Critique de Trapwords

[Taboo][Trapwords]


J’étais jeune dans les années 90, et dans sa boite multicolore où dans mon esprit le rose était omniprésent, Taboo fut un jeu qui me sembla plaisant à l’époque, sans toutefois retenir mon attention. Aujourd’hui sort Trapwords, un jeu héritier, qui s’inspire de son ancêtre tout en proposant quelque chose de neuf et de moderne. A-t-il réussi son pari ? C’est ce que nous allons voir ensemble.


It’s a trap !


Le jeu se joue en 2 équipes, chacune ayant un éclaireur qui tentera de faire deviner à son équipe le mot pioché par l’autre équipe et que celle-ci a piégé. Mais que veut dire piégé dans ce jeu ? Chaque équipe va donc piocher une carte et l’insérer dans son livre (un cache, il en existe 2 différents pour obtenir 2 styles de mots), puis les membres vont écrire sur leur feuille des mots pièges, des mots que risquerait de dire l’éclaireur adverse lorsqu’il tentera de faire deviner le mot à son équipe, sous l’œil du sablier. En fonction de l’avancée de l’équipe dans le donjon, il sera possible d’inscrire un nombre réduit de mots (cela peut aller jusqu’à 9), si l’éclaireur le prononce, l’équipe perd et n’avance pas. Dans le cas contraire, elle avance d’une case. Il sera possible de faire 5 propositions. L’autre équipe faisant de même avec le mot de l’équipe qui vient de jouer et qui a elle aussi dresser une liste. Si les deux équipes n’ont pas trouvé les mots, le monstre du donjon pioché en début de partie, avance d’une case. Lorsqu’une équipe arrive dans une salle où une malédiction rôde (c’est une carte), celle-ci devra l’appliquer lors de son tour. La confrontation avec le monstre se fera de la même façon, c’est juste que celui-ci ajoutera une condition pour faire deviner le mot. Si le ou les équipes parviennent à faire deviner leurs mots, ils remportent la partie. Sinon au bout de 8 tours sans vaincre la créature, amènera à une amère défaite. J’ai fait court, car le jeu n’est pas compliqué, il faut juste bien comprendre les consignes de base.


Le domaine des monstres


Mine de rien il y a pas mal de matériel dans cette petite boite. Des cartes simples, des tuiles carrées, des personnages à mettre sur des socles, un carnet de feuille imprimée, des petites livres cartonnés, un sablier, des crayons, et même un taille-crayon ! Le tout est illustré dans un style classique, coloré et lorgnant sur le chibi, ça passe nickel et ça donne envie. Une très bonne édition, rien à redire.


Le donjon des mots


J’ai oublié de vous le dire dans la description des règles, mais Trapwords propose de faire deviner 2 styles de mots, des liés au fantastique, presque de l’heroic-fantasy raccord avec son thème, et d’autres plus modernes. Cela permet de choisir en fonction des personnes avec qui on joue. D’ailleurs à ce niveau, je salue véritablement le travail qui a été fait sur la gestion de la difficulté. Entre les salles des donjons qui vont agrandir lentement la liste des mots interdits (ah non, mince le jeu des mots interdits, ça c’est Taboo) , et le fait que le monstre avance, retirant les salles les plus compliqués permet de vraiment descendre la difficulté sans que cela gêne le jeu. C’est vraiment ingénieux. Pour le reste ça tourne très bien, c’est rapide, simple et amusant, mais pas facile par contre ! On aura vite fait de se creuser la tête pour tenter de faire deviner à notre équipe un mot, tout en jonglant avec les mots pièges que l’on ne connaît pas. Une belle gymnastique cérébrale pour 4 à 8 joueurs. Certes, 4 peut sembler un nombre assez important, mais en dessous ça serait moins drôle et impossible à jouer surtout. À partir de 8 ans selon la boite, là dessus j’ai un peu plus de réserves car parfois il sera plus facile d’aider de références pour faire deviner les mots. Et entre enfants et parents, on n’a pas toujours les mêmes passions, selon l’époque. D’ailleurs, je ne résiste pas à l’envie de vous donner un exemple. Je devais faire deviner « Cygne », je me doutais qu’en face, ils avaient inscrit : oiseau, blanc, du coup ce n’était pas simple. J’ai donc proposé à mon équipe : Saint Seiya puis Hyoga. Et hop, c’était trouvé sans tomber dans les pièges. Malin mais retors et surtout compliqué si on n’a pas les mêmes références. En terme de durée d’une partie, comptez 30 minutes, ce qui assez rapide et convient parfaitement pour un party game. Le thème ressort assez bien, étrangement, enfin au vu des mécaniques du jeu, et ça apporte un vrai plus moderne et propose ainsi un jeu avec un vrai but. Un mot sur la durée de vie, qui est vraiment bonne avec une liste de mots conséquente et un nombre de tuiles que l’on peut faire varier pour moduler la difficulté, sans oublier les monstres différents.


La dure vie d’aventurier


Trapwords est un jeu fort sympathique, une jolie trouvaille qui tourne très bien et surtout qui propose plusieurs bonnes idées : la courbe de difficulté graduelle, les deux thèmes pour les mots, le thème du jeu par rapport à ses mécaniques, il y a plein de bonnes choses qui démontrent le travail important des auteurs derrière. Un excellent jeu de mots à se procurer si vous êtes fans des jeux de cette catégorie, car vous ne devriez pas être déçu, moi, je ne l’ai pas été !

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