interview d'atalia

Atalia jeune distributeur français vient de voir le jour, nous avons eu la chance et le plaisir d’interviewer son créateur Cesare Mainardi. Nous le connaissions déjà pour ses jeux, maintenant il passe de l’autre côté de la barrière et nous dévoile tout. Découvrons ensemble la genèse d’Atalia, en attendant de voir arriver sur les étals les premiers jeux en février.

Peux-tu nous présenter Atalia ?

Atalia est une société de distribution de jeux en France, qui se concentre uniquement sur l’aspect distribution, laissant le métier d’édition aux nombreux éditeurs présents sur le marché.

Comment t’est venue l’idée ?

Cela fait cinq ans que j’ai plongé dans le marché des jeux, en commençant comme auto-éditeur. Certains de tes lecteurs m’ont peut-être connu en tant qu’auteur de Racing ou de Robotroc. Cela m’a permis de connaître tous les acteurs du marché français, éditeurs/distributeurs, beaucoup de boutiques et d’auteurs… mais aussi de nombreux acteurs internationaux, en me rendant régulièrement au salon international d’Essen en Allemagne. Là-bas, je me suis aperçu qu’il y avait une grande quantité de jeux de qualité qui n’arrivaient pas sur le marché français. Dans ma vie professionnelle avant Atalia, j’ai toujours travaillé dans les achats et la logistique. Pourquoi ne pas mettre ces compétences au service de ma passion pour le monde des jeux ?

Pourquoi décider de ne pas éditer de jeux, mais juste de les distribuer, pourquoi avoir fait ce choix ?


D’abord parce que je considère que ce sont deux métiers différents, qui n’ont pas besoin des mêmes compétences et savoir-faire. Puis de façon plus pragmatique, quand j’ai commencé à réfléchir à la distribution, je me suis demandé comment je pouvais convaincre des éditeurs de confier leurs jeux à une toute nouvelle structure comme la mienne alors que sur le marché il y a des acteurs reconnus. La réponse était de me concentrer uniquement sur la distribution. Ainsi, au lieu de devoir immobiliser mes ressources dans le développement et la fabrication de jeux, je peux les investir en actions de communication. Par exemple, Atalia aura un stand de 60m2 à Cannes avec une équipe de 7 animateurs. Elle se fera connaître, entre autre, par le biais de publicités sur les principaux médias dédiés aux jeux et organisera des animations partout en France au sein des boutiques qui souhaitent bien héberger des évènements de ce type.

Comment vont être distribués les jeux ? Boutique ou seulement lors de salons et par internet ?


Atalia se concentrera tout d’abord sur les boutiques spécialisées ainsi que les nombreuses librairies ou boutiques de jouets qui complètent leur offre avec des jeux de société. Les salons serviront principalement à faire connaître les jeux au grand public. Bien évidemment les boutiques seront les bienvenues sur nos stands surtout quand les plannings des uns et des autres m’empêcheront d’aller les visiter en personne. La vente par internet, n’est pas prévue.

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Comment a été perçue ton arrivée dans le monde de la distribution de la part des éditeurs que tu as approchés ?


Généralement bien. Plusieurs éditeurs étrangers, dont j’avais repéré les jeux sur BoardGameGeek avant même d’aller à Essen, ont été séduits par mon business plan et m’ont préféré à certains des distributeurs/éditeurs du marché plus connus. Je sais aussi que certains éditeurs français observent déjà attentivement ce que je fais et évalueront de me confier leurs jeux selon mes premiers résultats. Mais il ne faudra pas tarder à se décider car Atalia se différencie par sa volonté d’avoir un catalogue restreint pour pouvoir mettre en valeur tous les jeux des éditeurs lui faisant confiance.

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Atalia n’est pas la seule maison de distribution qui a vu le jour récemment, pourquoi d’après toi, et penses-tu que dans l’avenir nous allons voir émerger d’autres distributeurs ?

Oui, mes confrères, car on se connaît bien, ont fait un choix différent du mien en ayant en parallèle une maison d’édition à eux. Comme je l’ai expliqué précédemment, dans mon cas, cela n’aurait pas été un bon choix. Pour l’avenir on verra. On ne s’improvise pas distributeur du jour au lendemain. Il faut savoir assembler un catalogue de produits de qualité quantitativement suffisant pour mutualiser les dépenses importantes de communication. Dans ce contexte, je ne crois pas que beaucoup d’autres tenteront l’initiative. Par contre, je n’exclurai pas d’autres changements pour le marché des jeux et suis prêt à y faire face.

Tu es aussi auteur de jeux, vas-tu du coup mettre ces activités de côté ?


Pour le moment, oui. Ceci dit la création de jeux est une passion, je m’y remettrai dès qu’Atalia sera bien installée sur le marché français.

Comment choisis-tu les jeux que tu décides de distribuer en France ?


Je collabore avec certaines associations et certaines ludothèques car je ne souhaite pas décider par rapport à mes goûts mais en écoutant le public. De retour d’Essen, j’avais 28 jeux qui ont été testés par une soixantaine de personnes sur 3 jours. Une bonne quarantaine d’entre eux ont rempli des formulaires d’évaluation. Statistiques en mains, j’ai pu choisir de façon objective.

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Quels jeux t’ont le plus intéressé au dernier salon d’Essen ?


A Essen, je ne me suis intéressé qu’aux jeux qui n’avaient pas encore de distributeur pour la France. Parmi ceux-là, il y avait un jeu qui m’a intrigué énormément : “Loup Garou Pour une Nuit”. Je voulais comprendre pourquoi un jeu qui s’inspire des mécaniques d’autres jeux, comme Mafia, et qui reprend une thématique déjà exploitée à plusieurs reprises, peut avoir eu un tel succès à l’étranger… J’ai vite compris puisqu’il apporte pas mal de nouveautés et qu’il corrige les défauts de ses prédécesseurs. Un autre jeu que j’ai adoré est Coyote, dans la nouvelle version colorée éditée par Oliphante. Un succès international qui en France n’a pas encore été mis en valeur comme il le fallait, à mon avis.

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Où pourrons-nous te rencontrer en 2015 ?

A priori dans de nombreux festivals des jeux en France. A commencer par Cannes (du 27 février au 1er mars, comme je le disais), suivi par Epinal (7 et 8 mars), Ludinord (28 et 29 mars), Issy-les-Moulineaux (11 avril), Toulouse (du 8 au 10 mai), “Paris est ludique” (13 et 14 juin)… et d’autres encore à définir. Bientôt je planifierai aussi des animations en boutiques. Les lecteurs pourront connaître les dates en suivant nos nouveautés sur la page fan de Facebook ou sur le site d’Atalia.

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