[La Guerre de l’Anneau - Deuxième édition][War of the Ring][War of the ring: Lords of Middle Earth]
Aaah la Guerre de l’Anneau… Ses rebondissements et ses différents protagonistes… ses petites histoires dans la grande…
Pardon ?... Ah non, je ne parle pas du tout de la guerre elle-même qui eut lieu entre les années 3018 et 3019 du Troisième Âge opposant Sauron et son allié Saroumane contre les Peuples Libre de la Terre du Milieu pour s'achever par la destruction de l'anneau (et d'un bout de doigt en passant) en ce 25 mars 3019...
Non, je parle du grand jeu de Roberto Di Meglio, Marco Maggi et Francesco Nepitello illustré par John Howe, Matteo Macchi, Fabio Maiorana, Mizio Mencarini et Bob Naismith, Celui même qui vit le jour en 2004 pour jouer au grand jeu du "Et si..." dans l'univers fanstastique de Tolkien et intervenir et se raconter encore et encore l'histoire de la communauté de l'anneau, de sa traque et des conflits larvés ou déclarés qui aboutirent à cette guerre en la rejouant différemment à chaque partie...
Jeu que vous ne confondrez donc pas avec un autre jeu éponyme dans sa version anglophone "War of the Ring" d'Howard Barasch et Richard H. Berg en 1977 chez SPI... Collector, s'il en est !
Si Tilsit, à l'époque, en avait fait la première localisation, ce genre de "monster games", avec ses FAQ et autres errata souvent nécessaires, avaient vu une édition révisée chez Asmodee en 2006... Qui ne doit pas être confondue avec la vraie "Seconde édition", fin 2011, début 2012 chez Ares Games ! Et puis, si vous avez eu la chance (et le porte-monnaie), il y a également la Collector's Edition de 2010, toute peinte et tout et tout : "Deluxe Monster Slurp Miam".
Petit tour d'horizon de ce qui a été à ce qui sera !
Histoire d'être clair, pour la première édition, il y avait eu une première extension en 2006 :
Les batailles du Tiers Ages, avec 77 nouvelles figurines dont Galadriel, Sylvebarbe et le Balrog, sans oublier Trébuchets, Tours de sièges et bateaux corsaires, apportait deux modules en fait :
Le Crépuscule du Tiers Âge se jouait avec la Guerre de l'Anneau, les nouvelles figurines et les cartes qui les mettent en jeu, avec de nouvelles factions à prendre en compte dans la diplomatie particulière.
Les Batailles de la Guerre de l'Anneau se jouaient sur de nouvelles cartes, le Rohan et le Gondor, permettaient, quant à elles, de jouer des conflits importants de la Guerre de l'Anneau en zoomant sur des lieux mythiques comme le Gouffre de Helm ou Minas Tirith.
Pour la seconde édition, on retrouve en 2012, et pour l'instant non-traduit en français :
Une plus petite extension qui correspond, peu ou prou, à une partie du premier module ci-dessus mais en retravaillée. Au côté de Galadriel, du Balrog, du Roi-Sorcier d'Angmar et de Gothmog, se trouve Elrond, Aragorn - héritier d'Isildur et Gandalf le Blanc ainsi que la Bouche de Sauron. Tous s'invite à la traque, y compris Sméagol et des cartes alternatives des compagnons de l'anneau sont également présentes pour jouer la variante du "Conseil de Fondcombe", accompagnés de nouveaux dés d'action (Si vous ne connaissez pas le jeu, ça ne vous dit rien, mais patientez un peu !)
Pour la deuxième partie du module, c'était en 2016, et là encore, ce n'est pas encore traduit en français :
Warriors of Middle-Earth
Où l'on retrouve les corsaires, les ents, les aigles, l'armée des Morts de Dunharrow... Et les dés, les cartes et tout ce qui va avec pour encore plus de factions, de politiques, de cartes Evènements pour enrichir encore plus le jeu du "Et si..."... Si certaines figurines de la première version de l'extension n'y sont plus, d'autres arrivent comme les araignées, sombres rejetons d'Arachne sans doute !
Enfin, nous avons croisé à Essen cette année, la mini-extension, de 2021 donc :
The Fate of Erebor
Mini, parce qu'elle ne contient que 8 cartes alternatives et les remplacements de plateau nécessaires. En effet, pour les connaisseurs, nous jouons à la Guerre de l'Anneau en considérant que la bataille des cinq armées s'est bien déroulée telle que racontée dans Bilbo le hobbit. Mais si le destin de l'Erebor en avait été changé et que les armées de l'ombre l'aient emporté ? Plus de roi sous la montagnes... Des orcs et une forteresse dans la Montagne Solitaire... Bref, une situation de départ complètement différente pour la Guerre de l'Anneau... Ce qui tombe bien puisque c'est ce qui vous est proposé ici. (Et qui rejoint un peu ce qu'avait proposé, là encore en 2012, The Breaking of the Fellowship, une mise en place différente et les adaptations nécessaires pour y jouer)
En regardant un peu dans un Palantìr, voici que devrait arriver :
Avec Dain, Denethor, Theoden, Brand ou Thranduil, du côté des Peuples Libres, mais aussi le Serpent Noir, le Roi Vampire et Ugluk du côté de l'Ombre, voici donc la troisième extension, qui cette fois, apporte du vrai "neuf", en quelque sorte. En effet, ces "rois", personnalités puissantes des années avant la Guerre de l'Anneau, ont été la cible des machinations de Sauron. Certains se sont réveillés à temps et d'autres ont sombré dans la folie. Ils trouveront tous un rôle et des capacités étendues pour la Guerre de l'Anneau, y compris le retour des règles de sièges avec les figurines des machines de siège et les nouvelles unités de l'ombre à écrabouiller.
I will take it !... I will take the ring to Mordor !
Pourquoi donc vous déblatérer tout ça ?
Mais tout simplement parce que ce jeu est génial... Monstrueux, certes, avec pas moins d'une après-midi pour se remettre dans les règles et faire la mise en place et une soirée pour jouer et finir la partie parce que c'est un "monster games" et qu'il n'est pas, en tout cas, par chez moi, du genre à se pratiquer toutes les semaines. Non ! Il n'en demeure pas moins que chaque partie, c'est une grande partie ! Un souvenir forgé avec son ou sa collègue joueuse (Et il est possible d'y jouer à plusieurs, et ça doit être très sympa de se faire des petits conseils stratégiques entre généraux, mais pour l'instant, je n'y ai joué qu'à deux) qu'on peut se raconter pendant longtemps.
Peut-être faut-il être fan de la "licence", de l'univers, mais comme c'est le cas, rejouer et s'imaginer ce que Tolkien aurait pu écrire avec notre partie de ce "Et si ça s'était passé autrement ?..." reste à chaque fois un grand moment.
Et s'il nous est permis d'en reparler maintenant, c'est qu'enfin la seconde version de ce jeu est arrivé en français via Nuts Publishing.
Cette seconde version modifie les capacités de certains personnages comme Gandalf ou le Roi-Sorcier. Des évènements ont été revus, clarifiés, simplifiés, augmentés. Les séquences de combat et de traque ont été également remaniés pour que le jeu soit plus fluide et pose moins de questions d'interprétation... Bref, une V2.
Pour remettre une légère couche à ce qu'est la Guerre de l'Anneau, voici :
Dans ce jeu de stratégie en tour par tour, deux camps s'affrontent, avec à chaque tour, un nombre limité d'actions déterminé par un lancé de dés spéciaux. Si le joueur de l'Ombre peut lever rapidement et en grand nombre des armées, la situation politique des Peuples Libres est tout autre puisqu'il faut qu'ils entrent en guerre avant que d'oser affronter Sauron. D'autant moins évident que leurs ressources ne sont pas aussi grandes et qu'il faut à la fois protéger frontières et cités, tout autant que favoriser la progression de la communauté de l'anneau, meilleur espoir dans ce conflit.
Bien sûr, la traque de l'anneau, sa corruption, ou à tout prendre, son ralentissement, est du ressort de l'Ombre qui doit jouer sur ces deux tableaux, là même où peut se jouer la victoire : Militaire ou Anneau
Le tour de jeu n'est pas, à proprement parlé, complexe puisqu'on commence par piocher de cartes Événement (importantes et multi-usages, d'où le "card driven game" avant que de gérer la compagnie pour le joueur des Peuples libres (révélation pour des effets positifs mais au prix du dévoilement de la position rendant la phase suivante plus facile : La Traque de l'Anneau pour le joueur de l'Ombre. Ensuite, chacun jette ses dés d'actions que l'on résoudra, alternativement, un par un. Tout ceci fait, on vérifie les conditions de victoire et si ce n'est pas le cas, on remet ça ! Et hop !
Seulement, derrière cette simplicité, se cache une kyrielle de possibilités, contraintes par les faces de dés disponibles, et bien sûr, par les actions de votre adversaire : Renforcer vos armées de troupes ou de capitaines, les déplacer, faire progresser la communauté ou la séparer, attaquer ou déplacer le marqueur Politique d'une nation amie, mettre en jeu des personnages ou jouer des cartes pour l'événement indiqué... Et il y aura les combats à gérer en eux-même avec ses jets de dés à part et les caractéristiques spécifiques des unités qui y participent... Et tout ça, avec le cerveau câblé pour, qui racontent une fresque épique ! Génial !
Alors, permettez-moi d'être clair et égoïste : Si cette seconde édition en français ne se vend pas assez, les chances d'avoir enfin les extensions de cette V2 en français iront s'amoindrissant, encore plus mince que deux hobbits passant par le col de Cirith Ungol. Oh, bien sûr, il est possible d'aller chercher tout ça en anglais, mais je ne sais pas vous, mais moi, en anglais, ça restreint encore les chances de pouvoir trouver la compagne ou le compagnon pour se refaire la trilogie à coup de dés et de cartes... Alors joyeux noël et je compte sur vous :)
