Critique de Roadkill

Une grande boite au style minimaliste, un nom bien mystérieux accompagné d’onomatopées et un thème original, de quoi attiser une certaine curiosité. Si vous êtes comme moi curieux d’en savoir plus, je vous invite à lire la suite.

Ce n’est pas la route 66, mais pas loin

Dans Roadkill nous allons jouer avec des animaux morts sur la route, autant le dire d’emblée, ainsi l’effet de surprise passé nous aurons tout le loisir de nous concentrer sur le jeu. Une fois le bon nombre de cartes pris selon le nombre de joueurs, chacun reçoit un plateau représentant une route, sur laquelle vous pourrez disposer jusqu’à 8 cartes. Puis tout le monde reçoit une main de 6 cartes. Sur ces cartes nous retrouvons des animaux, bien en vie ou mort, un vétérinaire pour soigner, un klaxon pour faire fuir un animal, le camion pour recouvrir la route, la nettoyeuse pour retirer les cadavres et enfin le panneau pour couvrir un espace vide.

À votre tour de jeu, vous devrez poser une carte sur votre plateau ou celui de l’un de vos adversaires. Appliquant le pouvoir ou la règle de pose à chaque fois. Un même animal ne pouvant être posé sur la même portion de route par exemple. Le but étant d’avoir le moins de camions et d’animaux morts sur sa route et dans sa main à la fin de la manche, afin de pouvoir récolter des jetons de points. Le joueur ayant le plus de points à la fin des 3 manches remporte la partie.

La boite qui tue

J’aime bien les jeux minimalistes, et Helvetiq est champion dans ce domaine. Du coup, j’étais assez curieux de découvrir leur jeu, surtout que le précédent Bandido m’avait bien plu. A l’intérieur des routes très sommaires sur du carton épais, des jetons aux couleurs du jeu et enfin des paquets de cartes, à utiliser selon le nombre de joueurs. C’est minimaliste, c’est bien rendu, les illustrations sont claires avec ce petit côté rétro. Non il n’y a rien à redire sur ce point, c’est du bon travail (comme dirait Hancook).

Tuer c’est mal

Je pense que la simple évocation du principe du jeu pourra hérisser le poil de certaines personnes. Pourtant, ce n’est pas le premier jeu politiquement incorrect qui sort. Du coup cela ne m’a pas choqué de prime abord. Mais une fois dans la partie, même si le thème est bien utilisé dans la mécanique on a l’impression que celui-ci est plus présent pour faire parler. Car celui-ci ne peut cacher que le jeu, reste simple et se base essentiellement sur l’asticotage des autres. Peut-être étais ce dû au thème, mais j’ai eu l’impression de me trouver devant un mille bornes, un jeu que je ne trouve pas forcément amusant et très hasardeux. Ici le hasard est aussi présent même si Roadkill possède une part de tactique légère, comme jouer maintenant ou non, cette carte. Après peut être que le jeu cache un message ironique sur les chauffards qui écrasent les pauvres animaux sur la route, et tente de leur faire comprendre leurs actes par le jeu, si tant est que les chauffards soient aussi des joueurs, mais je ne pense pas. Bref, nous sommes devant une expérience assez étrange.

Roadkill est un jeu de cartes aux règles très simples, du coup il sera facile de le sortir une fois les pouvoirs bien appris. Après le plus difficile sera de trouver avec qui. Car je vous vois mal le sortir en famille ou avec des enfants, entre amis cela reste la meilleure option, mais le jeu n’est pas forcément hyper amusant, donc vous risquez de vite passer à autre chose.

J’étais sur la route

Roadkill est un jeu étrange, atypique, bien entendu son thème est le premier fautif. Mais il est dommage qu’il ne soit quelque part que cela. Car mécaniquement le jeu n’est pas hyper jouissif. Certes on peut s’amuser à embêter les autres, à recouvrir leurs animaux vivants par des morts, à leur mettre des bâtons dans les roues, mais le hasard viendra souvent limiter vos possibilités, faisant du jeu une simple succession de poses de cartes. Du coup ça ne va pas très loin et c’est bête, car un peu plus de profondeur aurait pu rendre le jeu plus intéressant et ainsi amener plus facilement les joueurs à le sortir, car une fois passée la surprise du thème il ne reste plus grand-chose.