfugie une fois de plus dans une politique de produits « qui plaisent au plus grand nombre » avec le plus petit dénominateur commun au lieu d’amener « le plus grand nombre » aux bons jeux.
Heureusement, les éditeurs plus modestes, profiteront de cette ouverture pour proposer des produits plus inventifs. Tant mieux pour nous !