Le Festival de Saint herblain

Le Festival de Saint herblainLe rideau tombe sur « Faites vos Jeux », festival ludique de Saint-Herblain, tout près de Nantes, qui a su en 19 ans asseoir sa réputation et fidéliser son public.
Le clou était cette année encore, le « week-end de la Carrière » ; je vais essayer d’en transcrire l’ambiance en quelques lignes.
D’abord, quelques mots sur le lieu ; il s’est encore montré adapté aux festivités : C’est bien sûr la grande salle qui regroupe la plupart des attractions, tandis que le hall et le bar hébergent deux boutiques consoeurs aux offres différentes ; la salle « du Carreau » abrite les plus petits au calme. La verrière est beaucoup plus animée par « le donjon de Naheulbeuk » et la salle du « Rocher » interdite au public pour le secret des délibérations du jury. Les deux après-midis ensoleillés permettent de profiter des espaces extérieurs ou de prendre une pause au bord de l’eau.
La mise en valeur (ou mise en scène ?) des différents espaces progresse d’un cran : les désormais traditionnels parasols sont illuminés, les pancartes ne sont plus manuscrites mais assorties aux autres supports de communication comme l’immense affiche appelant au voyage, thème retenu cette année.
Tout débute comme d’habitude par le comptage des voyageurs (sans qu’ils s’en rendent vraiment compte), accueil par des faux-stewards avec de vrais badges d’Air France, délivrant des cartes d’embarquement-pièces de puzzle d’une mappemonde colorée. Impossible d’y échapper : le visiteur est fortement encouragé à devenir acteur de sa visite au festival.
Acteurs, les jeunes passagers du paquebot le sont: jeu de costumes, jeu à rôle, jeu de rôle, peu importe pour ces enfants qui embarquent, tiennent la barre, se pomponnent dans les cabines ou font tourner les machines. J’ai eu le coup de cœur pour les histoires qui se déroulaient dans cet espace de la Maison des Jeux : j’y suis revenu à plusieurs reprises, pour écouter et regarder.
Un peu plus loin, les micros de Jet FM accueillent les auteurs pour une émission en direct. Auteurs établis, stars de l’édition, ou plus modestes auto-éditeurs d’un premier jeu partagent leur passion, répondent gentiment aux sollicitations d’autographes de leur groupies (moi le premier).
On peut ainsi découvrir « Picturally » de Pierre-André Dewitte, ou encore les jeux de Laurence et Philippe Gamelin, venus en voisins de Saint-Sébastien.
Les représentants des jeux nominés pour le prix du public dévoilent leurs prototypes ou présentent leurs nouveautés :
Adèle de « Repos Prod » (éditeur de Cyrano) a amené l’extension à paraître de « 7 wonders .
Le tandem Guillaume Blossier – Frédéric Henry (The Adventurers) fait jouer sans relâche à la nouvelle version de « Mad Arena », sous le regard de Matthieu d’Epenoux, en visite impromptue.
Julien Sentis (Déclic) met la concentration à rude épreuve avec son labyrinthe taquin, Florian Fay (Arriala) a amené un curieux jeu en bois et Michel Lalet (Boomerang) explique « Offboard » succédant à son célèbre « Abalone ».
Hervé Marly (« Fictionnaire »), auréolé à Cannes pour « Skulls and Roses » arbitre le tournoi de ce pur jeu de bluff : la soirée du samedi lui fait la part belle. Kakemonos, « facing » des boîtes en boutique, badges, t-shirts, blouson, tatouages, clips, crâne en chrome et vrais bikers, Philippe des Pallières joue à fond la carte de la promotion du dernier-né de sa maison d’édition ; la sauce prend, au vu du nombre de parties jouées le dimanche : joueurs de tout poil et de tout âge y ont pris bien du plaisir.
Le festival s’internationalise et est allé chercher chez les champions d’Europe du jeu le président du jury : l’allemand Klaus Zoch officie, et trouve le temps de venir exercer son français pour expliquer « Bazar Bizarre », de Jacques Zeimet, tandis que les fermiers de la boutique « Sortilèges » animent des parties des hits tels que Pique Plume, Bamboleo ou Villa Paletti.
Comme d’habitude le prix du public est un gros succès: près de quarante tables, prises d’assaut. ; samedi et dimanche, une heure après l’ouverture, il faut déjà patienter pour commencer une partie ce prix du public est d’abord l’occasion de présenter aux visiteurs un éventail à chaque fois différent. Jeu dans le jeu, il paraitrait qu’il y a même des concours de pronostics entre amis … . La présence des auteurs jusqu’à la cérémonie de remise du prix est très appréciée ; bien sûr, qui dit prix dit gagnant et 2011 est donc l’année de « Boomerang » de Michel Lalet et Dominique Ehrhard.
Jeu de billes, construction de cerfs-volants, jeu d’éveil, loups-garous en langue des signes … il y aurait encore beaucoup à dire ….
Bien sûr rien ne serait possible sans l’investissement des porteurs de ce projet et le soutien des nombreux bénévoles à qui il faut rendre hommage. J’ai aussi une pensée pour Philippe Epron, ses collègues lui ont fait un élégant clin d’œil sur l’affiche. Je pense que cette édition lui aurait plu et je dédie ce texte à celui qui a su piquer mon intérêt pour des jeux que je ne connaissais pas au détour d’une partie de Manhattan …
Merci à Monsieur XTophe pour les photos qui complètent les miennes, notamment les vues aériennes et les photos du off du vendredi.
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Pour Tric Trac,
Monsieur Hervé, Reporter.
Crédits photos : Monsieur Hervé
, Monsieur XTophe