Critique de Sherlock Holmes Detective Conseil : Jack l'Éventreur & Aventures à West End

Un nouveau Sherlock Holmes sur les étals ça se fête. Enfin, ce n’est pas vraiment une suite, ni vraiment un remake, c’est même plutôt une passation. Ce n’est pas très clair ? J’en conviens. C’est pourquoi je m’en vais vous expliquer tout ceci et vous en dire plus sur le jeu.

Petite explication

Première chose qui surprend en prenant cette belle boite rouge en main, c’est la disparition du logo Ystari qui laisse place à celui de Space Cowboy. Il y a quelque temps de cela, Ystari a été absorbé par Asmodée, au même titre que Pearl Games, tandis qu’au même moment Marabunta qui faisait partie d’Asmodée disparaissait. Une série d’évènements assez logique, qui cachait quelques remaniements. Quant à Space Cowboy, nous savons tous qu’ils sont intimement liés à Asmodée puisque la plupart des membres de l’équipe sont d’anciens de chez Asmodée. Il est donc assez aisé de comprendre cette passation de licence entre les deux éditeurs, lorsque l’on sait que tous les deux appartiennent à Asmodée. Le talent éditorial n’est plus à démontrer chez Space Cowboy, ce qui explique certainement ce choix. Pour résumé vous l’aurez compris, les deux premières itérations de Sherlock Holmes étaient proposées chez nous via Ystari, et le dernier en date l’est par Space Cowboy, aucune réédition des deux premiers n’a été annoncée et nul doute que les prochaines boites seront désormais elles aussi estampillées Space Cowboy. Il faut dire qu’Ystari n’était pas le premier éditeur du jeu, qui date tout de même de 1981. L’une des premières éditions françaises étant proposées par Descartes. J’en ai fini avec le moment historique, place au jeu qui sortira chez nous le 29 septembre.

Une boite ornée de rouge

Utiliser le terme de boite est presque une erreur de ma part, car celle-ci tient plus du fourreau duquel sort une boite bien remplie. À l’intérieur vous trouverez un annuaire des habitants de Londres, un plan, une règle de jeu (assez courte) et 10 livrets qui vont constituer la totalité des enquêtes. Pas de pièces de jeu, juste des impressions papier. Pour qui n’est pas habitué au jeu, cela peut surprendre, et pourtant Sherlock Holmes ne se joue qu’avec ce matériel et votre cerveau.

L’édition est de qualité, les changements sont d’ailleurs assez nombreux entre cette nouvelle version et les anciennes. Gus a d’ailleurs consacré un article à celles-ci.

Pour ma part je trouve l’édition très réussie, lisible et immersive, même si je regrette qu’un écart n’ait pas été laissé dans la boite afin de pouvoir saisir les éléments plus facilement. Pour 45€, ce qui peut sembler une somme importante au vue du contenu de la boite, vous ne serez pas volé. Aussi bien par le matériel que par la durée de vie. Comme ce put être le cas avec TIME Stories, du même éditeur, qui proposait aussi une aventure narrative, mais bien plus courte. Donc Sherlock Holmes dispose d’une très bonne édition qui n’a rien à envier aux anciennes versions, et qui se permet de gommer les imperfections des précédents. Petite précision et non des moindres le jeu propose de nouvelles enquêtes, 10 livrets, dont 4 sont consacrés à la poursuite de Jack l'Éventreur.

Un annuaire pour les gouverner tous

SHDC propose des règles très simples, et si ce point est généralement une très bonne chose, ici il aura tendance à vous perdre. Il vous suffit de vous munir du plan, de l’annuaire, des journaux, d’une feuille et d’un crayon (ce n’est pas obligatoire, mais c’est hautement recommandé) et enfin du livret de jeu pour commencer une partie. Après avoir lu le préambule, le pourquoi du comment de qu'est-ce qui se passe, l’enquête commence. Il vous suffira alors de suivre les différentes pistes que le jeu vous offre, mais également celles que vous allez devoir deviner. Le jeu en lui-même ne tient que dans ce livret. Pour accéder à un paragraphe, il vous suffit de vous référer à une localisation déterminée par un chiffre et une à deux lettres. Ces chiffres et lettres correspondent au plan. Et c’est tout. Tout le reste se fera à partir de vos suppositions et réflexions. Cela peu sembler peu et même déroutant, et c’est le cas la première fois, mais cette simplicité permet d’immerger le joueur dans le jeu. A vous alors de rassembler les indices, de vous creuser les méninges pour résoudre l’affaire. Une fois que vous pensez que vous avez résolu l’affaire, il vous suffit de vous rendre à la fin du livret et de répondre aux questions, chacune vous rapportant des points, puis de vérifier vos réponses. Une fois cela fait vous pourrez vous comparer à Sherlock Holmes, qui fait toujours un score de 100, en retranchant des points pour chaque piste de trop que vous avez pu suivre. Autant vous dire que parvenir à le battre relève de l’impossible, mais qui sait.

Dans les rues de Londres

Une fois l’enquête choisie, l’un des joueurs lit le préambule, et directement l’enquête commence. On prend des notes, car on sait que des indices peuvent se cacher dès le départ. Des noms sont griffonnés, tandis qu’un autre joueur recherche ses coordonnées dans l’annuaire. Il est temps d’aller interroger quelques témoins ou personnages clés. Mais attention à ne pas trop suivre de piste si vous avez l’ambition de talonner Sherlock Holmes qui est ici votre rival. Mais laisser de côté cet aspect du jeu n’enlèvera rien au plaisir de l’expérience vécue. On griffonne de nouveaux indices, une piste commence à se dessiner. Un coupable commence à pointer le bout de son nez. Mais le mobile manque à l’appel. Il est temps d’aller interroger quelques informateurs, qui ont chacun une spécialité et qui souvent vous distilleront de précieux indices. Le journal aussi sera un allié précieux, même si de fausses pistes peuvent également se dissimuler. On coupe et recoupe les informations. L’enquête piétine. Mais en scrutant le plan de nouvelles données apparaissent et relancent l’enquête, le mobile se dessine petit à petit. Il est temps de confronter sa théorie avec la série de questions. Les réponses sont bonnes ou mauvaises, qu’importe au fond, car durant ces quelques heures nous avons joué les enquêteurs dans les rues de Londres, face au talentueux Sherlock Holmes.

SHDC a pour lui le fait d’être très immersif. Les règles sont simples et le matériel en parfaite adéquation avec celles-ci rend le jeu très prenant. Pourtant, il ne sera pas aisé de résoudre les affaires, car celles-ci sont parfois retorses, et vous aurez tendance à perdre le fil, ou tout simplement à ne plus savoir quelle piste suivre. Et sur ce point, le jeu laisse un peu trop de liberté aux joueurs qui parfois pourront se sentir perdus. De même que certaines parties peuvent être assez longues, une de mes parties a fait plus de 3h. Un point à connaitre avant d’acquérir le jeu. Mais en dehors de cela SHDC propose un jeu très immersif à la durée de vie assez énorme avec ici 10 livrets de jeu pour plusieurs enquêtes, soit plusieurs dizaines d’heures de jeu. Même si une fois les affaires résolues il faudra attendre d’oublier un peu le jeu pour s’y replonger.

SHDC c’est avant tout un jeu d’enquête avec une excellente ambiance. Un jeu narratif où la lecture et la réflexion sont au centre de la mécanique. C’est aussi, il faut bien le dire, un jeu assez atypique. Si vous creuser les méninges pour trouver le coupable n’est pas votre fort, passez votre chemin. Par contre si vous aimez enquêter et vous prendre pour un détective, SHDC reste l’une des meilleures acquisitions à faire pour assouvir votre rêve. Il est à noter que le jeu peut se jouer à plusieurs, mais également en solo, ce qui est véritable plus. Même si je ne saurais que vous conseiller d’y jouer à plusieurs, pour ainsi échanger vos idées et échafauder des théories.

Sherlock l’éternel

Sherlock Holmes Detective Conseil est décidément un jeu atypique, à l’expérience de jeu forte et immersive. Il n’a rien perdu de sa superbe avec cette nouvelle édition, qui lui rend justice, tout en nous proposant de nouvelles enquêtes passionnantes, remplies de clin d’œil. Un jeu à jouer une fois dans sa vie si l’on veut parfaire sa culture ludique et vivre une expérience assez unique. Un grand jeu qui n’a pas vieilli d’un poil et qui reste toujours aussi excellent.

Je pense qu’il va occuper mes soirées d’hiver… L’édition est vraiment très jolie.

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Du coup toutes les enquêtes sont inédites ? Aucun doublon avec l’édition précédente ?

Non que de l’inédit ! :slight_smile:

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Bonjour. Effectivement, la boîte contient 10 enquêtes : 4 enquêtes Jack l’Eventreur 100% inédites et 6 enquêtes “Aventures à est-End” qui sont inédites en français. :slight_smile:

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A propos de la petite explication sur l’historique du jeu, etc… revoir l’excellent papotache autour de cette nouvelle sortie, où Monsieur Cyril explique de manière claire les relations Space Cowboys/Ystari et parle aussi des intentions de réédition des 20 premières enquêtes en 2 nouvelles boîtes fourreau (la réédition des 10 enquêtes de “base” fin d’année, les 10 enquêtes suivantes 1er trimestre 2017)

J’ai joué la première enquête hier de la série Jack L’Eventreur. L’édition est super belle et les textes sont très immersifs. Mais ça a été super frustrant pour tous les joueurs de ne pas pouvoir trouvé / attraper le coupable comme c’est le cas dans les autres enquêtes de la première édition. On avait le mode opératoire depuis longtemps et la réponse à toutes les questions de la fin mais jamais on est informé dans le scénario que ces informations suffisent à terminer l’enquête.
Surtout si vous faites découvrir le produit à des amis, ne commencez pas par les 4 premières enquêtes.