[Goa]
C’est dans les vieux pots que l’on fait les bons jeux
Quand on dit “Goa”, il y a plusieurs écoles. Celle qui pense à l’Inde et aux Beatniks, celle qui pense à Richard Gotainer et celle qui pense à Rudiger Dorn. Cette dernière va avoir le sourire aux lèvres tout le week-end après la lecture de cette news. Oui. Filosofia annonce la réédition de “Goa”, l’excellent jeu sorti en 2004 chez Hans Im Gluck. Mais pas que. Oui. Parce que si vous lisez mon avis donné à l’époque (oui, nous donnions plus facilement des avis à l’époque, nous avions le temps), je signalais une petite bricole ou deux qui dérangeaient les joueurs de gestions pures, et je n’étais pas le seul, du coup, l’auteur a eu l’excellente idée de retoucher un poil sa règle pour rééquilibrer tout ça ! Et là, Madame, comment la journée est belle !
Donc, à la base, “Goa” est un jeu de gestion très à l’allemande, avec des cubes en bois qui font office de ressources. Il est dans la lignée de “Puerto Rico”, celle des jeux où l’on joue dans son coin, mais qu’il faut faire attention aux autres, sinon ça va mal se passer. Le jeu se base sur un système d’enchères à une seule proposition et un développement asymétrique de capacités d’il va falloir bien choisir sur quoi vous partez parce qu’à la fin il vaudra mieux avoir tous les champs le plus bas possible –ou le plus haut, c’est selon comment vous voyez le monde- pour espérer gagner. Un truc de comptable quoi, mais très agréable si vous aimez ça.
Pour avoir une idée précise de la mécanique, Monsieur Grunt avait fait la première fiche, et un bon descriptif, je ne vais pas revenir dessus, il suffit d’aller la consulter en cliquant ici !
Par contre, parmi les changements importants, on peut noter que les cartes “expédition” ont été modifiées. Il y a maintenant 6 symboles sur 5 cartes, et plus 5 symboles sur 6 cartes. Comme disait la célèbre philosophe “cela ne veut rien dire pour vous, mais pour elle ça veut dire beaucoup”. En effet, on pouvait couiner sur la puissance des points piochés aléatoirement dans le petit paquet de cartes “expédition” puisqu’ils jouaient sur les symboles identiques piochés. Là, forcément, l’impact sera moindre, et c’est tant mieux. Le nouveau symbole est l’éléphant.
Autre gros changement, dans les enchères. Vous vous souvenez sans doute qu’un joueur mettait en vente une tuile, puis que chaque joueur faisait une proposition, dans l’ordre du tour, et que le joueur actif, celui qui mettait aux enchères, pouvait soit prendre l’argent de l’offre du dernier enchérisseur, soit prendre la tuile à son compte en payant le dernier tarif annoncé. Et bien maintenant, c’est pareil, sauf que le joueur actif pourra faire l’acquisition de la tuile qu’il a mise en vente à 1 de moins que le prix propose par le plus gros enchérisseur. Comme disait la déesse de la gestion “cela ne veut rien dire pour vous, mais pour elle ça veut dire beaucoup”. Ce petit détail de rien du tout va changer pas mal de chose, il me semble.
Autre changement, les plaques de progrès, celle que vous allez avoir devant vous pour gérer vos ressources, et donc vos points de victoires, ont été légèrement modifiées, les valeurs des dernières lignes ont été revues…
Il y a quelques autres nouveautés, comme des tuiles supplémentaires, une variante “bonhonza”, etc… Bref, le jeu revient et il a été retravaillé par son auteur, et c’est ça qui est bien avec les jeux de société qui ont du vécu, ils peuvent revenir enrichis par les milliers de parties qui ont eu lieu…
“Goa” arrivera en français en avril, et cela fera la joie de tous ceux qui ne le connaissaient pas et qui aiment la gestion pure. Oui.
“Goa”
un jeu de Rudiger Dorn
pour 2 à 4 joueurs
à partir de 12 ans
chez Filosofia / Z-Man Games
Sortie prévue : avril 2012
Ndlr : Bon, j’avoue, l’école Richard Gotainer doit avoir deux ou trois membres maximum. Elle est basé sur une de ses chansons des années 80 où il dit ““Je suis né à Goa dans une camionnette””. Mais nous sommes tous très heureux dans la vie. Oui.