Jeu de société et jeu vidéo, frères ennemis ? Que nenni !

Qu’il est amusant de constater que certains opposent parfois encore jeu vidéo et jeu de société ! Comme s’il s’agissait de deux camps à la fois proches et irréconciliables, façon héros solitaire en carton et son terrible jumeau maléfique en pixel. Il fut une époque, sans doute, où il était « tendance » de sillonner les avenues de Vice City pendant que les autres battaient tristement la semelle rue Lecourbe. Admettons.

Aujourd'hui est heureusement un autre temps, où le jeu de société a su démontrer ses multiples facettes et ainsi (re)conquérir le cœur des gamers. Les adaptations, les inspirations, les références et les hommages entre les deux supports sont peu à peu devenus la norme. Quant aux stériles guéguerres d'antan, elles ont laissé la place à une indéniable complicité. Petit tour d'horizon !

Jeu vidéo : destination finale ?

Jeu vidéo et Jeu de société ont des frontières bien plus poreuses qu'on ne l'imagine. Au rang des adaptations, par exemple, c’est dès 1985 que l’inévitable Monopoly déboule sur les ordinateurs familiaux, bientôt suivi par des centaines de congénères, du Scrabble au Risk en passant par Destins (je me mariiiiiiiiie). Chaque jeu délaisse alors son traditionnel habillage de carton pour se vêtir de pixels scintillants (mais avec une jouabilité souvent détestable : on ne peut pas tout avoir).

Au fil des décennies, l’arrivée en force de grands noms du jeu de société moderne en version digitale (Carcassonne, Les aventuriers du rail…) permet à de nombreux vidéoludistes de découvrir l’incroyable évolution des jeux qu’ils avaient délaissés depuis leur dernière partie acharnée de « Perds pas la boule », trente ans plus tôt. L'explosion des tablettes et smartphones amplifie le phénomène et, du « Verger » à « Scythe », les jeux de société déferlent littéralement sur les stores digitaux depuis une petite dizaine d'années.

Tric Tracmême la dernière née de nintendo bénéficie de portages de grands classiques ludiques.

Pour beaucoup de joueurs, c'est alors l’occasion de redécouvrir le jeu de société, parfois sur plusieurs supports en même temps. À cette idée, certains rient sous cape, évidemment. Mais que le joueur qui ne s'est jamais entraîné seul en secret contre les IA de Terraforming Mars ou Star Realms avant de défier ses amis sur table nous jette le premier deck.

On notera par ailleurs que les adaptations tablettes sont également utilisées pour... apprendre à jouer. Certains n'hésitent pas, en effet, à investir quelques euros dans une appli et suivre le tutoriel plutôt que de compulser le volumineux livre de règles. Ne riez pas, on sait que vous le faites. Et pourquoi hésiter, finalement, tant certains tutoriaux (celui de Through the Ages est, par exemple, un modèle du genre) sont effectivement bien réalisés. C'est tellement vrai que certaines applications (comme Dized) vous permettent d'apprendre à jouer à vos jeux préférés sans avoir à ouvrir le livret de règles.

le portage de throught the ages embarque un tuto interactif qui permet d’apprendre le jeu, par l’auteur lui même, de facon très décalée.

Dized s’annonce comme le compagnon de jeu idéal, apprendre à jouer tout en jouant.

Mais il est toujours possible d'aller encore plus loin ! À partir des années 2010 sont apparues des applications telles que Board Game Arena ou Tabletop Simulator , qui vous permettent de simuler directement des centaines de jeux de société sur écran. Pas d’Intelligence artificielle, non, mais la possibilité dingue de jouer avec des inconnus ou avec ses proches chacun chez soi. Certes, il est toujours un peu triste de devoir chambrer ses potes sur écran et de ne pas pouvoir se régaler de la même pizza. Niveau convivialité, le tête-à-tête avec votre 17 pouces est souvent moins délirant qu'une joyeuse bande de joueurs qui finit le paquet de chips et agace les voisins, on est bien d'accord. Mais vous direz ce que vous voudrez : jouer à King of Tokyo avec des amis qui sont VRAIMENT à Tokyo, c'est quand même classe.

un portage de fan de king of tokyo sur tabletop simulator.

Alors non, pas de doute : l'exceptionnelle santé du jeu de société moderne n’a pas peur des écrans. Adapté, transformé, digitalisé, il a même gagné ses galons de jeu vidéo à part entière, au passage. Excusez du peu.

Jeu de société : inspiration ultime ?

On aurait tort, bien évidemment de s'imaginer que c'est une voie à sens unique. Depuis les années 2000, le jeu vidéo, devenu phénomène culturel incontournable, trouve lui aussi peu à peu sa place sur les tables de jeu. Beaucoup de joueurs, lassés par cette course folle vers le « tout dématérialisé », ressentent de plus en plus l’envie de « toucher les jeux » et de retrouver sur table des univers familiers qui les accompagnent parfois depuis l’enfance.

Beaucoup de grands noms du jeu vidéo ont ainsi été adaptés en jeu de société, de Mario à Tomb Raider en passant par Fallout, Portal ou Dark Souls. Avec des succès divers, évidemment. Mais la tendance s'est installée et les univers de jeu vidéo sont clairement compatibles pour des adaptations réussies en jeu de cartes ou jeu de plateau. Et c'est un attrait qui ne faiblit pas, bien au contraire, comme en témoigne le succès récent des campagnes Kickstarter sur ce thème, comme Jetpack Joyride ou Horizon Zero Dawn.

Certains jeux parviennent alors à coexister avec leur modèle en toute légitimité, offrant de nouvelles perspectives pour appréhender le scénario. Le mouvement est constant : les ludismes convergent, coexistent, s’associent et s’influencent.

Fallout : du post apo 20 ans d'âge qui débarque sur ta table de jeux

Inspiration 100 % pixel

Hommage ou héritage, beaucoup de jeux de société modernes s'inspirent d'ailleurs du jeu vidéo dans leur mécanisme ou leur design. Voire les deux ! Comment, par exemple, ne pas penser aux jeux de plates-formes oldschool lorsque l'on découvre les différents niveaux de Loony Quest, ou à Zelda en accomplissant les quêtes de Tiny Epic Quest ?

Quant au célèbre Boss Monster, il reprend directement les codes des jeux vidéo des années 1990, dans son mécanisme comme dans son magnifique packaging, façon cartouche de jeu. On notera d’ailleurs que, quelque temps après sa sortie en jeu de cartes, Boss Monster a ensuite été adapté sur tablettes. La boucle n’a de cesse de se reboucler.

Jeux vidéo et jeux de société se répondent, se confondent et échangent volontiers leurs ADN pour forger peu à peu une identité nouvelle. Du carton numérique, oserait-on dire ?

hollywood death race de Phil Vizcaro, a la croisée des deux mondes.

Hommage, passion et aventure

La plupart d’entre nous ayant traversé les années 80 et 90, nous avons un lourd passif en jeu vidéo. Un héritage qui a fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui : des passionnés du jeu, quel que soit son support. Au printemps dernier, déjà, nous rendions hommage aux premiers jeux vidéo avec Château Aventure. Notre but était alors de retrouver les sensations des jeux d’aventures textuels des années soixante-dix. Mais si, vous savez bien, ces aventures aux scénarios souvent tarabiscotés qui taquinaient volontiers le joueur bloqué devant son clavier.

Château-Aventure, fort de ses histoires concoctées avec malice par des aventuriers tels qu’Antoine Bauza ou Ludovic Maublanc, propose à un joueur d’incarner l’ordinateur (conciliant ou obtus, selon son humeur) pendant que les autres tentent de progresser dans l’histoire, pour des parties souvent aussi épiques qu’hilarantes.

Tric Trac

château aventure, portage des jeux textuel des années 80 avec une bonne dose de faicheur.

Et cette belle incursion dans le monde du rétrogaming by Iello n’était que la première....

8 Bit Box, la console de jeu... de société.

Oui oui, une console de jeu. En carton, évidemment. Mais avec des manettes et des cartouches, quand même. Une console de jeu, oui, mais pour jouer à des jeux de société sur la table du salon. Vous ne l'aviez pas vue arriver, celle-là, avouez ! Vous vous dites que c’est un peu dingue ? Vous n’avez sans doute pas tort. Mais on l'a fait quand même. Et le pire, c'est qu'on en est super fiers.

8 Bit Box, pour nous, c'est le point de convergence des univers ludiques. C'est à la fois un hommage sincère à notre passé vidéoludique et un fantastique point de départ pour le jeu de société. Hommage, car les premiers jeux disponibles rappelleront forcément des souvenirs aux plus grands gamins d'entre nous. Point de départ, car les 3 jeux que vous trouverez dans la 8 Bit Box ne sont que les premiers d’une longue série.

"Mon Dieu, c'est plein de Pixels !"

Ouvrir 8 Bit Box, c'est ouvrir la porte de multiples univers vidéoludiques... sur votre table de salon ! Petit pied de nez à la pixellisation du quotidien, 8 Bit Box vous propose en effet de jouer en famille à des jeux de plateau modernes qui reprennent l’esprit des jeux vidéo des années 80. Vous découvrirez les joies du rétrogaming sans écran, et reviendrez à l’époque où une pizza jaune-fluo se gavait de pastilles pour échapper aux fantômes.

8 Bit Box contient 6 manettes, 3 jeux, et l’ensemble du matériel (pixels colorés inclus) pour s’amuser jusqu’à six joueurs. Des manettes ? Eh oui ! Mais en carton, évidemment ! Elles vous permettront de contrôler vos personnages ou vos véhicules dans chacun des jeux proposés. Ces derniers sont présentés dans des boîtes indépendantes, façon « cartouche de jeu » et chaque jeu ajoutera bien évidemment son propre contenu dédié !

Nostalgie ? Aucune ! Plaisir ? Total !

À la fois objet rétrogeek que l’on dispose fièrement sur sa table basse et jeu de société fun et décomplexé, 8 Bit Box est proposée avec les jeux Pixoïd, Stadium et Outspeed.

Chaque jeu évoquera de nombreux souvenirs émus au plus anciens d’entre vous. Par exemple ceux qui mettaient 2x1 francs à l’invite « Insert Coin » des bornes d’arcade Namco. Ou ceux qui branchaient leur première console Atari d’une main tremblante d’émotion sur la prise péritel de leur téléviseur Trinitron alors que des parents anxieux murmuraient que « ça allait casser la télé ».

Avec des règles simples et accessibles pour un plaisir de jeu immédiat, chaque jeu de société 8 Bit Box emmènera immédiatement famille et amis sur les rivages cathodiques et cubiques de vos premières amours ludiques ! Jeu de société ou jeu vidéo, la question ne se pose plus : seul le plaisir de jouer compte.

Alors vite : réunissez vos proches, prenez vos manettes, éteignez la télé… et venez jouer !

15 « J'aime »

Sans oublier les projets qui marient les deux comme https://www.wizama.com/fr

“La télé déconne, tu peux débrancher ton truc là !?!”
C’était trop ça. (HS)