[JeuxNco.org] Interview de Arnaud DEMAEGD

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« À court terme, je dois terminer le jeu mythologique d’Ystari »

Illustrateur de nombreux jeux chez YSTARI dont le tout nouveau 'Mousquetaires du Roy' !

Jeux’n'CO : Peux-tu te présenter pour les personnes qui ne te connaissent pas encore ?

Arnaud Demaegd : Hello, eh bien j’ai 36 ans, 2 enfants et je suis illustrateur. J’ai fait quelques couvertures de romans, de comics et de magazines, mais je travaille principalement dans le domaine du jeu, en particulier avec Ystari Games, boîte créée par mon frère Cyril Demaegd, qu’on ne présente plus. J’ai illustré Ys, Caylus, Caylus Magna Carta, Mykerinos, Yspahan, Amyitis, Sylla, Assyria, le pack d’extensions Ystari, l’extension Kaléidos (en partenariat avec Cocktail Games), la couverture française des Princes de Florence, des petites choses à droite à gauche sur Bombay et, bien sûr, Mousquetaires du Roy, qui va sortir à l’occasion du salon d’Essen. J’ai aussi bossé avec Ferti Games (Calypso, Whoopies, Siam) et QWG (Martinique). A part ça, je suis traducteur et prof de phonétique anglaise à l’université ! Je précise pour me faire mousser (j’ai bien le droit, ça m’a pris 10 ans…) que j’ai un doctorat de linguistique. Par contre, pour l’illustration, je suis autodidacte.

Jeux’n'CO : Quel parcours as-tu suivi pour devenir illustrateur dans le monde du jeu ?

Arnaud Demaegd : Je n’ai pas suivi le parcours d’un illustrateur classique. Un beau jour, mon frère a eu envie d’auto-éditer un jeu et donc de fonder sa maison d’édition. Il m’a naturellement demandé de l’aider, ce que j’ai fait avec plaisir. C’était vers 2003, 2004. J’avais déjà participé à un jeu de cartes en 1996 (Dragon’s net, un jeu innovateur qui n’a pas vraiment eu sa chance) et placé des illustrations ici et là dans des livres et magazines, mais c’était mon premier saut dans le grand bain. Ys a eu le succès que l’on sait, et puis il y a eu Caylus et tout a décollé. Je crois avoir progressé en même temps qu’Ystari s’est développé. L’avantage de travailler avec Cyril, c’est qu’il n’hésite pas à donner carte blanche à ses illustrateurs.

Jeux’n'CO : Comment définis-tu ton univers artistique ?

Arnaud Demaegd : J’aime travailler sur des thèmes assez sombres. Quand Cyril m’a demandé de me charger des illustrations de Sylla, je me suis tout de suite dit que j’allais le faire à ma manière, en montrant une Rome crépusculaire. J’utilise assez rarement les couleurs vives que l’on a l’habitude de voir dans les jeux. Je préfère les tons rompus, les ambiances sombres, les monochromes. Depuis Sylla, j’essaie de réfléchir à une ambiance générale en amont. Par exemple, pour celui que j’illustre en ce moment – un jeu tournant autour de la mythologie grecque – au lieu de penser crépuscule et décadence, je suis davantage sur le thème de l’aube de la civilisation et, bien sûr, j’essaie de présenter une vision hiératique des différents « personnages » du jeu. Mes travaux plus personnels reprennent les thèmes de la fin de civilisation, de la décadence et du mythe.

Jeux’n'CO : Peux-tu nous parler de tes principales sources d’inspiration ?

Arnaud Demaegd : Mes principales sources d’inspiration sont Star Wars (j’ai vu le premier en 1977) et la mythologie. Et l’histoire en général. Bien sûr, avec les années, je me suis un peu diversifié, mais il est impossible de faire l’impasse sur ces choses qui t’intéressent depuis que tu es tout petit. En littérature, il y a Le seigneur des anneaux, Dune, Hypérion, Stephen King dans son intégralité… Sinon, ma principale influence en tant que peintre, c’est Frank Frazetta. Je le connais depuis toujours. C’est sans aucun doute de lui que je tire mes goûts en matière de couleur et de rendu des formes. D’ailleurs, ma dernière image, Artémis, est un hommage à Frazetta. Bien entendu, d’autres artistes m’ont infuencé depuis et la liste est longue. Mais tout ça transparaît davantage dans mes œuvres personnelles que dans mes illustrations de jeux.

Jeux’n'CO : Es-tu toi-même un passionné de jeux ?

Arnaud Demaegd : Oui. Mais j’ai toujours été plus jeu de rôle (j’ai commencé avec L’ultime épreuve…) et wargames. Les années 80, quoi ! Le thème de ces jeux collait davantage avec les mondes fantasy et SF que j’affectionnais. Aujourd’hui, avec toutes mes activités, il m’est difficile de jouer. Le dernier jeu auquel j’aie joué, c’est… Mousquetaires du Roy ! Nous avons fait une partie test avec mon frère et Nériac, l’autre illustrateur du jeu – un vieil ami qui s’est chargé avec brio de tous les personnages et de la couverture.

Jeux’n'CO : Quels sont tes futurs projets ?

Arnaud Demaegd : J’ai beaucoup de projets – trop pour un seul homme, a fortiori déjà surbooké. À court terme, je dois terminer le jeu mythologique d’Ystari. J’aimerais un jour sortir un livre sur le sujet en complétant la série. J’ai aussi quelques idées de classiques à illustrer. Mais dans l’immédiat, ce qui me titille davantage, c’est de peindre des toiles plus personnelles à l’huile. Avec une esthétique et des sujets plus… radicaux. J’ai des idées, des toiles, de la peinture… il ne me reste qu’à trouver un peu de temps.

Jeux’n'CO : Je te remercie au nom de l’association Jeux’n’CO pour le temps que tu m’as consacré et je te laisse le mot de la fin.

Arnaud Demaegd : J’espère en faire bon usage ! Eh bien, euh… merci, donc C’était un plaisir. Pour ceux qui voudraient en savoir un peu plus sur mon travail et voir quelques sneak peeks sur le prochain jeu d’Ystari, venez jeter un œil sur mon Blog, www.arnauddemaegd.com

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